mercredi 29 avril 2009

L'idiot



Réalisateur : Pierre Léon, né en URSS en 1959, acteur, réalisateur, est plusieurs fois membre du jury du concours de l'école de cinéma la Fémis. Traducteur de russe, journaliste etc.. et fervent amateur de Dosteiovski.

Voir par exemple : http://www.cinefil.com/star/pierre-leon/biographie http://www.dailymotion.com/pierre-leon où vous pouvez visionner des films de Pierre Léon.
Pays : France Année : 2008
Acteurs : Jeanne Balibar (Nastassia), Laurent Lacotte (le prince), Sylvie Testud (Doria), Bernard Eisenschitz (Totski) , Pierre Léon (le général) Serge Bozon (Gania) Jean Denizot (le bouffon) Dir. Photo : Thomas Favel Musique : Benjamin Esdraffo.
Résumé : D’après le roman de Dostoievski chap IV. Une grande Cocotte, Nastassia Philippovna, est l’enjeu de bien des convoitises. Son amant Totski veut s’en débarrasser et la marier à un jeune arriviste Gania (contre une somme d’argent) pour faire un mariage de raison. Evidemment c’est un peu compliqué au départ car Rogogine un individu dépravé et sans savoir vivre aime aussi Nastassia, et encore plus lorsque le prince Mychkine, l’idiot, s’invite à l’anniversaire de Nastassia et n’a d’intérêt que pour elle. Ce film tourné en huis clos, est presque du théâtre, en une heure on nous expose les tensions qui existent entre les invités reçus chez Nastassia Philippovna, la tension monte avec l’arrivée impromptue de Mychkine, et les piques du bouffon Ferdychtchenko. Deux femmes Nastassia et son amie Doria mènent la danse et leurs destins, entourées d’hommes qui cherchent à les annexer, et les faire rentrer dans le rang, elles ont le verbe haut, mais leur cohérence sera brisée par Nastassia qui fait un choix... Le personnage du prince, dont on dit qu’il est un malade mental, est complètement anachronique dans ce règlement de comptes de jeunes et vieux ambitieux cherchant le pouvoir à travers la possession d’une femme dont la vie mondaine en a fait un trophée. Pierre Léon qui se dit un « peu » russe a choisi cet épisode du volumineux roman de Dostoievski, car ne pouvant filmer la totalité de celui-ci, il a choisi un épisode court sans trop de personnages, tourné en un seul lieu (comment pas de producteurs pour un énorme récit… il faudrait plutôt faire une série….). Comme il avait très envie de tourner l’Idiot, il a fait ce choix et nous avons donc un petit film d’une heure tiré à quatre épingles, où les sentiments des personnages se laissent voir avec une lenteur théâtrale, dans un environnement mettant les mots en valeur en n’étant ni russe ni français, ni du XIX ième ni du XXI ième. En ce concerne les concessions à l’époque de Dostoievski, les dialogues sont pratiquement tous ceux du roman, donc on notera une ambiance « passéiste » qui colle très bien avec le noir et blanc et avec la prévalence des sentiments et des passions contenues.
Filmographie : Octobre ; Guillaume et les sortilèges ; Nissim dit Max ; L’adolescent. Li per Li.
Avis : Un film agréable à voir et à revoir, je me suis régalée après de la bande annonce. Les images sont belles et la musique fait réellement partie du film. Un vrai bijou de cinéma. Je vais relire l'Idiot... c'est un risque si vous allez voir le film!
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

dimanche 19 avril 2009

Let's make Money



Réalisateur : Erwin Wagenhofer : Autrichien né en 1961 de formation d’ingénieur sciences de la communication et de l’information. Cameraman et assistant metteur en scène, cinéaste depuis 1987. Enseignant à Vienne. Après We Feed The World, film sur le business de l’alimentation, il signe un nouveau documentaire : Let's Make Money.
Pays : Autriche Année : 2008
Résumé : Que devient notre argent dès lors que nous le déposons à la banque ? on vous dit qu’il dort !...ce serait un moindre mal. « Les banques introduisent notre argent dans le circuit monétaire international, si bien que toute personne ayant un compte bancaire participe sans le savoir au système financier mondial. » Erwin Wagenhofer nous révèle les absurdités et les dérives d'une économie gouvernée par quelques technocrates commandités par les plus riches sous le prétexte de libéralisme. Sont passés en revue : les paradis fiscaux, des chantages économiques au niveau des pays émergeants, des investissements fictifs, etc. On voit que les technocrates s’en lavent les mains la plupart du temps, sauf pour certains qui sont devenus conscient du mal fait à d’autres hommes déjà pas gâtés. Un américain se sent criminel dans la légalité c’est un aveu courageux. D’autres tels ces chefs d’entreprises qui vont faire travailler plus d’heures mais sans les payer…. Sont de sombres pantins qui ne méritent pas le nom d’humain. Ce film montre quelques déviances modernes qui valent bien l’esclavage d’autrefois, et qui engendreront à terme les mêmes rebellions car ce n’est pas juste du point de vue humain de maintenir des populations dans cet état de soumission. Les Etas Unis ne tiennent pas le beau rôle et on ne s’étonne pas de la haine suscitée. Curieusement ce film a été tourné avant la récente chute de la bourse et donc ne parle pas des subprimes, mes seulement des arrangements de banquiers à banquiers : « passe moi la casse je te passerai le séné ».
A voir des détails sur le site du distributeur : http://www.advitamdistribution.com et un article intéressant de Thomas Sotinel sur Le Monde : http://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/04/14/let-s-make-money-un-requisitoire-strident-contre-la-finance-mondiale_1180489_3476.html
Filmographie : We feed the world; Let’s make money.
Avis : Intéressant mais pas facile à suivre en raison des sujets qui se suivent sans trop de liens, mais brosse un éventail de sujets pour faire une révolution……certains personnages sont « alarmants d’autosatisfaction » alors que nous allons tous avec eux dans le mur !
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie

samedi 18 avril 2009

Dialogue avec mon jardinier



Réalisateur : Jean Becker : commence sa carrière comme assistant réalisateur pour son père Jacques Becker, mais il collabore aussi avec Julien Duvivier et Henri Verneuil.(Allocine.com) Il aime peindre la vie à la campagne et le sujet de l’amitié simple avec ses tendresses et ses forces.(Les enfants du marais, Effroyables jardins)
Pays : France Année : 2006
Acteurs : Daniel Auteuil, Jean Pierre Daroussin, Fanny Cottençon
Résumé : D’après le roman éponyme de Henri Cueco. Un peintre parisien en rupture de mariage choisit de retourner dans la maison familiale pour y retrouver ses racines et peindre au calme. Il y retrouve certains de ses camarades d’école et surtout son complice en pitreries qui vient pour réhabiliter son jardin. La vie et surtout la vie sociale les a séparés, ils ont du mal à être sur les mêmes « longueurs d’ondes » mais essayent de comprendre l’autre. Le peintre peine à expliquer la peinture, tandis que le jardinier explique son attachement aux plantes. Les deux hommes s’apprécient mais ont des émotions complètement différentes, ils se confient un peu de leurs peines et de leurs tracas et s’apportent soutien et tendresse. Un événement va les rapprocher intensément.
Filmographie
: Deux jours à tuer (Prochainement) Dialogue avec mon jardinier Effroyables jardins (2003) Un Crime au paradis (2001) Les Enfants du marais (1999) Elisa (1995) Contre l'oubli (1991) L'Eté meurtrier (1983) Tendre voyou (1966) Pas de caviar pour tante Olga (1965) Echappement libre (1964) Un Nommé La Rocca (1961)
Mon avis : Comédie, oui, par bon nombre de retours en arrière ou de naïvetés des uns et des autres, mais le film est plus profond et montre la possibilité d’un certain retour aux choses fondamentales chez le citoyen de métropole cadré par la vie mondaine. Il donne à voir que quel que soit la situation dans la quelle on vit, nous avons toujours le choix de nous positionner et de trouver notre place véritable. Néanmoins on aimerait que le cinéaste choisisse le côté profond ou la comédie… le film est un peu entre les deux et parfois on n’y croit pas.
Note : 8/10 Rédigé par : Jacquie

Garage



Prix Cinessonne 2007 Cannes 2007, Prix Art et Essai.
Réalisateur : Leny Abrahamson : Carrière atypique, philo pour débuter puis publicité. C’est son deuxième long métrage.
Pays : Irlande Année : 2007
Acteurs : Pat Shortt, Anne-Marie Duff, Conor Ryan…
Résumé : Josie, un bien sympathique simplet, tiens la pompe à essence dans un petit village paumé dans l’Irlande profonde. Le village subit les conséquences du développement urbain, en particulier l’exode vers les villes d’où la solitude et la morosité de ceux qui restent. Josie aime son travail et est systématiquement optimiste, un peu seul tout de même. Son patron lui donne une aide en l’occurrence un jeune garçon pour être ouvert le week end…..
Filmographie : Adam et Paul
Avis : Film sensible et drôle sur les laissés pour compte dans les villages, et les difficultés de leurs habitants à s’épanouir dans leurs vies. Montre l’intérêt à approfondir la découverte d’être catalogués comme frustes au premier abord, mais qui ont une richesse que beaucoup pourraient leur envier.
Note :8/10 Rédigé par Jacquie

Lumière silencieuse




Prix du jury ex aequo du Festival de Cannes 2007
Réalisateur : Carlos Reygadas, né à Mexico en 1971,fait du droit et travaille pour la Commission Européenne puis Cinéma. Bataille dans le ciel est en sélection à Cannes en 2005. C’est son 3 ième long métrage.
Pays : Mexique / France / Pays-Bas, Année : 2006
Acteurs : Cornelio Wall Fehr, Miriam Toews, Maria Pankratz.
Résumé : Reygadas, situe une histoire d’amour à 3 dans une communauté Mennonite du Nord du Mexique. Historiquement ce sont des Hollandais ayant fuit la Hollande, la Prusse, etc puis l’Europe pour le Canada et ensuite l’Amérique du Sud. Cette communauté a gardé des habitudes de vie ancestrales et refuse un certain nombre de choses de la vie moderne, et une religion profondément pacifiste et rituelle. Le film nous décrit une région de cultures et une communauté méconnue, parlant un allemand dialectal, vivant comme nos paysans il y a bien longtemps. Le film développe l’amour d’un père de famille pour une femme en dehors du mariage, qui est au prises avec sa conscience, sa religion, son amour pour sa femme, le devoir et la notion de divin. C’est intéressant de voir comment il traite cette déviance, ce qu’en pense son père. C’est au final un film tout en douleurs. La fin est curieuse sauf si on fait référence à Dryer ; « Il doit au cinéaste danois Carl Dreyer, en particulier à Ordet, une scène sublime. Reygadas relève ce défi périlleux qu'évoque la représentation d'un miracle en signant une scène admirable. Une scène que Reygadas ne dépeint pas comme un événement divin mais comme un acte d'amour humain, en même temps qu'un acte christique, relatif au sacrifice. » JL.Drouin Les acteurs ne sont pas des professionnels, mais sont choisis au sein des cultures Mennonites, ce qui donne une expressivité décoiffante. Les plans sont très lents et très soignés, les images de nature sont belles ou ajoutent à la couleur des sentiments. Les gros plans sur les personnages nous introduisent dans la scène.
Filmographie : Bataille dans le ciel Japon
Avis : Film très intéressant, qui fait réfléchir sur l’amour entre deux êtres, c’est quoi ? où est le droit ? pour qui ? qui nous éclaire sur une notion et une pratique religieuse méconnue, qui a raison ? Film « contemplatif » à déconseiller aux toujours pressés.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie

Quand la mer monte



2 Césars : meilleur premier film, meilleure actrice à Yolande Moreau

Réalisateur : Gilles Porte et Yolande Moreau. Gilles Porte est directeur photographique et c’est son premier long métrage. Yolande Moreau comédienne dans des spectacles pour enfants à Bruxelles, elle rejoint la compagnie de Jérôme Deschamps. Au cinéma on la trouve dans plusieurs films mais c’est surtout son interprétation de Séraphine qui la consacre en 2008.
Pays : France Belgique Année :2004
Acteurs : Yolande Moreau (Irène), Wim Willaert (Dries) Dir. Photo : Gilles Porte
Résumé : Irène est une actrice d’âge mur, pas belle mais courageuse, qui pour vivre joue à travers la France un « One woman show » intitulé « Sale Affaire ». Avec son personnage de clown triste elle fait rire tous les soirs. En chemin elle rencontre Dries, un gentil marginal qui survit avec de petits boulots et a une passion pour les défilés et fêtes locales avec des personnages de géants dont plusieurs hommes portent l’armature en osier. Déguisée avec une robe nulle les bras teints en rouge, et le visage sous un masque, elle commence comme ça : "Sale affaire, j'ai trempé dans un crime..." je ne peux vous rendre le léger accent belge ou du nord (c’est pareil) mais c’est drôle et poignant. En fait il s’agira de la vie de cette itinérante du spectacle (morne) et du fait qu’elle va être amoureuse, comme elle le dit dans la pièce : « Une grande histoire d'amour qui commence... Et c'est ça qui est important... Le début des grandes histoires d'amour... La fin, on s'en fout ! » Le film est bâti sur le personnage de l’actrice qui joue « sale affaire » ceci est une idée de Gilles Porte qui avait vu Yolande Moreau jouer « "Sale affaire, du sexe et du crime". « J'ai alors imaginé un scénario avec Yolande dans le rôle principal : une femme en tournée avec son spectacle "SALE AFFAIRE" qui rencontrerait un "porteur de Géants". Ils ont co-écrit le scénario et co-réalisé le film. « La tournée et le spectacle d'Irène nous ont servi de point de départ pour raconter le parallèle entre la vie réelle et la vie rêvée, celle qui est sublimée dans l'art... » Un site qu’il est impardonnable de ne pas regarder et fouiller : http://www.quandlamermonte-lefilm.com/QLMM.htm
Avis : J’ai découvert ce film pour 3€ dans les bacs à Beaubourg à cause de Yolande Moreau et de son succès dans Séraphine, puis Louise Michel…. Si ça pouvait continuer avec d’autres sorties j’irais… c’est une histoire d’amour qui commence….
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

mercredi 15 avril 2009

Tokyo Sonata



Prix du Jury, Un Certain Regard au Festival de Cannes 2008

Réalisateur : Kyoshi Kurosawa. Né en 1955 à Kobe, au Japon. S’intéresse au cinéma tout en faisant ses études de Sociologie. En 1992 gagne un prix pour son scénario (Charisma) à Sundance. Reconnu avec Cure en 1997.
Pays : Japon Nederland Année : 2008
Acteurs : Kai Inowaki (le jeune garçon) Koji Yakusho (le cambrioleur), Teruyuki Kagawa (le père) Yu Konayagi (le frère ainé) Kyoko Koizumi (la mère). Dir. Photo : Akiko Ashizawa
Résumé : Le film se focalise sur une famille japonaise au cœur de la ville, mais c’est une histoire assez banale dans nos civilisations perturbées. Un orage gronde à Tokyo, le père d’une famille de 2 garçons passe de directeur administratif d’une société (délocalisation) à chômeur en 30 mn. Ryuhei Sasaki est choqué prend ses affaires personnelles à la hâte et rentre chez lui, en chemin il appréhende de se trouver confronté à sa famille…. On a presque tous connu ça… Mais du fait de la culture traditionnelle japonaise il est censé représenter le chef infaillible de la famille …. Que dire, que faire ? il est tellement maladroit que pour ne pas se trouver face à sa femme Megumi, il rentre par la fenêtre…. Il fait le choix de ne rien dire et s’enfermera dans une spirale de mensonges et de situations grotesques comme bien d’autres hommes dans son cas. Pendant tout ce temps on verra le mal être de chacun, le petit qui est sanctionné à l’école mais n’a pas sa langue dans sa poche, qui veut étudier le piano, le grand adolescent qui est à l’université mais ne s’y trouve pas bien, la mère qui se languis à la maison en attendant chacun. Le stress que subit notre père de famille est le lot de nombreux employés au Japon, certains le vivent si mal qu’ils sombrent… ou se suppriment. On retrouve l’acteur de l’anguille d’Imamura avec le voleur.
Filmographie : Charisma ; Cure ;
Avis : Film dépeignant la vie arrangée par les conventions sociales, et les ruptures radicales qui permettent de réfléchir et peut être d’en sortir. Satyrique sur le monde du business, et l’éducation des enfants, annonciateur de la libération des femmes. Le sujet est assez sombre et cette famille implose ; des éléments de type électrochocs la remet en état de marche. Le jeune lui suit son ambition quoi qu’il arrive sans se préoccuper des autres puisqu’ils ne s’intéressent pas à lui.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

vendredi 10 avril 2009

Le Vent nous emportera

Lion d'Or à Venise 1999

Réalisateur : Abbas Kiarostami : Poète, photographe, scénariste, réalisateur, né en 1940 en Iran. Fait partie des réalisateurs de la nouvelle vague iranienne, qui utilise en particulier la poésie et les allégories pour les sujets philosophiques ou politiques. De renommée mondiale, il a participé à beaucoup de festivals et reçu de nombreuses récompenses (Locarno, Cannes, Venise…). Voir la fiche très complète sur Wikipedia.org
Pays : Iran- France Année : 1999
Acteurs : Behzad Dorian Dir. Photo : Mahmoud Kalari
Résumé : Dans un grandiose paysage de montagnes dans le Kurdistan nous entendons la conversation de 3 hommes dans un 4X4. Nous savons qu’ils se rendent en lieu dont l’adresse est donnée avec des repères de lacets, d’arbres isolés ; la vue qui se propose à nous n’éclaire en rien la destination et semble même partout ou nulle part.
En arrivant au village un jeune garçon attend les visiteurs, et les guide pour pénétrer dans le village en prenant un raccourci à fleur de rochers. Arrivés en haut on découvre de très belles maisons blanches bien rangées les unes à côté des autres et communicant par une sorte de labyrinthe d’escaliers, de portes de toits. Les hommes prennent possession de leurs chambres louées pour quelques jours et le chef de l’expédition part aux informations et demande à voir la maison de la malade….. maison qui deviendra le sujet par la suite.
Une relation amicale s’établit entre "l'ingénieur" (Behzad) et le petit garçon (Farzad), l’un ne s’intéresse qu’à l’état de santé de la malade, et l’autre s’angoisse pour être à niveau à l’école. Tout un tas d’événements se passent dans le cours normal de la vie du petit village, dans un climat d’attente entrecoupé de coups de fils de la patronne qui sont reçus sur la colline (au cimetière local). Behzad un peu inoccupé observe et essaye de comprendre les relations entre les gens et leurs motivations.
En fait le film est sur la vie, ou la mort…. Et ce qu’on attend de l’une ou de l’autre, et si on doit attendre... la condition féminine dans les villages en Iran est également très présente. La visite du médecin très philosophe donnera l’explication tout en nous promenant dans les champs et leurs lacets. Tout est symbole et couleurs dans ce film à déguster sans être pressé. La poésie dans cette évocation est très présente avec le poéme de Forough Farrokhzad, poètesse iranienne, dit par Behzad dans l’étable qui établit un trouble chez la trayeuse et nous laisse dans l’émotion.
Le poéme de Forough Farrokhzad,
Dans ma nuit, si brève, hélas
Le vent a rendez-vous avec les feuilles.
Ma nuit si brève est remplie de l'angoisse dévastatrice
Écoute ! Entends-tu le souffle des ténèbres ?
De ce bonheur, je me sens étranger.
Au désespoir je suis accoutumée.
Écoute ! Entends-tu le souffle des ténèbres ?
Là, dans la nuit, quelque chose se passe
La lune est rouge et angoissée.
Et accrochée à ce toit
Qui risque de s'effondrer à tout moment,
Les nuages, comme une foule de pleureuses,
Attendent l'accouchement de la pluie,
Un instant, et puis rien.
Derrière cette fenêtre,
C'est la nuit qui tremble
Et c'est la terre qui s'arrête de tourner.
Derrière cette fenêtre, un inconnu s'inquiète pour moi et toi.
Toi, toute verdoyante,
Pose tes mains, ces souvenirs ardents,
Sur mes mains amoureuses
Et confie tes lèvres, repues de la chaleur de la vie,
Aux caresses de mes lèvres amoureuses
Le vent nous emportera !
Le vent nous emportera !

Filmographie : Le pain et la rue ; le costume de mariage ; Le gout de la cerise ; la trilogie de Koker ; Où est la maison de mon ami ; la vie continue ; Au travers des oliviers ; le vent nous emportera.
Avis : Très grand film, philosophique et poétique. Film culte connu pour tel car inscrit dans les classiques de l’enseignement du cinéma, donc pas de souci pour trouver des commentaires sur le net ! http://www.cndp.fr/Tice/Teledoc/dossiers/dossier_levent.htm
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

Nosferatu, Fantome de la nuit



Réalisateur : Werner Herzog : Réalisateur allemand né en 1942. Cinéaste aventurier, particulièrement décalé par rapport à l’ére de la consommation. Il se distingue par son style sobre, ses élans épiques, moralisateurs ou écologiques. Il est actuellement plus en rapport avec la génération de l’écologique, de l’alternative et du partage, bref assez inclassable mais tellement intéressant par les réflexions qu’il suggère. Donc, aventurier, cinéaste, humaniste, précurseur d’idées larges….
Pays : Allemagne France Année : 1979
Acteurs : Klaus Kinski (Nosferatu), Isabelle Adjani (Lucy), Bruno Ganz (Jonathan Harker) Dir. Photo : Jörg Schmidt-Reitwein
Résumé : WH a fait ce film en l’honneur de celui de Murnau qu’il considère comme un chef d’œuvre. Il a étudié celui-ci et fait une adaptation plus moderne en profitant des possibilités du cinéma couleurs. Les personnages et l’histoire sont les mêmes, leurs caractères sont légèrement différents dans le sens ou Nosfératu par Kinski est beaucoup plus humain et pitoyable, il montre un être fatigué de sa condition, se plaignant de ne pouvoir mourir et n’ayant connu aucun amour. Les relations entre Jonathan Lucy et Nosferatu sont teintées de sexualité troublante. En effet l’attirance entre Nosferatu et Jonathan est assez marquée et la relation entre Jonathan et sa femme un peu lâche…. Lucy est, elle aussi, un otage de Nosferatu dès le début avec ses visions et sa blancheur alanguie. WH a déployé des trésors de mise en scène comme les vues du bateau et des quais envahis par une centaine de rats (plutôt blancs…) ou bien celui du festin abandonné que dévorent les rats. On assiste également à un ballet de corbillards sur la place assez impressionnant et à une fête de village où les danses, musiques et convives paraissent en dehors de la normalité, et insensibles à la tragédie qui se joue. Dans ce film tout est symbole comme l’arrivée au château par une route creusée dans la roche à côté du torrent appelant à la fois les valeurs de l’inconscient vers lequel le héro se dirige et le lien à la vie ordinaire avec les flots impétueux néanmoins dangereux. WH distingue deux mondes celui du rêve ou de l’inconscient dans lequel se passe le séjour chez le comte et l’extérieur réel où le château n’est qu’une ruine. L’ambiance mortuaire et d’effroi est donnée avec le défilé des momies en tout début qui précède le départ. Le voyage sur le bateau démarre avec une suspicion du capitaine et dégénère avec la superbe sortie à la nuit de Nosferatu qu’on voit se découper sur le ciel et les voiles (comme dans le film de Murnau, mais très bien servi par la couleur) il finira en vaisseau fantôme accostant tout seul, précédant la peste.
Filmographie : Signes de vie ;Les nains aussi ont commencé petits ; Fata Morgana ; Aguirre, la colère de Dieu ; La grande extase du sulpteur sur bois Steiner ; L'Énigme de Kaspar Hauser ; Cœur de verre ; La Ballade de Bruno ; Nosferatu, fantôme de la nuit ; Woyzeck ; Fitzcarraldo ; Le Pays où rêvent les fourmis vertes ; Cobra Verde ; Little Dieter Needs to Fly ; Invincible; Ten Thousand Years Older ; Rescue Dawn. Au-delà de l’infini.
Avis : Film esthétiquement et symboliquement très réussi.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

dimanche 5 avril 2009

Alerte! que mangeons nous?















Merci Arte de prévoir une série de documentaires sur le contenu de notre table et comment il est arrivé là.

Dès ce soir Dimanche 5 Avril:

Notre Pain Quotidien à 23h 55 durée 1h30... de Nikolaus Geyrhalter sorti en 2007 en France, a reçu de nombreuses récompenses en Europe et Canada.
Résumé :"Le film décrit les moyens technologiques employés par les sociétés de production agroalimentaires afin de maximiser l'efficacité et le profit de leur société ainsi que la sécurité du consommateur.
Le documentaire témoigne principalement des réalités du monde du travail dans les secteurs de la production de nourriture sans commentaire du narrateur afin de laisser le spectateur se faire sa propre opinion sur le sujet. Les noms des sociétés dans lesquelles le tournage du documentaire fut effectué n'apparaissent pas à l'écran. Le but du réalisateur fut de filmer au plus proche de la réalité le travail en interne que l'ont peut observer dans de nombreuses sociétés de production alimentaire. " voir Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Notre_pain_quotidien_(film,_2005)

Mardi 7 Avril à 20h45 sur Arte

We feed the World est un film sur la pauvreté au coeur de la richesse qui éclaire la manière dont notre nourriture est produite et répond aux questions que le problème de la faim dans le monde nous pose. Ce ne sont pas seulement des pêcheurs, des fermiers, des agronomes, des biologistes et Jean Ziegler, fonctionnaire aux Nations Unies qui sont interrogés, mais aussi un des responsables de Pioneer, le leader mondial des ventes de semences, ainsi que Peter Brabeck, le P.D.G. de Nestlé, la plus importante multinationale agro-alimentaire mondiale.
Citations: « Étant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on sait qu’elle pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficultés. Pour le dire autrement : tout enfant qui meurt actuellement de faim est, en réalité, assassiné. » Jean Ziegler, rapporteur auprès de l’O.N.U. sur le Droit à l’alimentation « Ce que nous mangeons n’a jamais été aussi bon, nous n’avons jamais été aussi riches, nous n’avons jamais été en meilleure santé, et nous n’avons jamais vécu aussi longtemps qu’actuellement. Nous avons tout ce que nous désirons. » Peter Brabeck, P.D.G. de Nestlé International (Vevey, Suisse) Surface de forêt vierge rasée au Brésil depuis 1975: la France + le Portugal
Extrait des entretiens avec le réalisateur Votre film est-il porteur d’un message ? Il faut changer la manière dont nous vivons, voilà mon message. On ne peut pas continuer comme ça. Il faut vivre d’une manière différente, acheter d’une manière différente… C’est pourquoi le film s’intitule « We feed the world» et non « They feed the world ». Les Brabeck, les Pioneer et tous les autres, peu importent leurs noms, partagent la responsabilité de ce qui arrive actuellement. « Nous », comme le dit Jean Ziegler, sommes la société civile. Nous sommes consommateurs, nous allons dans les supermarchés, nous devons manger pour vivre, chacun de nous doit faire ses courses et peut les faire où il le préfère : tel est notre pouvoir ! 6 Nous n’avons pas besoin d’avoir des tomates ni des fraises à Noël. Nous n’avons pas besoin qu’on leur fasse parcourir 3,000 kilomètres jusqu’à nous. Nous n’avons pas besoin que nos animaux d’élevage mangent les forêts primitives humides du Brésil et de l’Amérique du Sud. Et si ce n’est pas nous qui agissons, qui agira à notre place ?

Jeudi 9 Avril 20h45

Super Size Me film américain réalisé par Morgan Spurlock. Le réalisateur décide de se nourrir exclusivement chez McDonald’s pendant un mois, pour voir…
Primé à Sundance en 2004 et Oscars 2005
« Car Spurlock a l’intelligence de ne pas s’appesantir sur son expérience, somme toute facile et au résultat couru d’avance »…. « Le ton est joyeux, légèrement bordélique, avec force portraits loufoques et instants absurdes, quelques plans gratuits de vomi et des séquences en animation que Moore ne renierait pas ». …. « Six semaines après la première du film à Sundance, McDonald’s a annoncé la suppression du menu Super Size; Wim Wenders avait raison: les films peuvent bel et bien changer le monde ». Liam Engle lire l’article complet sur http://archive.filmdeculte.com