dimanche 30 décembre 2012

Un conte de Noël

Anne Consigny, Hippolyte Girardot, et Catherine Deneuve
Césars : Jean-Paul Roussillon meilleur second rôle. 
Réalisateur : Arnaud Dépleschin : né en 1960. Intègre l’IDHEC après la fac. Commence son premier long métrage, Sentinelle, avec Pascale Ferran, Emmanuel Salinger et Noémie Lvovsky. Rois et Reines est sans doute le film qui l’a fait reconnaitre dans le public comme un pro du cinéma d’auteur. Cet attrait du public sera retrouvé pour son film suivant Un conte de Noël.
Pays : France Année : 2008
Acteurs : Catherine Deneuve (Junon) ; Jean-Paul Roussillon (Abel) ; Mathieu Amalric (Henri) ; Anne Consigny (Elisabeth) ; Emmanuelle Devos (Sonia) ; Melvil Poupaud (Yvan) ; Chiara Mastroianni (Sylvia) ; Hippolyte Girardot (le mari d’Elisabeth) Dir. Photo : Eric Gautier
Résumé : L’essentiel de l’intrigue se passe dans la maison familiale à Roubaix, qui est une belle maison bourgeoise de la grande époque industrielle du Nord. Cette maison restée en l’état après le départ des enfants recèle des portes et fenêtres garnies de vitraux, des niveaux, des chambres aux papiers désuets, des jouets, des placards pleins de photos, et une ambiance qui n’est pas toujours sereine. La famille a vécu le drame d’un enfant mort à 6 ans d’une leucémie pour lequel aucun des frères et sœurs ne pouvait fournir une greffe compatible. Chacun a vécu cela différemment et Elizabeth en particulier cherche à culpabiliser son frère Henri qu’elle déteste au point d’avoir réussi à l’éloigner de ses parents. Chacun vit sa vie de son côté, avec tous un grain de folie ou d’originalité marquée. Une nouvelle fois, la maladie choisit la famille; Junon sexagénaire file une maladie du sang qui nécessite une greffe de moelle et chacun et prié de faire le test de compatibilité à l’hôpital. Paul le fils d’Elizabeth est compatible, mais malheureusement il est fragile et vient d’être hospitalisé en psychiatrie. A l’occasion de Noël, il est décidé de réunir toute la famille, certains insistent pour que tous soient présents autour de Junon et Abel. La réunion de tout ces handicapés de l’amour familial ne va pas sans bagarres, répliques vachardes ou revanchardes… les petits mic macs du passé ressortent aussi à la faveur du hasard ou d’un témoin. La mère, femme froide, reste très extérieure aux rixes des uns et des autres aussi bien qu’à sa maladie. Heureusement Abel, le père, tient les fils familiaux et aime tous ses enfants, ne se plaignant pas des frasques en particulier d’Henri, alcoolique mal aimé qui frise l’asile à tout moment. D’ailleurs aucun n’est vraiment… normal : Elizabeth est en thérapie, Yvan a été soigné pour « fou » à l’adolescence, et le neveu Simon picole et se shoote comme les autres …
Le film est le bilan un grand règlement de compte familial… L'amour entre les frères et une volonté d’entre-aide familiale qui est bien présente, mais la mère a peu la fibre maternelle, c’est Abel qui joue ce rôle ainsi que celui de la sagesse et de la culture. Le réalisateur cible donc les relations dans la fratrie et les relations parents-enfants, il semblerait que tout n’ait pas été facile pour lui dans son enfance ! et que comme un patient en thérapie, il écrive ce qui lui pèse…Mais difficile de s’y retrouver dans les écheveaux des aventures des membres de la famille, Seuls les personnages des parents sont clairs, les enfants sont plutôt des agités dont on se demande s’ils ont vraiment fini leur adolescence.
Filmographie : Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle), Esther Kahn, Rois et Reine ; Un conte de Noël; Jimmy P psychothérapie d'un indien des plaines;
Avis : Film un peu brouillon, totalement imprévisible comme le héro… on ne s’ennuie pas, les petites phrases fusent dans une atmosphère sous les auspices traditionnels de Noël avec feu d’artifice…. Les images sont puissantes, les couleurs chaudes adaptées à cette ambiance et à ce drame, le côté maison ancienne, pain d'épices apaise tout en liant les personnages dans leurs options passées. 
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


mardi 25 décembre 2012

Rois et Reines

Mathieu Amalric et Emmanuelle Devos
César du meilleur acteur 

Réalisateur : Arnaud Despléchin né en 1960. Intègre l’IDHEC après la fac. Commence son premier long métrage, Sentinelle, avec Pascale Ferran, Emmanuel Salinger et Noémie Lvovsky. Rois et Reines est sans doute le film qui l’a fait reconnaitre dans le public comme un pro du cinéma d’auteur. Cet attrait du public sera retrouvé pour son film suivant Un conte de Noël.
Pays : France Année : 2004
Acteurs : Emmanuelle Devos (Nora) ; Mathieu Amalric (Ismaêl) ; Catherine Deneuve (Docteur Hélène Vasset ) ; Maurice Garrel (le père de Nora ) ; Elsa Wolliaston (la psy)
Dir. Photo : Éric Gautier
Résumé : Arnaud Desplechin dit s’être inspiré des personnages d’Hitchcock pour construire ce film où deux personnages évoluent sur notre écran chacun pour soi avec ses antécédents et caractères propres. Le titre lui est donné par une poésie de Michel Leiris : « Rois sans arroi, / Reine sans arène, / Tour trouée, / Fou à lier,/ Cavalier seul ». Les personnages sont étonnants d’originalité ou de naturel ? on se pose la question sans arrêt, Ismaël est un fou ou un sage ? ou ni l’un ni l’autre…Nora est-elle un pur produit de notre siècle de consommateurs, ou un personnage déviant, sujet à angoisses et visions… L’univers psy… a-t-il un sens ? qui est « normal » où est la vérité ? que valent les vies d’Ismaël et de Nora quand on les mets face à face ?doit-on les comparer ? Chacun choisit sa façon personnelle d’être... Que de questions qui se posent ! L’énigme de la gravure du début se retrouvera à la fin la mythologie, faisant un lien par rapport à la paternité ; problème qui se pose du début à la fin pour Nora. La mort du père de son fils est également ambigüe… les rêveries qui l’assaillent pendant l’opération de son père ne sont pas innocentes et se retrouvent à la fin dans les écrits de son père… qui était aussi un curieux personnage. Quel est cet avenir pour Nora avec Jean Jacques dont on parle depuis le début ? insipide mais socialement correct. La famille est mise à mal d’un bout à l’autre… beaucoup de misère morale est répartie à des individus souvent déjà fragiles ou qui le sont devenus, si tant est qu’on pose le fait que la famille et la filiation soient deux éléments structurant indispensables, la présence d’un père et d’une mère aimants sont une garantie pour une vie bien commencée, mais ne fait pas tout... Il faut voir le film plusieurs fois pour démêler les écheveaux de la vie de ces personnalités hors du commun qui se croisent. Le film suivant de Dépleschin remet en scène la famille et ses relations contraintes ou « tordues ». Du côté photo, c’est du beau, de belles couleurs, des gros plans sur nos héros des cadrages explicites… Eric Gautier !. La musique, Ismaêl est altiste donc pas mal de classique… qui adoucit les mœurs c’st bien connu.
Analyse dans Wikipedia voir l’analyse d’Anthony Sitruk dans Film de Culte
Filmographie : Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle), Esther Kahn, Rois et Reine ; Un conte de Noël ; Jimmy P psychothérapie d'un indien des plaines;
 Avis : film que je regarde toujours avec plaisir, y trouvant toujours un élément passé inaperçu : très riche et juste l’humour que j’aime bien, le léger recul qui fait sourire.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie








jeudi 6 décembre 2012

Les Amants

Le couple romanesque au clair de lune....

Prix spécial du jury au festival de Venise, 1958  
Réalisateur : Louis Malle. Acteur, réalisateur, scénariste français né en 1932 mort en 1995. Après l’IDHEC Louis Malle travaille avec Cousteau pour le Monde du Silence qui obtient une Palme d’Or à Cannes. Il réalise son premier long métrage à 25 ans : Ascenseur Pour L'Echafaud (1957). Il a 26 ans quand il tourne Les Amants.
Sans être dans la nouvelle vague du cinéma français il donne un élan à cette génération de réalisateurs. Savoir plus
Pays : France Année : 1958
Acteurs : Jeanne Moreau (Jeanne) ; Jean-Marc Bory (Bernard) ; Alain Cuny (Henri le mari) ; Judith Magre ( Maggy Thiebaut-Leroy) ; José Luis de Villalonga ( Raoul) ; Gaston Modot (le serviteur) ;Michèle Girardon (la secrétaire) Dir. Photo : Henri Decae
Résumé : Louis Malle a cherché son inspiration dans une nouvelle de Vivant Denon : Point de Lendemain. Cet écrit libertin place un homme et une femme dans une situation de faux semblant où une femme mariée invite au château de son mari l’amant de son amie pour dévier les soupçons du mari de son véritable amant.
Une fois de plus, je retrouve ce film qui a bousculé la morale bien pensante de l‘époque de ma jeunesse. Il dépeint une société bourgeoise obsolète (quant à son comportement) où la femme appartient naturellement à son mari, n »ayant aucune vie propre, elle est épouse X… Ici Jeanne est l’épouse d’un directeur de journal dans une vague province pas très originale. Ce qui est dérangeant dans ce film ce n’est pas que Jeanne trompe son mari, on s’y attend depuis le début, mais c’est la soudaineté du point final mis à sa vie sur tous les plans, mariage aussi bien que vie sociale, amis… c’est le départ sans arrière pensée vers un futur qui ne se laisse pas deviner. La vanité, ou oisiveté d’une certaine classe aisée est bien montrée du doigt par le réalisateur. L’homme qui emmène Madame au 7 ième ciel et dans sa caverne est ben le contraire des précédents : laïc et républicain, il roule en 2CV au gré de ses vacances.. et représente l’antithèse de la bourgeoisie où a vécu Jeanne. Elle avait besoin de liberté et surtout de sens à sa vie, on imagine qu’elle va trouver cela… La décision qui entraine sa vie future a été prise en une nuit, le repas du soir avec les sous entendus du mari très mesquin aura été la goutte de trop qui a fait déborder le statut social, le déclencheur d’un cataclysme familial. Le tire de la nouvelle dont Louis Malle s’est inspiré évoque bien cette situation : sans lendemain. Ici, la femme très infantile ou soumise au début du film, prend son essor au fur et à mesure, et sur un coup de tête, décide de prendre sa vie en mains. Elle n’a plus besoin comme dans Ascenseur pour l’échafaud, d’un homme pour la dégager, ni comme au début du film de Raoul pour lui apporter ce changement. Elle part avec un homme qu’elle ne connait même pas. Néanmoins film culte par le scandale qu’il a provoqué entre le titre et la scène où les amants sont au lit… bien que le cinéaste ait choisit d ne montrer que les mains… c’est vrai que c’est beaucoup plus expressif. Malgré le décalage du temps (oh ! les beaux gants et beaux chapeaux, toilettes… Villalonga superbe…) ce film montre un phénomène que nous rencontrons tous (ou la tentation de …) à un moment donné de, faire un stop et de prendre un chemin de traverse… et de changer de vie. Louis Malle choisi de raconter les classes aisées et un peu vides, sans doute règle –t-il ses comptes ? c’est un film où je prends beaucoup de plaisir à voir la belle Jeanne Moreau tomber amoureuse d’un inconnu au clair de lune, là où les sentiments prennent le pas sur la raison. Les images y sont romanesques à souhaits… Ces trois films de Louis Malle : feu Follet, Ascenseur pour l’échafaud, les Amants donnent tous une peinture du milieu social aisé (ceux qu’on appelait les bourgeois en 68) avec leurs enfermements, Feu Follet se dégage pa r le suicide tandis que les femmes ont leurs aventures personnelles, Florence fait tuer son mari et Jeanne se sauve à la cloche de bois aux yeux et à la barbe de ses proches. Voir analyse sur Laterna Magica
Filmographie : Les Amants ; Le Souffle Au Coeur ; Lacombe Lucien ; Ascenseur Pour L'échafaud ; Zazie Dans Le Métro ; Le Feu Follet ; La Petite ; Au Revoir Les Enfants ;
Avis : Film sulfureux de ma jeunesse… donc fétiche ! la liberté de choix de la Femme, annoncée par louis Malle bien avant que 1968 et surtout le combat des femmes du MLF lèvent les tabous d’une société étroite et puritaine. Je reverrai toujours ce film avec plaisir. Les trois films de Louis Malle peuvent être vus grâce au coffret d’Arte Boutique.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie






Ascenseur pour l’échafaud

Jeanne Moreau sans paroles....
Réalisateur : Louis Malle. Acteur, réalisateur, scénariste français né en 1932 mort en 1995. Après l’IDHEC Louis Malle travaille avec Cousteau pour le Monde du Silence qui obtient une Palme d’Or à Cannes. Il réalise son premier long métrage à 25 ans : Ascenseur Pour L'Echafaud (1957). Il a 26 ans quand il tourne Les Amants.
Sans être dans la nouvelle vague du cinéma français il donne un élan à cette génération de réalisateurs. Savoir plus
Pays : France Année : 1958
Acteurs : Jeanne Moreau (Florence Carala) ; Maurice Ronet (Julien Tavernier) ; Georges Poujouly (Louis, le jeune) ; Yori Bertin (Véronique, la jeune fille) ; Lino Ventura (le commissaire). Dir. Photo : Henri Decae, Musique: Miles Davis
Résumé : Tout se passe autour d’un couple qui s’aime à la folie, celle-ci surviendra inévitablement. Le début du film donne le ton avec une scène d’amour désincarnée car Julien et Florence sont au téléphone, le ton est grave, les serments valent ceux de Roméo et Juliette. Le drame se déroule ensuite entrecoupé de hasards qui mettent en place une deuxième intrigue, mais un ton plus bas au niveau d’adolescents rêveurs. Sans violence ni voyeurisme le crime a lieu et les événements s’enchainent inexorablement. Les personnages principaux, séparés par un impromptu, tentent de se rejoindre, alors que deux ados qui font « n’importe quoi » seront conduits à l’intérieur du drame. Maurice Ronet joue avec économie Julien, en servant la parfaite maitrise de soi que demande son personnage. Jeanne Moreau, elle aussi est très sobre dans sa recherche à comprendre ce qui se passe. Elle questionne avec retenue en traversant tout Paris les éventuels possesseurs d’information. Le doute, l’angoisse se lisent sur son visage mais elle ne lâche pas. Tout se joue dans le non dit, et c’est moderne pour l’époque. Ici l’amour d’un homme pour une femme mariée ne peut être réalisé que par la mort du mari. Il nous est, heureusement, décrit comme un mafieux, vendeur d’armes sans scrupules dont on ne pleurera pas le décès pour que le scénario passe. Cette intrigue est inspirée d’un roman policier de Noêl Calef que Louis Malle avait lu lors d’un voyage en train. Le sujet de fond de ce film est surtout celui de la femme dans les années 50 dont l’horizon est bouché, qui ne peut faire évoluer sa vie, ni même réaliser la vie à laquelle elle aspire, comme pourrait le faire un homme. Elle ouvre ce problème dès la première scène en parlant de liberté à conquérir au téléphone. Ce thème est posé dans les premiers film de Louis Malle ; il décrit le besoin de liberté des femmes contemporaines, dans le film suivant (Les Amants) il donnera une autre vois que la mort pour accéder à cette liberté recherchée par son héroïne, mais tout aussi radicale. Louis Malle a écrit le scénario avec Roger Nimier, romancier disparu précocement dans un accident de voiture (elles tiennent beaucoup de place dans ce film et dans la mode nouvelle vague…). Louis Malle c’est également entouré d’assistants dont Alain Cavalier et François Leterrier qui deviendront des réalisateurs originaux. La musique très sobre, mais combien originale et indissociable du film, de l’équipe de Miles Davis vaudra un Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros décerné au disque de la bande originale. La trompette de Miles Davis joue souvent seule pour accentuer le caractère dramatique, comme au cours de la nuit où Jeanne cherche Julien dans Paris, la bande son se réduit parfois à quelques légers sons de batterie pour laisser place à l’image. Plus tard le thème sera repris et sera un succès de la formation Miles Davis dans laquelle se glisse un pianiste français : René Urtreger.
Filmographie : Les Amants ; Le Souffle Au Cœur ; Lacombe Lucien ; Ascenseur Pour L'échafaud ; Zazie Dans Le Métro ; Le Feu Follet ; La Petite ; Au Revoir Les Enfants ;
Avis : film culte, thriller à voir, Jeanne Moreau y est émouvante. Les points d’intérêt sont bien équilibrés, les prises de vues sont belles sans artifices ni lourdeurs.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


dimanche 18 novembre 2012

Le Feu Follet

Les jeunes lisaient encore à cette époque!
 
Réalisateur : Louis Malle : Acteur, réalisateur, scénariste français né en 1932 mort en 1995. Après l’IDHEC Louis Malle travaille avec Cousteau pour le Monde du Silence qui obtient une Palme d’Or à Cannes. Il réalise son premier long métrage à 25 ans Ascenseur Pour L'Echafaud (1957)
Sans être dans la nouvelle vague du cinéma français il donne un élan à cette génération de réalisateurs. Savoir plus :
Pays :France Année : 1963
Acteurs : Maurice Ronet (Alain Leroy) ; Léna Skerla (Lydia) ; Jeanne Moreau (Eva) ; Jacques Sereys (Cyrille Lavaud) Alexandra Stewart (Solange Lavaud) ; Romain Bouteille (un frère Maiville) ; Jean-Paul Moulinot (le docteur) ; Dir. Photo :Ghislain Cloquet
Résumé : Adapté du roman éponyme de Pierre Drieu La Rochelle et de la vie de Jacques Rigaut. On peu tracer des parallèles entre les deux œuvres, c’est ce qu’a fait Alain Ferrari et que vous pourrez trouver dans son livre aux éditions de La Transparence. Le sujet semble être le dérèglement de toute une jeunesse dorée, en mal de sens de la vie. Le jeune héros dont l’alcoolisme est traité dans une clinique pour bourgeois, retrace sa vie de femme en femme, d’amis en complices. Sa vie est vide, il est seul, sans contact humain et il décide de se suicider. Il effectue un dernier tour, comme pour s’assurer que c’est bien le cas et on part en visites dans Paris des années 60. J'adore revoir comment on sautait à l'arrière du bus... nostalgie?
Personnellement voila déjà deux fois que je visionne le film sans le sentir vraiment, la dernière pour le plaisir d’y voir Jacques Sereys et d’autres artistes talentueux dans leurs jeunes années. Je crois que le film est maintenant difficile à accepter, comme les films italiens des mêmes époques, on comprend mal les préoccupations des personnages qui suivent des valeurs qui nous sont obsolètes. On est déjà devant une pièce d’histoire, témoin de son temps et que dirais-je si je lisais Drieu La Rochelle qui mourut quand je naissais…. « Ses œuvres ont pour thèmes la décadence d'une certaine bourgeoisie, l'expérience de la séduction et l'engagement dans le siècle, tout en alternant l'illusion lyrique avec une lucidité désespérée, encline aux comportements suicidaires » emprunté sur wikipédia : (rien que ça le film devient plus clair.)
Filmographie : Le Monde Du Silence ; Les Amants ; Le Souffle Au Coeur ; Lacombe Lucien ; Ascenseur Pour L'échafaud ; Zazie Dans Le Métro ; Le Feu Follet ; La Petite ; Au Revoir Les Enfants
Avis : film culte de Louis Malle et de son époque, sur le non-désir et le suicide, peinture d’une partie de la jeunesse bourgeoise. Pas étonnant qu’on ait fait 68 derrière ça ! la révolte c’est mise à gronder… un panaché d’excellents acteurs.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


samedi 10 novembre 2012

Amour

Le couple Trintignant Riva: fusion

Palme d’Or 2012 
Réalisateur : Mickael Haneke : réalisateur autrichien reconnu il y a peu pour le Ruban Blanc. Il est d'abord critique, puis homme de TV allemande, puis metteur en scène au théâtre ; enfin, il passe à la réalisation au cinéma avec Le Septième Continent. Il devient très apprécié du public international après La Pianiste. Grand Prix, Prix de la mise en scène et finalement Palme d'or à deux reprises, plus beaucoup d’autres récompenses… En savoir plus
Pays : France Allemagne Année : 2012
Acteurs : Emmanuelle Riva (Anne) et Jean-Louis Trintignant (Georges) ; Isabelle Huppert (Eva)
Dir. Photo :Darius Khondji,
Résumé : Le thème abordé : la fin de vie chez un couple fusionnel. La fin de vie fait peur, car la mort fait peur. Ceci peut paraitre un truisme, mais il n’en est rien. Vos amis ont sans doute essayé de vous dissuader de voir le film avec des « attention, il faut du courage… le film est dur ». C’est encore leur peur qu’ils vous prêtent. Nos vies dirigées par les valeurs individuelles sont accaparées par les modalités de la vie moderne. Gagner sa vie, élever ses enfants, et être reconnu par les autres à une place estimable occupe tout un chacun. Voilà le point de convergence entre ce couple aimable et notre état de pensée actuel. La religion, pour nous occidentaux, a quitté son piédestal pour laisser la place vide. Nous avons cru que la Science expliquerait tout l’univers qui nous entoure… que le divin n’existait pas que seul l’homme existe, certes. Nos vies se sont organisées au mieux entre devoirs et désirs confortés par les progrès scientifiques. Voilà ce qui nous amène devant cette peur de mourir, car aucun sens de la vie ne s’est dégagé de ce scientisme. Au contraire en 2012 nous nous retrouvons au bord du gouffre, la planète, notre santé, nos jobs en danger d’anéantissement. Nous sommes comme le couple George – Anne devant l’adversité et le devenir de nos corps ou de notre mental… n’est-ce-pas angoissant ? Peu d’entre-nous ont réfléchi à ce qu’était la vie, c’est au moins aussi important non ? le couple d’artistes du film ne semble pas s’être posé toutes ces questions non plus. Ils ont vécu heureux dans leur immense amour, ce qui leur a permis de traverser les événements. C’est une grâce que nous n’aurons pas tous, le personnage de leur fille Eva ne comprend pas, ne mesure pas cette fusion qui permet à ses parents d’être sereins.
Vous aurez compris après tout ça que le sujet et le scénario sont très riches… ce qui vaut déjà le déplacement. En sortant de la projection ce qui frappe c’est aussi le jeu des acteurs, Trintignant pose un personnage empathique avec une grande simplicité, comme Emmanuelle Riva dont le rôle de malade est plus frustrant. Esthétiquement parlant, le film est également superbe tant dans les décors, les couleurs et lumières que dans les plans intimistes des scènes.
Filmographie : Le Septième Continent ; Benny's Video ; Funny Games ; La Pianiste ; Caché ; Le Ruban blanc ; Amour 
Avis : Un film à voir absolument, c’est du très grand cinéma.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie






jeudi 8 novembre 2012

La couleur des sentiments

Mini et Aibileen les deux femmes décidées à parler...
The help

Réalisateur : Tate Taylor, réalisateur et acteur américain, né en 1969 à Jackson dans le Mississippi.
Pays : US Année : 2011
Acteurs : Emma Stone (Skeeter) ; Viola Davis (Aibileen) ; Octavia Spencer (Minny); Bryce Dallas Howard ( Hilly).
Dir. Photo : Stephen Goldblatt
Résumé : D’après le roman éponyme de Kathryn Stockett. Le film décrit les relations entre les blancs et les noirs dans la ville de Jackson, Mississippi, dans les années 1960. Tate Taylor suit assez bien le roman qui décrit une jeune fille, Skeeter, un peu marginale qui a achevé ses études et revient à Jackson. Elle rêve d’être journaliste ou écrivain, cherche un travail dans les journaux locaux. A son retour chez ses parents elle s’étonne de ne pas voir sa vieille nounou… et questionnera ses parents et les bonnes de ses amies pour comprendre sa disparition.
Tout en racontant cette histoire de la jeune journaliste qui revient en province, l’auteur et le réalisateur décrivent par les aspects du quotidien un temps révolu, mais non « cicat -là) ont des bonnes pour le travail du nettoyage et de la cuisine. On décrit les façons qu’ils ont de traiter leur personnel de manière dégradante, sous prétexte qu’ils sont noirs. Au passage un coup est porté aux habitudes de ces dames et de leur propension à s’unir en club de patronage, les tricots en moins. Le ridicule et la petitesse d’esprit sont leurs apanages, en particulier un accent est mis sur les histoires de qui fréquente qui, et honte à celles qui n’ont pas de prétendant ! Font également sourire les relations parents enfants dont on sent bien que cette époque est une charnière. En arrière fond le combat politique des noirs pour être reconnus est à peine traité, ici nous sommes dans le sujet, et du côté des femmes employées de maison. L’humour est choisi pour rendre un peu justice à toutes ces nounous.
Filmographie : Pretty Ugly People ; La Couleur des sentiments (The Help) 
Avis : Un film un peu léger pour traiter le sujet de la ségrégation, mais laissons nous séduire par l’éventail de situations dérisoires racontées avec beaucoup d’humour et qui provoquent notre réflexion. Néanmoins j’ai préféré le roman…qui va plus profondément dans les faiblesses humaines et dans les personnages qui sont moins caricaturés. C’est toujours le dilemme : Lire et/ou Voir
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




mardi 6 novembre 2012

J’ai toujours rêvé d’être un gangster

Un grand moment de philosophie écologique

Réalisateur : Samuel Benchetrit : Français, Né en 1973 Acteur, scénariste, réalisateur, écrivain. Il écrit Les chroniques de l’asphalte qui en plusieurs tomes est son autobiographie. Puis un roman : Le Cœur en dehors en 2009. Récit d’un branleur. Savoir plus sur Benchetrit
Pays : France Année : 2008
Acteurs : Anna Mouglalis (la serveuse), Edouard Baer (le braqueur), Alain Bashung (lui-même), Arno (lui-même), Bouli Lanners (Kidnappeur), Serge larivière (kidnappeur Fan de Bob Marley) ; Selma El Mouissi (l’ado suicidaire) ; Jean Rochefort, Jean-Pierre Kalfon, Laurent Terzieff, Venantino Venantini, et Roger Dumas (les anciens braqueurs)
Dir. Photo : Pierre Aïm
Résumé : Film sous forme de chapitres ou de petits épisodes qui sont liés entres-eux par la jeune serveuse du début, mais il y a une chute ! que je ne dévoilerai pas. Le film commence fort dans un humour pasticheur de série noire… Au fait le film est en noir et blanc, et donnera sans arrêt des petites allusions, évocations du « vrai cinéma » que l’auteur aime, et nous aussi. Les plus âgés verront avec stupeur certains personnages débarquer sur leur écran dans une histoire pitoyable mais pittoresque. Des situations et des non- dialogues amusants, le tout est apparemment décousu et risible, de vieux gangsters sortis de la maison de retraite ou de l’hôpital… un looser suicidaire etc. L’épisode qui m’a fait le plus rire c’est celui des deux kidnappeurs belges qui demandent la rançon au père d’une ado qui tentait de mettre fin à ses jours quand ils font irruption…
Si on y regarde de plus près tous les personnages sont issus de milieux défavorisés et tentent de survivre grâce à des expédients et petits boulots. Les gangsters sont à part ils se sentent inutiles… mais ils regrettent leur petite maison dans la forêt, les cueillettes de champignons et les animaux sauvages.
Filmographie : Janis et John ; J’ai toujours rêvé d’être un gangster ; Chez Gino. 
Avis : Je regrette l’affiche du film qui ne reflète pas ce qu’il y a dedans. C’est une « nostalgie de cinéma » qui est plaisante et pleine d’humour, donc repos intellectuel, bien gagné car vous le méritez !
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




dimanche 4 novembre 2012

Mammuth

Depardieu et Moreau un couple de la France profonde...


Réalisateurs : Benoît Delépine et Gustave Kervern : Gustave de Kervern né en 1962, Benoît Delépine né en1958 sont des coréalisateurs de films satyriques. Ils font partie de l’équipe des Grolandais sur Canal plus aux côtés des principaux acteurs de ce film.
Pays : France Année : 2010
Acteurs : Gérard Depardieu (Serge Pilardosse) ; Yolande Moreau (Catherine Pilardosse) ; Isabelle Adjani (l'amour perdu) ; Miss Ming ( la nièce de Serge) ; Benoît Poelvoorde ( l'homme à la montre Jean-Pierre Cardin) ; Anna Mouglalis (la fausse handicapée) ; Catherine Hosmalin ( l'amie de Catherine) ; Bouli Lanners (le recruteur)
Dir. Photo : Hugues Poulain
Résumé : Serge, un employé dans une entreprise de boucherie traitant des porcs, vient d’être mis à la retraite. Après son pot de départ (un délice de caricature) il est un peu désorienté. Il va aux bureaux des retraites, où on lui explique qu’il n’a pas le nombre de trimestres voulu pour toucher sa retraite au taux plein (tiens ça me rappelle quelque chose !) Sa femme, qui a du mal à joindre les deux bouts du ménage, lui suggère d’aller chez ses anciens employeurs qui n’ont pas envoyé ses relevés de salaires (Ah ! reconstitution de carrière). Pour ce faire il prend sa vieille moto (une Mammuth, en passant une pièce de collection pour les amateurs de motos.) et parcours la France à la recherche des patrons des lieux où il a travaillé. Bien sur, le road movie ainsi engendré, sera plein de péripéties, de retours sur sa vie, et de blagues comme savent les faire les deux réalisateurs.
Quand on est passé par l’expérience de la reconstitution de carrière…. Déjà que ce n’est pas évident de faire valider ses trimestres anciens quand on a été petit cadre… on prend la mesure de la galère de celui qui a travaillé toute sa vie dans des métiers aléatoires. Là, le film est porteur d’une vérité qui échappe à beaucoup ! comment des citoyens de la France profonde peuvent affronter cette épreuve ??
Filmographie : Aaltra; Avida ; Louise-Michel ; Mammuth ; Le grand soir 
Avis : Film pétillant, tendre et déjanté sur les difficultés de toucher sa retraite.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie






dimanche 21 octobre 2012

Sous le sable


Réalisateur : François Ozon est né à Paris en 1967. Diplomé en études cinématographiques (maitrise de cinéma à Paris I), il entre en 1990 à la FEMIS au département réalisation. Depuis, il a tourné de nombreux films très appréciés de la critiques et du public (de nombreuses nominations dans les festivals). C’est certainement grâce à « Sous le sable » que le public reconnait en lui un talent, désormais le public le suit.
Pays : France Année : 2001
Acteurs : Charlotte Rampling (Marie), Bruno Cremer (Jean), Jacques Nolot (Vincent), Alexandra Stewart (Amanda), Pierre Vernier, Andrée Tainsy
Dir. Photo : Jeanne Lapoirie, Antoine Heberlé
Résumé : une histoire qui démarre dans le quotidien d’un couple dans la plénitude de l’âge, (vous aurez compris : presque tout est derrière) ; couple aisé et sans histoires (ni plus ni moins). Nos deux héros (Jean et Marie) quittent la capitale en voiture et entreprennent la grande migration estivale vers les plages. Peu de mots mais tout est dit par les gestes et les expressions et le regard de nos héros (tout ou rien ?) à la limite vous y retrouvez les vôtres ! Ambiance pantoufles et tout à coup le drame se noue … dans une banalité qui n’est plus celle du couple mais celle des autres.
François Ozon développe la vision de Marie affrontant la disparition de son compagnon. La dignité et la pudeur face au chagrin est mise en valeur par les recherches et les tourments de Marie qui essaye de reprendre sa vie en célibataire. Les deux acteurs sont grandioses tant ils expriment sans mot se qui se passe derrière les images dans leur for intérieur. C’est pour moi une prouesse, qui laisse au spectateur la liberté d’interpréter l’histoire proposée par Ozon.
« Comment faire un deuil quand il n’y a pas de corps. L’absence de cadavre rend la mort, pour les proches, douloureuse, incertaine, même quand les conditions de la disparition plaident en sa faveur. Elle restitue à la mort, ce que le cadavre, par son évidence brutale, tend à estomper: le caractère d’une énigme. » Entretien avec François Ozon sur son site
Filmographie : Les Amants criminels ; Gouttes d'eau sur pierres brûlantes ; Sous le sable • 8 femmes ; Swimming Pool ; 5×2 ; Le Temps qui reste) ; Angel ; Ricky ; Le Refuge ; Potiche ; Dans la maison ; Avis : Un drame ordinaire traité en douceurs montrant l’amour d’une femme pour son mari disparu avec les aller retours et les hésitations quotidiennes, sans les clichés… je crois même que ce film fait du bien à l’image de la femme souvent mal comprise par les hommes.
Note : 8./10  Rédigé par Jacquie


vendredi 12 octobre 2012

Dans la maison

La rédaction... avec Ernst Umhauer et Emmanuelle Seigner

Prix du meilleur film et du meilleur scénario au festival international de Saint-Sébastien.

Prix Fipresci de la presse internationale au festival de Toronto

Réalisateur : François Ozon, né en 1967, fils d’enseignants. Se passionne pour le cinéma suit des cours à l’université puis ceux de la Femis. Il obtient la notoriété avec « Sous le sable ». En 2012 Participe au jury du festival de Berlin.
Pays : France Année : 2012
Acteurs : Fabrice Luchini (Germain) ; Kristin Scott Thomas (Jeanne), Emmanuelle Seigner (Esther la mère Rapha) ; Denis Ménochet (le père Rapha) ; Bastien Ughetto (le fils Rapha) ; Ernst Umhauer (Claude Garcia)
Dir. Photo : Jérôme Almeras
Résumé : Adapté de la pièce de théâtre espagnole Le Garçon du dernier rang de Juan Mayorga. Germain, déjà blasé de sa carrière de Prof de lettres est surpris par l’originalité de la copie d’un élève. Intrigué, il cherche à savoir ce qui se passe chez cet élève étrange dont la rédaction est quelque peu dérangeante. De fil en aiguilles il s’intéresse à ce jeune homme et lui prodigue quelques conseils de rédaction. Les rédactions de Claude ont la particularité d’être narrative de faits qui se passent chez un des ses camarades de classe…
Le réalisateur nous fait passer du point de vue du professeur et de son couple à celui d'une vie de famille que Claude décrit dans ses rédactions... toujours à suivre. Au bout d’un moment avec les commentaires du professeur, le récit se corrige et notre vision des choses aussi. Il devient vite évident que la réalité et la fiction écrite se mélangent…puis se fondent. L’adolescent, cruel et voyeur, est toujours sur la corde raide, on s’attend donc à le voir tomber d’un instant à l’autre. Je n’en dirais pas plus, allez le voir.
Voir le dossier de presse et les entretiens avec les acteurs.
Filmographie : Les amants criminels ; Gouttes d’eau sur pierres brulantes ; Sous le sable ; 8 Femmes ; Swiming pool ; Angel ; Ricky ; Le refuge ; Potiche ; Dans la maison ; 
Avis : Excellent moment passé avec « Dans la Maison » et ce réalisateur pétillant et facétieux. Le jeu réalité / rédaction est superbe, le film est enlevé, un vrai plaisir.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 11 octobre 2012

Quelques heures de printemps

Vincent Lindon et Hélène Vincent deux grands acteurs dans des rôles difficiles
 
Réalisateur : Stéphane Brizé né en 1966, après des études techniques se dirige vers le théâtre et le cinéma. Réalisateur et scénariste.
Pays :France Année : 2012
Acteurs : Vincent Lindon (Alain Evrard le fils), Hélène Vincent (Mme Evrard la mère), Emmanuelle Seigner (la conquête d’un soir) Olivier Perrier (le voisin)
Dir. Photo : Antoine Héberlé
Résumé : C’est l’histoire d’Alain, qui sort de prison pour avoir tenté de passer du cannabis dans son camion. Au moment où il sort après 18 mois, sa vie n’est que ratés successifs ; avec sa compagne c’est fini, il n’a plus de travail, plus de logement. Il se rend chez sa mère, petite veuve bien propre qui vit seule dans son pavillon suivant des rituels bien huilés, et y jette le trouble. Alain, qui n’a jamais eu de relations heureuses avec sa mère, subit mal cette structure rigide, se pose des questions sur sa vie, ou plutôt les évite grâce à un dérivatif puissant la TV. Mal dans sa peau, ne voyant pas d’avenir valorisant, il s’énerve et se met en colère contre sa mère, reproduisant un scenario paternel et ses furies de l’adolescence.
Le film montre les tribulations d’un fils cherchant le réconfort, l’amour dont celui de sa mère tout en ayant parfaitement peur de creuser cette zone de déni et de friches. Du côté maternel, on s’aperçoit qu’à son corps défendant, la mère fait tout autant pour esquiver les situations, les gestes qui permettraient des relations épanouissantes. Il est vrai qu’un passé (deviné malheureux) est toujours présent alors que son mari n’est plus là, le cercle de la violence revient avec son fils, et perturbe un équilibre construit.
Le film met en situation également un sujet tabou ou critique : la fin de vie décidée ou subie, madame Evrard est gravement malade, grâce aux dialogues avec le médecin et le contact avec l’association Suisse, le film aborde le suicide assisté en fin de vie. Aucun jugement n’est avancé ni même esquissé. La solution du suicide assisté est simplement décrite sans affectivité.
Cette difficulté à se rencontrer au sein d’une famille est porteuse de douleur car on voit les protagonistes en souffrir. Exception : un petit coin de ciel bleu avec le personnage du voisin … qui n’ose pas mais pose le problème clairement de la mère et du fils. La question du début à la fin : vont-ils passer au dessus de leurs routines de gue-guerres ? les occasions sont fréquentes.
Le film est déroutant par la lenteur de l’action, on y voit que la TV à table …c’est très mauvais pour le palais et la conversation ; il n’y a que les cuisinières pour savoir ça. La vie de ces gens simples force à réfléchir sur les destins des uns et des autres, la chance d’être dans une famille cohérente. Etre soi même son geôlier, son tyran, son empêcheur est mis en scène avec constance et éloquence ! Sujet pas facile à traiter… bien travaillé par les deux acteurs… c’est cohérent, mais on ne passe pas loin de l’indigestion.
Voir interview de Stéphane Brizé dans dossier de Presse.
Filmographie : Je ne suis pas là pour être aimé ; Entre adultes ; Mademoiselle Chambon ; Quelques heures de printemps 
Avis : Dans un milieu très modeste, les difficultés de communications familiales sont très fortes, la « force de casser la glace » surgira t elle ? Deux vies très lasses : une vie motivante à trouver, une vie triste et en sortir.  Film à voir, psychologiquement intéressant, il peut apporter de l'eau au moulin de beaucoup.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 24 septembre 2012

Sortie du dernier Jean Paul Jaud

Mercredi 26 septembre le dernier documentaire de Jean Paul Jaud sort dans les salles. Il porte essentiellement sur les OGM et le Nucléaire dont les apprentis sorciers avides d'argent nous bourrent de phrases lénifiantes. Récemment un article scientifique sur les méfaits d'un OGM ont été attaqués dans la presse par des "scientifiques" payés par les industriels.

Réservez votre temps pour assister aux projections avec le réalisateur; voire l'agenda présent sur le site : www.touscobayes-lefilm.com
Visionnez la bande annonce ou le trailer de 8mn

ATTENTION ça fait PEUR !

lundi 10 septembre 2012

Monsieur Lazhar

Fellag et Sophie Nélisse

Réalisateur : Philippe Falardeau fait des études de politique. Il réalise des films documentaires puis se lance dans la fiction avec des courts métrages et son premier film : La Moitié gauche du frigo. Son film C’est pas moi, je le jure!; le fait apprécier au niveau international. Monsieur Lazhar est son 4 ième film. 
Pays :Canada Année : 2012
Acteurs : Mohamed Fellag (Monsieur Lazhar) ; Sophie Nélisse (Alice) ; Émilien Néron (Simon) ; Brigitte Poupart ; (Claire, l’institutrice voisine) ; Danielle Proulx (la directrice)
Dir. Photo : Ronald Plante
Résumé : Monsieur Lazhar, d’origine Kabyle brigue le remplacement d’une enseignante décédée en cours d’année. C’est un enseignant un peu rétro par rapport aux autres, et pas toujours adapté à son auditoire, mais il est flexible dans toutes les situations et parvient à maitriser les chères têtes blondes. Il est célibataire et solitaire. Au fil du scenario on comprend l’étrangeté des uns et des autres, des mystères planent et se dénouent.
Cette comédie dramatique, montre un personnage très particulier un peu décalé par rapport à la réalité mu par des valeurs humanistes, très attentif aux besoins des autres, rempli de compassion pour ses élèves qui le sentent et lui rendent son amitié. De petites touches abordent les problèmes récurrents de l’enseignement, la diversité des cultures, les misères de l’administration, l’inégalité des enfants en fonction de la présence des parents au sens profond. La souffrance solitaire des individus en général et le peu de cas que chacun (la société ?) en fait. Belle fable sur la compassion, le don, la persévérance, la simplicité. Fellag et les deux enfants nous font vivre le film intensément sans effort.
D’après la pièce de théâtre « Bachir Lazhar » de Évelyne de la Chenelière (qui joue dans le film le rôle de la mère d’Alice).
Filmographie : C’est pas moi, je le jure!; Congorama ; La Moitié gauche du frigo ; 
 Avis : Comédie dramatique, émouvante au sujet des enfants, des immigrés. Excellent film pour se détendre.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie






samedi 18 août 2012

The Future of Food


Réalisateur : Deborah Koons Garcia. Réalisatrice, écrivain, productrice américaine.
Pays :USA Année : 2004
Intervenants : Andrew Kimbrell(Executive Director, Center for Food Safety); Dr. Charles M. Benbrook (Former Director, Board on Agriculture, National Academy of Science); Dr. Ignacio Chapela (Microbial Ecologist University of California, Berkeley); Dr. Fred Kirschenmann (Director, Leopold Center for Sustainable Agriculture Iowa State University);
Résumé : Le film a été un outil important pour les mouvements écologistes américains et internationaux et pour les activistes anti-OGM. Plus simplement, il joue un rôle en instruisant les citoyens qui n’ont pas accès à ces informations et font aveuglément confiance aux industriels et aux autorités gouvernementales. Mis à part les pesticides et le problème de leur toxicité, c’est essentiellement les gros semenciers internationaux (4 seulement se partagent le marché mondial) qui sont le sujet de ce film. Un des aspects les plus intéressants du film montre comment les gros semenciers comme Monsanto font pression sur les gouvernements, les autorités sanitaires, les cours de justice… et vont jusqu’à noyauter la recherche universitaire et sur le marché même en rachetant leurs concurrents. Tout ceci va de pair avec le mensonge et la confiscation de l’information auprès de la population générale. Ces industriels à coup de dollars de marketing et de publicité, ont réussi à faire passer la contre vérité suivante : que les cultures OGM permettront de nourrir l’humanité…. Alors que les pratiques des industriels américains et de leurs gouvernements écrasent les petits producteurs et paysans en Afrique, et même aux US, en les contraignant à la pauvreté car incapables de vivre de leurs cultures vivrières et petites exploitations. Ceci, grâce à la vente à perte des céréales subventionnées par les impôts américains rendant inabordable les produits locaux. Au sujet de la pratique des OGM, non réglementée aux US on voit que dans les champs voisins on peut trouver des plantes qui sont génétiquement modifiées alors que leur fermier ne les a pas semées… le vivant n’a pas de frontières on le savait déjà. Grâce à une politique de procès à outrance les semenciers attaquent les paysans, car ils on fait breveter leurs semences. D’une manière générale le problème du brevetage du vivant pose des problèmes éthiques qui sont évoqués dans le film. Comment réagir à cette invasion dans les assiettes ? les auteurs proposent de réfléchir à ce sujet, de partager l’information, d’exiger l’étiquetage des produits et de choisir : action par la fourchette ! Voir article L’écologie les verts Idf  Voir le site officiel in english
Avis : Film dense, abordant de nombreux sujets qui sont des conséquences de la libéralisation et de la mondialisation à outrance. Destiné à la prise de conscience du consommateur dont la tendance est de ne pas aller au-delà des apparences. A voir par tous ceux qui croient les OGM anodins… Bien servi par les commentaires argumentés de trois universitaires.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


mardi 14 août 2012

Les Origines de la pomme ou le jardin d'Eden retrouvé

la forêt "primitive" de Malus sieversii
  Un film sur les pérégrinations de la pomme, pour rappeler aux Amapiens que nous devons soutenir la production de notre ami Bernard Vincent, producteur bio.  Spécialement cette année préparons l'avenir pour que cette exploitation bio puisse être aussi la peine et la joie d'Annick, sa jeune émule. A la rentrée un programme de participation à la plantation sera proposé à chacun.
Réalisateur : Catherine Peix, monteuse et réalisatrice de documentaires.
Pays : France Année : 2010
Intervenants : François Laurens INRA (conseiller scientifique du film), Aymak Djangaliev professeur de biologie défenseur des forêts de pommiers au Kazakhstan,
Résumé : Le film retrace pour nous, comment depuis le travail d’un biologiste russe « toqué » de retrouver l’origine des plantes le kazhak , Aymak Djangaliev, s’est passionné pour les pommes. Il a repris une hypothèse de son prédécesseur et exploré les forêts de pommiers sauvages des monts Tian Shan, au Kazakhstan, qui ont été miraculeusement protégés (mais jusqu’à quand ??). Dans cette région on nous montre dans une forêt très dense et à l’écart de la civilisation (pour cause de secret armée…) des arbres géants (jusqu’à 30 mètres de hauteur, 2m de tour de taille, datés de centaines d’années) porteurs de fruits ressemblant plus ou moins à des pommes. Le professeur Djangaliev a heureusement pour nous fait preuve d’une volonté et une persévérance remarquable tout au long de sa carrière et de la fin de sa vie. Si on le voit à certain moment porteur de médailles, cela n’a pas toujours été le cas pendant la période Stalinienne en particulier. A son fructueux travail de recensement des pommiers de la forêt de Malus Sieversii famille d’arbres fruitiers très variés dont dérive notre pomme. Plus récemment il a collaboré avec des généticiens qui ont pu travailler sur le matériel vivant disponible et tracer l’arbre généalogique de nos pommes. Avec les américains de Cornell, un verger conservatoire de ces pommiers a été implanté et ils travaillent sur les résistances naturelles de ces arbres aux maladies communes de nos pommiers. Cette démarche donne espoir de remettre en route des pommiers ne nécessitant pas de produits toxiques pour alimenter nos marchés ! Que diront les gros pourvoyeurs de la chimie qui fait mal ? que la pomme n’est pas bonne pour la santé ? et « an apple a day takes the doctor away » ???
Filmographie : les origines du Sida ; Les Origines de la pomme ou le jardin d'Eden retrouvé 
Avis : Documentaire bien agencé, beaucoup de superbes paysages ; du côté scientifique pas trop ennuyeux et facile à comprendre. L’aspect historique est allé en amont du scientifique Djangaliev qui consacra sa vie aux pommiers vestiges de temps immémoriaux. On y goute beaucoup les pommes ! on aimerait en faire autant… on les entend craquer sous la dent…On voit faire des greffes, croiser les pollinisations.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




mercredi 8 août 2012

L’ortie fée de la résistance

 
Réalisateur : Yan Grill : Ingénieur du son, musicien et compositeur ; Perrine Bertrand : plusieurs années à l’étranger en tant que volontaire dans des associations. Pour ces deux réalisateurs c’est leur premier documentaire long métrage.
Pays : France Année : 2008
Intervenants : Bernard Bertrand, Eric Petiot, Cedric Roy, Maurice Lançon, Jean François Lyphout et Raymonde Gal et bien d’autres acteurs de terrain. Des agriculteurs, horticulteurs, producteurs de produits à base d’ortie…
Résumé : les réalisateurs donnent la parole à des intervenants qui travaillent leurs jardins ou leur exploitation avec des produits phytosanitaires naturels comme l’ortie, la bourrache, la fougère etc. Ils expriment leur étonnement voire leur colère que ces produits soient assimilés à des formules +/- chimiques. Celles-ci produites par des industriels nécessitent le dépôt de dossier d’autorisation. Les tracasseries administratives comme la diligence d’inspecteurs de la DGCRF (censés s’occuper des contrefaçons et tromperies) laissent rêveur sur l’origine de la demande de ces actions de contrôle. Après avoir rappelé les propriétés de l’ortie en usage domestique pour l’homme et les animaux, l’utilisation en agriculture avec le médiatique purin d’ortie le rôle du ministère de l’agriculture et des industriels est questionné. Le film décline des témoignages de paysans qui l’utilisent depuis la nuit des temps, les défenseurs des agriculteurs ont la parole, des stands dans des marchés ou foires alertent l’opinion.
D’autres cas d’utilisation de « simples » comme on dit en vieux français sont abordés, et d’autres intimidations envers le monde rural sont évoquées (chez ceux qui n’utilisent pas les excellents produits agrochimiques toxiques bien entendu). Puis on voit la résistance rurale s’organiser et obtenir en partie satisfaction. Ouf ! mais rien n’est jamais complètement gagné sur le long terme…Dans toute la France des démonstrations, des visites de jardins, d’exploitations montent les bienfaits de l’ortie pour les animaux ou les plantations. Creuse, Dordogne, Charentes, Haute Garonne…
http://lortiefeedelaresistance.fr
http://www.terran.fr/catalogue/2-Decouverte-nature/1082-DVD-L-ortie-fee-de-la-resistance.html
Avis : Film militant, en faveur d’une agriculture de petits exploitants n’utilisant pas les produits toxiques de l’agrochimie. Comprendre comment, une loi destinée à protéger le consommateur fait tout le contraire… Soyons vigilants et soutenons la résistance contre les industriels peu scrupuleux.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie






lundi 30 juillet 2012

Adieu Berthe

L’enterrement de mémé.
Quinzaine des réalisateurs Cannes 2012 

quatre personnages décalés ...certains partent pour un pic nique?  chercher le corps de la défunte?
Réalisateur : Bruno Podalydes. : acteur, scénariste, réalisateur voire plus…. Né en 1961 à Versailles (père pharmacien… on le sentira ici) produit, joue tourne… des films variés avec des acteurs préférés et son frère Denis (sociétaire de la comédie française)
Pays :France Année : 2012
Acteurs : Denis Podalydès (Armand) ; Isabelle Candelier (la femme d’Armand) ; Valérie Lemercier (la maitresse d’Armand) ; Catherine Hiegel (la bellemère) ; Michel Vuillermoz (le directeur des pompes funèbres) ; Bruno Podalydès (le directeur des pompes funèbres pour animaux) ; Samir Guesmi (Haroun Taziouf) ; Pierre Arditi (le père gâteux). Dir. Photo : Pierre Cottereau
Résumé : Un Pharmacien apprend soudain que sa grand-mère qu’il avait presque oubliée, vient de décéder; et ce n’est pas son père qui se chargera des obsèques car il est lui aussi en maison de retraite pour cause d’Alzeimer. Armand pharmacien, marié, père de famille, mais pas très mature va devoir organiser les obsèques. Ce simple fait occupe le sujet du film ! L’art des scénaristes est de rendre compliqué par les circonstances (la famille d’Armand, sa maîtresse impossible..) ou par les penchants et manies, les caractères des individus rencontrés, une réalité quotidienne morose ou très légèrement délirante. tout est sujet à rire de nous-même La satyre du pharmacien coincé est utilisée, très naturellement, rien que le voir passer raide sur sa trottinette.. je crois voir certains de mes collègues. Il a une maitresse un peu givrée ce qui permet quelques bonnes scènes. Mais surtout Armand est un passionné de prestidigitation qu’il essaye d’apprendre dans l’arrière de l’officine… les tours de magie seront très présents dans le film et donneront de la légèreté … les épisodes, les pastiches, chez les pompes funèbres sont assez drolatiques.
En bref, comédie nous faisant rire de la vie quotidienne dans une banlieue tranquille et de nos usages et interrogations au moment de la mort. Une dose de romantisme sur le troisième ou quatrième ? âge. Humour tout en finesse.
Filmographie : Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers) ; Liberté-Oléron ; Le Mystère de la chambre jaune ; Adieu Berthe 
Avis : Des acteurs de très bon niveau, créant des personnages déviants et cocasses. Ils n’ont pas du s’ennuyer au tournage. Beaucoup d’esprit, donc un bon moment à passer au ciné, anti-cafard !
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


samedi 28 juillet 2012

Les âmes grises

Marina Hands la jeune institutrice qui se rapproche ici de son fiancé

Réalisateur : Yves Angelo, né en 1956 Directeur de photo et Réalisateur, enseignant à l’école du cinéma Louis Lumière dont il est issu. Il a récemment dirigé la photo avec brio dans Tu seras mon fils, ou Une exécution ordinaire. Voir dans mon blog. Reçois 3 fois le César de la meilleure photographie. Voir plus
Pays : France Année : 2005
Acteurs : Jean-Pierre Marielle (le procureur) ; Jacques Villeret (le Juge) ; Marina Hands (l’institutrice) ; Denis Podalydès (le policier) ; Michel Vuillermoz (le Maire). Dir. Photo : Jérôme Alméras et Yves Vandermeeren
Résumé : D’après le roman de Philippe Claudel (Prix Renaudot 2003), scénario en collaboration avec lui. Le film, tourné en Lorraine met en scène des personnages ambigus qui sont torturés par des drames personnels variés. Ils se retrouvent noyés dans la guerre, la peur, et les difficultés des troupes qui transitent en 1917 par leur village. Beaucoup y laisseront leur santé tel l’instituteur en ouverture… Le réalisateur montre les réactions de ceux qui ne sont pas au front et souffrent de la discrimination jalouse des soldats. L’ambiance du film décrit ce malaise en toile de fond d’une société conventionnelle qui se réveille dans un autre monde. Les affaires sordides traitées par le procureur, et les réactions des gens de justices civile ou militaire montrent cette décadence. Le scénario est conçu pour laisser de la place à la pensée de chacun, il donne des suspects pervers ou simplets, il montre des formes d’amours sincères mais différentes, sans jamais donner de leçon sauf au début de façon magistrale mais très « spirituelle » (profonde) dans un discours du procureur en habits (très bien dit par JP Marielle). Tout tourne autour de la mort donnée à autrui, directement ou non, comme l’indique au début la phrase gravée sur un fusil de chasse : Tu ne tueras point. Dans ce film, les femmes n’ont pas de place sauf celle de devoir souffrir et pleurer, car nous sommes en guerre à deux pas du front et en 1917… ce sont des histoires d’hommes qui sont racontées, et se sont eux qui sont livrés à notre jugement. Commentaires de l'époque sur comme au cinéma
Filmographie : Le Colonel Chabert ; Un air si pur... ; Pas d'histoires ; La bonté des femmes ; 
Avis : Scénario signé de Philippe Claudel à partir d’un roman primé de nombreuses fois ; c’est déjà un gage de plaisir. Servi par de grands acteurs aux talents de sensibilité… Podalydes, Marielle sont magistraux, Marina Hands, Vuillermoz très sobres. Le tout avec une belle photographie, c’est envoutant.Si on n'a pas lu le livre de Philippe Claudel, on le lira surement pour en savoir plus. Je suis de plus en plus fan d'Yves Angelo!! pas très connu, mais surement trop modeste.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


dimanche 15 juillet 2012

La petite Venise

et la tendresse... c'est correct?
Io sono Li 
 
Réalisateur : Andrea Segre, né en 1976 en Vénétie. Jusqu’à ce film, réalisateur de documentaires ethnographiques et professeur en sociologie de la communication à Bologne.
Pays : Italie France  Année :2011
Acteurs : Zhao Tao (Shun Li) ; Rade Šerbedžija (Bepi), Marco Paolini (Coppe), Giuseppe Battiston (Devis) ; Roberto Citran (l'avocat, ami de Bepi et Coppe) Dir. Photo : Luca Bigazzi Musique François Couturier
Résumé : Scénario sorti de l’imagination d’Andrea Segre, inspiré par une rencontre inattendue d’une employée chinoise, barmaid, dans un quartier populaire. L'action se passe dans une petite ville de la lagune et non à Venise, trop touristique pour le sujet (le titre parait un peu nul...) Il décide de s’intéresser à un personnage issu de l’immigration et complètement hors des sentiers où chacun est accoutumé à les voir.  Andrea Segre en profite pour montrer combien les immigrés sont vulnérables, face aux idées reçues du peuple ; pas toujours prêt à accepter la différence. Andrea Serge étudie la rencontre de deux « entités immigrées » mais Bepi ,Slave d’origine, est là depuis 30 ans comme lui dit son ami Coppe. Cependant Bepi, comprend et compati à la détresse de Li, coupée de ses racines culturelles et de sa famille. Il est à la retraite mais pêche toujours dans la lagune, il se prend d’un amour tendre pour la jeune femme et lui offre son soutien amical. En bavardant avec elle, il lui fait connaître les plaisirs de la lagune et de sa vie de pêcheur « contemplatif », car il est surnommé le poète par ses amis. C’est l’occasion pour Andrea Segre de montrer Venise et la lagune dans une saison peu connue des touristes, ou sur une cabane de pêcheur. Avec Luca Bigazzi ils utilisent, les heures du jour et les différents éclairages pour nous montrer la poésie de ces lieux méconnue. Enfin, l’humour est présent avec les personnages des habitués du bar… Sur "la violence discrète qui entoure" l'histoire sentimentale voir: Une critique intéressante à lire de Benoit Smith.
Filmographie : Comme un homme sur la terre ; Il sangue verde ; La petite Venise ; Avis : film qui sous couvert d’une histoire sentimentale très tendre, nous montre un aspect de nos façons de faire, ou de ne rien faire envers nos frères humains, un peu différents…… Venise, la lagune comme vous ne l’avez jamais vue…
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie




vendredi 13 juillet 2012

Holy Motors

vers la fin du film, quelques éléments éclairants....
Réalisateur : Leos Carax (Alex Christophe Dupont) né en 1960 en France. Acteur, Metteur en scène atypique, absent pendant de nombreuses années, pas toujours bien vu dans le monde du cinéma. Les amants du pont neuf, donnaient déjà bien la mesure de son originalité.Voir plus
Pays :France Année 2012
Acteurs : Denis Lavant (Oscar, le transformiste) ; Edith Scob (Céline le chauffeur) ; Kylie Minogue (l’autre travailleuse comme lui), Eva Mendes (le mannequin), Elise Lhomeau, Michel Piccoli. Dir. Photo : Caroline Champetier
Résumé : Dans un désordre surréaliste, des séquences s’enchainent et leur onirisme finit pas s’imposer: on ne cherche plus de pourquoi. Dès le départ Leos Carax nous montre le monde à l’envers : on voit des spectateurs face à nous comme si nous étions l’écran ou derrière. Puis nous sommes dans une chambre, Leos Carax dort tandis que des bruits de paquebot, de mouettes nous font penser que nous sommes en mer alors que le paysage  vu de la fenêtre  est plutôt celui d'un aéroport… la suite est tout aussi loufoque entre le fantastique et le surréalisme. Je ne vais pas raconter le film… Guidé par la « prêtresse » Céline impeccable et imperturbable régisseuse du temps, Monsieur Oscar va honorer ses rendez-vous de la journée. On le devine au cours de ses missions fatigué, mais professionnel et déterminé, aucun sourire ne vient animer son visage. Il y a très peu de dialogues pour éclairer la lanterne du spectateur. De temps en temps quelques paroles lourdes viennent semer des virgules psychologiques, comme le père disant à sa fille « ta punition sera d’être toi-même » ou les paroles échangées sur la vie par un oncle mourant à sa nièce, ou encore son patron (Piccoli) lui reprochant son manque d’enthousiasme auquel il répond qu’il travaille pour la beauté du geste.
Sans cesse nous sommes dans l’envers des choses, dans leur double, avec des personnages chargés d’actions imprévisibles et inhumaines. On croyait se ranger quand il va chercher sa fille dans une soirée… et bien non, il n’est pas le papa gentil, et c’est Leos Carax qu’il joue ! Enfin il rentre chez lui comme prévu dans ses fiches… ça vaut Ionesco… L’épilogue donne des clés… on doit y voir le regret inconsolable de Carax pour le cinéma des caméras argentiques avec leurs moteurs et le signal: « Action ». Nous sommes dans la modernité, où tout fout le camp…
Filmographie : Les amants du pont neuf ; Tokyo ; 
Avis : Film pour amateur de cinéma d’auteur, n’ayant aucune aversion pour le rêve et le fantastique… Original, irrévérencieux, foldingue mais jouissif.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

dimanche 8 juillet 2012

Le Grand Soir

Poolvorde et Dupontel
Réalisateurs : Gustave de Kervern né en 1962, Benoît Delépine né en1958 sont des coréalisateurs de films satyriques. Ils font partie de l’équipe des Grolandais sur Canal plus aux côtés de principaux acteurs de ce film.
Pays : France Année : 2012
Acteurs : Benoit Poolvorde (Not) ; Albert Dupontel (Jean Pierre Bonzizni) ; Brigitte Fontaine (la mère) ; Areski Belkacem (le père ) : Bouli Lanners (le gardien)
Résumé : Ce film satyrique raconte la vie d’une famille peu ordinaire. Papa et Maman dignes émules des années 68 n’entend pas exercer de pression sur leurs deux garçons. Ceux-ci sont maintenant adultes, mais comme souvent à cette génération, ils ne sont pas complètement libérés du cocon familial. Les parents, en âge de penser à la retraite, aimeraient bien que leurs fistons se prennent en charge complètement. Les dits fistons, sont d’une part un Punk à chien chien et un vendeur de matelas dans une zone de supermarchés assez sordide. Une scène particulièrement jubilatoire, nous montre nos deux héros mangeant dans la « Pataterie » que tiennent leurs parents : les deux loustics parlent en même temps à leur père, qui essaye de régler une télécommande, de deux sujets différents… un maximum d’incompréhension en peu de temps. Les deux frères paraissent opposés par leurs choix de vie… quand, la crise sévissant, ah elle n’est pas derrière nous ? celui qui incarne le bon consommateur du système a des soucis avec son patron…Humour, bonne humeur, kyrielle d’acteurs découverts dans des rôles inattendus. Un Poolvorde en forme ! Bouli Lanners inoubliable dans la discussion avec Belkacem au sujet des garçons.
Filmographie : Aaltra, ; Avida ; Louise-Michel ; Mammuth ; Le grand soir 
Avis : Au moins on ne s’ennuie pas, les punks, les normaux, les parents, les consommateurs, les vendeurs en prennent pour leur grade. Scénario un peu faible, mais bon… on n’y va par pour se prendre la tête. Globalement jouissif pour tous les loufoques de France et de Belgique.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie










mercredi 4 juillet 2012

De rouille et d’os

Matthias Schoenaerts et Marion Cotillard

Réalisateur : Jacques Audiard : né en 1952 à Paris, il est le fils de Michel célèbre dialoguiste du cinéma français. Monteur, scénariste puis réalisateur. Il émerge réellement avec Sur mes lèvres, film qui obtient en 2002 le César du meilleur scénario et le prix d’interprétation féminine pour Emmanuelle Devos. Il est consacré en 2009 à Cannes pour Le prophète (Prix du Jury). Voir plus
Pays :France Belgique Année : 2012
Acteurs : Marion Cotillard (Stéphanie) ; Matthias Schoenaerts (Ali) ; Bouli Lanners (Martial) ; Corinne Masiero (La sœur) Dir. Photo :
Résumé : Le scénario, adaptation du recueil de nouvelles « Gout de rouille et d’os » du jeune écrivain canadien Craig Davidson, celles-ci, plus ou moins reliées entres elles décrivent un univers rude et bagarreur. Audiard a pioché dans ce vivier grouillant pour son scénario, d’où le titre qui parait incompréhensible sans cette précision.
Les aventures d’un père en échec ou en fuite ? et de son petit garçon. Le père sans ressources va se réfugier chez sa sœur, Anna, qui vivote dans le midi grâce à son salaire de caissière au Super, et à différentes astuces économes. Le destin d’Ali croise celui de Stéphanie dresseuse d’orques dans un spectacle sur la côte dont la réussite a chaviré. Le film raconte comment chacun, vulnérable sous certains aspects, mène sa vie et essaye de s’en sortir.
Les thèmes : la difficulté de se comprendre entre un homme simple et brutal de base et une femme sportive mais plus intellectuelle…. L’amour entre un homme et une femme, l’entente physique… et le reste ? celui d’une biche pour un sanglier ? L’attrait du sang et du combat. Les turpitudes du management du personnel dans les grandes surfaces. La difficulté de s’en sortir quand on est mal parti.
La mise en scène « … rend compte de la noblesse de nos personnages au milieu de la violence d’un monde de catastrophe économique. Elle respecte l’opiniâtreté dont Ali et Stéphanie font preuve pour s’extraire de leur condition… » Jacques Audiard et Thomas Bidegain voir
Côté acteurs, Marion Cotillard assez bonne, Matthias Schoenaerts crée un perso plein de sens, et le bonheur de retrouver Corinne Masiero qui avait excellé dans Louise Wimmer qui fait avec professionnalisme une sœur pragmatique à notre héro.
Filmographie : Regarde les hommes tomber, Un héros très discret ; Sur mes lèvres ; De battre mon cœur s'est arrêté ; Un prophète, De rouille et d’os ;
Avis : Bluffée par Le prophète, je m’attendais à un autre chef d’œuvre… je suis sortie déçue de ce film dont les longueurs et effets de prises de vues affaiblissent le sujet. Mais…à la réflexion, dans ces explosions de brutalité, il y a d’excellentes choses, dont l’exposé de la dureté naturelle chez le héro. Ali n’avait sans doute pas bénéficié de véritable amour familial, ni eut d’autre rapports avec l’extérieur que celui du combat. La vie de la famille et la débrouille chez Anna est aussi une sorte de courage devant l’adversité. C’est un peu à ces catastrophes familiales, ces ratages, ces vies que la crise dévoie, que s’adresse Audiard à travers ses films. Note : 8/10 Rédigé par Jacquie





dimanche 1 juillet 2012

Bienvenue parmi nous

L'affiche avec Patrick Chesnais et la jeune outsider Jeanne Lambert

Réalisateur : Jean Becker né en 1933, fils du réalisateur Jacques Becker. Apprend le métier comme assistant de son père. Puis réalise des séries pour la TV. Depuis quelques années se « spécialise » dans des films fins mais simples restants populaires. Il aime à dépeindre les relations d’amitiés, l’humanité des uns et des autres qui se découvre parfois dans des situations incongrues ou difficiles. Son cinéma est reposant et optimiste.
Pays :France Année : 2012
Acteurs : Patrick Chesnais (Taillandier) ; Miou-Miou (Alice) ; Jeanne Lambert (Marylou) ; Jacques Weber (Max) ;
Dir. Photo : Arthur Cloquet
Résumé : Une histoire sentimentale, d'après l'œuvre d’Éric Holder, où le célèbre Taillandier prenant de l’âge, plonge dans une dépression grave. Prêt à se suicider, il part de chez lui voir son ami, la maison de son enfance… rien n’y fait. En chemin il rencontre une ado jetée de chez elle par sa mère et qui fait du stop… la fille devient vite un poids pour lui, il essaye de la raisonner et de la remettre à sa famille…histoire de se débarrasser d’un problème qui ne le concerne pas.
Les aventures de la cohabitation de ces deux là, l’une demandant de l’attention de la part de l’adulte et échangeant à l’inverse sa joie de vivre, produit une thérapie à l'autre, ce vieux qui ne voit plus rien à vivre dans sa vie, tant il est en échec dans l’expression de sa peinture, en panne de créativité.
Le personnage de Taillandier joué par Chesnais est très présent et riche ; sa dépression parait presque vraie, on la sent…surtout quand Miou Miou lui donne finement la réponse. Des petites anecdotes humoristiques parsèment et aèrent le film. Les relations entre l’adulte blasé et la jeune fille paumée ne demandant qu’à vivre sont parfois très cliché, mais Jean Becker trouve de quoi faire découvrir et ressentir les sentiments qui conduisent réellement le film. L’image bien colorée surtout dans les bleus donne une atmosphère intimiste qui est celle où tout se joue. La rédemption par la cuisine ou le rangement du frigo… en est une médication.
Filmographie : L’Été meurtrier, Élisa, Les Enfants du marais, Effroyables Jardins, Deux jours à tuer ; Dialogue avec mon jardinier ; La Tête en friche ; Bienvenue parmi nous 
Avis : A lire les critiques professionnelles on n’a pas envie d’aller voir ce film…Si par hasard on y va, on ne le regrette pas. L’art de Jean Becker est celui-là : montrer l’ordinaire qui nous échappe souvent, mettre l’accent sur les qualités d’empathie et de richesse intérieure qui ne sont pas enfouies aussi profondément que notre société le dit…
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 21 juin 2012

Paroles de paysans


La confédération paysanne vous parle...
Réalisateurs : Fabrice Ferrari et Eric Simon . Production la vaka ,Pour la Confédération paysanne
Pays : France Année : 2006
Documentaire édité par la Confédération Paysanne
Résumé : « Un syndicat est riche par sa diversité. Ni éleveurs bovins, ni producteurs de porcs, de lait ou de fromage, les femmes et les hommes que nous avons croisés ont choisi simplement d’être paysans. Une façon pour eux, de rappeler avec force leur attachement au pays, à la terre. Un pays dont ils prennent soin, qu’ils protègent. Dans le Nord, en Isère, dans le Sud-Ouest, en Bretagne, il existe des paysans qui s’interrogent, se battent pour une agriculture plus juste, plus humaine, plus respectueuse de l'environnement. »
Chapitres :
Témoignage d'un éleveur de porc en Bretagne
Regards croisés d'un maraîcher du Nord de la France et de son fils récemment installé en agriculture
Témoignage d'un céréalier du Sud-Ouest de la France
Témoignage d'un éleveur laitier en Bretagne
Témoignage d'un viticulteur, etc.
C’est très intéressant de comprendre ce qui motive les paysans, le pourquoi ils sont coincés dans leurs choix du tout intensif et chimique. On voit certains qui ont décidé de changer et de revenir à une agriculture ou un élevage plus gratifiant pour l’individu mais pour des revenus plus faibles, d’autres n’y voient encore pas le mal…
 Avis : Film militant pour la Confédération paysanne, mais qui brosse une images des métiers de l’alimentation loin de ce que souhaitent les consommateurs, et loin des relations privilégiées à la nature d’antan. Où seront nous dans quelques années ?
Note : 7/10 rédigé par Jacquie