dimanche 18 novembre 2012

Le Feu Follet

Les jeunes lisaient encore à cette époque!
 
Réalisateur : Louis Malle : Acteur, réalisateur, scénariste français né en 1932 mort en 1995. Après l’IDHEC Louis Malle travaille avec Cousteau pour le Monde du Silence qui obtient une Palme d’Or à Cannes. Il réalise son premier long métrage à 25 ans Ascenseur Pour L'Echafaud (1957)
Sans être dans la nouvelle vague du cinéma français il donne un élan à cette génération de réalisateurs. Savoir plus :
Pays :France Année : 1963
Acteurs : Maurice Ronet (Alain Leroy) ; Léna Skerla (Lydia) ; Jeanne Moreau (Eva) ; Jacques Sereys (Cyrille Lavaud) Alexandra Stewart (Solange Lavaud) ; Romain Bouteille (un frère Maiville) ; Jean-Paul Moulinot (le docteur) ; Dir. Photo :Ghislain Cloquet
Résumé : Adapté du roman éponyme de Pierre Drieu La Rochelle et de la vie de Jacques Rigaut. On peu tracer des parallèles entre les deux œuvres, c’est ce qu’a fait Alain Ferrari et que vous pourrez trouver dans son livre aux éditions de La Transparence. Le sujet semble être le dérèglement de toute une jeunesse dorée, en mal de sens de la vie. Le jeune héros dont l’alcoolisme est traité dans une clinique pour bourgeois, retrace sa vie de femme en femme, d’amis en complices. Sa vie est vide, il est seul, sans contact humain et il décide de se suicider. Il effectue un dernier tour, comme pour s’assurer que c’est bien le cas et on part en visites dans Paris des années 60. J'adore revoir comment on sautait à l'arrière du bus... nostalgie?
Personnellement voila déjà deux fois que je visionne le film sans le sentir vraiment, la dernière pour le plaisir d’y voir Jacques Sereys et d’autres artistes talentueux dans leurs jeunes années. Je crois que le film est maintenant difficile à accepter, comme les films italiens des mêmes époques, on comprend mal les préoccupations des personnages qui suivent des valeurs qui nous sont obsolètes. On est déjà devant une pièce d’histoire, témoin de son temps et que dirais-je si je lisais Drieu La Rochelle qui mourut quand je naissais…. « Ses œuvres ont pour thèmes la décadence d'une certaine bourgeoisie, l'expérience de la séduction et l'engagement dans le siècle, tout en alternant l'illusion lyrique avec une lucidité désespérée, encline aux comportements suicidaires » emprunté sur wikipédia : (rien que ça le film devient plus clair.)
Filmographie : Le Monde Du Silence ; Les Amants ; Le Souffle Au Coeur ; Lacombe Lucien ; Ascenseur Pour L'échafaud ; Zazie Dans Le Métro ; Le Feu Follet ; La Petite ; Au Revoir Les Enfants
Avis : film culte de Louis Malle et de son époque, sur le non-désir et le suicide, peinture d’une partie de la jeunesse bourgeoise. Pas étonnant qu’on ait fait 68 derrière ça ! la révolte c’est mise à gronder… un panaché d’excellents acteurs.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


samedi 10 novembre 2012

Amour

Le couple Trintignant Riva: fusion

Palme d’Or 2012 
Réalisateur : Mickael Haneke : réalisateur autrichien reconnu il y a peu pour le Ruban Blanc. Il est d'abord critique, puis homme de TV allemande, puis metteur en scène au théâtre ; enfin, il passe à la réalisation au cinéma avec Le Septième Continent. Il devient très apprécié du public international après La Pianiste. Grand Prix, Prix de la mise en scène et finalement Palme d'or à deux reprises, plus beaucoup d’autres récompenses… En savoir plus
Pays : France Allemagne Année : 2012
Acteurs : Emmanuelle Riva (Anne) et Jean-Louis Trintignant (Georges) ; Isabelle Huppert (Eva)
Dir. Photo :Darius Khondji,
Résumé : Le thème abordé : la fin de vie chez un couple fusionnel. La fin de vie fait peur, car la mort fait peur. Ceci peut paraitre un truisme, mais il n’en est rien. Vos amis ont sans doute essayé de vous dissuader de voir le film avec des « attention, il faut du courage… le film est dur ». C’est encore leur peur qu’ils vous prêtent. Nos vies dirigées par les valeurs individuelles sont accaparées par les modalités de la vie moderne. Gagner sa vie, élever ses enfants, et être reconnu par les autres à une place estimable occupe tout un chacun. Voilà le point de convergence entre ce couple aimable et notre état de pensée actuel. La religion, pour nous occidentaux, a quitté son piédestal pour laisser la place vide. Nous avons cru que la Science expliquerait tout l’univers qui nous entoure… que le divin n’existait pas que seul l’homme existe, certes. Nos vies se sont organisées au mieux entre devoirs et désirs confortés par les progrès scientifiques. Voilà ce qui nous amène devant cette peur de mourir, car aucun sens de la vie ne s’est dégagé de ce scientisme. Au contraire en 2012 nous nous retrouvons au bord du gouffre, la planète, notre santé, nos jobs en danger d’anéantissement. Nous sommes comme le couple George – Anne devant l’adversité et le devenir de nos corps ou de notre mental… n’est-ce-pas angoissant ? Peu d’entre-nous ont réfléchi à ce qu’était la vie, c’est au moins aussi important non ? le couple d’artistes du film ne semble pas s’être posé toutes ces questions non plus. Ils ont vécu heureux dans leur immense amour, ce qui leur a permis de traverser les événements. C’est une grâce que nous n’aurons pas tous, le personnage de leur fille Eva ne comprend pas, ne mesure pas cette fusion qui permet à ses parents d’être sereins.
Vous aurez compris après tout ça que le sujet et le scénario sont très riches… ce qui vaut déjà le déplacement. En sortant de la projection ce qui frappe c’est aussi le jeu des acteurs, Trintignant pose un personnage empathique avec une grande simplicité, comme Emmanuelle Riva dont le rôle de malade est plus frustrant. Esthétiquement parlant, le film est également superbe tant dans les décors, les couleurs et lumières que dans les plans intimistes des scènes.
Filmographie : Le Septième Continent ; Benny's Video ; Funny Games ; La Pianiste ; Caché ; Le Ruban blanc ; Amour 
Avis : Un film à voir absolument, c’est du très grand cinéma.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie






jeudi 8 novembre 2012

La couleur des sentiments

Mini et Aibileen les deux femmes décidées à parler...
The help

Réalisateur : Tate Taylor, réalisateur et acteur américain, né en 1969 à Jackson dans le Mississippi.
Pays : US Année : 2011
Acteurs : Emma Stone (Skeeter) ; Viola Davis (Aibileen) ; Octavia Spencer (Minny); Bryce Dallas Howard ( Hilly).
Dir. Photo : Stephen Goldblatt
Résumé : D’après le roman éponyme de Kathryn Stockett. Le film décrit les relations entre les blancs et les noirs dans la ville de Jackson, Mississippi, dans les années 1960. Tate Taylor suit assez bien le roman qui décrit une jeune fille, Skeeter, un peu marginale qui a achevé ses études et revient à Jackson. Elle rêve d’être journaliste ou écrivain, cherche un travail dans les journaux locaux. A son retour chez ses parents elle s’étonne de ne pas voir sa vieille nounou… et questionnera ses parents et les bonnes de ses amies pour comprendre sa disparition.
Tout en racontant cette histoire de la jeune journaliste qui revient en province, l’auteur et le réalisateur décrivent par les aspects du quotidien un temps révolu, mais non « cicat -là) ont des bonnes pour le travail du nettoyage et de la cuisine. On décrit les façons qu’ils ont de traiter leur personnel de manière dégradante, sous prétexte qu’ils sont noirs. Au passage un coup est porté aux habitudes de ces dames et de leur propension à s’unir en club de patronage, les tricots en moins. Le ridicule et la petitesse d’esprit sont leurs apanages, en particulier un accent est mis sur les histoires de qui fréquente qui, et honte à celles qui n’ont pas de prétendant ! Font également sourire les relations parents enfants dont on sent bien que cette époque est une charnière. En arrière fond le combat politique des noirs pour être reconnus est à peine traité, ici nous sommes dans le sujet, et du côté des femmes employées de maison. L’humour est choisi pour rendre un peu justice à toutes ces nounous.
Filmographie : Pretty Ugly People ; La Couleur des sentiments (The Help) 
Avis : Un film un peu léger pour traiter le sujet de la ségrégation, mais laissons nous séduire par l’éventail de situations dérisoires racontées avec beaucoup d’humour et qui provoquent notre réflexion. Néanmoins j’ai préféré le roman…qui va plus profondément dans les faiblesses humaines et dans les personnages qui sont moins caricaturés. C’est toujours le dilemme : Lire et/ou Voir
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




mardi 6 novembre 2012

J’ai toujours rêvé d’être un gangster

Un grand moment de philosophie écologique

Réalisateur : Samuel Benchetrit : Français, Né en 1973 Acteur, scénariste, réalisateur, écrivain. Il écrit Les chroniques de l’asphalte qui en plusieurs tomes est son autobiographie. Puis un roman : Le Cœur en dehors en 2009. Récit d’un branleur. Savoir plus sur Benchetrit
Pays : France Année : 2008
Acteurs : Anna Mouglalis (la serveuse), Edouard Baer (le braqueur), Alain Bashung (lui-même), Arno (lui-même), Bouli Lanners (Kidnappeur), Serge larivière (kidnappeur Fan de Bob Marley) ; Selma El Mouissi (l’ado suicidaire) ; Jean Rochefort, Jean-Pierre Kalfon, Laurent Terzieff, Venantino Venantini, et Roger Dumas (les anciens braqueurs)
Dir. Photo : Pierre Aïm
Résumé : Film sous forme de chapitres ou de petits épisodes qui sont liés entres-eux par la jeune serveuse du début, mais il y a une chute ! que je ne dévoilerai pas. Le film commence fort dans un humour pasticheur de série noire… Au fait le film est en noir et blanc, et donnera sans arrêt des petites allusions, évocations du « vrai cinéma » que l’auteur aime, et nous aussi. Les plus âgés verront avec stupeur certains personnages débarquer sur leur écran dans une histoire pitoyable mais pittoresque. Des situations et des non- dialogues amusants, le tout est apparemment décousu et risible, de vieux gangsters sortis de la maison de retraite ou de l’hôpital… un looser suicidaire etc. L’épisode qui m’a fait le plus rire c’est celui des deux kidnappeurs belges qui demandent la rançon au père d’une ado qui tentait de mettre fin à ses jours quand ils font irruption…
Si on y regarde de plus près tous les personnages sont issus de milieux défavorisés et tentent de survivre grâce à des expédients et petits boulots. Les gangsters sont à part ils se sentent inutiles… mais ils regrettent leur petite maison dans la forêt, les cueillettes de champignons et les animaux sauvages.
Filmographie : Janis et John ; J’ai toujours rêvé d’être un gangster ; Chez Gino. 
Avis : Je regrette l’affiche du film qui ne reflète pas ce qu’il y a dedans. C’est une « nostalgie de cinéma » qui est plaisante et pleine d’humour, donc repos intellectuel, bien gagné car vous le méritez !
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




dimanche 4 novembre 2012

Mammuth

Depardieu et Moreau un couple de la France profonde...


Réalisateurs : Benoît Delépine et Gustave Kervern : Gustave de Kervern né en 1962, Benoît Delépine né en1958 sont des coréalisateurs de films satyriques. Ils font partie de l’équipe des Grolandais sur Canal plus aux côtés des principaux acteurs de ce film.
Pays : France Année : 2010
Acteurs : Gérard Depardieu (Serge Pilardosse) ; Yolande Moreau (Catherine Pilardosse) ; Isabelle Adjani (l'amour perdu) ; Miss Ming ( la nièce de Serge) ; Benoît Poelvoorde ( l'homme à la montre Jean-Pierre Cardin) ; Anna Mouglalis (la fausse handicapée) ; Catherine Hosmalin ( l'amie de Catherine) ; Bouli Lanners (le recruteur)
Dir. Photo : Hugues Poulain
Résumé : Serge, un employé dans une entreprise de boucherie traitant des porcs, vient d’être mis à la retraite. Après son pot de départ (un délice de caricature) il est un peu désorienté. Il va aux bureaux des retraites, où on lui explique qu’il n’a pas le nombre de trimestres voulu pour toucher sa retraite au taux plein (tiens ça me rappelle quelque chose !) Sa femme, qui a du mal à joindre les deux bouts du ménage, lui suggère d’aller chez ses anciens employeurs qui n’ont pas envoyé ses relevés de salaires (Ah ! reconstitution de carrière). Pour ce faire il prend sa vieille moto (une Mammuth, en passant une pièce de collection pour les amateurs de motos.) et parcours la France à la recherche des patrons des lieux où il a travaillé. Bien sur, le road movie ainsi engendré, sera plein de péripéties, de retours sur sa vie, et de blagues comme savent les faire les deux réalisateurs.
Quand on est passé par l’expérience de la reconstitution de carrière…. Déjà que ce n’est pas évident de faire valider ses trimestres anciens quand on a été petit cadre… on prend la mesure de la galère de celui qui a travaillé toute sa vie dans des métiers aléatoires. Là, le film est porteur d’une vérité qui échappe à beaucoup ! comment des citoyens de la France profonde peuvent affronter cette épreuve ??
Filmographie : Aaltra; Avida ; Louise-Michel ; Mammuth ; Le grand soir 
Avis : Film pétillant, tendre et déjanté sur les difficultés de toucher sa retraite.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie