dimanche 29 mars 2009

Knitting



Grand prix du Jury Festival des films de femmes Créteil 2009

Réalisateur : Yin Lichuan. Est une romancière née en 1973 connue en Chine. Elle est diplômée en littérature occidentale, ESEC à Paris. Elle a réalisé son premier film en 2006 The Park qui a reçu le prix de la critique au festival de Mannheim. Knitting est le second long métrage de la réalisatrice et a été représenté à la 40ème Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2008.
Pays : Chine Année : 2009
Acteurs : Zhang Yi, Yan Bingyan, Lu Yulai (Chen Jin)...
Résumé : Knitting du titre original Niu Lang Zhi Nu est une comédie dramatique qui raconte l’histoire de Daping et de Chen Jin, jeunes venant du même village, un peu perdus. Ils se créent un pseudo foyer et habitent ensemble. Lorsqu’Haili une jeune femme moderne, une ancienne amie de Chen Jin débarque chez eux, Daping est mise à l’écart… et en souffre puis c’est l’histoire banale d’une rivalité féminine dans le cadre de la prolifération anarchique d’une ville en plein développement. Le film montre les difficultés et les essais des jeunes pour s'en sortir au niveau de l’emploi ou des astuces de comment gagner sa vie plus ou moins honnêtement…. « D’après la réalisatrice le film se concentre sur la construction de la personnalité de deux femmes. Ce long métrage représente les conditions de vie difficiles dans lesquelles ils vivent. C’est un film étonnant qui représente la rivalité entre deux femmes… Il vaut le détour… » Alexandra Gardiman. Personnellement je n’y vois que rivalités et instinct de pouvoir qui finalement sont noyés dans l’absence du jeune homme.
Filmographie : The Park
Avis : C’est assez triste et peu passionnant…je vois ce film plutôt comme un documentaire sur la vie difficile des nouveaux arrivants « en ville » et en particulier de la détresse et précarité des jeunes. Le film est assez beau, ne montre que l’aspect sordide des villes en construction et la solitude qui s’y étale en contre chant, c’est assez banal dans le cinéma chinois, Pourquoi le Grand Prix ??
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie

lundi 23 mars 2009

Still Life



Lion d'or de la Mostra de Venise 2006.

Réalisateur: Jia Zhangke, jeune réalisateur natif du Nord de la Chine. Fait les Beaux Arts, écrit, puis est admis à l’Académie du Film de Pékin et en 1995, il fonde le Youth Expérimental Film Group, première structure de production indépendante en Chine. Il semble un des moteurs du cinéma chinois contemporain.
Pays : Chine Année :2006
Acteurs : Han Sanming (Sam Ming), Hong Wei Wang, Tao Zhao (Shen Hong)
Résumé : Dans le cadre de la mise en eaux progressive du Barrage des Trois Gorges (exploit moderniste) on assiste à deux parcours individuels de recherche de son compagnon. Sam Ming, mineur arrive par bateau sur le Yang Tsé et muni d’une adresse essaye de retrouver son ex-femme qu’il n’a pas revue depuis 16 ans l’âge de sa fille qu’il n’a jamais vue. Seulement voilà la ville de Fenjie est déjà engloutie par les eaux et l’adresse inscrite ne lui servira de rien. Notre homme avec la pugnacité d’un paysan mène ses recherches partout. Le deuxième héro est une infirmière, Shen Hong, se rend dans une ancienne usine en passe d’être démolie pour demander où se trouve son mari qui n’est pas rentré depuis 2 ans, elle aussi enquête pour retrouver son mari.
Filmographie : Xiao Wu artisan pickpocket. Dong. 24 City.
Avis : Difficile de discerner les clin d’œil du réalisateur, des points restent mystérieux comme les époques ( ?) marquées par des denrées : les cigarettes, le thé, les bonbons…. Le décollage d’un horrible monument en béton….. Cependant l’histoire des deux couples séparés par le temps et on ne sait quelle décision est poignante de stagnation. A côté de cela on nous montre la réalité de la Chine des grands projets évoqués avec fanfare et la réalité de la vie du peuple, si misérable. S’il n’y avait pas l’omniprésence du téléphone portable on se croirait 100 ans en arrière. Les couleurs vertes et marrons dépeignent un univers de labeur et de pauvreté sans espoir qui ne font que renforcer le drame de cette ville qui disparaît avec les habitudes de ses habitants. L’univers moderne des immeubles, usines construites dans une industrialisation triomphante récente se trouve livré aux casseurs dans la négation du progrès. Beau par les prises de vue, l’aménagement des corps dans l’espace en particulier un ballet des corps des ouvriers pendant la casse des maisons. Film trop lent pour le commun du public, mais jubilatoire pour ceux qui prennent le temps de le voir comme un poème avec ses rimes et ses refrains.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

El patio de mi carcel




Prix du Public Festival des films de femmes 2009

Réalisateur : Macias Belen, jeune réalisatrice espagnole qui a fait de la TV et des courts métrages qui ont été primés en Espagne, ce film est son premier film long.
Pays : Espagne Année : 2007 Acteurs : Candela Peña (Mar, la gardienne), Veronica Echegui (Isa), Ana Wagener (Dolores), Blanca Portillo (Adela la directrice), Patricia Reyes Spindola (Aurora), Violetta Perez (Rosa) Natalia Mateo (Ajo) Maria Pau Pigen (Maika) Tatiana Astengo (Luisa, la colombienne) Ledicia Soal (Pilar) Blanca Aplianez (Cristina) Susi Sanchez (Julia,) Dir. Photo : Joaquin Manchado
Résumé : L’origine du scénario est une histoire vraie, celle de la troupe de théâtre Yeses, fondée en 1985 dans une prison pour femmes, et qui existe toujours aujourd'hui dans une prison près de Madrid. Une jeune femme marginale et incapable de vivre normalement en société se retrouve régulièrement en prison pour des braquages de banques loufoques et ratés. En prison elle a son petit monde d’amies, Dolores une gitane plus agée qui a tué son mari qui la battait, Rosa une prostituée, Ajo qui est amoureuse de Pilar, une colombienne dont on se demande ce qu’elle fait là et bien d’autres toutes aussi cocasses. Vient d’arriver dans la prison une gardienne, Mar, qui souffre à voir ces pauvres filles dont l’horizon est la prison et qui ne savent pas s’en sortir. Mar, très humaine va essayer de convaincre sa directrice de lui laisser former un groupe de théâtre. Des amitiés vont se former, et un grand partage d’émotions rédemptrices…. Macias nous a dit qu’elle a choisi ce thème riche parce qu’elle avait jusqu’ici travaillé sur des courts métrages, et au théâtre et que donc elle avait confiance dans ce fait divers pour son film. Elle a travaillé beaucoup sur des dossiers et avec des travailleurs de prison une jeune femme ancienne détenue est venue aider l’équipe en racontant son vécu et comment elle aurait réagit. A la question étiez vous influencée par le film allemand 4 minutes, elle nous a dit combien elle avait apprécié ce film (nous aussi !) dont l’ambiance est très dure. Cependant dans son cas la prison espagnole choisie est moins stricte de même que la population est moins criminelle… ce qui fait beaucoup de différence. A l’évocation d’Almodovar elle se situe différemment disant qu’Almodovar idéalise la femme, alors que pour elle, la femme est rendue dans une plus grande réalité quotidienne. Cependant Macias Belen nous rappelle qu’Almodovar est le producteur du film. Ce film reflète le quotidien des prisons espagnoles dans les années 1980, il n’y a pas de jugement à avoir pour un film qui a l’appui des autorités espagnoles.
Filmographie : premier long métrage
Avis : Un peu décousu, car il n’y a pas vraiment d’intrigue, mais le film respire l’enthousiasme et la spontanéité du quotidien dans la vie de ces femmes plutôt ordinaires enfermées pour raison de justice. Le film est sous tendu par la volonté d’une personne à faire progresser ce maigre troupeau et la personnalité attachante d’Isa marginale indomptable. Beaucoup d’humour ce qui ne fait pas de mal… et d’aspects féminins de la réalité de la vie… livrés avec esprit. Un bon rendu de l’aspect photographique et de bonnes actrices font de ce film un excellent premier film, on attend les prochaines productions !
Note : 8/10 rédigé par Jacquie

vendredi 20 mars 2009

Clara




Geliebte Clara

Réalisateur : Helma Sanders Brahms, née en Allemagne en 1940 (contemporaine de Werner Herzog) commence par de la TV et puis fait des films dits de fiction. Elle s’est fait connaitre en particulier par le Festival des films de femmes de Créteil avec le film qui raconte l’histoire de sa mère (et la sienne) pendant les années de guerre.
Pays : Allemagne France Hongrie Année : 2009
Acteurs : Martina Gedeck (Clara Schumann) Pascal Greggory (Robert Schumann) Malik Zidi (Johannes Brahms) Nicolai Kinski. Dir. Photo : Jürgen Jürges
Musique : Schumann Brahms, par le Danubia Symphony Orchestra.
Résumé : Après une tournée de concerts fatigante en Europe, la famille Schumann s’installe à Düsseldorf où Robert Schumann est nommé Chef d’Orchestre. Clara, pianiste virtuose, acclamée dans les salles de concert contribue à faire connaitre l’œuvre de son mari. A Düsseldorf il commence l’écriture de sa symphonie Rhénane et rencontre le jeune Johannes Brahms dont le couple apprécie le talent. Schumann personnage discret et introverti est malade et a bien du mal face à son nouvel orchestre, Clara va prendre les choses en mains, malgré « l’inconvenance » d’une femme au milieu d’un orchestre. Helma Sanders nous décrit Clara comme une musicienne hors pair, compositrice, c’est une femme forte courageuse, amoureuse de son mari et très mère de famille. Loin d’être une personnalité de second plan derrière le grand Robert comme on l’a dit, la réalisatrice a étayé son film sur des documents historiques nombreux dont des lettres. Elle dit de Clara « Pour moi, ce qui est encore plus important que ses compositions, c’est la réussite de Clara à être une femme pianiste dans l’Europe du XIXème siècle. Elle a obtenu la reconnaissance du public. Étant femme, elle n’avait pas le droit de jouer les mêmes morceaux que les autres musiciens. Elle devait surprendre en jouant des oeuvres que le monde n’avait encore jamais entendues. Clara Schumann s’est imposée comme une pianiste sans précédent, qui fut la première à faire connaître Schumann et Brahms. Et aujourd’hui, grâce à cette célébrité, on commence enfin à s’intéresser à ses propres compositions. » sur Bodega films
A lire absolument l’article de Tristan Montségur sur http://www.classiquenews.com/ lien direct
Filmographie : Sous les pavés, la plage. Les noces de Shirin. Allemagne mère blafarde.
Avis : Un très beau film pour qui aime la musique et s’intéresse à son histoire, plein d’intérêt aussi car il restitue une image sans doute plus réelle de qui fut la femme de Schumann, dans une ambiance misogyne et romantique. C’est une célébration de la musique des Schumann et de Brahms, et de Clara, femme complète, épanouie, et romantique… Martina Gedeck vue dans "La vie des autres", est aussi une grande actrice; Pascal Greggory lui donne la réplique à merveille (le plus drôle est de savoir qu’ils ne parlent pas la même langue et pourtant ils forment un couple juste !)
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

jeudi 19 mars 2009

Fitzcarraldo



Cannes Prix Mise en scène en 1982
Golden Globe meilleur film étranger 1983

Réalisateur : Werner Herzog : Avec ce dernier film que j’ai vu de la rétrospective de son œuvre à Pompidou je vais essayer un avis perso. cette oeuvre me laisse éberluée, je ne me suis jamais ennuyée mais j’étais souvent déroutée. Werner Herzog n’est pas un réalisateur ordinaire, il a des choses à dire, et a sa façon de le faire, inclassable oui, mais après une longue approche prévisible… on reconnait des thèmes qu’il a envie de partager, des façons de voir les choses et de les mettre à l’écran. En résumé c’est un aventurier, et pas que de cinéma, qui aime partager, mais à nous de chercher et de voir derrière les images.
Pays : Allemagne Année :1982
Acteurs : Klaus Kinski (Fitzcarraldo) Claudia Cardinale (Molly) ; Paul Hittscher (le capitaine) Dir. Photo : Thomas Mauch
Résumé : Basé sur l’histoire vraie d’un ingénieur Irlandais fanatique d’Opéra qui voulait construire un Opéra en pleine jungle péruvienne. Fitzcarraldo est un ingénieur qui vit dans une ville péruvienne Iquitos dans laquelle il essaye de fabriquer et de vendre de la glace. Il est passionné d’art lyrique et voue un culte à Caruso dont il écoute les interprétations en particulier de Verdi grâce à un Grammophone à pavillon. Il a pour projet de bâtir un Opéra à Iquitos, et se renseigne auprès des riches industriels locaux de l’hévéa sur le moyen de se procurer la somme d’argent nécessaire à son fantasme. Il achète une concession à un endroit « impossible » et se met en tête de faire voyager les produits grâce à un bateau qui devra escalader la montagne pour éviter des rapides qui rendraient le voyage périlleux….. en chemin il rencontre des tas d’aventures dont des indiens dont la réputation est peu recommandable…..
Encore un excellent film avec Kinski, même si l’histoire du tournage avait souvent tourné au drame en raison des affrontements Herzog/Kinski. On voit ici Kinski dans le rôle d’un joyeux fêlé passionné d’Opéra au point d’y consacrer sa fortune et de la même façon que peut l’être Herzog, aventurier jusqu’au boutiste… Le personnage qui finalement rentre à son point de départ est transfiguré par l’Opéra monté sur des barques à Manaus.
Filmographie : Signes de vie ;Les nains aussi ont commencé petits ; Fata Morgana ; Aguirre, la colère de Dieu ; La grande extase du sulpteur sur bois Steiner ; L'Énigme de Kaspar Hauser ; Cœur de verre ; La Ballade de Bruno ; Nosferatu, fantôme de la nuit ; Woyzeck ; Fitzcarraldo ; Le Pays où rêvent les fourmis vertes ; Cobra Verde ; Little Dieter Needs to Fly ; Invincible; Ten Thousand Years Older ; Rescue Dawn.
Avis : Film monstrueux dans son happening : moyens, mésaventures, très peu d’effets spéciaux…. mais très réussi dans sa réalisation qui prend bien le spectateur en le promenant dans la jungle sur un vaisseau « fantôme » au son de la voix du cher Caruso. Si vous n’aimez pas l’Opéra il est prudent de s’abstenir.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

Festival International de films de femmes


Chers Amis, vous avez sans doute noté mon absence.... excusable, merci, une semaine de travail en Belgique et une semaine de malade...
Bref avec toutes mes excuses...
Je vous signale si vous ne le savez pas déjà. On est dans la semaine attendue du 31 ième Festival International de films de femmes à Créteil du 13-22 Mars 2009. Ce festival qui rassemble au niveau international les nouveaux films de réalisatrices, nous fait connaitre un autre cinéma et des réalisatrices peu connues qui valent largement le déplacement et les 5€! Ceci se passe à la Maison des Arts de Créteil, joignable en voiture ou en Métro. En plus des films de la Maison des Arts deux cinémas sont asssociés et vous pourrez voir si vous ne les avez pas vus : Française de Souad El Bouhati et Frozen River de Courtney Hunt dont vous trouverez les fiches dans ce Blog. Vous trouverez toute la programmation sur http://www.filmsdefemmes.com/ ou dans les liens proposés.

mercredi 18 mars 2009

Woyzeck



Cannes 1979 meilleur rôle féminin Eva mattes

Réalisateur : Werner Herzog réalisateur et scénariste allemand né en 1942. « Le cinéaste le plus romantique de la nouvelle génération de réalisateurs allemands…… Ce gout pour les réprouvés se combine avec un sens plastique sans défauts. » Jean Tulard in Dictionnaire du cinéma.
Pays : Allemagne Année : 1979
Acteurs : Klaus Kinski (Woyzeck), Eva Mattes (Marie), Willy Semmelrogge (le médecin), Wolfgang Reichman ( le capiatine), Josef Bierbichler (le tambour major ) Dir. Photo : Claude Chiarini.
Résumé : Au départ Woyzeck est une pièce de théâtre inachevée de Georg Büchner écrite en 1837. Puis au siècle Bertold Brecht reprend cette pièce et la fait connaitre. L’intrigue de base est : « Woyzeck, un jeune soldat, vit difficilement. Pour satisfaire aux besoins de sa femme, Marie, et leur fils, il sert de cobaye au docteur et de subalterne au capitaine de la garnison. Ces mauvais traitements le font de plus en plus tomber dans la folie. Lorsqu'il soupçonne Marie de fréquenter le tambour-major, il perd la raison et, par jalousie, tue Marie. » Herzog nous donne une version du personnage de Woyzeck qui est encore un exemple d’homme issu du plus profond du peuple et très mal à l’aise dans la société où il vit. Ce soldat un peu falot est le jouet de ses supérieurs et ne le conteste pas car il n’imagine pas autre chose, il fait son devoir, remplit ses missions du mieux qu’il peut mais ne comprend pas leur absurdité. Dans cette vie qui le dépasse il n’a qu’un objectif apporter le confort à sa femme et son fils. Petit à petit on voit la pression psychologique exercée par son capitaine et par le machiavélique médecin entamer la raison du soldat et le convaincre qu’il est nul… C’est l’arrivée de la folie chez un être fruste que nous joue Kinski avec beaucoup de pudeur dans un environnement presque théâtral. Herzog montre l’absurdité de notre société, ses a priori, et comment elle tue des individus un peu plus fragiles que le commun.
Filmographie : Signes de vie ;Les nains aussi ont commencé petits ; Fata Morgana ; Aguirre, la colère de Dieu ; La grande extase du sulpteur sur bois Steiner ; L'Énigme de Kaspar Hauser ; Cœur de verre ; La Ballade de Bruno ; Nosferatu, fantôme de la nuit ; Woyzeck ; Fitzcarraldo ; Le Pays où rêvent les fourmis vertes ; Cobra Verde ; Little Dieter Needs to Fly ; Invincible; Ten Thousand Years Older ; Rescue Dawn.
Avis : Certains donnent ce film comme mineur… et très peu se lancent dans un commentaire. Pour moi, ce film est un essai d’approfondissement d’un caractère basé sur la représentation théâtrale de Woyzeck, on est presque dedans tellement Kinski nous le rend intelligible et présent. On est loin du héro fou d’Aguirre ou de Fitzcaraldo. C’est un film à part entière, une autre facette d’Herzog.
Note : 8/10 rédigé par Jacquie

mardi 17 mars 2009

Encounters at the end of the world




Réalisateur : Werner Herzog, réalisateur et scénariste allemand né en 1942. « Le cinéaste le plus romantique de la nouvelle génération de réalisateurs allemands…… Ce gout pour les réprouvés se combine avec un sens plastique sans défauts. » Jean Tulard in Dictionnaire du cinéma.
Pays : US Année : 2007
Résumé : Ce film a été fait avec la National Science Foundation des USA . WH dit qu’il a été convié à la base américaine de Mac Murdo pour filmer les scientifiques sur place. Très vite on s’aperçoit qu’on n’est pas dans un documentaire ordinaire, pas plus que dans une émission de Nicolas Hulot que dans une série de Thalassa. Déjà dans l’avion les plans sur les voyageurs foisonnent dans tous les sens sans la participation des personnes, sans dialogues, sans ordre, c’est en direct la vie ordinaire de ceux qui, blasés, vont travailler quelques mois à la base. L’avion atterrit et les passagers sont pris en charge par un conducteur qui est (était) un philosophe et Werner Herzog qui commente nous dit que nous allons rencontrer une concentration de gens peu ordinaires. En effet, nous faisons le tour de la base, de son curieux environnement naturel avec l’ancienne base du découvreur, et nous rencontrons des gens extraordinaires venant de lieux et de métiers impensables. Ils sont tous attirés par l’aventure et notre homme au moins autant. Il nous montre des gens qui rêvent encore à d’autres horizons à d’autres sensations et d’ailleurs on perçoit une allusion au film « Le pays où rêvent les fourmis vertes avec un forage et explosions de la croute de glace. Ce film c’est donc un peu la vie qu’aime WH. C’est aussi des retours de ses thèmes favoris : les langues qui disparaissent, la méditation ou le rêve comme expérience spirituelle, les mondes (ou la nature) inconnus, vierges. Un bel exemple est cette exploration sous la glace des eaux bleutées… vue dans « Au-delà de l’infini » puis le volcan en activité, les cavernes glacées dues aux fumerolles qui donnent aussi l’occasion de paysages superbes et déconcertants…. Ces émotions que cherchent le bourlingueur infatigable qu’est Werner Herzog et on les apprécie aussi. A la fin de cette rétrospective de WH on comprend mieux ce personnage attirant, inclassable et « hors chemins » mais il faut de la patience et un sens de l’ouverture à la différence pour saisir son langage et ce qu’il veut transmettre.
Filmographie : Signes de vie ;Les nains aussi ont commencé petits ; Fata Morgana ; Aguirre, la colère de Dieu ; La grande extase du sulpteur sur bois Steiner ; L'Énigme de Kaspar Hauser ; Cœur de verre ; La Ballade de Bruno ; Nosferatu, fantôme de la nuit ; Woyzeck ; Fitzcarraldo ; Le Pays où rêvent les fourmis vertes ; Cobra Verde ; Little Dieter Needs to Fly ; Invincible; Ten Thousand Years Older ; Rescue Dawn.
Avis : Les documents sont intéressants et parfois curieux et drôles comme pour la vie dans la base, ou les motivations de chacun.
Note : 8/10 rédigé par jacquie