samedi 20 avril 2019

Happy End

Un Trintignant sénile mais pas que...
Réalisateur : Michael Haneke Mickael Haneke : réalisateur autrichien reconnu il y a peu pour le Ruban Blanc. Il est d'abord critique, puis homme de TV allemande, puis metteur en scène au théâtre ; enfin, il passe à la réalisation au cinéma avec Le Septième Continent. Il devient très apprécié du public international après La Pianiste. Grand Prix, Prix de la mise en scène et finalement Palme d'or à deux reprises, plus beaucoup d’autre récompenses…
Pays : France Autriche Année : 2017
Acteurs : Isabelle Huppert (Anne Laurent) ; Jean-Louis Trintignant (Georges Laurent) ; Mathieu Kassovitz (Thomas Laurent) ; Fantine Harduin (Eve Laurent)
Dir. Photo : Christian Berger
Résumé : Description par touches, de la bourgeoisie industrielle, tout en fiascos. Du grand père à la petite fille, ils sont tous « dérangés ». La petite fille qui tient lieu de fil rouge, son cas relève de la psychiatrie, son père n’en parlons pas il n’a jamais aimé personne. On devine plus que ce n’est dit, les uns et les autres manquent immensément d’amour, ne serait-ce que pour eux-mêmes. On peut dire que c’est de l’humour noir, c’est surtout déprimant malgré le ton léger affecté. Des longueurs aussi, le début très smartphone, n’apporte rien, ainsi que les messages érotiques de deux paumés dont on ne comprend pas ce qu’ils ont à faire dans l’histoire…en fait juste compliquer et faire sale.
« Après deux Palmes d’or, Le Ruban blanc (2009) et Amour (2012), Michael Haneke ne renonce pas à nous parler de violence, d’enfermement et de mort. Mais il le fait, cette fois, sur le ton presque léger d’une comédie noire, un puzzle humain glaçant et pourtant ludique, dans une famille de grands bourgeois, à Calais. Ces personnages sont ceux d’une farce sombre et ­débridée. » Frédéric Strauss
« Happy End ressemble à un best of Haneke, mais une compilation qui éviterait la redondance en travaillant précisément l'intranquillité. Peut-on vraiment dire d'un artiste qu'il fasse « la même chose » quand il nous pousse à nouveau vers l'inattendu, quand son œuvre continue d'interroger tel un caillou dans la chaussure? » Gregory Coutaut
« Aujourd'hui, Haneke est de retour avec une charge (assez chabrolienne sous certains atours de la mise en scène) contre la bourgeoisie, en filmant une grande famille d'industriels du nord de la France (Calais). Ils sont tous horribles bien sûr. En tout cas selon les critères de Haneke : ils contournent les lois, souffrent de perversions sexuelles, n'ont pas de coeur. La cruauté est dans leur sang vicié (théorie qui va à l'encontre de toute pensée scientifique actuelle). Le grand-père (Tringnant) comme sa petite fille sont des sadiques et des manipulateurs absolus. » Jean-Baptiste Morain
Filmographie Le Septième Continent ; Benny's Video ; Funny Games ; La Pianiste ; Caché ; Le Ruban blanc ; Amour 
Avis : Un film un peu décevant de Haneke, le spectateur est promené dans toutes ces vies où aucun amour ni sentiment ne se manifeste.
Note
: 7/10 Rédigé par Jacquie


vendredi 12 avril 2019

Paranoid Park

2007 Cannes : Prix du 60e anniversaire
Un véritable ballet!
Réalisateur : Gus Van Sant est réalisateur, directeur de la photographie, musicien et scénariste américain né en 1952. Ses débuts e tant que cinéaste indépendant, puis accepte de commandes à Hollywood. Période de cinéma artistique indép avec une tétralogie de la mort puis l’homosexualité avec Harvey Milk. Gus Van Stan
Pays : France US Année : 2007
Acteurs : Gabe Nevins (Alex) ; Daniel Liu (Inspecteur) ; Jake Miller (Jared) ; Taylor Momsen (Jennifer) ; Lauren McKinney (Macy) ; Scott Patrick Green (Scratch)
Dir. Photo : Christopher Doyle
Résumé : Adaptation du roman de Blake Nelson. Un parti pris sans acteur professionnel, oui mais c’est parfois un peu plat, en particulier pour le personnage principal qui incarne très bien un ado looser, mais est peu crédible étant sans angoisse visible après sa terrible nuit…. Par contre j’ai apprécié de voir des jeunes filles dans la période boutons, car c’est la vraie vie !. Ceci mis à part, le sujet est très intéressant, comment un adolescent transgressant la vie parentale avec de petits mensonges se trouve impliqué dans des faits graves pour lesquels il opte pour les mensonges et la dissimulation. Le film, c’est cette descente en enfer ; le fil d’Ariane, une jeune fille qui lui donne un processus thérapeutique digne d’un psychologue.
Ce que j’ai bien aimé c’est la photographie, en particulier les scènes de skate à Paranoid Park qui induisent un sentiment d’évasion voire de perte de repères et sont cinétiquement beaux ainsi que les plans semblables en ville.
« Face à ce type de personnage, la plupart des cinéastes se font, tour à tour, procureur, avocat de la défense et prêtre. Gus Van Sant explore autre chose : non pas la faute du héros, mais sa distance par rapport à la réalité. Et l'évaporation de l'humanité qu'elle révèle. Comme posté dans le cerveau du lycéen, il enregistre les sensations, les images et les sons qui le traversent. » Louis Guichard  
« Une des caractéristiques de ces ados c’est qu’ils sont en perpétuel mouvement, et on ne connaît pas toujours la destination de ces «arpenteurs désœuvrés». Du coup, le skate occupe une place importante dans le film de Gus Van Sant. Plus qu’un simple code de l’adolescent d’aujourd’hui, il est surtout le symbole de sa condition (celui d’un être en déséquilibre) mais aussi l’instrument de la découverte du monde, de la transgression, de la marginalité puisque c’est ce que symbolise ce skatepark appelé Paranoïd Park. » Kaneda 
« A chaque temps décisif du film, à l’instar des compositions de Nino Rota, la bande sonore commente et courbe l’image. Dans le roman de Blake Nelson, la forme du journal intime permet un accès direct à l’intériorité du personnage. A la première personne, Alex fait le détail de la culpabilité qui l’étreint, de l’angoisse d’être démasqué par la police. Le film, en revanche, n’utilise jamais la voix off du personnage pour en détailler la psychologie. L’accès à l’intériorité d’Alex ne passe pas par des mots, mais par des sons. » J.M Lalanne
Et aussi Wikipedia
Filmographie : Drugstore Cowboy ; My Own Private Idaho ; Prête à tout ; Will Hunting ; Elephant ; Harvey Milk 
Avis : Film hallucinant sur un gentil ado perdu dans sa tête, dans l’univers du skate et de l’école.
Note : 9/10 Rédigé par jacquie


mercredi 3 avril 2019

Hill of freedom

Connaitre un pays c'est prendre uns cuite pour lever les barrières!
Réalisateur : : Hong Sangsoo : réalisateur et scénariste sud-coréen, né en 1960 à Séoul. Au Festival du film de Locarno, il reçoit en 2013 le Léopard d'argent pour son film Sunhi, et en 2015 il reçoit le Léopard d'or pour son film Un jour avec, un jour sans. Réalisateur Coréen un peu spécial, il aime les différentes histoires racontées par des personnages différents ou à différentes époques, bref d’un autre point de vue. Il raconte des débats intimistes.. pas toujours faciles à comprendre
Wikipedia
Pays : Corée du Sud Année : 2015
Acteurs : Ryo Kase (Mori) ; Moon So-ri (Young-sun, la patrone du café) ; Seo Young-hwa (Kwon) ; Kim Eui-sung (Sang-won, le neveu de la logeuse)
Dir. Photo : Park Hong-yeol
Résumé : Encore une histoire d’amoureux qui se cherchent. Ici le sujet sous-jacent est le temps, Mori lit un ouvrage philosophique sur le temps qui dit que le temps comportant: passé, présent et futur c’est une invention de notre cerveau. Hong Sangsoo le conjugue avec une histoire écrite dans une longue lettre et adressée à Kwon qu’il attend désespérément pour faire le point et qui sait… ? Comme la jeune femme émue par ce courrier tombe dans les escaliers, les feuillets sont mélangés voire manquent. L’histoire n’est donc pas linéaire, mais ce ne sont pas des flashs back. A chacun de se situer dans le récit. Entre les aventures on fait connaissance avec des coréens et la banlieue de Séoul.
« Hong Sang-Soo observe avec sympathie, sans méchanceté ni attendrissement facile, ce personnage ainsi que tous ceux qui croisent sa route et comme lui exposés parfois au ridicule et à la perplexité dans un film qui frôle l’absurde tranquillement, sans forcer le trait, et semble avancer de lui-même, sans se soumettre aux contraintes du vouloir dire, mû par une espèce de folie lucide, de griserie mélancolique à la fois joyeuse et désillusionnée. » Claude Rieffel
« Chassés-croisés amoureux dans Séoul, longues discussions très arrosées, récit déstructuré, humour mi-vache, mi-tendre teinté de mélancolie... Hill of freedom est du Hong Sang-soo pur soju, en version concentrée : soixante-six petites minutes, et c'est déjà fini. » Samuel Douhaire
Filmographie Le Jour où le cochon est tombé dans le puits ; Le Pouvoir de la province de Kangwon ; Turning Gate ; La femme est l'avenir de l'homme ; Conte de cinéma ; Sunhi ; 
Avis : Film amusant, écrit en dépit du temps linéaire habituel. Un certain ordre aléatoire vient contrarier cette histoire toute simple.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


Sunhi

« Notre Sunhi »
les trois soupirants

Festival international du film de Locarno 2013 - sélection « Concorso internazionale » : Meilleur réalisateur
Réalisateur : Hong Sangsoo : réalisateur et scénariste sud-coréen, né en 1960 à Séoul. Au Festival du film de Locarno, il reçoit en 2013 le Léopard d'argent pour son film Sunhi, et en 2015 il reçoit le Léopard d'or pour son film Un jour avec, un jour sans. Réalisateur Coréen un peu spécial, il aime les différentes histoires racontées par des personnages différents ou à différentes époques, bref d’un autre point de vue. Il raconte des débats intimistes.. pas toujours faciles à comprendre
Wikipedia
Pays : Corée du Sud Année : 2013
Acteurs : Jeong Yu-mi (Sunhi) Kim Sang-joong (le professeur Choi) Lee Seon-gyoon (Munsu, l'ex-petit-ami de Sunhi) Jeong Jae-yeong (Jaehak, le réalisateur déprimé)
Dir. Photo : Park Hong-yeol
Résumé : Ce réalisateur n’est pas toujours facile à comprendre pour des occidentaux, mais l’effort en vaut la peine. Nous sommes en présence de jeunes adultes un peu perdus. La jeune femme revient à l’université pour obtenir une lettre de recommandations pour poursuivre ses études de cinéma aux US. Le professeur est distant et prévient la jeune femme qu’il écrira et elle sera libre d’utiliser ou non le document. En fait la recommandation n’est pas élogieuse et montre un caractère peu communicatif, un sens artistique peu développé. Elle rencontre son ex qu’elle invite à boire avec elle…il lui dit plus ou moins la même chose mais qu’il l’aime toujours et si elle voulait… Puis elle téléphone à son prof et l’invite au resto, là elle le drague à mort en lui prenant les mains et ensuite lui volant un baiser etc. Il finit par tomber amoureux, grave. Puis elle hèle un autre ancien collègue de l’université et le drague de la même façon alors qu’il était non demandeur. Pour finir, telle une pièce de boulevard, elle a trois hommes sous la main, amoureux, qui vont se rencontrer au parc du Palais d’ailleurs très beau en cette saison d’automne.
Les situations se suivent, très semblables, les hommes et elle disent tous la même chose aux mots près. Le film fini comme il a commencé par la fuite de Sunhi dans sa tête et physiquement.
Intéressant certes, mais qui est cette fille ? une nymphomane ? c’est le sujet du film !
« La fantaisie de ce marivaudage arrosé au soju culmine dans un épilogue aux allures de vaudeville. Mais si le film est l'un des plus enjoués de son auteur, la mélancolie n'est jamais loin : il suffit d'un mouvement de caméra pour que l'euphorie de l'ivresse s'évanouisse. Et que l'héroïne soit renvoyée à sa solitude. » Samuel Douhaire « Les trois hommes ont beau définir Sunhi avec les mêmes mots élogieux, les mêmes phrases clichés (effet comique de répétition), la jeune femme reste cet obscur objet du désir, fuyant, évanescent, insaisissable, comme le figure cette séquence tragicomique dans un parc, où les trois hommes amis-rivaux se retrouvent par hasard alors que Sunhi s’est volatilisée. » Serge Kaganski
Filmographie Le Jour où le cochon est tombé dans le puits ; Le Pouvoir de la province de Kangwon ; Turning Gate ; La femme est l'avenir de l'homme ; Conte de cinéma ; Sunhi ; Hill of Freedom
Avis : Observation de personnages perdus dans leurs affects et dans cette vie, buvant beaucoup trop, pour oublier qu’ils sont des ratés ?
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie