mercredi 30 avril 2008

La Vie des Autres


J'ai vu ce film il y a presque un an, un peu par hasard, et c'est pour moi le meilleur film de l'année...
Il a été récompensé de nombreuses fois dont:Le prix du Meilleur Film allemand 2006 (Deutscher Filmpreis) Les European Film Awards : Meilleur Film, Meilleur Scénario, Meilleur acteur (Ulr ich Mühe) Meilleur Film Étranger aux Golden Globe Awards 2007 Oscar 2007. Depuis Ulrich Mühe est décédé de maladie...

Titre original : Das Leben der Anderen
Réalisateur : Florian Henckel von Donnersmarck. Ce film est son premier long métrage. Il a été récompensé de nombreuses fois.
Pays : Allemagne Année : 2006
Acteurs : Ulrich Mühe (Wiesler), Sebastian Koch, Martina Gedeck, Ulrich Tukur, Herbert Knaup
Dir. Photo: Hagen Bogdanski a reçu le German Award 2006 pour ce travail!
Résumé : Dans l’Allemagne de l’Est quelques années avant la chute du communisme et du mur de Berlin, la Stasi, police politique, traque des milliers de citoyens avec d’immenses moyens. Wiesler est l’un deux et non des moindres. Il est chargé de surveiller, c'est-à-dire écouter 24h/24 ce qui se passe chez un auteur de Théâtre et de trouver un motif pour le confondre. En chemin il s’intéresse à la vie de cet homme et de sa compagne qui a une liaison avec le Ministre de la Culture. Dans la vie, homme solitaire, il réalise à quel point ces deux personnes sont attachantes et sont des proies pour les volontés qui ont décrété qu’ils étaient nuisibles…. Finalement il remettra en question l’utilité pour le pays de son travail.
Filmographie : Premier film !
Mon avis : J'ai réalisé cette fiche en Mai 07... c'est toujours pour moi un chef d'oeuvre! Le Réalisateur décrit la dictature politique à travers les individus qui vivent les évènements comme des puces sous une loupe….. en décrivant leurs sentiments, leurs faiblesses sans faire de jugements généralistes ni sur le régime ni sur les hommes. Il atteint alors le recul possible pour montrer que chacun peut évoluer du noir au blanc . C’est à coup sur un chef d’œuvre.
Note : 10/10 Rédigé par : Jacquie

lundi 28 avril 2008

Le Cahier


Ce film d'une très jeune réalisatrice iranienne a reçu le Grand Prix du Festival de Saint Sébastien 2007.
Titre original: Buda azsharm foru rikht (Le Bouddha s’écroule de honte)

Réalisateur : Hana Makhmalbaf a 20 ans elle est née 1988 à Téhéran. Fille de Mohsen Makhmalbaf et sœur de Samira Makhmalbaf, elle baigne dans le milieu du cinéma depuis son enfance. Elle travaille sur les films de son père, de sa belle-mère Marzieh ou de sa sœur comme script ou photographe. Le Cahier est son premier long métrage.
Pays : Franco Iranien Année : 2007
Acteurs : des enfants
Dir. Photo : Ostad Ali
Résumé : Baktay, une petite fille, vivant en Afghanistan dans une famille pauvre se met en tête d’aller à l’école comme son petit voisin Abbas. Seule sans aide, elle essaye de se procurer de quoi acheter un cahier pour pouvoir aller apprendre, elle se frottera à l’indifférence, la bêtise, et les jeux de garçons. Ce film raconte du point de vue d’un enfant la situation sociale laissée en Afghanistan par « la libération occidentale ». Les acteurs principaux sont des enfants et procèdent en jouant l’initiation de ce qui sera leur vie, leurs sentiments, leurs valeurs….. ça fait peur….je ne suis pas psychologue mais ils apprivoisent la fatalité de la violence. La petite fille rencontre d’autres fillettes terrorisées par les garçons, et les incite à ne pas jouer avec eux, mais la peur et la coutume les inhibent déjà.
Filmographie : C’est le premier long métrage
Avis : A travers le film et son histoire d’enfants, la réalisatrice nous émeut par la peinture de la civilisation locale, tourmentée par la guerre. La population et surtout les enfants vivent dans un chaos déstructurant duquel surgissent quelques a priori religieux et la morale du plus fort. Les mots de conclusions du petit garçon sont significatifs….. Le film raconte une histoire naïve et touchante, comme un conte pour enfants. Le film vaut d’être regardé par tout public.
Note : .8/10 écrit par Jacquie

jeudi 24 avril 2008

La Graine et le Mulet

Mostra de Venise 2007 : Prix spécial du Jury, meilleure actrice, Critique internationale. César 2008 du meilleur film et meilleur réalisateur.

Réalisateur : Abdellatif Kechiche. Né à Tunis en 1960, acteur, puis réalisateur avec « La faute à Voltaire » récompensé à Venise comme premier film. « L’esquive » histoire de jeunes beurs est également récompensée (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scenario).
Pays : France Année : 2007
Acteurs : Habib Boufares (Slimane), Hafsia Herzi (la belle fille), Faridah Benkhetache (Karima), Alice Houri (Julia, femme de Majid) Sami Zitouni (Majid)
Dir photo: Lubomir Bakchev
Résumé : le fil est le « mulet » cet immigré de 60 ans qui a toujours trimé dur sur le port de Sète, pour que ses enfants (la graine) puissent réussir en France. Homme discret et simple, divorcé il loge dans l’hôtel de sa maîtresse, et peine à subvenir aux besoins de sa famille. Il est subitement licencié du chantier naval et se lance avec ses indemnités dans un projet fou : monter un restaurant, qu’il exploiterait avec sa famille. Avec l’aide de sa belle fille, qui parle mieux que lui, il part à la conquête de prêt, autorisation etc… il est plutôt dissuadé par les différents services de la ville…. Mais il continue avec ses fils à transformer l’épave en restaurant. Voyant que ses démarches n’aboutissent pas il compte faire la démonstration pratique de la viabilité de son projet et lance une invitation pour les édiles de la ville…. Kechiche choisit la narration par le dialogue, tout est dit entre les personnages. Les femmes parlent et agissent pointant les anicroches et curieusement un groupe de vieux, très méridionaux fait de même…. L’intrigue est simple et les personnages très réalistes avec leur côté famille ordinaire mais culture magrébine française. Rien n’est compliqué ni inattendu, c’est la vie de tous les jours avec ses crises. Ce qui n’est pas banal c’est le projet de « restaurant couscous » sur un bateau rafistolé auquel notre héro se mesure et espère la coalition de deux familles qui ne s’aiment pas…. Les uns et les autres vont petit à petit « sortir leurs tripes » pour que ça marche… Kechiche décrit aussi cet univers de ville de province, avec ces petites gens et ses notabilités en les montrant répondre à nos personnages.
Filmographie : La faute à Voltaire, l’esquive
Avis : Film pétillant, attachant, drôle et triste à la fois. Des acteurs qui font « prendre » le film et des gros plans délectatifs sur scènes familiales… beaucoup d’humour. J’ai bien aimé la première touche, (les chantiers ne veulent plus de français….) On mange du couscous pendant 2h30, ça donne faim !
Note : 9/10

Les Amours d'Astrée et de Céladon


J'ai aussi promis de mettre la fiche du dernier et très controversé film de Eric Rohmer!...

Réalisateur : Eric Rohmer né en 1920, il commence une carrière dans la littérature, enseignant, puis de critique de cinéma. Après le passage de 1968, il se fait remarquer comme réalisateur avec Ma nuit chez Maud. Il entame alors une longue série de très beaux films où il célèbre le sentiment amoureux, la sensualité, la recherche de la femme dans un environnement simple mais esthétique. Il travaille pour les écoles, et met à l’écran quelques fresques historiques ou littéraires.
Pays : France Année :2007
Acteurs : Andy Gillet (Céladon), Stéphanie de Crayencour (Astrée), Cécile Cassel (Léonide), Véronique Reymond (Galathée)
Dir photo : Diane Baratier
Résumé : Adaptation d’un ouvrage « précieux » du XVII ième siècle d’Honoré d’Urfé que personne n’aura lu…. Sauf les littéraires spécialistes ! Bref.... l’histoire se passe en Gaule dans un décor naturel très champêtre, avec des bergers et des bergères et des druides ! L’intrigue, pour parler comme des pros, se passe entre deux bergers qui s’aiment (Astrée est une fille et Céladon son flirt !). Mais Oh ! combien Cornélien voir Shakespearien, les parents sont irrémédiablement fâchés. Au cours d’un banquet Céladon donne le change à ses parents en faisant semblant de courtiser une autre jeune fille… qui en rajoute…. Mais ceci est vu par Astrée cachée par un jaloux…. Choquée notre bergère oublie que c’était une ruse et fera une scène à Céladon à qui elle interdit de paraître devant elle. Le malheur s’abat sur Céladon qui déclare aller se noyer dans la rivière….
Filmographie : Ma nuit chez Maud, Le genou de Claire, L’amour l'après-midi, La marquise d'O, Perceval le Gallois, La femme de l'aviateur, Le beau mariage, Pauline à la plage, Les nuits de la pleine lune, Le rayon vert, L’ami de mon amie, Quatre aventures de Reinette et Mirabelle, Conte de printemps, Conte d'hiver, Conte d'été, Conte d'automne, L’Anglaise et le duc , Triple agent.
Avis : Un bon moment de délassement dans la grisaille de la rentrée. On se laisse prendre par cette œuvre hors du temps, pleine de fraîcheur et de malice. Ah ! notre Rohmer, à son âge, il faut le faire..... mettre en scène des ados à peine pubères romantiques à souhaits. Comme quoi, il n’y a pas d’intérêt que pour la jeunesse qui défraye la chronique… A recommander pour tous, les profs de français en feront bon usage…
Note : 9/10 par Jacquie

Caramel


Edith tu m'as parlé de ce film, hier au cours de notre dîner dans ton bar à huîtres... et encouragée à continuer- les huîtres je savais déjà- je publie donc ma fiche à ce sujet et j'en posterai d'autres plus anciennes pour moi mais qui sortent actuellement en DVD.
En espérant qu'outre le plaisir de partager ces bons moments de cinéma cela puisse également servir aux internautes qui souhaitent un autre avis que ceux des commerciaux ou patentés de la critique....

Réalisateur : Nadine Labaki. Jeune réalisatrice libanaise dont c’est le premier film.
Pays : France Liban Année : 2007
Acteurs : Nadine Labaki, Yasmine al Masri, Joanna Mokarzel,
Dir photo : Yves Sehnaoui
Résumé : Dans un Salon de Beauté quelque part à Beyrouth, la patronne Layala est éprise d’un homme, mais voilà…. déjà marié. Nisrine, une de ses employées doit se marier mais elle n’est plus vierge et crains le pire…. Jamale passe souvent au Salon pour un ravalement avant de passer un casting….. elle a un déjà bien vécu mais fait tout pour faire croire à sa jeunesse….. Rima est rêveuse et doute de sa féminité elle est subjuguée par une jeune femme aux cheveux longs….. Un jeune flic pose des PV dans la rue…. Tante Rose la couturière, se dévoue pour sa sœur Lili un peu simple d’esprit et espiègle…..
Filmographie : Rien c’est le premier !
Avis : Pour un premier film cela promet ! Celui-ci décrit l’univers féminin en voie d’occidentalisation …. Très drôle et très tendre parfois. Tous les personnages ont leur histoire d’amour à vivre ou derrière elles. Si les plus simples sont une constante de la vie en général, les personnages de tante Rose et de sa pauvre sœur sont très fins et très bien joués. En fait de description de la vie libanaise il s’agit d’un éternel questionnement féminin.
Note :8/10 Jacquie.

mardi 8 avril 2008

Les années de plomb


J'ai également apprécié le film "Les années de plomb" de Margaretha von Trotta à côté des deux autres films que j'ai vu au 30ème Festival des films de Femmes à Créteil.

Ce film a reçu des récompenses en son temps: Lion d'or à la Mostra de Venise et Prix David di Donatello de la meilleure réalisatrice d'un film étranger.

Réalisateur :Margarethe von Trotta : née le 21 février 1942 à Berlin. Découvre le cinéma à Paris. De 1964 à 1991 elle effectue une carrière d’actrice et à partir de 1977 elle démarre une carrière de réalisatrice de films et de films TV.
Pays : Allemagne Année : 1981
Acteurs : Jutta Lampe (Juliane), Barbara Sukowa (Marianne), Rüdiger Vogler
Résumé : « En Europe, les années de plomb désignent les années ayant vu se dérouler des actions terroristes, commis principalement par des groupes d'extrême gauche (Bande à Baader ou Fraction armée rouge - RAF, Brigades rouges) » Wikipedia.
Deux sœurs vivent dans une famille bien pensante, le papa est pasteur… Ces deux filles s’entendent bien et ont maints stratagèmes pour garder une connivence et se protéger de leur milieu étouffant. Juliane deviendra journaliste et Marianne s’engagera dans la lutte armée terroriste. Elle sera arrêtée et mise en prison où on la retrouvera suicidée un matin. Juliane qui aura tout fait pour la soutenir, malgré une mauvaise volonté évidente, essaye de comprendre si elle s’est vraiment suicidée…
Filmographie : Les Années de plomb (1981) ; L’Amie (1982) ; Rosa Luxemburg 1986); Trois soeurs (1987) Les années du mur (1995) Je suis l'autre Ich bin die Andere (2006) ; Rosenstrasse (2003); Hannah Arendt (2013)
Avis : Film très réaliste qui interprète des faits réels, le suicide en prison de Gundrun Ensslin de la bande à Baader et les recherches de sa sœur sur la réalité du suicide. MvT ne prend pas parti mais filme sous le point de vue des sentiments de l’enquêtrice pour son entourage, et avec l’œil de quelqu’un dont l’enfance a été influencée par la déstabilisation d’après guerre. Film rude…collant bien avec l’époque déstabilisée pendant laquelle cet épisode s’est passé.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

Copying Beethoven


Un des trois films que j'ai vu au 30 ème Festival des Films de Femmes de Créteil (palmarès sur www.filmsdefemmes.com/). Ce film n'a pas été distribué en France, mais nos voisins Belges ont vu ce film! Bref, voici ce que je peux vous en dire au cas où vous le trouveriez dans un ciné ou sur un dvd! Pour moi, ça a été un excellent moment...

Réalisateur : Agnieszka Holland ; réalisatrice d'origine polonaise née le 28 novembre 1948. A travaillé avec A.Wajda avant de prendre son envol de réalisatrice. Elle obtient le Prix de la Fipresci à Cannes (1980) pour Les Acteurs provinciaux. Fièvre : histoire d'une bombe remporte l'Ours d'Argent au Festival de Berlin. Amère récolte est nominé aux Oscars du meilleur film étranger 1986. Europa Europa (Golden Globe du meilleur film étranger 1992)
Pays : USA Année : 2006
Acteurs : Ed Harris : Ludwig van Beethoven Diane Kruger : Anna Holtz
Résumé : Beethoven est devenu sourd mais continue à créer des œuvres. Il doit finir la 9 ième symphonie alors que sa dernière date déjà de 10 ans. D’un caractère pas commode il terrorise son éditeur qui lui envoie une copiste pour finir dans les temps. Cette jeune fille a une admiration totale pour le maestro et pour finir l’aide à finir son travail, elle interviendra aussi au moment de l’exécution car étant sourd il ne peut plus diriger l’orchestre sans risque de cacophonie. La réalisatrice, passionnée de musique, a fait des recherches pour étayer cette mise en scène des dernières années de sa vie. Elle a choisit d’inventer le personnage d’Anna Holtz pour faciliter la narration, mais celui-ci n’est pas complètement dénué de sens et correspond à plusieurs élèves qui ont fréquenté Beethoven à cette période et qui ont travaillé pour lui. Agnieszka Holland, dit qu’il y a trois personnages dans son film : Beethoven, Anna et la Musique en effet les dialogues ne sont pas mièvres et Beethoven et Anna parlent de « musique ». Il n’y avait pas la place pour toute la 9 ième… mais les extraits donneront peut être envie à ceux qui ne la connaissent pas de l’écouter. Contrairement à ce qui traîne partout Beethoven n’est pas follement amoureux d’Anna…. On peut aimer sans posséder…..ni passer par l’acte sexuel ….
Filmographie : ''Une femme seule'' (1981), 1985 : Amère récolte (Bittere Ernte) 1988 : Le Complot (To Kill a Priest 1990 : Europa Europa 1992 : Olivier, Olivier 1993 : Le Jardin secret (The Secret Garden) 1995 : Rimbaud Verlaine (Total Eclipse) 1997 : Washington Square 2001 : Golden Dreams 2002 : Julie Walking Home
Avis : Le film est esthétiquement beau, assez économe d’effets (on ne voit pas Vienne faute de budget) les couleurs sont très belles, la musique est… Les deux acteurs excellents… A voir pour tous, surtout si vous aimez la musique vous ne serez pas déçus, car les acteurs ont fait un gros travail pour la vraisemblance. Actuellement n’est pas distribué en France….
Note : 9/10 Rédigé par : Jacquie

dimanche 6 avril 2008

My Blueberry Nights


Un film récent du très médiatique Wong Kar Wai présenté à Cannes en 2007!

Réalisateur : Wong Kar Wai : Né en 1958 à Shanghai (Chine). Commence sa carrière en 1988. Personnage un peu introverti…. On s’en douterait presque, porte toujours des lunettes noires… Il reçoit de nombreuses récompenses : Happy Together (Prix de la meilleur mise en scène au Festival de Cannes). In the Mood for Love (Prix d'interprétation pour Tony Leung au Festival de Cannes) Il préside le jury du festival de Cannes 2006.
Pays : Hong Kong Année : 2007
Acteurs : Norah JONES – Elizabeth, Jude LAW – Jeremy, David STRATHAIRN – Arnie, Rachel WEISZ - Sue Lynne
Directeur Photo :Darius Khondji
Résumé
: « Après une séparation douloureuse, Elizabeth se lance dans un périple à travers l’Amérique, laissant derrière elle une vie de souvenirs, un rêve et un nouvel ami - un émouvant patron de bar - tout en cherchant de quoi panser son coeur brisé. Occupant sur sa route des emplois de serveuse, Elizabeth se lie d’amitié avec des clients dont les désirs sont plus grands que les siens : un policier tourmenté et sa femme qui l’a quitté, une joueuse dans la déveine qui a une affaire à régler. A travers ces destins individuels, Elizabeth assiste au spectacle du véritable abîme de la solitude et du vide, et commence à comprendre que son propre voyage est le commencement d’une plus profonde exploration d’elle-même. » Officiel. En fait, il traite des déboires amoureux des uns et des autres, du non-dit en amour ou amitié, on peut s’y reconnaître dans nos hésitations ou flash-backs. Comme à son habitude il filme les acteurs de près et d’un point qui pourrait être dans la pièce derrière une épaule, une chaise etc… donnant un aspect intime ou « voyeur ». A sa mode aussi le découpage daté et « indexé » des épisodes, soulignant le temps, l’éloignement avec en plus l’accélération de celui-ci grâce aux images de métros traversant l’écran. Toujours du grand art. La version en salle est plus courte que celle présentée à Cannes, où elle n’avait pas conquis le public.
Filmographie : 1988 : As Tears Go By; 1991 : Nos Années sauvages (Days Of Being Wild); 1994 : Les Cendres du temps (Ashes Of Time) ; 1994 : Chungking Express; 1995 : Les Anges déchus (Fallen Angels); 1997 : Happy Together; 2000 : In The Mood For Love; 2004 : 2046; 2004 : Eros (Segment : The Hand)
Mon avis : On sort un peu désorienté de ce film assez court mais enlevé, car on a l’impression d’insaisissable. Puis on se rend compte que le sujet est tellement banal qu’on ne s’aperçoit pas qu’il traite un peu les tribulations de chacun. Les images sont belles, les couleurs renouvelées pour cet essai américain (Christopher Doyle n’est pas dans le générique). Un peu moralisateur… sans doute pour faire USA ! et une musique suiveuse avec des retours de In the Mood for Love.
Note :8/10 Rédigé par : Jacquie

Allemagne mère blafarde


J'ai vu ce film au Festival du Film de Femmes de Créteil, il m'a fortement émue, aussi je partage avec vous ces quelques commentaires en me demandant pourquoi les bons films sont moins connus que ceux du coin de la rue....

Titre original :Deutschland bleiche Mutter
Présenté au Festival de Berlin en 1980 et lauréat du Grand Prix au Festival international du film de femmes de Créteil 1980.
Réalisateur : Helma Sanders-Brahms.Née le 20 Novembre 1940 à Emden, Basse Saxe, Allemagne. C’est son premier long métrage. Ce film ovationné à Berlin a été ensuite détruit par la critique, c’est le Festival de Créteil qui a relancé le film et la réalisatrice.
Pays : Allemagne Année : 1980
Acteurs : Eva Mattes (Lene), Ernst Jacobi (Hans), Elisabeth Stepanek (Hanne), Angelika Thomas (Lydia), Rainer Friedrichsen (Ulrich)
Dir Photo : Jurgen Jurges
Résumé : C’est l’histoire de la réalisatrice et de sa mère pendant la guerre. Lors de la montée du nazisme, une jeune femme, Léna, épouse un jeune homme ordinaire qui n’apprécie pas beaucoup les nazis. La guerre survient et il est très vite envoyé au front, lui vit des horreurs du côté de l’envahisseur et en a la nausée, elle subit les bombardements. Dans ce tohu bohu Léna accouche d’une petite fille que le père ne verra que de permission en permission c'est-à-dire très peu de fois pendant les années de guerre. La mère se retrouvera vite seule, sa maison détruite errant à pied à travers l’Allemagne pour trouver refuge dans sa famille. A chaque fois que le soldat revient le fossé se creuse entre lui et sa femme, la petite fille n’a aucune attirance pour ce père qu’elle ne connaît pas….
Helma Sanders, raconte la succession des événements comme une chronique partant d’un jeune couple sans histoire mais dans un pays où on sent la folie monter. Elle nous décrit la constance avec laquelle une mère survit et protège sa fille, et comment malgré l’armistice et le retour du père tout est définitivement cassé. La guerre aura passé à la herse toutes ces vies, creusant des sillons profonds et irréparables dans la vie affective des protagonistes. On en sort soi-même très « érodés »…. Le temps de méditer que la guerre n’est bonne d’aucun côté, et que les générations qui suivent portent un regard très dur sur ceux qui bien que n’ayant rien fait pour la précipiter, non rien fait non plus pour l’empêcher.
Filmographie :Clara (2000) ;L'Avenir d'Emilie (1984) ;La Fille offerte (1981) ;Allemagne, mère blafarde (1980) ; Heinrich (1977) ; Les Noces de Shirin (1976) ; Sous les pavés la plage (1975) Laputa.
Avis : Film émouvant, comme bien souvent quand il s’agit d’une histoire vécue. Bien mis en valeur par des cadrages intimistes mais discrets évitant le mélo alors que… Le point de vue de l’enfant est privilégié sur les événements et sert de fil rouge dès sa naissance. Dans le genre film sur les « horreurs de la guerre » c’est le plus humain car il ne s’attache qu’aux contrecoups psychiques là où on compte en vies, blessés, dollars, temps etc.
PS : « Carlotta »( www.carlottafilms.com) doit rediffuser ce film puis DVD…..
Note : 9/10

L'Esprit de la Ruche



Réalisateur : Victor Erice. Né en 1940, ce film est son premier long métrage. Il fut salué comme un chef d’œuvre prometteur… mais la production n’a pas suivi. On sait peu de choses sur lui sinon qu’il a inspiré beaucoup de ses contemporains
Pays : Espagne Année : 1973
Acteurs : Ana Torrent (Ana), Teresa Gimpera (Teresa), Fernando Fernán Gómez (Fernando)
Résumé : Une petite fille est bouleversée par le film Dr Frankenstein, elle ne comprend pas pourquoi la fillette du film est morte ainsi que Frankenstein. Sa sœur qui sait déjà plus de chose lui donne des explications sur ce qu’est le cinéma : « mentiras et trucos » , des trucs mensongers, et le monstre un esprit que rien ne peut tuer. Un peu chippie, elle se vante alors de parler à l’esprit quand elle veut, et affirme le voir dans une maison abandonnée près du chemin de fer…. Ana crève l’écran avec son regard rêveur et pénétrant. Les deux enfants sont bien dans leurs rôles. Les personnages (pas les acteurs) des adultes sont insignifiants et sont de plus absents de leurs vies. Tout se passe entre les deux petites qui sont des références l’une pour l’autre. La grande maison vide aux carreaux rappelant les ruches du père, est le lieu de croissance des petites dans la solitude affective totale. Le silence et la distance baignent leur vie, aucune chance de voir s’éclairer leurs questions sur la vie adulte, seul le père leur passe un peu de sa passion pour la nature. Pour la petite la vie des abeilles est un pôle de questionnement silencieux, pour le père leur structuration une énigme. La Ruche est en effet la clef du film, les abeilles vivent dans un système structuré et convivial, ce qui manque à tous dans la maison vide ; les adultes sont perdus dans leurs conjectures et les petites n’ont que très peu de références sauf les rites qu’elles se fabriquent.
Filmographie : Le sud 1983 ; Le songe de la Lumière 1992 ; L’esprit de la ruche 1973
Avis : De la pure poésie cinématographique. Une grande justesse de ton qui décrit le monde de l’enfance et une évocation de la grande solitude espagnole bouclée par le franquisme. Des prises de vues et des gros plans superbes.
Note : 9/10

Il y a longtemps que je t'aime

César 2009 Meilleur premier film
Réalisateur : Philippe Claudel, Romancier (Les Ames grises, La Petite Fille de Monsieur Linh, Le Rapport de Brodeck) scénariste, metteur en scène signe son premier long métrage.
Acteurs : Kristin Scott Thomas (Juliette) Elsa Zylberstein (Léa) Hazanavicius (Luc), Laurent Grevill (Michel), Frédéric Pierrot (Fauré) Dir. Photo : Jérôme Alméras
Pays : France-Allemagne Année : 2008
Résumé : Une femme sort de prison, elle retrouve sa jeune sœur 15 ans après. Toute leur histoire se découvre de touche en touche, la vie reprend son cours chez les deux sœurs pendant que d’autres éclopés de la vie suivent des courbes adjacentes. Peurs, solitudes enfermements, secrets sont jetés à notre réflexion. Pourquoi ? Avons-nous quelque chose à voir ou à changer dans notre vision des faits de notre vie ou environnement? La vie d’une famille avec ses secrets, ses refus et façons de contourner le réel….. les jugements a priori et leurs désastres.
Avis : Film bien mené, où on apprend les choses petit à petit comme les deux héroïnes. Centré sur l’enfermement sous plusieurs formes, et d’après l’auteur sur la capacité des femmes à surmonter et renaître…Très cérébral, oui mais bien proposé. Un problème de morale ou d’éthique s’y trouve livré avec ses conséquences... De très beaux plans et photos…
Note : 9/10

Editorial fondateur


Ce Blog a pour moi l'avantage de pouvoir partager avec mes amis et d'autres amateurs mes coups de cœurs au cinéma ou DVD.
J'avais commencé depuis un an à faire des fiches sur les films que j'avais vus pour un petit groupe pratiquant le Taï Chi à Draveil et aimant le cinéma. Ce groupe est avant tout tourné vers le cinéma asiatique que je connais beaucoup mieux depuis que je me penche sur le sujet. Mais le travail, néanmoins sans prétention, que je fais vaux mieux que de rester confiné dans le forum du site de l'Ecole et sera ainsi disponible auprès de mes amis qui sont loin où qui ne pratiquent pas notre discipline.
Maintenant si par hasard vous tombez sur mon Blog et si ça vous plait j'en serais ravie et prête à partager mes émotions... en tout bien tout honneur.
Jacquie