vendredi 27 septembre 2013

Jimmy. P Psychothérapie d'un Indien des plaines

Réalisateur : Arnaud Despléchin : né en 1960. Intègre l’IDHEC après la fac. Commence son premier long métrage, Sentinelle, avec Pascale Ferran, Emmanuel Salinger et Noémie Lvovsky. Rois et Reines est sans doute le film qui l’a fait reconnaitre dans le public comme un pro du cinéma d’auteur. Cet attrait du public sera retrouvé pour son film suivant Un conte de Noël.
Pays : France US Année : 2013
Acteurs : Benicio del Toro (Jimmy) ; Mathieu Amalric (Dr Devereux) ; Gina McKee (Madeleine) Dir. Photo :Stéphane Fontaine
Résumé : Arnaud Despléchin, qui a un penchant pour creuser ce qui se passe dans la tête de ses personnages, avait depuis très longtemps le projet d’adapter au cinéma le livre « Psychothérapie d'un indien des plaines » de l'ethnologue et psychanalyste « français » Georges Devereux (1908-1985). Il a mis projet à exécution en le tournant aux US, au plus près des lieux où cette psychothérapie historique s’est déroulée. Deux grands acteurs, Benicio del Toro et Matthieu Amalric, occupent l’écran à 90% avec brio et profondeur laissant peu de places aux autres rôles.
Le film met en scène la psychothérapie conduite par Devereux au sujet de malaises persistants chez un vétéran d’origine indienne « pieds noirs ». Les médecins de l’hôpital de Topeka spécialisé dans les maladies psychiatriques n’ayant pas mis en évidence de lésion du système nerveux ni de schizophrénie et enfin s’agissant d’un indien, ils appellent en consultation un ethnologue qui travaille sur le peuple indien. Le film suit la relation de Devereux avec son patient de la prise de connaissance à l’amitié. Cela pourrait être rasoir, en fait non, le récit est toujours compréhensible par un profane de base. De plus il est agrémenté des péripéties de la vie de Devereux, et des rêves et pensées et flash back de Jimmy Picard. Pour nous, la psychothérapie est sortie depuis longtemps du chapeau de ses précurseurs et banalisée. Le film n’en fait pas trop, et à l’américaine, fait passer le message en souplesse. C’est d’ailleurs amusant de sentir la « pression américaine » dans le cinéma de Despléchin qui est moins alambiqué et grinçant. « Avec ce duo presque excentrique, Despléchin s'amuse — enfin, c'est une façon de parler : on imagine son angoisse à l'idée de ne pas y parvenir — à filmer ce qui est le plus difficile au cinéma : l'invisible. Juste le cheminement d'un esprit. Rien que le parcours de l'ombre vers la lumière. Tout repose sur sa mise en scène, splendide, intense dans l'épure. Il lui suffit de quelques changements d'angle dans les conversations du médecin avec son patient pour laisser deviner les fils embrouillés de leurs personnalités » Pierre Murat  Tout, voire plus, sur l’historique du film
Filmographie : Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle), Esther Kahn ; Rois et Reine ; Un conte de Noël ; Jimmy P. 
Avis : Bon film, d’un style plus cool que d’habitude de la part de Despléchin, mais très bien quand même. A conseiller à ceux qui ont peur d’aller chez le psychologue…
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie




mercredi 25 septembre 2013

Jeux Interdits

Oscar du meilleur film étranger en 1952
Lion d'or à la Mostra de Venise 1952 
 
Georges Poujouly et Brigitte Fossey
Réalisateur René Clément est un cinéaste français (1913-1996). Se destinait à la carrière d’architecte mais la guerre et son amitié pour Jacques Tati ont influencé son implication dans le cinéma. Il monte des films qui sont cultes maintenant, généralement très finement cadrés avec des acteurs sensibles. Il reçoit de nombreux prix et est surtout plébiscité par le public. Au moment de la « nouvelle vague » certains jeunes loups le dénigrent sans vraies raisons. Imdb
Pays : France Année : 1952
Acteurs : Georges Poujouly (Michel) ; Brigitte Fossey (Paulette) Dir. Photo : Robert Juillard
Résumé : En 1951, René Clément a pris pour sujet depuis 1945 l’observation des français pendant la guerre (La bataille du rail 1945) ou sous l’occupation (Le père tranquille 1946) sujet qu’il poursuit avec jeux Interdits. Mais celui-ci reçut un accueil froid à Cannes et n’est pas admis en compétition. Il est néanmoins présenté hors concours et sera en compétition au Festival de Venise où il décrochera le Lion d’Or.
Ici René Clément tourne un film sur la période douloureuse de l’exode, lorsque les habitants des grandes villes du Nord fuient les affrontements avec l’armée nazie et l’occupation. Après les scènes de bombardements des files de réfugiés sur les routes, il s’attache aux conséquences sur les familles décimées ou démantelées en choisissant de le montrer de l’intérieur. Il écrit le scénario avec Jean Aurenche et Pierre Bost, d'après le roman Les Jeux inconnus de François Boyer. Le film sortira au printemps 1952 avec une bande musicale aussi (voir plus !) célèbre que le film. Narciso Yepes, guitariste espagnol, arrange pour le film plusieurs œuvres de Robert de Visée, Napoléon Coste, Jean-Philippe Rameau et une romance anonyme qui est devenue très célèbre depuis. Le charme du film est principalement du au fait que les principaux acteurs sont des enfants, et donc que la guerre est vue à travers leur regard innocent. Georges Poujouly qui tient le rôle du petit Michel et Brigitte Fossey qui est émouvante dans le rôle de Paulette. Ils sont filmés avec suffisamment naturels pour nous permettre de nous glisser dans l’histoire. C’est dans leur rapport à la mort, toute naturelle dans leur vécu et insondable, que réside la force du film. Les deux enfants, s’inventent un monde à eux et entreprennent, à la faveur de ce qu’ils voient faire par les adultes, d’enterrer les petites bêtes qui meurent autour d’eux et ornent les petites tombes de croix. Finalement, les croix dans le cimetière du village sont plus belles que les leurs, et ils entreprennent de les « récupérer ». Ce qui donne lieu de la part du cinéaste à des plans de nuit très réussis et à une ambiance fantastique et féérique sous l’œil d’un hibou.
René Clément a voulu montrer l’innocence de la jeunesse plongée dans la guerre. Il montre également l’ouverture des enfants face à la vie et ses tumultes, alors que les adultes sont incapables de compassion et d’amour. Le choix de la musique pour guitare est très justement apaisant et fait contrechant à l’innocence des enfants cherchant leur équilibre dans un environnement de fin du monde. Il n’y a pas beaucoup de critiques dignes d’intérêt sur ce film tant le succès de ce film a rendu la parole difficile ! Voir celle de Julien Morvan
Filmographie : La Bataille du rail ; Jeux interdits ; Plein soleil ; Paris brûle-t-il ? ; Le Passager de la pluie ; Gervaise 
Avis : Un film culte, qui se montrait dans les ciné- clubs de ma jeunesse ! Toujours très touchant, et la photographie aussi attachante donnant un côté irréel proche de l’âme aux paysages autour des enfants.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




mardi 24 septembre 2013

Plein soleil

Version restaurée , visible sur Arte le 22/09/13 et 27/09/13 
Un gros plan de Maurice Ronet
Réalisateur : René Clément est un cinéaste français (1913-1996). Se destinait à la carrière d’architecte mais la guerre et son amitié pour Jacques Tati ont influencé son implication dans le cinéma. Il monte des films qui sont cultes maintenant, généralement très finement cadrés avec des acteurs sensibles. Il reçoit de nombreux prix et est surtout plébiscité par le public. Au moment de la « nouvelle vague » certains jeunes loups le dénigrent sans vraies raisons. Creuser? Imdb
Pays : France Année : 1960
Acteurs : Alain Delon (Tom) ; Maurice Ronet (Philippe) ; Marie Laforêt (Marge) Dir. Photo : Henri Decaë
Résumé :D’après le roman Monsieur Ripley de Patricia Highsmith, René Clément et Paul Guégauff tirent un scénario qui nous tient en haleine jusqu’à la fin. Grâce à d’excellentes initiatives se film a été restauré par Studiocanal, distribué en salles et mis au programme TV sur Arte. La manière de raconter l’histoire fait un peu retro, mais pas autant qu’on pouvait le craindre. Le bon côté d’un certain formalisme (ce ces années) c’est que le film se tient, tout y est mesuré et s’intègre avec légèreté dans l’aventure des deux personnages masculins que Marge la jeune femme met en valeur en donnant un sens à leur confrontation. Cette version permet d’apprécier le travail du Dir Photo, Henri Decaë, les gros plans sur ces superbes acteurs est également un plaisir. Beaucoup a été écrit sur ce film voici une remarque « hot » que nous donne Roger Dominique Maes « René Clément et son scénariste, Paul Gegauff, ont dû, 1960 oblige, mettre au placard l'homosexualité évidente de Ripley dans le roman de Patricia Highsmith, mais le placard reste souvent entrouvert, et l'érotisme latent des scènes de rivalités entre Maurice Ronet et Alain Delon, sourire qui mord et sourire qui ment, est d'autant plus piquant. » Sur Télérama, Guillemette Odicino nous offre sa perception : « Cette adaptation du roman de Patricia Highsmith est une leçon de maîtrise formelle. Le vertige naît des correspondances visuelles. La lumière (magnifique photo) traduit le trouble psychologique, le mystère des êtres. Le suspense est sur les visages en gros plan. Les yeux marine de Maurice Ronet défient. Le regard vert de Delon est un océan de convoitise. Beautés aveuglantes, motivations opaques : René Clément donne corps à l'envie, ce poison au centre du film.» Le DVD est abordable aussi …vous pouvez vous l’offrir… la restauration en vaut le prix. En sujet connexe, un article sur la restauration des films en France. Dans une allocution à Cannes de la sortie du film restauré, Alain Delon a rendu hommage à son maître René Clément, en insistant sur le rôle joué par le cinéaste et ce film sur toute sa carrière.
Marie laforêt et Alain Delon

Filmographie : La Bataille du rail ; Jeux interdits ; Plein soleil ; Paris brûle-t-il ? ; Le Passager de la pluie ; Gervaise ;
Avis : je n’avais pas vu ce film, la version restaurée est superbe, les couleurs sont bien frappées et ne sentent pas la vieille pellicule, le film valait bien ça. C’est un chef d’œuvre… en tout cas un must. J’aime bien Delon mais aussi Ronet et quand Marie Lafôret les rejoint c’est un grand plaisir.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




samedi 21 septembre 2013

La Grande Bellezza


Réalisateur : Paolo Sorrentino; réalisateur et scénariste italien né en 1970 à Naples. En 2001, son premier long métrage L’Uomo in più, une comédie dramatique, est sélectionné à la Mostra de Venise. C’est avec son quatrième film, Il Divo, le portait du premier ministre italien Giulio Andreotti, que Paolo Sorrentino remporte le Prix du Jury du Festival de Cannes 2012 et devient reconnu.
Pays : Italie/ France Année : 2013
Acteurs : Toni Servillo (Jep Gambardella) ; Sabrina Ferilli (Ramona) ; Carlo Verdone (Romano)Dir. Photo : Luca Bigazzi
Résumé : Le scénario se développe à travers un " road movie" splendide dans Rome, c’est déjà un régal de prises de vues insolites, de clairs obscurs et de couleurs ! L’histoire n’est pas très intellectuelle… c’est d’ailleurs une comédie. Le sujet : un personnage people au moment de son 65 ème anniversaire s’aperçoit que sa vie est vide, son entourage inexistant car noyé dans l’illusion que procure la vie mondaine. On le voit dégager en touche des sujets graves… faire des bons mots, essayer de comprendre comment les autres vivent et ce qui les anime. Il tente à son tour de poser des questions à plus sage que lui, un vieil ami qui couve sa fille, un magicien, un cardinal et c’est le pompon du comique. Il y a beaucoup de situations cocasses et d’humour avec des coups portés sur la religion, les soirées mondaines, les snobs, le monde de l’édition, les écrivains : on ne s’ennuie jamais si l’intérêt retombe; après les fêlés avant-gardistes le réalisateur vous sort une sainte coachée par un commercial. Personnellement, j’ai bien aimé toutes les touches Felliniennes avec leur superbe désordre, et l’épisode (mythique) où Stefano conduit Jep et Ramona à travers les Palais endormis où il leur découvre des œuvres d’art cachées par l’obscurité ; ce personnage discret ayant une mallette de clefs, nous conduit dans la nuit vers la beauté comme dans un univers parallèle avec sa canne et éclaire le chemin avec un chandelier…ça fait penser à Orphée... Tout le film est un festival de trouvailles, sans compter l’utilisation de la musique qui dès le début donne un ton « grave » et de l’au-delà avec une musique de Parvo Art (si je ne me trompe pas) que je trouve sublime et qui situe le plan spirituel ou de la beauté par rapport aux japonais juste en bas... Encore plus que la musique me plait l’art de l’image : les couleurs les éclairages…et Toni Servillo qui joue Gambardella est à la hauteur de cette démonstration de cinéma.
Un article bien étudié sur la musique Wikipedia et critique Telerama 
Filmographie : Les Conséquences de l'amour, Il Divo 
Avis : Je suis retournée voir ce film… ce film mêle l’Italie, l’humour, la beauté et des réminiscences de Fellini, c’est pour moi un régal. Si vous n'aimez que l’action et les films drôles n’y allez pas !
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


lundi 16 septembre 2013

Black Swan

 Un bon film sur la 2! trop tard c'était hier soir....

Meilleure actrice (Natalie Portman) Oscars et Golden Globes 
Natalie Portman une prestation inoubliable
Réalisateur : Darren Aronofsky : Réalisteur, scénariste, producteur américain né en 1969 à New York. Etudie le cinéma à l’Université Harvard. Réusssi son premier long métrage : π une suite de succès suit ce dernier. 
Pays : US Année : 2011
Acteurs : Natalie Portman, Vincent Cassel, Mila Kunis, Barbara Hershey et Winona Ryder
Dir. Photo : Matthew Libatique
Chorégraphie : Benjamin Millepied
Résumé : Sur la base musicale archi- connue du ballet le Lac des Cygnes de Tchaïkovsky, Darren Aronofsky nous montre les dessous du métier de danseur (et encore… il n’insiste pas trop sur le travail et l’entrainement acharné des apprentis étoiles). Le sujet du ballet : la rivalité du cygne noir et du cygne blanc va servir de trame pour y exposer la folie qui peut guetter un artiste qui veut être excellent, irréprochable. L’héroïne Nina qui est armée d’un mental de fer « je veux y arriver » est aidée dans ce sens de perfection à atteindre par sa mère qui vit à travers elle. Le réalisateur le montre, à mon avis un peu trop, à chaque fois que Nina rentre chez elle. Donc Nina doit être la meilleure et pour le faire elle doit se débarrasser de sa mère qui l’empêche de vivre une vie d’adulte. Dans ce film la folie se voit à travers les yeux de Nina, ce qui fait qu’on a du mal à savoir où est le rêve et l’imagination et le réel, ceci donne force au film. Dans cet esprit on peut penser au film de Polanski Le locataire, tout est fait pour qu’on ne s’y retrouve pas.
L’ensemble du film est beau, par les plans, les répétitions de danse, tout est soigné, ordonné, les couleurs sont belles, la folie se laisse découvrir petit à petit, ça saigne beaucoup…. Etonnement, par ailleurs, pour un film américain des scènes osées…entre même genre ; c’est d’ailleurs non recommandé au moins de 12 ans.
Natalie Portman a deux doublures dans ce film ; Sarah Lane, soliste à l'American Ballet Theatre et Kimberly Prosa Wikipedia
Lire le commentaire que Matthieu Tuffereau a fait un jour où… il s’était levé de mauvais poil… dans son blog cinéma dans la lune
Un excellent documentaire sur le travail de danseur sorti en 2009 par le réalisateur également américain Frederick Wiseman « Danse, Ballet de l’Opéra de Paris »
Filmographie : π; Requiem for a dream, The Fountain, The Wrestler; Black Swan;
Avis : Très bon film sur les rivalités d’artistes et la folie… attention : scènes osées
Note : 8/10  Rédigé par Jacquie