lundi 29 février 2016

HANEZU L’esprit des montagnes

Hanezu no tsuki
une cohabitation avec les dieux, les morts.

Réalisateur : Naomi Kawase ; réalisatrice japonaise née en 1969. Elle étudie puis enseigne la photo. Elle entreprend des films qui sont remarqués. En 2007 à Cannes elle reçoit le Grand Prix pour la Forêt de Mogari. Savoir plus
Pays : Japon Année : 2011
Acteurs : Tôta Komizu (Takumi, le sculpteur) ; Hako Ohshima (Kayoko la jeune femme) ; Tetsuya Akikawa (Tetsuya, le mari)
Résumé : D’après le roman de Masako Bando. Tourné dans la région de Azuka qui serait le lieu de la pus ancienne civilisation du Japon. « Hanezu met aux prises une femme et deux hommes. Cette histoire simple a pour point de départ un poème du recueil Manyoshu, le plus ancien de la littérature japonaise. A intervalles réguliers, une voix off répète les vers de cette légende qui conte la rivalité entre deux montagnes mâles, amoureux d'une troisième éminence.» Thomas Sotinel
Le film est court et met en scène les mythes régionaux, les mélanges entre le passé et le présent, une passion entre un homme et une femme (mariée). Les éléments de la nature sont mêlés, à la vie quotidienne, et à une réminiscence très appuyée du passé, comme si chacun revivait un drame du passé. Y a t il une réincarnation dans la lignée de la famille ? Tout se reproduirait-il suivant une spirale ? A aucun moment la situation n’est expliquée avec des mots, au spectateur de s’imprégner des images pour comprendre selon sa sensibilité. C’est beaucoup demander à son public, et la critique s’en est ressentie.
Filmographie : Hanezu ; Still the water ; les délices de Tokyo ; La forêt de Mogari ; 
Avis : Beau film mais qui laisse sur sa faim… sauf si on est en confidence.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




mercredi 24 février 2016

Le procès de Viviane Amsalem

Gett

Réalisateur : Ronit (1964) et Shlomi Elkabetz, frère et sœur ont réalisé une trilogie sur la femme. Ronit est aussi comédienne.
Pays : Israel France Allemagne Année : 2014
Acteurs : Ronit Elkabetz (Viviane) ;Simon Abkarian (Elisha) ;Menashe Noy (Carmel)
Dir. Photo : Jeanne Lapoirie
Résumé : « De prime abord, l'affaire est d'une grande banalité. Voilà trois ans que Viviane Amsalem, la quarantaine, demande le divorce au prétexte qu'elle n'aime plus son mari. Et que ce dernier, Elisha, le lui refuse, arguant qu'il l'aime toujours… Tout cela serait d'une grande banalité si cette crise conjugale n'avait pour cadre Israël, pays où il revient à un tribunal rabbinique de prononcer la dissolution d'un mariage. Avec cette contrainte supplémentaire : le divorce ne peut se faire qu'avec le consentement de l'époux. » LeMonde En savoir plus
Le récit montre la difficulté et la ténacité nécessaire pour obtenir le divorce pour une femme en Israël. Il est décrit le tribunal religieux comme un simulacre de justice où la cause est entendue par des hommes de parti pris. C’est affligeant tout du long ; la religion induit une grande misère qui n’est pas qu’intellectuelle. Ce film n’est pas une fiction c’est un documentaire !
« Tout repose enfin sur l’opposition ludique et l’équilibre entre l’interprétation spectaculaire et admirable d’Elkabetz (toujours dans l’excès et le lyrisme, comme Orane Demazis chez Pagnol, d’ailleurs), et le jeu plus distancié et quotidien d’Abkarian…
Enfin, ce que dit le film est universel, intemporel et renvoie chaque membre d’un couple à sa propre ambiguïté : ce n’est pas notre séparation qui me fait le plus mal, mon amour, pas même que tu puisses trouver le bonheur avec un autre, mais que je puisse l’accepter sans broncher.. » Inrocks
Filmographie : Prendre femme ; les Sept jours 
Avis : Film nécessaire certainement pour Israël et bien d’autres pays qui considèrent les femmes comme des auxiliaires de vie voire des esclaves.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


vendredi 19 février 2016

Voyage en Chine

Réalisateur : Zoltan Mayer photographe renommé, devenu ici réalisateur.
Pays : France Année : 2014
Acteurs : Yolande Moreau (Liliane) ; André Wilms (Richard) ; Dong Qing (Ruo Yu la fiancée), Qu Jing Jing (Danjie), Ling Dong Fu (Chao), Liu Ling Zi (Li Shu Lan), Yilin Yang (Yun),
Dir. Photo : George Lechaptois
Résumé : Sur un vécu de couple aigri par les ans et baignant dans une incompréhension totale, le décès d’un fils à l’autre bout de la planète va interroger le père (en silence) et la mère qui va casser son rythme de vie et essayer de faire son deuil en rapportant le corps de son fils en France. Elle lâche tout, part avec courage dans un pays dont elle ne sait rien. C’est ce voyage à la recherche du corps et de l’histoire de son fils qui parcourt tout le film. Certain diront que le scénario est faible, sans doute, mais la vie des couples n’est elle pas souvent semblable ? Le plus grand mérite du film c’est de vous faire voir des images splendides. On vous dira la Chine n’est pas comme ça, and so what ? Les couleurs choisies, les paysages sont un enchantement. D’ailleurs n’est ce pas un conte de fée, tellement la vie de cette femme est « remplie » grâce à cette démarche ?
« Reposant sur le courant de pensée taôiste, le film distille charme et zénitude. Le travail de deuil est ici sublimé, l’harmonie entre humain et nature prend peu à peu le pas, la sagesse s’impose. Zoltan Mayer est un fin connaisseur de la Chine, au détour d’une scène, d’un cadrage, il met en valeur ce qui fait l’essence de sa culture, ses contrastes, son immensité territoriale et ethnique. » Fritz Langueur ciné bel

Filmographie Voyage en Chine (2015), Le Sens de l'âge (2011), Millefeuille (2010) 
Avis : Beau film esthétique et zen.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

Un commentaire d'Anne LB :
Je viens de le visionner; interprétation sobre, un beau film sur le deuil d'un enfant, la séparation, l'amitié naissante avec l'étranger. Bref , plein de thèmes dans une approche subtile. J'ai beaucoup aimé ... et puis le final : elle a tissé tellement d'intime avec ces rencontres chinoises qu'elle revient. Très beau film.

lundi 15 février 2016

Spotlight

Hors compétition au festival de Venise

Réalisateur : Tom Mc Carthy est un acteur, écrivain, et réalisateur américain né en 1966.
Pays :US Année :2015
Acteurs : Mark Ruffalo (Mike Rezendes) ; Michael Keaton ( Robby) ; Rachel McAdams (Sacha Pfeiffer) ; Liev Schreiber ( Marty Baron); John Slattery ( Ben Bradlee Jr.); Brian d'Arcy James (Matty Carroll); Stanley Tucci (Mitchell Garabedian) Dir. Photo : Masanobu Takayanagi
Résumé : Les faits réels sur lesquels est basé le film : Le 6 janvier 2002, le Boston Globe, le quotidien de la plus grande ville de l'Etat du Massachussets, dénonce un grand scandale de pédophilie aux Etats-Unis. L’équipe de journalistes du Boston Globe, qui a conduit cette enquête se nomme Spotlight. Le film se calque sur la réalité de l’enquête et montre la difficulté de percer cet abcès, les américains du Massachussets n’étant pas près à mettre leurs prêtres au tribunal. L’enquête une fois publiée aura permis de « faire le ménage » sur place et au delà de l’état. Le Vatican prendra des mesures contre ce fléau, et contre la protection dont ces « prédateurs » bénéficient de la part des autorités religieuses.
Le film retrace certaines péripéties de l’enquête, une dynamique est donnée avec quelques accélérations pour notre plaisir. Les faits sont étonnants, l’omerta relatée m’en rappelle une (des) autre lors de viols ou de harcèlement de femmes en France, pas loin de là où j’habite… le silence général sur ce qui dérange le sens moral les convenances est universel et les femmes sont toutes des s... sauf ma mère. Dans le cas de Boston, le diocèse ayant voulu éviter le scandale, c’est enferré dans la stratégie de cacher les crimes voire de les minimiser en indemnisant les victimes. Dans le cas de chez moi, le pingre nie et dévalue ses victimes qu’il recherche également dans une partie de la société fragilisée ou affaiblie. Pour celui-là deux de ses victimes auront du s’armer de courage, faire face à leur déshonneur et dire. C’est une démarche humiliante que peu osent comme en témoigne les avalanches de témoignages après la parution des articles dans le Boston Globe.
La mise en scène est très sobre, classique, caméra bien stable (merci pour mes yeux) et le déroulement du film suit la chronologie, par de flash arrière, rien de compliqué sauf le dossier et son histoire. Les acteurs font « leur devoir » sans en rajouter, en résumé simple et direct ; ce n’est pas Almodovar… c’est chirurgical.
Filmographie : The station agent ; The visitor. 
Avis : C’est presque un documentaire, sauf que… c’est un bon film pour expliquer un dossier, complexe et délicat… dénoncer les abus et le silence d’un système. Édifiant pour les incrédules.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 11 février 2016

Miller’s crossing


Réalisateur : Frères Coen; Ethan Coen et Joel Coen : Joël (1954) et Ethan (1957) sont deux réalisateurs américains qui travaillent ensemble à la réalisation de très bons films. Ils ont réalisé des comédies, mais ont été reconnus comme des « grands » Palme d’or à Cannes en 1991 pour Barton Fink, Puis Cannes 1996 Prix de la mise en scène pour Fargo et Oscars. No country for old man remporte des Oscars en 2008 à plusieurs titres.
Pays : USA Année : 1991
Acteurs : Gabriel Byrne (Tom Reagan); Marcia Gay Harden (Verna Bernbaum); John Turturro (Bernie Bernbaum); Jon Polito (Caspar); J.E. Freeman (Eddie); Albert Finney (Leo O’Bannion) Dir. Photo : Barry Sonnenfeld
Résumé : Un film de gangsters dans l’Amérique de la prohibition. Deux gangs se concurrencent un Irlandais et un Italien ; leur sujet de profits : les paris, l’alcool et les boites de jeux. Entre la police et la mairie qui fréquentent ces chefs mafieux…des batailles d’influences et beaucoup de morts, au milieu un agent triple : une femme ! En fait ils n’arrêtent pas de se défier et livrent des batailles en sous mains sur leurs agents. Ah ! deux hommes sont amoureux de la même femme, celle là justement qui a un frère gangster élégant, qu’elle protège de ses manigances de femme fatale…mais tout à une fin ! On enterrera beaucoup. J’aime rire des attaques rangées entre la police et les gangsters…. Ou du caïd irlandais, en robe de chambre de soie, qui poursuit à pied des tueurs dans une auto ! beaucoup d’humour de clins d’œil… De très beaux décors, quelques moments en forêt très esthétiques, si la promenade n’était pas mortifère. Du suspense des imprévus etc. tout y est pour notre régal.
Filmographie : Barton Fink; Fargo; The Big Lebowski; O'Brother; No Country for Old Men; Burn After Reading; A Serious Man ; True Grit; Inside Llewyn Davis
Avis : Film de gangsters pseudo Hollywoodien, amusant. Bien joué bien filmé.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie






lundi 8 février 2016

Minuit à Paris

Midnight in Paris

Oscar Meilleur scénario
Réalisateur : Woody Allen, Allan Stewart Königsberg, né le 1er décembre 1935 à Brooklyn, plus connu sous le nom de Woody Allen est un acteur, réalisateur, scénariste. Il a reçu deux Oscars pour Annie Hall et un pour Hannah et ses sœurs, et de nombreuses nominations qui font de lui un cinéaste célèbre. Depuis quelques années il explore les grandes villes d’Europe qu’il affectionne. De nombreuses récompenses, même s’il n’inscrit pas ses films aux prix… voir Wiki
Pays : US Espagne Année : 2011
Acteurs : Owen Wilson (Gil); Rachel McAdams (Ines); Marion Cotillard (Adriana) Dir. Photo : Darius Khondji
Résumé : Une histoire imaginaire à partir d’un couple d’Américains de passage à Paris et supposés préparer leur mariage. On s’aperçoit que le couple n’est pas aussi accordé qu’ils le disent. Le couple est accompagné de riches parents résidant au Bristol, et souvent pris dans les pieds d’un couple pédant. Bref de quoi faire sortir de son flegme Gil qui est écrivain de scénarios et souhaite réaliser un vrai roman, il est gentil, il ne s’énerve pas mais trouve cela pesant. Il aime Paris dans ses petits coins et la pluie est romantique… A la faveur d’une bonne quantité de vins et d’une promenade solitaire, il traverse le miroir et fréquente des artistes de l’époque du renouveau de la peinture du XIX… (la littérature c’est surtout des américains à Paris, mais pas que.)…
De nombreux bons acteurs sont dans le générique même quelques instants, et donnent un aspect français au film, ouf. La coloration rosée des vues de Paris ne permet pas de reconnaitre notre paysage quotidien, et les dominantes jaune, saumon et marron sont un peu agaçantes. L’histoire du retour en arrière n’est pas nouvelle, mais c’est bien fait, notre Cendrillon a bien compris « la charnière du temps » ce qui nous autorise du Jazz bien agréable dont Sydney Bechet.
Filmographie : Annie Hall ; Manhattan ; La Rose pourpre du Caire ; Hannah et ses sœurs ; Meurtre mystérieux à Manhattan ; Tout le monde dit I love you ; Match Point ; Vicky Cristina Barcelona ; Wathever works ; Blue Jasmine ; Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu ; 
Avis : Un bon Woody Allen, avec de la sensibilité, de l’invention et comme toujours bien monté.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie








mercredi 3 février 2016

Comme un avion

adulte, incroyable dévoreur de compotes...

Réalisateur : Bruno Podalydes né en 1961 Scénariste et réalisateur, acteur, frère de Denis. Il reçoit des récompenses pour ses premiers films aux Césars Adieu Berthe est nommé à la quinzaine à Cannes en 2012.
Pays : France Année : 2015
Acteurs : Bruno Podalydès (Michel) ; Sandrine Kiberlain (Rachelle) ; Agnès Jaoui (Laetitia) ; Denis Podalydès (Rémi) ; Jean-Noël Brouté (Damien) ; Michel Vuillermoz (Christophe) ;Vimala Pons (Mila)
Dir. Photo : Claire Mathon
Résumé : L’histoire d’un homme qui est resté rêveur comme un enfant… Il rêvait d’avion et de piloter et collectionnait tous les supports possibles de sa passion. Il est infographiste et passe du temps de travail devant un PC comme il se doit, par hasard il tombe sur la description d’un kayak, dont la carcasse en bois ressemble à un fuselage. Tout un pan du film raconte la commande du kayak et le montage… Puis il décide un voyage d’exploration… Après un faux départ inénarrable, il reprend son parcours et cela tient du conte de fée, de la promenade bucolique, mais c’est bien un mythomane qui dérive sur la rivière et comme dans un songe retourne toujours dans le même lieu. Les épisodes sont truffés de détails comiques ou pittoresques qui situent le récit hors du temps !
« L'art de Bruno Podalydès est un mélange d'observation ludique du quotidien et de léger décalage, une poé­tisation du réel. En son coeur, ce personnage lunaire, qui monologue mezzo voce sur tout et rien, tente de se laver des songes noirs qui l'habitent (le récit pourrait aussi bien être le délire d'un dépressif mis en cure de sommeil) » Aurelien Ferenczi.
Filmographie Dieu seul me voit Versailles Rive Gauche ; Liberté-Oléron ; Le Mystère de la chambre jaune ; Adieu Berthe
Avis : Un film amusant sur un adulte qui se laisse aller à son rêve pendant un congé sabbatique très court, mais aussi très long dans un espace temps alangui. Humour très fin.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie