vendredi 29 novembre 2013

The Tree of Life

Palme d’Or Cannes 2011 
Réalisateur : Terrence Malick (1943, Illinois), scénariste et réalisateur Diplômé de Harvard, travaille pour des magazines, intègre l'American Film Institute. Auteur de films rares (6 films en 40 ans). Il est très secret et reste dans l'ombre de la presse et du public (n’est pas là au festival de Cannes en 2011 !). A longtemps vécu en France. Est un fervent de l’archéologie. Plus
Pays
: US Année : 2011
Acteurs : Brad Pitt(O'Brien) ; Sean Penn (Jack) ; Jessica Chastain(Mme O'Brien) ; Hunter McCraken(Jack jeune) Dir. Photo : Emmanuel Lubezki
Résumé : L’action se situe dans le Texas des années 50. Un homme, qui sera vu à plusieurs époques de sa vie, évoque son enfance aux prises avec un père très dominateur et obsédé par la réussite. Il pousse son fils à servir, être croyant, à aimer comme il se doit donc de façon conventionnelle. En cela le réalisateur donne un écho de l’Amérique puritaine forgée par des générations de colons pour lesquels la crainte de Dieu est omniprésente. Cette époque renvoie aussi aux conventions de la réussite sociale et financière, on voit O’Brien tenir sa place dans son entreprise avec conviction. L’observation des suites actuelles de cette culture, nous questionne sur la plongée dans la domination financière, Wall Street, la crise contemporaine… et donne matière à réflexion. Était-ce sain ? y a-t-il quelque chose de pourri dans le royaume de la Religion ? C’est sans doute ce qui transparait avec brio dans la réalisation de Terence Malik. Cependant pour montrer cette interprétation erronée des textes chrétiens et l’absurdité de l’emploi de la force sur l’enfant, le réalisateur utilise un « bazar » d’images kitch et New Age. Ces images « éthérées » sont à l’évidence celles d’une autre illusion, qui est déjà désuète. Il est dommage que le film fasse l’économie d’une réflexion plus solide. Néanmoins abstraction faite du côté illustré du New Age, le film est très bien mené, Brad Pitt fait un père aimant typique de cette époque, des braves. La photo y est aussi très chaleureuse, même si l’ambiance n’est pas au lâcher prise… c’est elle qui donne de la cohérence à cette vision familiale heureuse mais souterrainement inquiète.
Dans son Dossier Presse Terence Malik s’explique sur ces choix : « L'histoire se déploie comme une symphonie musicale en plusieurs mouvements – ou comme les branches d'un arbre – et s'attache au parcours d'un homme, Jack O'Brien qui tente, depuis longtemps, de répondre à des questions obsédantes sur le tempérament colérique de son père, l'amour de sa mère et la mort de son frère et qui se débat avec ses propres démons : le sens de la vie et la foi. Mais l'histoire de Jack s'inscrit dans l'immensité de l'univers et dans son rythme inexorable. Ses combats personnels font désormais corps avec le pouvoir créateur et destructeur du cosmos : Jack sent sa destinée liée à la poussière des étoiles et aux dinosaures qui peuplèrent autrefois la terre.
The Tree of Life est donc une histoire d'amour qui raconte comment la vie donne naissance à l'amour et l'amour à la vie » Festival Cannes
Filmographie : La Balade Sauvage ; Les Moissons du Ciel ; La Ligne Rouge ; Le Nouveau Monde ; The Tree of life 
Avis : Ce film dont le sujet est l’éducation familiale, montre les excès commis par ceux qui souhaitent être irréprochables, et les difficultés engendrées par une éducation trop stricte.
Note : 6/10 Rédigé par Jacquie


vendredi 22 novembre 2013

Fargo

Frances McDormand, un commissaire inoubliable.


Prix de la mise en scène à Cannes et Oscars
Réalisateur : Ethan Coen et Joel Coen : Joël (1954) et Ethan (1957) sont deux réalisateurs américains qui travaillent ensemble à la réalisation de très bons films. Ils ont réalisé des comédies, mais ont été reconnus comme des « grands » Palme d’or à Cannes en 1991 pour Barton Fink, Puis Cannes 1996 Prix de la mise en scène pour Fargo et Oscars. No country for old man remporte des Oscars en 2008 à plusieurs titres. Wiki
Pays : US UK Année : 1996
Acteurs : Frances McDormand (Marge la commissaire); William H. Macy (Jerry Lundegaard); Steve Buscemi (Carl l’homme de main brun); Peter Stormare (Gaear l’homme de main blond); Harve Presnell (Wade le père de Jerry)
Dir. Photo : Roger Deakins
Résumé : Dans la ville de Minneapolis, un bien minable directeur commercial essaye d’enrayer ses difficultés à vendre les voitures par différents moyens. Il pense pouvoir monter une belle opération de concession de parkings, pour cela il lui faut des fonds pour démarrer et les demande à son beau père, qui refuse de lui donner de l’argent mais dit s’intéresser à son projet. Jerry avait initialement demandé à deux malfrats de faire un enlèvement de sa femme, contre rançon. Voyant que son beau père semble d’accord pour financer une partie de son projet, il essaye de décommander les deux hommes, mais trop tard ils sont déjà passés embarquer sa femme avec une discrétion à toute épreuve. Tout le voyage des deux malfrats avec leur proie, sur la neige, est un déluge de loupés, jusqu’au drame. Ensuite tout est encore loufoque, le commissaire de Police est une femme enceinte qui parait un peu simple. La demande de rançon continue son cours en zig zag avec des gags… des loupés monstrueux et des idées idiotes… humour noir et dérisions ordinaires.
Pastiche de thrillers ce film nous montre des individus déjantés et un peu nuls, tous les personnages sont des « peut peu », voire, il leur manque des cases. Les réalisateurs décrivent une ou deux villes de la Province profonde… en ce moquant gentiment de la vie quotidienne et en prêtant aux héros supposés des gouts un peu limités. Le film entier est anti-héro, il n’y a que la voiture neuve qui soit brillante… Le film est soutenu d’un bout à l’autre sans temps mort, c’est un film dont l’humour frôle les réalisations de nos cousins Belges…
Filmographie : Sang pour Sang ; Miller's Crossing ; Barton Fink; Fargo; The Big Lebowski; O'Brother; No Country for Old Men; Burn After Reading; A Serious Man ; True Grit
Avis : Un bon moyen de passer une soirée agréable avec un film de gangsters très spéciaux.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie




mardi 19 novembre 2013

Inside Llewyn Davis

Grand Prix du Jury Cannes 2013 
Oscar Isaac un vrai musicien? on y croit...
Réalisateur : Ethan Coen et Joel Coen : Joël (1954) et Ethan (1957) sont deux réalisateurs américains qui travaillent ensemble à la réalisation de très bons films. Ils ont réalisé des comédies, mais ont été reconnus comme des « grands » Palme d’or à Cannes en 1991 pour Barton Fink, Puis Cannes 1996 Prix de la mise en scène pour Fargo et Oscars. No country for old man remporte des Oscars en 2008 à plusieurs titres. Wiki
Pays :US Année : 2013
Acteurs : Oscar Isaac (Llewyn Davis) ; Carey Mulligan (Jean la chateuse) ; Justin Timberlake (Jim) ; Adam Driver (Al Cody) ; Stark Sands (Troy Nelson)  Dir. Photo : Bruno Delbonnel
Résumé
: Les frères Coen nous racontent ici la vie bohème d’un chanteur de folk music. Ils s’inspirent d’un chanteur des années 70 qui a réellement existé (Dave van Ronk) et le montrent en véritable enfant perdu qui cherche la notoriété au-delà de son quartier. Ici, passionné de musique folk, il quitte un emploi dans la marine marchande pour faire carrière dans la musique. C’est un garçon que la chance semble avoir abandonné, mais c’est surtout son caractère indépendant et rebelle qui lui assure de nombreux échecs tant professionnels que sentimentaux. Cependant sa détermination et sa débrouillardise lui permettent de repartir à chaque fois. Bien sur les frères Coen en profitent pour dresser un portrait de looser sympathique, et l’opposer à d’autres personnages mieux organisés, ou de montrer le vide qui peut exister chez d’autres. Un fil conducteur avec un chat mythique, Ulysse, est assez subtil pour évoquer d’autres réalités qui se passent de commentaires. Donc beaucoup de finesse dans ce film avec une « photo » splendide… même et surtout dans le noir ( les cabarets ou la nuit).
Enfin, la musique qui est la raison de ce film est un régal, ils ont fait revivre les années 60 de la folk et de nombreux titres sont repris et on s’y croirait… et c’est bien agréable. Si vous voulez savoir qui se cache derrière les personnages et plus sur Dave van Ronk et Dylan etc. lire sur Arte journal un article de Bernard Loutte très documenté.
Plus sur le film : Samuel Douhaire
Filmographie : Sang pour Sang ; Miller's Crossing ; Barton Fink; Fargo; The Big Lebowski; O'Brother; No Country for Old Men; Burn After Reading; A Serious Man ; True Grit 
Avis : Pour tout ceux qui aiment la musique Folk c’est un délice, pour les autres une bonne récréation musicale.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 18 novembre 2013

Elle s’en va

Réalisateur : Emmanuelle Bercot, Française née en 1967 est actrice et réalisatrice. Elève du cours Florent et de la Femis. Plus
Pays : France Année : 2013
Acteurs : Catherine Deneuve (Bettie) ; Nemo Schiffman (Charly); Gérard Garouste (Alain) ; Camille (Muriel) ; Claude Gensac (Annie) Dir. Photo : Guillaume Schiffman
Résumé : Bettie, la soixantaine, tient le restaurant de famille quelque part en Bretagne, économiquement l’affaire bat de l’aile… on est dans le train-train quotidien du fonctionnement quoiqu’il arrive. Bettie est veuve, elle a perdu son mari il y a longtemps, on apprendra à la fin comment c’est arrivé. Bettie vit avec sa mère qui tient la caisse et surveille le personnel. Malgré son âge avancé, Bettie est toujours très liée à sa mère qui la couve de trop.
« C’est une femme qui s’est laissé enfermer. Elle est restée confinée dans sa petite ville de province, sa vie sentimentale est un peu vaseuse. » nous dit Emmanuelle Bercot. Dossier Presse
Un jour de baisse de courage, elle sort faire un tour et a envie de cigarettes…. Elle fera des kms pour en trouver, et éviter de rentrer puisqu’elle est déjà loin. Pendant son périple elle rencontrera des gens drôles. Le vieux papy qui lui roule une cigarette est un moment jouissif, le passage dans une boite dancing en pleine campagne où elle finit complètement ivre est aussi très réussi. De fil en aiguilles les événements s’enchainent, elle ne répond pas à sa mère qui s’inquiète de sa disparition soudaine. Pour finir elle répond au téléphone à sa fille (avec qui elle est en relations délicates) qui la saoule de demandes et de réponses et de considérations multiples, qui finalement lui demande d’aller chercher son fils et le conduire dans le Sud chez son grand père. Et là un nouveau personnage ingérable va mener le voyage : le petit Charly. On passera par une commémoration des Miss France pour la pub d’un fabricant de produits de beauté… avant d’arriver chez l’irascible grand père, qui oh ! stupeur pour moi, est joué par Gérard Garrouste, un peintre que j’admire particulièrement (pas forcément lui mais son œuvre… quoi que….)
Les matériaux de départ sont: du quotidien banal, des histoires de couples et de familles comme on en entend partout. Emmanuelle Bercot et son co-scénariste nous livrent pas tellement un road movie, mais la fuite d’une femme mure qui se crée des vacances pour chasser sa vie terne et ses soucis financiers doublés d'un dépit amoureux, elle éclate en multiples bulles, elle en a marre du gris de tous les jours… elle a besoin de prendre sa retraite.
Filmographie : La Puce ; Backstage ; Polisse  
Avis : Une comédie agréable, originale, un casting inattendu.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie










mardi 12 novembre 2013

Le Premier Homme

Réalisateur : Gianni Amelio, réalisateur né en 1945 en Italie, se consacre au cinéma et la TV. A partir des Enfants volés, primé à Cannes, il obtient un début de consécration et des facilités pour la suite de son œuvre.
Pays : France Italie Année : 2012
Acteurs : Jacques Gamblin (Jacques Comery ) ; Nino Jouglet (Jacques petit) ; Catherine Sola (la mère de Jacques vieille) ; Maya Sansa (la mère de Jacques jeune) ; Denis Podalydes (l’instituteur) ; Ulla Baugue (la grand-mère) ;
Dir. Photo : Yves Cape
Résumé : Le film démarre sur le personnage de Jacques Comery qui cherche la tombe de son père dans un cimetière militaire de Saint Brieuc. Tout au long du film Jacques est en quête de son père, il demandera à sa mère comment était son père, sans succès. On le voit faire des efforts pour cerner ce personnage, se le représenter, mais c’est déjà loin pour sa mère, impossible à atteindre. Le réalisateur décrit la petite enfance du héro et il rajoute des éléments qui ne sont pas dans le livre comme le petit élève arabe rebelle à l’enseignement et à l’amitié du petit Jacques, pour positionner le récit dans la logique de la guerre d’Algérie. La famille de Jacques est très pauvre et la mort du père à la guerre n’arrange rien, sa mère travaille comme lavandière et sa grand-mère, figure du chef de famille, organise et veille à la bonne marche du ménage, elle fera travailler l’enfant dans l’imprimerie où travaille son oncle. L’enfant est le seul de la famille à oser contester la grand-mère, mais son éducation à la dure forgera la personnalité du garçon. Le réalisateur utilise deux acteurs, comme si le narrateur, Jacques Comery, revivait son enfance, faisant un lien entre les événements d’alors et la vie des années 50. Gianni Amelio choisit de montrer les débuts de la révolution algérienne pour situer la guerre d’Algérie comme un drame que vécut Albert Camus. A part la visite à sa mère, Jacques Comery rencontre son instituteur, ici Monsieur Bernard, qui lui a permis de continuer de faire ses études et revient ainsi sur les faits importants de son enfance. On trouvera des informations sur le film dans le dossier de presse. Au delà du film, on peut se poser des questions sur la volonté d’Albert Camus de montrer son enfance avec exactitude dans ce roman. Il y raconte quand même sa vie, mais sous la forme attrayante d’un roman, avec des libertés. Le réalisateur lui aussi a interprété cette enfance et la quête de l’adulte pour retrouver ses racines dans une époque qu’il situe dans les premières années de la guerre d’Algérie. On y voit de très beaux paysages, une incursion dans la kasbha et la campagne. Les scènes de l’enfance sont assez intimistes avec un positionnement bas de la caméra, et un cadrage serré des personnages. Ceci concourt à nous donner un film émouvant et de belle qualité photo.
Filmographie : Droit au cœur ; Portes ouvertes ; Les Enfants volés, Lamerica ; Mon frère ; Les Clefs de la maison ; 
Avis : Film qui relate la vie d’Albert Camus à travers son roman et ses écrits politiques. Avec beaucoup de sensibilité, dépeint la vie des familles immigrées pauvres.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie