samedi 28 février 2015

Imitation Game

Un des moments épiques.
Réalisateur Morten Tyldum, né en 1967, est un réalisateur norvégien.
Pays : UK US Année : 2014
Acteurs : Benedict Cumberbatch (Alan Turing); Keira Knightley (Joan Clarke), Matthew Goode (Hugh Alexander); Allen Leech (John Cairncross); Mark Strong (Stewart Menzies); Charles Dance (Commandant Denniston) Dir. Photo : Óscar Faura Musique : Alexandre Desplat
Résumé : Réalisé d'après : Alan Turing ou l'énigme de l'intelligence (Alan Turing: The Enigma) d'Andrew Hodges. Le film raconte en y mettant un peu de fantaisie, la personnalité du mathématicien, et la contribution à la victoire des alliés, d’Alan Turing père de notre informatique. Cet homme passionné par les systèmes de codage a réussi avec une grande détermination à résoudre le codage fait par une machine de cryptage allemande : Enigma  J’aime beaucoup, personnellement les histoires de codage et d’énigmes, mais ici vous n’apprendrez rien sur la machine Enigma ni sur celle construite par les alliés. Ce que j’ai trouvé de mieux pour les curieux sur le principe de fonctionnement, c’est sur www.bibmath.net précisément:
Sur la personnalité et certains aspects de la vie du héro, des libertés ont été prises pour le scénario de façon à présenter une histoire animée et un peu haletante de cette page d’histoire longtemps tue pour cause de « secret défense ». Les acteurs que nous voyons d’habitude dans des séries TV sont ici dans les premiers rôles, comme Benedict Cumberbatch qui compose un extraordinaire personnage, plein de tics et de mimiques, un peu misérable et touchant (il joue Sherlock dans la série Sherlock !), Matthew Goode est dans Downtown Abbey ; Keira Knightley (que vous avez vue dans Pirates des Caraïbes ou The Duchess) joue une femme scientifique ayant collaboré au projet d’Alan Turing, mais la romance n’existait probablement pas… mais on y croit volontiers le jeu étant sobre..
Le film a un rythme formidable, et nous emporte facilement dans cette aventure, les décors sont anglais… les couleurs aussi, la musique par contre est française et a valu un oscar à Alexandre Desplat (il me semble qu’on attendait autre chose…).
Avis : Film à voir pour savoir, en 2h, les dessous des actions des alliés pendant la 2eme guerre et passer un moment exhaltant.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


lundi 23 février 2015

Le facteur

Il postino
un poète connu, un simple facteur

Réalisateur : Michael Radford réalisateur, scénariste, acteur et producteur britannique né en 1946.
Pays :UK Italie France Année : 1995
Acteurs : Massimo Troisi (Mario), Philippe Noiret (Pablo Neruda), Maria Grazia Cucinotta (Béatrice), Linda Moretti (Rosa), Renato Scarpa (le chef du bureau de poste)
Dir. Photo : Franco Di Giacomo
Résumé : Adaptation du roman Une ardente patience d’Antonio Skármeta. Dans ce film il y a une histoire d’amour, mais surtout une amitié entre deux hommes socialement différents, dont la rencontre est le fait du hasard. Il est dit que cette histoire est fondée sur une anecdote de la vie de Pablo Neruda. Le théâtre est une petite île Italienne dont la population est très pauvre, la pêche en mer permet à quelques pêcheurs de vivre. Au cours de sa vie agitée Pablo Neruda a fui son pays et du se réfugier, avec son épouse dans un village calme et loin de tout. Dans ce village, à la population illettrée, Pablo Neruda reçoit son courrier des mains du facteur dont il est le principal client. Tout va tourner autour des personnages du facteur et de Neruda. Philippe Noiret campe un Pablo Neruda très réservé mais bien présent sans en faire trop. Massimo Troisi, le facteur, campe un jeune, non pas illettré mais sans grande culture, un peu rêveur, maladroit, timide mais hyper sensible et charmant.
Le plus de ce film, sa différence par rapport aux films « normaux » c’est qu’il est hors du temps, hors de l’espace. Ce qui s’y passe n’est tributaire d’aucune mode ni de maniérisme, même si, on peut le rapprocher du cinéma italien des années 50, la réalisation de ce récit me fait souvenir de « Il ladri de biciclette » de Victorio de Sica par ses silences et aspects de la vie des plus pauvres. L’écran est rempli des regards, des conversations et des silences, surtout pour Mario qui découvre le sens poétique au-delà de la forme, et qui a du mal à s’exprimer (très beau jeu de mains). L’épisode au sujet de la métaphore articule plusieurs scènes avec bonheur. Noiret dit des textes de Neruda, et montre l’évocation, l’émotion qui est mis en valeur par le choix des mots. Autant qu’il démystifie le langage poétique, aidé par le facteur pas si naïf.
« Il Postino est un film sur un temps que rien ne vient «compresser», un temps vidé de tous ses «temps forts», expurgé de toute surprise, toute violence, toute haine, toute excitation, toute précipitation, un temps «détendu» dans lequel un sourire, un bavardage, une promenade, un repas, la lecture d'une lettre, prennent le temps de «se faire événement». Robert Maggiori  et plus sur Arte
Filmographie: Le marchand de Venise ; dancing at the Blue Iguana; 1984; le facteur 
Avis : Film délicat sur la poésie et la découverte de son sens profond par un jeune facteur.
Note
: 8/10 Rédigé par Jacquie




jeudi 19 février 2015

La sociologie est un sport de combat

Réalisateur : Pierre Carles, réalisateur documentariste français né en 1962. S’intéresse surtout aux métiers de la presse et de la communication et de ceux qui tirent les ficelles de la presse et des médias en général. Un brin contestataire et impertinent il a beaucoup d’ennemis… mais ses documentaires sont très informatifs. Plus
Pays :France Année : 2001
Acteurs : Pierre Bourdieu ; Loic Wacquant ; Serge Halimi ; Daniel Mermet ; Remi Lenoir ; Patrick Champagne ; Edward Said
Résumé : Film documentaire sur Pierre Bourdieu et ce qu’est la sociologie durée 2h20. Le titre est une phrase de Pierre Bourdieu : « Je dis souvent que la sociologie c’est un sport de combat, c’est un instrument de self-défense. On s’en sert pour se défendre, essentiellement, et on n’a pas le droit de s’en servir pour faire des mauvais coups. » Pierre Bourdieu. Pierre Carles a filmé P.Bourdieu pendant 3 ans. Pierre Bourdieu pose un autre regard notre société, par des points de vue différents il repousse la pensée dominante au profit de la réflexion personnelle. A son raisonnement scientifique il appose des critères, des index contrôlés. Des informations sur Pierre Carles et son film
Pierre Bourdieu est un philosophe sociologue français qui déploie une intelligence remarquable car non contrôlée par « l’establishment », ce qui lui vaut son succès et ses ennuis. Il s’intéresse en particulier aux processus par lesquels les hiérarchies se maintiennent au cours du temps et par lesquels le conservatisme se reproduit de génération en génération. Il part de ses observations personnelles en analysant ce qui a fait ses choix, ses préférences et pourquoi les choses sont comme elles sont. Wikipedia
Un film de Pierre Carles c’est déjà un éclat de rire, mais qui peut faire mal !
Filmographie : Pas vu pas pris ; La sociologie est un sport de combat ; Fin de concession ; Volem rien foutre al païs ; Hollande, DSK..etc.
Avis : Un film documentaire pour ceux qui ne connaissent pas Pierre Bourdieu. Il donne lui-même les grandes lignes de ce qu’il croit, le spectateur assiste à des réunions publiques où la contestation est parfois présente. Documentaire peu classique… montre en prenant du temps… ne démontre pas mais suggère.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie




lundi 9 février 2015

La guerre est déclarée

Réalisateur : Valérie Donzelli née en 1973, elle est actrice, écrivain, réalisatrice.
Pays : France Année : 2011
Acteurs : Valérie Donzelli (Juliette) ; Jérémie Elkaïm (Roméo) ; Brigitte Sy (Claudia, la mère de Roméo) ; Michèle Moretti (la mère de Juliette) ; Philippe Laudenbach (le père de Juliette) ;
Résumé : Un film fait par la réalisatrice Valérie Donzelli qui est également l’actrice principale avec Jérémie Elkaïm, le film raconte leur histoire avec leur fils Gabriel. Ces deux jeunes nous livrent un film fait avec peu de moyens… caméra photo minimum, sur leur histoire d’amour et leur calvaire lorsqu’ils découvrirent que leur enfant avait une tumeur au cerveau. Le film est loin d’être larmoyant, au contraire les deux jeunes se tiennent les coudes, se soutiennent, trouvent des façons de ne pas sombrer dans le catastrophisme. On pourrait même dire, que pour ceux qui traversent des périodes difficiles, c’est réconfortant de montrer que la puissance de vie est disponible si on sait la chercher. Pour les autres ils donnent un exemple des difficultés et souffrances que doivent affronter les parents suite à une maladie de l’enfant. Le film est parfois un simple parcours hospitalier, mais c’est cela aussi. Les parents doivent faire face à la durée de la peine et tenir le coup alors que tout navigue dans l’incertitude. On y voit beaucoup de soirées dansantes un peu échevelées, mais ce n’est pas incompatible même si c’est artificiel, car il faut retourner à sa nature pour y puiser la force, se refermer sur soi n’est pas la solution adoptée. Le film offre une large part à la famille qui se trouve touchée par la maladie du petit.
Quelques beaux effets originaux d’images comme celles des deux jeunes séparés, assis dans des taxis, et murmurant une chanson d’amour : le Grain de beauté.
Le film vaut par sa simplicité, fraicheur et les notions de valeurs à apporter à la vie, et le combat des parents raconté avec délicatesse.
Est ovationné à la Semaine de la Critique du festival de Cannes.
Filmographie : Il fait beau dans la plus belle ville du monde ; La Reine des Pommes ; La Guerre est déclarée
Avis : Très bon film qui raconte autre chose que d’habitude, le ton est très juste et dépouillé, pas de sentimentalisme, on ne pleure pas, mais on ne sort pas de ce film sans pétrir quelques réflexions sur la vie.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie




dimanche 8 février 2015

Huit et demi



Oscar du cinéma 1964 : meilleur film étranger 
 
Réalisateur : Federico Fellini, réalisateur et scénariste italien le plus célèbre, né en 1920. Palme d’or à Cannes et 4 oscars. Parti du néoréalisme il invente un nouveau style foisonnant, entre le rêve et la réalité, très poétique et toujours surprenant. Une œuvre très riche et originale.
Pays : France Italie Année : 1963
Acteurs : Marcello Mastroianni (Guido) ; Anouk Aimée (Luisa) ; Claudia Cardinale (Claudia) ; Sandra Milo (Carla) ; Barbara Steele (Gloria)Dir. Photo : Gianni Di Venanzo
Résumé : Un patchwork des préoccupations d’un metteur en scène, entre métier technique et création. Séductions sur fond de refoulements culturels et de l’enfance, on parle beaucoup de sexe mais on ne le fait jamais, on parle même d’impuissance… Un festival des amourettes autant souhaitées que redoutées. Cascades luxueuses de personnages futiles ou déviants égos en avant et plume au derrière. Pesant par le constant mélange des genres des époques. Le seul lien est le personnage principal qui ne sait pas ce qu’il veut, complètement aveuglé par la vie mondaine et l’idée qu’il se fait de lui-même.
Des images et des costumes fantastiques, avec de superbes femmes le tout issu de l’imaginaire sans fond de Fellini, on se promène dans le rêve du réalisateur. Pas de morale pour ce Pinocchio qui échoue partout…
Filmographie : Les Vitelloni ; La strada ; Il bidone; Les Nuits de Cabiria ; La dolce vita ; Huit et demi ; Amarcord ; Satyricon ; Juliette des esprits ; Fellini Roma
Avis : Un peu fou, mais beaucoup de grâce dans un cauchemar freudien. Sur le cinéma et la vie agitée des artistes qui ont un peu perdu la tête…Film culte.
Note : 10/10 Rédigé par jacquie






lundi 2 février 2015

Le quai des brumes




Prix Louis-Delluc 1939 Grand Prix national du cinéma français 1939. Lion d'or à la Mostra de Venise 1938

Réalisateur : Marcel Carné, réalisateur et critique français 1906-1996. Il rencontre Jacques Feyder et devient son assistant. Il est critique de cinéma un certain temps. Puis fait des documentaires et films publicitaires. Il se lie avec Jacques Prévert et conjuguent leurs talents pour une série de grands films. Récompensé de nombreuse fois à Venise.
Pays : France Année : 1938
Acteurs : Jean Gabin (Jean) ; Michel Simon (Zabel) ; Michèle Morgan (Nelly) ; Pierre Brasseur (Lucien) ; Robert Le Vigan (Michel Krauss) ; Raymond Aimos (Quart-Vittel) ;. Edouard Delmont ( Panama).
Dir. Photo : Eugen Schüfftan
Résumé : Scénario de Jacques Prévert d’après le roman de Pierre Mac Orlan. Le film présenté par Arte a été restauré par la cinémathèque, et c’est donc un plaisir que de le revoir. Mais qu’y a-t-il donc dans ce film? dont certaines répliques sont devenues cultes. Le scénario est très simple, les dialogues précis, l’histoire est assez simplifiée par rapport au roman. Le cadre est souvent sobre, nu comme le bar Panama, les rues, les quais, (on sent un peu le studio...) Mais ce qui fait le film ce sont les acteurs Gabin, Michèle Morgan, Michel Simon, Brasseur (le père). L’idylle entre Jean et Nelly qui démarre difficilement est ensuite très vite au sommet de la fusion. Le directeur photo, Eugen Schüfftan, nous gâte avec des gros plans tendres, des éclairages doux et du coup la phrase assez nulle « t’as de beaux yeux tu sais » se pare d’une émotion incroyable, elle continue à faire référence encore aujourd’hui. Le huis clos dans le bar au bout de la jetée est aussi une pièce rare entre ivrogne, gratteur de guitare et peintre désespéré. La ténacité du petit chien est amusante et fournit un lien entre le début du film où Jean fait du stop pour arriver au Havre et assurer sa liberté, et à la fin où celui-ci retourne dans la nuit d’où il vient dans la campagne au milieu des brumes.
Ce film d’avant guerre, est réalisé avec soin, les dialogues, les déplacements, les angles sont étudiés et ne laissent pas de place à une autre interprétation. On a l’impression que tout ce qui se passe est inéluctable, écrit à l’avance, net. C’est sans doute ce qui conduit à ce climat déprimant, oppressant dans tout le film.
« Reflet de la noirceur du climat d’avant-guerre, cette adaptation d’un roman de Pierre Mac Orlan en propose une version que l’écrivain lui-même qualifiera de "nettement désespérée". » La vie de la pègre locale existe mais elle est accessoire, elle assombri encore la situation générale dans laquelle vivent les petites gens. Le personnage de Zabel est assez curieux et déverse des paroles à double sens, et d’autres truculentes, M.Simon en fait un homme détaché et humoriste.
Filmographie : Drôle de drame, Le Quai des brumes, Hôtel du Nord, Le jour se lève, Les Visiteurs du soir, Les Enfants du paradis, Les Tricheurs
Avis : Ce film culte du cinéma français, typique de cette période de la guerre est un petit bijou, surtout restauré. A revoir.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie