lundi 30 avril 2012

Le mystère de la disparition des abeilles

action urgente!

Réalisateur : Mark Daniels. réalisteur
Pays : France Année : 2010
Intervenants : Bernard Vaissière (conseiller scientifique du film), Yves Leconte, Luc Belzunce chercheurs à l’INRA Unité abeille et environnement. Des entomologistes, spécialistes des abeilles de différents pays et continents. Des apiculteurs français dont Henri Clément, Président de l’UNAF, d’autres travaillant en Allemagne, Ecosse, canada, Etats Unis.
Résumé : Le CCD ( Colony Collapse Disorder) est un syndrome pour lequel la science n’a pas actuellement trouvé de cause. Ce phénomène se traduit par le fait que les abeilles disparaissent de la ruche en très peu de temps parfois une journée. Seule la reine persiste et continue à pondre mais il n’y a pas assez d’ouvrières pour élever les petits. Plusieurs dizaines de produits chimiques ont été trouvés dans les ruches atteintes, sans qu’un seul puisse être incriminé.
Les affections qui affaiblissent les ruches étaient jusqu’il y a quelques années surtout le Varroa qui est un acarien bien connu contre lesquels les apiculteurs se défendent. Des champignons microscopiques peuvent également envahir le tube digestif de l’abeille et provoquer des dégâts. Les scientifiques ont étudié tous les produits chimiques présents dans les ruches malades, et ont découvert un dérivé des neurotransmetteurs les néonicotinoïdes (neurotoxique) qui se trouvent notamment dans le « Gaucho » produit incriminé par les producteurs de miel. Ce produit intervenant au niveau des synapses nerveuses semble détruire la mémoire ou l’orientation des abeilles qui ne peuvent plus rejoindre la ruche.
En dehors de la production de miel, l’abeille a un rôle essentiel dans la pollinisation des fleurs, en particulier pour les arbres fruitiers. De cette action qui est une véritable mission du créateur ! dépend un tiers de notre nourriture. Vu comme ça je pense que chacun s’intéressera à cet insecte en voie de disparition... Etant donné l’ampleur de son action, les industries agroalimentaires de Californie louent en masse des ruches aux Australiens pour polliniser leurs hectares d’amandiers… c’est incroyable ce qu’ils disent !
« Les travaux des scientifiques confirment-ils les accusations des apiculteurs contre les pesticides ? Bernard Vaissière : La plupart des études identifient une synergie de facteurs, même si les nouveaux pesticides systémiques [diffusant dans l’ensemble de la plante] semblent bien décupler l’effet de certains virus ou champignons. Mais les abeilles sont victimes aussi du bouleversement des équilibres écologiques antérieurs : multiplication des cultures intensives, recours massif aux produits chimiques et, pour l’abeille domestique, apparition de nouveaux parasites et prédateurs, comme l’acarien Varroa destructor dans les années 1980, le frelon asiatique aujourd’hui… Une logique productiviste mondialisée désormais réactivée par la croissance de la population et les nouveaux besoins alimentaires. Peut-on concilier cette demande en hausse avec une agriculture plus respectueuse de l’environnement ? Malheureusement, pour prendre l’exemple de l’Europe, on n’a pas encore pris au niveau décisionnaire la mesure de cette urgence. » Arte
Avis :Mark Daniels enquête au niveau des apiculteurs, des chercheurs scientifiques, des entomologistes, des industriels de l’agro alimentaire sur le désastre des ruches depuis quelques années donnant forme à un très beau film, mais inquiétant.
Note : 9/10 rédigé par Jacquie

jeudi 19 avril 2012

La mort est dans le pré

Épandage de produits toxiques sur nos légumes
Diffusé par France 2 le 17 Avril 2012.
Pas vu?  Revoir le film

Réalisateur : Eric Guéret, réalisateur, directeur de la photographie.
Pays : France Année : 2012
Résumé : le film, dont les images ont été réalisées en un an de tournage par Eric Guéret auprès d’agriculteurs malades est un réquisitoire contre les industriels de la chimie qui ont petit à petit transformé les agriculteurs en cobayes de laboratoires.
Caroline Chenet, la veuve de Yannick Chenet, une des premières victimes des pesticides reconnue par la Mutuelle de Santé Agricole (MSA), commente ce documentaire. A l’époque des scandales du Mediator, des prothèses PIP et plus anciennement le scandale du sang contaminé et celui de la vache folle, on se demande se que font les autorités de santé et quel crédit on peut leur accorder. Ce film venant après d’autres dont celui de Marie Monique Robin, Le monde selon Monsanto, est un pas de plus vers une familiarisation par « le peuple français » et mondial des dérives mortifères modernes. Celles-ci, mises en places par les financiers et industriels , véritables apprentis sorciers au nom du profit pour quelques uns et au mépris des agriculteurs. Le réalisateur a choisi de montrer les malades et leur famille, pourquoi ils ne se sont pas méfiés, et éventuellement dans les cas les plus favorables comment ils espèrent s’en tirer. Le film montrant les malades en consultation, essayant de diriger leur entreprise, nous touche comme si s’étaient des amis proches. Personnellement j’ai aussi des amis proches, victimes des pesticides dans le Lauragais, agriculteurs courageux travaillant beaucoup avec bonne humeur ; qu’ont-ils récoltés ? pas la richesse c’est sur… mais pire que tout pour une vie en plein air : des maladies de civilisation moderne polluée.
En savoir plus sur le pourquoi 
Eric Guéret s’interroge en particulier sur un point étonnant : pourquoi ce scandale n’est pas connu, médiatisé. La réponse sur la non médiatisation est simple quand on connait le poids financier des industries impliquées et la main mise sur les médias des industriels et des très riches (Voir le film les nouveaux chiens de garde). Ce que nous expliquent les paysans du film est aussi un frein à la connaissance de tous. Dans le milieu paysan il y a une espèce de honte à être malade, et le regard des autres est puissant. Dans ces petites communautés on est prêts à se rendre service, mais aussi celui qui n’est pas comme les autres dérange et la maladie est un tabou. Se battre pour être soigné, aidé, indemnisé est une longue lutte. Très peu d’agriculteurs sont reconnus en maladie professionnelle, car en effet si la MSA les reconnaissait mathématiquement elle exploserait ! mais est-ce que ceci justifie cela ? est-ce juste ?
Des agriculteurs confient qu’ils ne savent plus se passer des engrais et pesticides, il faudra du temps et des formations pour revenir à d’autres pratiques plus saines. Un producteur d’oignon dit qu’ils ont été arrosés 6 fois aux produits toxiques… ni lui ni sa famille n’en mange… ils ont un petit potager…où va –t-on ? Enfin, en guise de conclusion un agriculteur retraité mesure le désastre et dit à propos de la pollution de la terre qui est transmise à leurs petits enfants : « ce que nous ont laissé nos anciens, nous l’avons détruit en quelques décennies ». Revoir le film
Filmographie : Déchets: le cauchemar du nucléaire ; Coluche, la France a besoin de toi !; (TV) (comme Éric Guéret); Les mitterrand's' 
Avis : Un film qui fait prendre conscience de la réalité du travail des agriculteurs aujourd’hui, pourquoi ils sont « tombés » malades, pourquoi ils sont amers, angoissés et isolés. Pas de grandes théories, des cas humains dramatiques où on apprend que la non information tue.
Note : 8/10 rédigé par Jacquie.

mercredi 4 avril 2012

Le Dernier pour la Route

Un excellent François Cluzet

César du meilleur espoir féminin Mélanie Thierry

Réalisateur : Philippe Godeau. Producteur, Réalisateur, Scénariste français, surtout connu comme producteur, c’est son premier film en tant que réalisateur.
Pays : France Année : 2009
Acteurs : François Cluzet (Hervé) ; Mélanie Thierry (Magali) ; Michel Vuillermoz (Pierre) ; Anne Consigny (Agnès)
Dir. Photo : Jean-Marc Fabre
Résumé :D’après l'autobiographie éponyme d'Hervé Chabalier (2004). Le sujet c’est la dépendance, et le cas particulier à l’alcool. Par petits morceaux, et en particulier la scène de la cuisine de nuit, on apprend qu’Hervé boit trop. On le voit partir résigné dans un hôtel médicalisé trop beau pour… L’organisation, mi flicage mi autogestion est des plus bizarres et on se demande si Hervé va rester là… Par petits bouts on découvre le principe, les protagonistes avec leurs problèmes et le déballage demandé. Enfin l’animation surgit avec le personnage de Magali, jeune fille effrontée qui ne se prend pas pour rien, super bien propulsé par Mélanie Thierry. Quelques éléments encore viennent dramatiser le quotidien ennuyeux du travail de psychothérapie. Un petit retour sur la vie d’Hervé montre à ceux qui en douteraient comment la vie avec un alcoolique est peu enviable, et par là inciterait les alcooliques à se prendre en charge dans une structure associative.
 Avis : Film sur l’addiction à l’alcool, pourquoi et comment s’en sortir. François Cluzet, Anne Consigny et Mélanie Thierry donnent de l’épaisseur au film. Film non pleurnichard ni trop mélo.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie