mercredi 19 février 2014

L’amour est un crime parfait

 
Un prof génial....
Réalisateur : Jean-Marie et Arnaud Larrieu Réalisateurs, scénaristes, producteurs, monteurs. Nés en 1965 et 1966. Né dans la brume, cramponné au rocher, le cinéma des frères Larrieu, Arnaud l'aîné et Jean-Marie le cadet, ne craint ni les dénivellations et les apparitions enchantées. Danielle Chou nous dit leurs origines et originalités.
Pays : France Année : 2014
Acteurs : Mathieu Amalric (Marc) ; Sara Forestier (Annie) ; Maïwenn (Anna) ; Karin Viard (Marianne) ; Denis Podalydès (Richard) Dir. Photo : Guillaume Deffontaines
Résumé : Scénario d'après le roman Incidences de Philippe Djian. Dans l’élaboration de ce scénario « Il y a eu une première étape où nous avons cherché à éviter les pièges de l’adaptation standard. Par exemple, il y a beaucoup de flashbacks dans le livre que nous avons éliminés. Nous avons tiré du livre une adaptation quasi théâtrale. » JM et A Larrieu. Pour ceux qui ont lu le roman, qui ne seront pas « naïfs » la « succulence » de l’intrigue sera beaucoup perdue. En effet le drame et ses péripéties ne sont que suggérés dans cette adaptation libre et puissante, trouvant l’évocation au sein des paysages de montagnes aussi bien que dans le décor d’un chalet. Un vrai tissage de paysages, d’indices, d’histoires banales mais teintées d’étrange ou d’humour. Un personnage de professeur givré mais génial, des étudiants beaucoup moins présents voire nunuches dans un paysage et une architecture ouverts indiquant les possibles pour chacun. Ceci donne une atmosphère grandiose pour la petitesse de ce qui s’y passe. C’est de ce « petit » que les frères Larrieu peuplent leur film. Les jouissances sexuelles étant apparemment le principal sujet chez les personnages, une vraie histoire d’amour s’y glisse cependant. Les citations philosophiques ou poétiques, donnent également une ambiance contradictoire à la transparence des personnages. Donc un film soigné dans la réalisation avec de la belle prise de vue.
Autres critiques intéressantes  et unifrance
Filmographie : Peindre ou faire l'amour ; Le Voyage aux Pyrénées ; Les Derniers Jours du monde ; L'amour est un crime parfait. 
Avis : Un thriller à la française et à la sauce des frères Larrieu à voir surtout si vous n’avez pas lu le roman, c’est un bon moment de cinéma.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

samedi 8 février 2014

Fauteuils d’orchestre

César du cinéma 2007 du meilleur second rôle pour Valérie Lemercier. 
Réalisateur : Danièle Thompson : scénariste, dialoguiste, réalisatrice et écrivain française, née en 1942. Ecrit les scénarios de nombreux films dont certains très connus tels que La grande vadrouille, Cousin Cousine, La reine Margot ou films de son père Gérard Oury.
Pays : France Année : 2006
Acteurs : Cécile de France (Jessica) ; Valérie Lemercier (Catherine Versen) ; Albert Dupontel (Jean-François Lefort, le pianiste) ; Laura Morante (Valentine, femme du pianiste) ; Claude Brasseur (Jacques Grumberg) ; Christopher Thompson (Frédéric Grumberg, le fils) ; Dani (Claudie, la concierge) ; Sydney Pollack (le réalisateur américain) ; Suzanne Flon (la grand-mère). Dir. Photo : Jean-Marc Fabre
Résumé : Comédie mettant en évidence des riches et des bobos. On part d’une vieille dame dans une maison de retraite (Suzanne Flon qui décédera peu après) avec sa petite fille (Cécile de France) et de la phrase : « Je n’avais pas les moyens de vivre dans le luxe, alors j’ai décidé d’y travailler." Puis on retrouve Jessica partie à Paris pour faire comme sa grand-mère, qui prend un job de serveuse au Bar du Théâtre. Le film se passant rue Montaigne, la conjonction d’une salle de ventes de Drouot, du théâtre des Champs Elysées, et de la salle de concert, permet de faire se croiser plusieurs destins artistiques. Le sujet c’est le changement de vie à 180°, Jessica la petite provinciale, Jean François le pianiste, Jacques Grumberg le collectionneur qui vend tout, Son fils Frédéric qui se sépare de sa femme, Catherine Versen actrice de comédies, la concierge qui prend sa retraite. Le spectateur est transporté d’une relation à une autre sans arrêt, c’est donc un brin fatigant mais empêche de percevoir le ron-ron des situations clichés. D’ailleurs les découpages sont « piquants » et ajoutent la surprise au méli mélo. An niveau de l’image un très bon parti est tiré du quartier, de l’architecture des hôtels de Luxe, de celui du théâtre et de ses ors et ferronneries, des éclairages doux des espaces du théâtre.
On raconte que le pianiste François-René Duchâble, conseiller technique muical, est le modèle du personnage de Jean François. C’est d’ailleurs lui qu’on entend au piano, ce qui fait un charme de plus du film. Du côté comédie on peut se régaler des conversations sur Sartre et Beauvoir version de la comédienne jouée par Valérie Lemercier, ou des faux semblants du milieu artistique.
La critique n’a pas vraiment aimé le film…. Inrocks mais le public s’y amuse, et il faut bien rire pour survivre. Pour L’œil sur l’écran réaction mitigée : « Fauteuils d’orchestre est un film léger qui bénéficie d’une belle distribution et qui se laisse regarder sans déplaisir. La mise en place est même assez réussie, bien portée par une Cécile de France qui parvient à insuffler une bonne dose de candeur dans cette galerie de portraits hauts en couleur. » suite
Filmographie : La Bûche ; Décalage horaire ; Fauteuils d'orchestre ; Le Code a changé ; Des gens qui s'embrassent. 
Avis : Une comédie sur les milieux des arts à Paris, en particulier du cinéma, accompagnée de superbe musique, classique et variétés qui se croisent. Une atmosphère chaleureuse réjouit le cœur sinon l’intellect !
Note : 6/10 Rédigé par Jacquie

dimanche 2 février 2014

Foxfire; Confessions d'un gang de filles

Maddy, la conteuse avec sa machine à écrire
 
Réalisateur : Laurent Cantet né en 1961, étudie le cinéma à l' IDHEC’. Réalisateur français ayant reçu une Palme d’Or à Cannes en 2008 pour Entre les murs.
Pays : France Canada Année : 2013
Acteurs : Claire Mazerolle (Goldie) ; Kate Coseni (Maddy) ; Madeleine Bisson (Rita) ; Raven Adamson (Legs)
Dir. Photo : Pierre Milon
Résumé : Selon le roman de Joyces Carol Oates: Confessions d'un gang de filles. Laurent Cantet s’attache à des adolescentes aux USA dans les années 50. Autour d’une jeune fille ambitieuse et troublante, s’agrège un groupe de filles. Elles ne sont pas trop douées à l’école et sont sans grands soutiens de la part de leurs parents, de niveau social bas. Ces filles subissent différentes espèces de vexations, de la part de profs qui les trouvent futiles (l’adolescence chez les filles c’est pas pareil.... !) et de la part des garçons qui ne pensent qu’à s’imposer par la force ou par leurs moyens (une voiture ?). De ce ressenti général de « paumées » à l’abandon, elles vont remarquer que l’union fait la force devant tous ces agresseurs. « les garçons se donnent en spectacle, les filles, avec une plus grande intelligence, choisissent de se soustraire au regard. Il ne s’agit pas pour elles de jouer un rôle, mais justement de sortir de ceux auxquels elles sont assignées, en inventant d’autres façons de vivre leur vie » Foxfire presskit . Legs, un curieux personnage, qui n’a plus de mère mais un père, dont l'image ne peut guère faire son admiration. Il ne s'occupe pas d'elle, il ne sait pas (au sens Belge) et Legs choisit l'opposition sans arrêt, elle le méprise. Donc privée de référence parentale, elle prend ses modèles où elle les trouve et en particulier auprès d'un prêtre défroqué gauchiste fêlé ou imbibé… on ne sait pas trop. Elle est un peu garçon manqué et possède une personnalité de chef, elle construira autour d’elle un « gang de filles », en partie grâce au désir du secret propre aux adolescents. Tout au long du film on remarquera la montée en puissance des objectifs, qui inquiète certaines des filles et le spectateur. 
La deuxième partie concerne une communauté de filles, qui se forme sans projet défini de la part des filles, mais on peut penser que Legs est très secrète et forme ce désir depuis longtemps, et le pourquoi pas emporte l’adhésion. Legs étant viscéralement anti conventionnelle, les solutions pour vivre sont tout sauf travailler….
A lire en complément : Thomas Sotinel Les Inrocks
Filmographie : Les sanguinaires ; Ressources Humaine ; L’emploi du temps ; Vers le Sud ; Entre les murs ; Sept jours à La Havane ; Foxfire, Confessions d’un gang de filles. 
Avis : Un film sur la tentative d’un groupe de filles, marginalisées par la société, de se créer leur place au soleil sans l’aide de quiconque sinon de leur propre inspiration. Intéressante fiction qui traite des problèmes des filles en général et des plus défavorisées en particulier. On y trouve la démarche de l’invention d’une famille, respectant leur désir de liberté, et leur laissant penser qu’elles sont uniques, ce qui est fondamental.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie