dimanche 28 mars 2010

Festival International du film de femmes à Créteil




La saison cinématographique féminine de Créteil est annoncée!

Du 2 au 11 Avril.

Réservez votre temps sur vos agendas en consultant le site (dans les liens) ou directement à l'adresse du Programme.

jeudi 25 mars 2010

LIBERTE


Merci à Amnesty International d'avoir organisé cette séance à Athis Mons et ce débat en présence des deux acteurs du film :Illir et Kevin


Réalisateur : Tony Gatlif
né d'un père kabyle et d'une mère gitane en 1948 en Algérie. Adolescence difficile à Paris pendant la guerre d’Algérie, il devient comédien, puis il fait du cinéma comme scénariste ou réalisateur. Il est aussi musicien et compositeur. Il obtient 2 fois le César de la meilleure musique de film, et le prix de la mise en scène en 2004 pour Exil.
Pays : France Année : 2010
Acteurs : Marc Lavoine (le maire) ; Marie Josée Croze (l’institutrice) ; James Thiérrée (Taloche) ; Carlo Brandt (Pentecôte) ; Rufus (Fernand) Dir. Photo : Julien Hirsch
Résumé : Tony Gatlif, à la demande de la communauté Tzigane fait mémoire du martyre de ce peuple qui a été maltraité partout en Europe pendant la deuxième guerre mondiale (et qui est encore victime de discrimination à certains endroits). Les nazis avaient finalement décidé d’éliminer les populations Rom, Tziganes et apparentés dans les camps de la mort, heureusement pour les ressortissants français ils n’ont pas eu le temps d’y envoyer tous ceux qui avaient été internés par le gouvernement français. Le paradoxe est là, ce sont les français qui ont fait interner les tziganes dans les camps d’internement et qui avaient rendu obligatoire le carnet anthropométrique bien avant que les nazis prennent la décision de les exterminer ; et c’est encore eux (nous) qui ont attendu 1946 pour les libérer. Voir Bertrand Bouard
Le scénario du film suit la vie d’une famille tzigane à travers la France au début de la guerre, au moment des vendanges, il décrit son mode de vie, comment elle est marginalisé par la population sujette aux peurs. Avec son personnage de Taloche, Gatlif essaye de faire comprendre ce que le gitan appelle Liberté, et ce qu’il ne supporte pas dans la vie de sédentaire. Gatlif aborde le problème de ceux qui, peu nombreux, compatissent et aident cette communauté à travers le personnage du Maire et de l’institutrice.
Tony Gatlif pour ce film a engagé des comédiens en leur demandant d’apprendre la Langue Rom, et ils tournent en Rom ! (VO). Il a choisi aussi des acteurs peu ordinaires, le plus remarquable étant James Thiérrée (petit fils de Chaplin) qui nous étonne par ses capacités de funambule, de comique et de musicien. Marc Lavoine, qu’on écoute habituellement, fait une très sobre et bonne prestation auprès de Marie-Josée Croze. Pour l’importance de la musique dans la vie Tzigane, il le montre constamment et s’en amuse avec le concert donné aux poules qui est une respiration comique au milieu de la tragique incompréhension des populations sédentaires.http://www.ugcdistribution.fr/liberte/
Filmographie Gadjo Dilo ; Vengo ; Exils ; Transylvania
Avis : Ce film n’est pas un documentaire, ni vraiment une fiction, c’est un épisode de notre histoire proche, raconté avec exactitude en prenant des exemples parfois cocasses. Le réalisateur filme toujours en situant le spectateur au milieu des tziganes, alors que nous sommes extérieurs. A voir par tous. Aborder l’histoire en cabrioles… mieux qu’un cours ! J'ai beaucoup aimé le concert pour les poules...
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

lundi 15 mars 2010

Shutter Island

Réalisateur : Martin Scorsese : Grand réalisateur US né en 1942 de parents siciliens. Enfance à New York.
Oscar du meilleur réalisateur et meilleur film en 2007 pour les infiltrés. Lion d'or pour sa carrière à Venise en 1995. Palme d'or au Festival de Cannes en 1976 pour Taxi Driver. Détails Wikipedia
Pays : US Année : 2010
Acteurs : Leonardo DiCaprio (Teddy), Ben Kingsley (Dr Cawley), Mark Ruffalo (Chuck), Emily Mortimer (Rachel), Michelle Williams (Dolores) Dir. Photo : Robert Richardson
Résumé : Ce film est l’adaptation du thriller de Dennis Lehane. Deux policiers Teddy et Chuck arrivent sur une île battue par les flots et les vents sur laquelle est installée une maison de soins pour des criminels psychopathes. A leur arrivée ils sont saisis par une atmosphère policière lourde et une visite du site assortie des règles de vie sur l’île très « Barbebleue ». Ils viennent pour enquêter sur la disparition d’une patiente réputée dangereuse. Le directeur reçoit les jeunes « marshals » après diner pour les distraire un peu… je n’en dirais pas plus…
Les acteurs sont bien à leur aise dans le climat que nous a mitonné Scorsese, la prestation du célèbre Di Caprio est très bonne bien appuyée par Mark Ruffalo, avec suffisamment d’oppositions pour que le contraste des deux policiers soit intéressant. L’ambiance thriller proche d’un Hitchcok est pesante et prenante à souhaits, la psychiatrie fournit son lot d’angoisse. Mais plus encore le climat du logement des médecins est dérangeant presque à l’image du XIX è. On peut regretter un peu trop de flash back sur la vie de Teddy comme soldat.
Sur le roman d’origine
Filmographie : Gangs of New York ; Aviator ; Les Infiltrés ; Taxi Driver; New York, New York; Raging Bull; La Couleur de l'argent ; La Dernière Tentation du Christ ; Les Affranchis ; Casino ; Kundun
Avis : Un film plongeant dans le fantastique autant que dans le thriller psychologique, qui maintient le spectateur en haleine et dont le dénouement n’est pas celui qu’il attendait… bien joué.
Note : 9/10 rédigé par Jacquie

jeudi 11 mars 2010

Le Temps des Gitans

Un must du cinéma, sur les gitans.
Prix meilleure mise en scène Cannes 1989

Réalisateur : Emir Kusturica, né en 1954 est Serbe. Il est réalisateur et musicien. Il fait des études de cinéma à Prague. Il entre à Sarajevo et fait de la TV puis sort un premier long métrage remarqué au point d’obtenir le Lion d’or à Venise avec Te souviens-tu de Dolly Bell. Puis son film sur le régime politique de Tito « Papa est en voyage d'affaires » obtient la Palme d’or à Cannes en 1985. Dès lors le succès est assuré, il part aux US, et un fait divers au sujet d’un jeune gitan lui fournit le sujet de son chef d’œuvre Le temps des gitans.
Pays : Yougoslavie Année : 1989
Acteurs : Davor Dujmovic (Perhan) ; Elvira Sali (la petite sœur Danira) ; Ljubica Adzovic (la grand mère) ; Sinolicka Trpkova (la petite amie Azra) ; Husnija Hasimovic (Merdzan l’oncle) ; Bora Todorovic (Ahmed)
Dir. Photo : Vilko Filac Musique : Goran Bregovic
Résumé : Le héros Perhan est un jeune Rom, sa mère est décédée et il vit avec sa sœur handicapée ; ils sont tout deux élevés grâce aux soins attentifs et chérissants de leur grand-mère. Celle-ci est en charge aussi de son fils, complètement inadapté à la vie, dans le sens qu’il ne sent pas impliqué par gérer son existence. La grand-mère, depuis longtemps, a bien remarqué qu’il n’y avait rien à faire du côté de son fils, et reporte toute son affection sur les deux petits dont l’une est handicapée légère et l’autre semble également un peu simplet, fleur bleue. Nous avons alors des scènes délicieuses où Perhan se retrouve en lui-même (je dirais en tant qu’âme au risque de paraitre débile ...) quand il peut jouer de l’accordéon ou converser avec son dindon. De péripéties en péripéties nous nous parcourons dans un « road show » à travers la Yougoslavie et cette région au sens large, et dans l’apprentissage des choses de la vie pour le jeune Rom. Elevé par sa grand-mère dans le respect des autres, Perhan a bien du mal à s’adapter aux pratiques frauduleuses et en complet désaccord avec sa morale, nous aussi. Cet écart entre ce que vivent ce jeune et ses collègues d’infortune, nous gène également (problème de culture) mais nous fait toucher de près la difficulté de « s’en tirer » dans des situations aussi dramatiques. Le film nous montre les systèmes de mendicité, la face cachée des choses. Nous y sommes confrontés tous les jours pour peu que nous prenions le RER ou le métro… que faire ? là est la question, mon cher Hamlet. Évitons de juger, mais apportons notre soutien à la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme. Kusturica nous décrit les difficultés de la rédemption pour notre héros, qui a gardé les valeurs morales de sa grand-mère et y rajoute sa « note » en se sentant floué par le meneur à qui il avait accordé sa confiance.
On trouve des détails sur le net : A voir à lire très fin dans son analyse et sur Kusturica
Filmographie : Papa est en voyage d'affaires ; Le Temps des Gitans ; Arizona Dream ; Underground ; Chat noir, chat blanc ; La vie est un miracle
Avis : C’est le chef d’œuvre de Kusturica… et c’est un film où il livre sa vision des gitans avec leurs rêves, leur musique et leurs difficultés. Le film est émaillé de l'imaginaire et de la richesse culturelle de ce peuple. Il n’y a pas de jugement de valeur seulement la constatation de différences… quelle classe ! DVD remastérisé par Carlotta à se procurer...
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

samedi 6 mars 2010

Les fleurs de Shanghaï








Un film ancien de HHH en attendant le nouveau : The Assasine
titre original: Hai shang hua

Réalisateur : Hou Hsiao Hsien Les films de H H H ont été souvent récompensés dans les compétitions les plus prestigieuses. Il a ainsi reçu un Lion d'or à la Mostra de Venise pour La Cité des douleurs, récompensé au festival de Berlin pour Un temps pour vivre, un temps pour mourir. Souvent sélectionné en compétition officielle, au festival de Cannes. Cependant son œuvre est peu distribuée en France en dehors des salles spécialisées. Il a cependant un public de passionnés qui achète ses DVD, comme nous….
Pays : Taïwan Chine Année : 1998
Acteurs : Tony Leung (Wang) ; Michelle Reis (Emeraude) ; Carina Lau (perle) ; Jack Ka (Luo) Dir. Photo : Pin Bing Lee
Résumé : Comme dans un des épisodes de Three Times, HHH nous emmène dans l’univers des maisons closes de Shangaï et de leurs rituels. Ce qui domine c’est le huis clos, les rituels de la fumerie d’opium, l’univers borné des femmes qui doivent s’inscrire dans les traditions pour exister. Le réalisateur nous montre les distractions des nantis avec les plaisirs du jeu, et les femmes qu’ils se choisissent puisque leurs mariages sont arrangés. Les convenances sociales sont fortes et présentes dans les maisons dont le luxe nous semble aussi très conventionnel, un critique disait « on ne sait plus chez qui on est tant les lieux superbes se ressemblent » est ce faiblesse de l’œil occidental ? ou voulu ? Il n’y a pas vraiment d’action, d’histoire c’est la vie de tous les jours avec les passions, les trahisons, et les tractations, les entremises… un vrai code. La lenteur en surprendra désagréablement plus d’un, mais fait partie des faits qui sont rapportés pour se situer au XIX ème. Cette peinture de la société riche est le spectacle qui nous est offert. La dépendance des femmes est très grande, mais on nous montre que de temps à autre une de ces dames peut s’en échapper. La prise de vue toujours dans le même angle est étonnante, de réussite, c’est du grand art. Voir les inrock  voir également sur Made in Asie dans nos liens.
Filmographie : Le Voyage du ballon rouge ; Un temps pour vivre, un temps pour mourir ; Le Maître de marionnettes ; Good Men, Good Women ; Millennium Mambo ; Café Lumière ; Three Times
Avis : Film pour amateur de cinéma asiatique, particulièrement esthétique. Chine au temps du Mahjong et des courtisanes.Si vous avez aimé Three times... si vous voulez mieux comprendre l'univers des courtisanes ou des geishas.
Note : 9/10 rédigé par Jacquie

Une exécution ordinaire


Réalisateur : Marc Dugain né en 1957 fait des études de sciences politiques et finances. Il est écrivain et décroche un gros succès avec « La chambre des officiers »scénariste et réalisateur. Voir site officiel
Pays : France Année : 2010
Acteurs : André Dussolier (Staline), Marina Hands (Ana le médecin) Denis Podalydès (le concierge) Edouard Baer (Vassili le mari)
Dir. Photo : Yves Angelo
Résumé : Au départ du scénario Une exécution ordinaire est un roman de Marc Dugain publié en février 2007 ; le film reprend les éléments de la première partie. Il a donc réalisé lui-même l’adaptation de cette partie au cinéma. Le film démontre les conditions de vie misérables de la population russe dans les années Staline et l’environnement de délations, frustrations en tout genre qui accompagnent la vie de chacun. Staline y est montré à la fin de sa vie comme un personnage odieux mais en perte de vitesse.
Le film est porté par ses acteurs Dussolier qui fait un Staline possible et Marina Hands dans un rôle de médecin sujet à l’envie et la malveillance de ses collègues. Par contre en magnétiseuse elle n’est pas crédible … dommage. Podalydès en concierge véhiculant les rumeurs est très bien et met un lien dans les différents tableaux. Baer sorti de la comédie est étonnant. Que dire des décors très succincts qui participent à l’ambiance et des couleurs choisies ? lugubres. La prise de vue d’introduction est assez difficile à comprendre, sauf à la fin et encore ; elle se rapporte plus au livre qu’au film.
Filmographie: premier
Avis : Bon film sur les périodes de purges en URSS, avec une histoire qui se tient, dans un environnement coloré sinistre comme la fiction.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

mercredi 3 mars 2010

Padre Nuestro

Grand Prix du Jury à Sundance 2007 
Réalisateur : Christopher Zalla réalisteur d’un premier long métrage qui a fait sensation à Sundance en 2007. Des émissions de TV avant.
Pays : US Argentine Année : 2010
Acteurs : Jesús Ochoa (Diego le père) ; Jorge Adrián Espíndola (Pedro le fils); Armando Hernández (Juan l’autre) ; Paola Mendoza (Magda)
Dir. Photo : Igor Martinovic
Résumé : Deux jeunes mexicains partent à New York, pour faire leur vie. Le premier Pedro va rechercher son père qui a quitté le domicile familial à la naissance de l’enfant, il a monté un restaurant à Brooklyn d’après ce que sait sa mère, et il est porteur d’une lettre de celle-ci. Le second fuyant des poursuivants hostiles se réfugie dans un hangar où des hommes attendent un départ clandestin. Les deux garçons font connaissance, mais le deuxième à l’arrivée du camion pique la lettre de présentation de Pedro et va tenter d’usurper l’identité du fils.
Le film est très « enlevé » les personnages se croisent mènent leur quotidien avec leurs préoccupations. Malgré le sujet de l’immigration clandestine des mexicains aux US, nulle trace de prise de position politique, nulle trace de sentimentalisme. L’œuvre est brute autant que certains de ses personnages… la vie, la réussite dans un monde très difficile, l’intérêt personnel priment. Tous les personnages sont des perdants de la vie, ce qui donne au film son caractère sinistre du début à la fin, les sentiments altruistes ont peine à percer. Dans ce sens le film est émouvant par sa cruauté intrinsèque et la pauvre vie de ses héros. Néanmoins le problème de l’immigration est posé par le sujet même et la démonstration que voyous ou non, les immigrés n’ont pas la chance de naitre comme les nantis avec des parents, des pistes, des clés pour la vie. Plaidoyer visuel ?
Filmographie : premier long métrage
Avis : Film genre thriller, esthétiquement très beau dans ses symphonies d’ombres et de bleu.
Note :9/10 Rédigé par Jacquie