jeudi 6 mai 2010

LOLA


Festival du film asiatique Deauville 2009
Festival de Venise 2009
Festival de Dubaï 2009 Primé.

Réalisateur : Brillante Mendoza, Philippin étudie les Beaux Arts à Manille. Décorateur pour le cinéma, la télévision, le théâtre. Son premier film date de 2005 et depuis surprend les publics et jurys des festivals. A Cannes reçoit le Prix de la Mise en Scène pour le film Kinatay.
Pays : Philippines Année : 2009
Acteurs : Anita Linda (Lola Sepa) ; Rustica carpio (Lola Puring) Tanya Gomez (Ditas) ; Jhong Hilario (Bebong) ; Ketchup Eusebio (Mateo)
Dir. Photo :Odyssey Flores
Résumé : Deux grand-mères (Lola en filipino) font face à l’adversité dans un faubourg pauvre de Manille. Au départ un crime est perpétré entre jeunes pour le vol d’un portable, ici symbole de réussite. La première Lola (Sepa) doit assurer des obsèques riches en mémoire de son petits fils malheureusement tué pour transcender cet événement. La deuxième Lola, se lamente du fait que son cher petit fils (Mateo) a été jeté en prison, elle fera tout pour l’en faire sortir. Mendoza nous propose donc deux points de vue de ce crime à travers les deux Lola, c’est le crime et les victimes dans un environnement de misère et de « débrouille ». Du crime, on en parle peu, mais des moyens de faire face et de « s’arranger » avec tout, c’est le sujet du film. A travers ce fait divers Mendoza montre la misère à Malabon, quartier de Manille constamment inondé qui garde ses habitations misérables (pas d’argent pour emménager ailleurs) que le film décrit au long des visites de Lola Sepia dans sa quête d’argent. Il n’y a pas d’espoir pour ces populations qui « survivent » tant bien que mal, l’administration est de peu de secours et la justice ou la police règlent les affaires courantes. Ce film est prétexte à montrer la vie sordide des populations défavorisées de Manille. Il pose également des problèmes éthiques tels que la justice s’occupe de quoi : régler les différends ou fond ou la forme est elle suffisante ? L’argent est aussi le flux omniprésent en quoi tout se transforme bon ou mauvais. Sur ce quartier et la vie aux Philippines voir ce qu’en dit Mendoza dans le site du film officiel.
« Notre humanité peut être pesée et mise en équilibre sur la balance de la justice. Dans LOLA, un crime va révéler les forces et les fragilités de deux vieilles dames. L’une s’avère être faible, l’autre forte. L’équilibre de l’humanité est sauvegardé, et comme dans la nature, c’est le plus fort qui survit. Mais la valeur humaine est régie par le statut social. Brillante Mendoza». Voir le commentaire des Inrockuptibles qui nous ont invité à une Avant Première à Pompidou. Merci à eux.
Où sont les Philippines?
Filmographie : Le Masseur; John John ; Serbis ; Kinatay ; Lola
Avis : Esthétiquement beau, malgré beaucoup de caméra à l’épaule qui fatiguent nos yeux. Beaucoup de plan et actions symboliques en particulier avec l’eau, les fleurs et la présence des enfants. Pose des questions sur nos échelles de valeurs, quelle est la place des anciens dans notre civilisation ?
Note : 8/10 rédigé par Jacquie

mercredi 5 mai 2010

Achille et la Tortue


Réalisateur : Takeshi Kitano : Acteur, puis réalisateur, beaucoup de TV au Japon. Une vie tourmentée pour un personnage hors normes qui passe du comique au tragique dans sa vie d’acteur ou de réalisateur. Ses films souvent violents dans l’univers des gangs. En ce moment voir la rétrospective sur lui à Pompidou et ses peintures à la Fond Cartier à Paris.
Pays : Japon Année : 2008
Acteurs : Takeshi Kitano (Machisu adulte) ; Kanako Higuchi (Sachiko femme de Machisu) ; Kumiko Aso (Sachiko jeune fille) ; Yûrei Yanagi (Machisu adolescent) ; Reikô Yoshioka (Machisu jeune).
Dir. Photo :Katsumi Yanagijima
Résumé : Machisu, fils d’un riche industriel de la soie est attiré par la peinture et ne fais que ça, grâce aux relatons de son père. A la suite du décès de son père il devient un orphelin balloté de tous côtés et sans avenir. Il prend son destin en charge, ce qui est déjà pour lui un accomplissement, et vit de petits boulots qui lui laissent du temps pour dessiner et peindre. Il économise et entre dans une école d’Art où il n’apprend pas grand-chose mais rencontre une bande de jeunes artistes qui se livrent à des expériences variées. Sa peinture n’a pas beaucoup de succès en particulier auprès d’un galeriste autrefois proche de son père. Au cours de sa vie d’adulte il rencontrera ce marchand d’art régulièrement qui le méprisera régulièrement en lui disant qu’il ya trop de… ou trop peu de… avec un discours pédant et creux. Malheureusement Machisu prend cet oracle pour la vérité et va toujours courir derrière la réalisation de « tableaux valables ». C’est ainsi que je rattache le paradoxe d’Achille et la tortue à notre film. Ce qui pourrait se traduire par se focaliser sur une chimère conduit au néant. Cependant chemin faisant Machisu épouse la belle Sachiko qui le comprend et l’aime jusqu’à partager son but.
Kitano nous offre un film très coloré, où on retrouvera bien des sujets de Kitano en filigrane. Amertume, désespoir, suicide aussi bien que non conformisme, joies, farces estudiantines et surtout désir de création prenant le pas sur le quotidien de la vie jusqu’à l’absurde. Voir dans Le Monde Isabelle Regnier
Filmographie : Sonatine ;Hana-Bi; Brothers ; Zatoichi ; Dolls ; Takeshi’s ; Glory to the filmmaker;
Avis : Beau film avec de très belles scènes, sans trop de paroles portés par de bons acteurs et un rythme de tourbillons ou de spirales qui fascine. De l’humour même noir, des gags beaucoup de couleurs. Nous montre la puissance du besoin de création quand il tient un artiste. Un des films sur l’art qui en parle le mieux.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie