vendredi 31 juillet 2015

Victoria

Un couple de jeunes acteurs qui promet
Réalisateur : Sebastian Schipper. Acteur, réalisateur allemand né en 1968. 
Pays : Allemagne Année : 2015
Acteurs : Laia Costa (Victoria) ; Frederick Lau (Sonne) ; Franz Rogowski (Boxer) ; Burak Yigit (Blinker) ; Max Mauff (Fuß) ; André Hennicke (Andi)
Dir. Photo :Strula Brandth Grovlen
Résumé : Film explosif, fêtard, pétard. La première séquence inintéressante, n’apportant rien… Une séance d’alcoolisation sous musique techno, est une bonne introduction dans la mesure où elle donne le ton décousu et improvisé du scénario qui va suivre. Cette séquence est suffisamment longue pour me donner mal au cœur au point de devoir fermer les yeux…. Est aussi un avant-gout du malaise qui vous attend si la caméra à l’épaule avec ses tressautements vous indispose. Bref sans continuer sur le sujet c’est vraiment pénible pour le spectateur. Le scénario est lent à se mettre en place, un bavardage creux de jeunes ivrognes nous occupe jusqu’à la trouvaille du réalisateur: la conversation sur le toit d’un immeuble, et le passage dans le café où travaille la jeune fille. Puis (enfin) le scénario se construit en film policier qui montrera comment une jeune fille de bonne famille sera entrainée par (avec) des jeunes « paumés » dans une action criminelle stupide. Rien de tout cela n’est très crédible… mais alcool+drogue aidant, ils ne refusent pas l’action malgré leur peur. Le reste c’est course poursuite dans la nuit et le petit matin berlinois.
Filmographie : un ami à moi ; Vers la fin de l’été ; Victoria 
Avis : Film dérangeant, assez creux, trop de caméra à l’épaule, c’est une épreuve pour le public. N’apporte rien.
Note : 5/10


jeudi 30 juillet 2015

Fanny et Alexandre

La fête familliale
Réalisateur : Ingmar Bergman metteur en scène de théâtre, scénariste et réalisateur de cinéma suédois, 1918-2007. Un des réalisateurs les plus originaux de son époque de par sa méthode et par ses thèmes métaphysiques et psychologiques. Souvent récompensé Ours d’or, Lion d’or, Cannes, 
Pays : Suède Année : 1982
Acteurs : Bertil Guve (Alexandre) ; Börje Ahlstedt (Carl Ekdahl) ; Pernilla Allwin (Fanny) ; Ewa Fröling (Emelie Ekdahl) ; Gunn Wållgren (Helena la grand-mère) ; Jan Malmsjö (l’évèque)
Dir. Photo : Sven Nykvist
Résumé : Ce film de plus de trois heures est néanmoins la version courte ! une version de 5 heures est prévue pour la TV. La société bourgeoise du XIX e est vue par deux enfants, dans une famille aisée et intellectuelle (ou artiste ?). Une quantité impressionnante de personnages bavarde dans des scènes familiales, presque tout se passe dans la maison de la grand-mère, chef incontestée du clan. Dès le départ nous sommes dans une réunion bourgeoise pour Noël où une atmosphère fin de règne agite une famille oisive, c’est assez creux, le cinéaste s’attarde à des détails matériels de la vie. Le film est vu avec le point de vue des enfants (enfin surtout d’Alexandre ombre de Bergman !). Du fait, de ce côté enfant, il y a beaucoup de magie, d’amusements, de théâtre et de jeux, mais cela sonne toujours faux, l’ambiance est redoutable, non joyeuse, lourde. On voit dans cette saga familiale des couples qui ne s’entendent pas, des amours maladives et complexées, des personnages hauts en couleurs, des pernicieux graves. Le chapitre chez l’évêque est délirant, on a du mal à croire la mise en scène dramatique rocambolesque, la sortie de cette maison et de l’épisode est digne d’un conte pour enfant, avec quasi ogre et lutins chez Isaak.
Une part importante de l’étrangeté de la présentation est due à la sensibilité d’Alexandre, qui comme Hamlet voit son père défunt dans différentes circonstances. Alexandre montre cette faculté des enfants à sentir les choses différemment des adultes par leur plus grande ouverture du « cœur » le mental ne cadenassant pas ce dernier. Alexandre est peureux mais attiré par l’étrange et le sens caché.
Le film est très long et détaille des vies avec leurs difficultés. On ne comprend pas très bien la motivation de Bergman avec ce film copieux, il est vrai qu’il a dit que c’était la version de 5h pour la TV qui était sa version en tant que « testament » ou dernier film. C’est vrai qu’on y retrouve tous ses complexes, ses peurs de la vie sexuelle et de la mort.
Le film est très bien réalisé, les costumes les décors sont magnifiques très complexes pour servir les sentiments exprimés, terrain fertile pour l’auteur. Il montre des enfants qui se construisent dans l’indifférence d’une société malade de sa vanité et du peu d’espoirs qu’elle propose. Critiques : Wikipedia Ciné club de Caen Olivier Père 
Filmographie : Le Septième Sceau ; Les Fraises Sauvages ; Persona ; L'Heure du loup ; Cris et chuchotements ; Scènes de la vie conjugale ; Sonate d'automne ; Fanny et Alexandre ; 
Avis : Que dire, c’est long il faut avoir du temps et du goût pour une époque et une société passée qui n’a laissé de traces intéressantes que dans l’art et l’industrie, la belle époque ; belle pour qui ?
Note : 9/10


dimanche 26 juillet 2015

Médée

 
Maria Callas, incarne la noire magicienne
Réalisateur : Pier Paolo Pasolini, écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien, né en 1922 à Bologne, et assassiné en 1975, sur la plage d'Ostie, près de Rome. Il commence au cinéma par l’écriture de scénarios, qui avec son engagement politique pour le peuple et sa liberté d’expression, suscite de vives critiques. Il est sans cesse soumis à des procès… Les cinéastes français lui apportent un soutien extérieur qui l’aide à trouver sa voie et son public international. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pier_Paolo_Pasolini 
Pays : Italie France Année : 1969 
Acteurs : Maria Callas (Médée) Giuseppe Gentile (Jason) Massimo Girotti (le roi Crésus / Créon) Laurent Terzieff (Centaure) Dir. Photo : Ennio Guarnieri 
Résumé : Ce film est une adaptation de la mythologie grecque dans la version d’Euripide, par Pasolini qui en assure le scénario, la musique et la direction. Cette œuvre est très intellectuelle et rebutera ceux qui ne connaissent pas du tout l’héritage culturel de l’antiquité. La philosophie générale semble tourner autour de l’homme et de son évolution au cours des âges ; du « barbare » au civilisé. Le film montre que les valeurs, les croyances, les instincts et les règles de vie admises évoluent sans annuler les précédents, une synthèse se fait, mais des réminiscences et résurgences affleurent constamment. Ainsi de la violence des sentiments humains, du pouvoir de l’amour en bien ou en jalousie. Le personnage de Médée venu du fond des âges resurgit dans une culture policée dont les idéaux rejettent la violence au profit de la vie citoyenne. C’est aussi le passage de la période de civilisation agricole et de la magie à celle de l’intellect et de la vie politique. Médée personnifie les valeurs du soi inférieur qui peut faire capoter toute évolution du mental quand la violence n’a pas été maitrisée par le soi supérieur. C’est un des points qui fait que le mythe est toujours chargé de sens au présent.
Le film est porté par des images troublantes de villages troglodytes (turcs), des plans sur une nature aride et une population paysanne dans la première partie et avec des constructions de ville fortifiée pour la suite et des costumes colorés dans la partie construction de la « cité ». Le personnage de Médée joué très justement par Maria Callas est celui qui nous ramène à notre entité inférieure dont l’expression violente du sentiment de jalousie a conduit à l’anéantissement de ce qu’elle avait réalisé. La richesse des couleurs des vêtements, les images dépouillées à l’inverse, le sens symbolique donné aux choses et aux actions rituelles induit une profondeur qui donne à réfléchir sur ce qui se passe à l’intérieur de notre personnalité. Plus sur le film  Un article pertinent sur le fond et l'antique.
Filmographie : L'Évangile selon saint Matthieu, Des oiseaux, petits et gros, Œdipe roi, Théorème, Médée, Le Décaméron, Les Contes de Canterbury, Les Mille et Une Nuits, Salò  
Avis : film un peu difficile à saisir ; pour intellectuels un jour de déprime… bref un Pasolini. Donné pour un chef d’œuvre de Pasolini, il faut néanmoins se retourner vers nos études… mythologie ou Euripide… pour être touché par le sens de ses images. On s’attend à ce que Maria Callas chante…. Eh bien non ! 
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie