dimanche 6 avril 2008

L'Esprit de la Ruche



Réalisateur : Victor Erice. Né en 1940, ce film est son premier long métrage. Il fut salué comme un chef d’œuvre prometteur… mais la production n’a pas suivi. On sait peu de choses sur lui sinon qu’il a inspiré beaucoup de ses contemporains
Pays : Espagne Année : 1973
Acteurs : Ana Torrent (Ana), Teresa Gimpera (Teresa), Fernando Fernán Gómez (Fernando)
Résumé : Une petite fille est bouleversée par le film Dr Frankenstein, elle ne comprend pas pourquoi la fillette du film est morte ainsi que Frankenstein. Sa sœur qui sait déjà plus de chose lui donne des explications sur ce qu’est le cinéma : « mentiras et trucos » , des trucs mensongers, et le monstre un esprit que rien ne peut tuer. Un peu chippie, elle se vante alors de parler à l’esprit quand elle veut, et affirme le voir dans une maison abandonnée près du chemin de fer…. Ana crève l’écran avec son regard rêveur et pénétrant. Les deux enfants sont bien dans leurs rôles. Les personnages (pas les acteurs) des adultes sont insignifiants et sont de plus absents de leurs vies. Tout se passe entre les deux petites qui sont des références l’une pour l’autre. La grande maison vide aux carreaux rappelant les ruches du père, est le lieu de croissance des petites dans la solitude affective totale. Le silence et la distance baignent leur vie, aucune chance de voir s’éclairer leurs questions sur la vie adulte, seul le père leur passe un peu de sa passion pour la nature. Pour la petite la vie des abeilles est un pôle de questionnement silencieux, pour le père leur structuration une énigme. La Ruche est en effet la clef du film, les abeilles vivent dans un système structuré et convivial, ce qui manque à tous dans la maison vide ; les adultes sont perdus dans leurs conjectures et les petites n’ont que très peu de références sauf les rites qu’elles se fabriquent.
Filmographie : Le sud 1983 ; Le songe de la Lumière 1992 ; L’esprit de la ruche 1973
Avis : De la pure poésie cinématographique. Une grande justesse de ton qui décrit le monde de l’enfance et une évocation de la grande solitude espagnole bouclée par le franquisme. Des prises de vues et des gros plans superbes.
Note : 9/10

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