jeudi 30 septembre 2010

Poetry

Prix du Scenario Cannes 2010
 
 
Réalisateur : Lee Chang-dong. Né en 1954. D’abord homme de lettre (écrit : romans, théâtre) Commence au cinéma en 1997 avec Green Fish. Le réalisateur sud-coréen s’est déjà rendu sur la Croisette en 2000 pour Peppermint Candy, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs et en 2007 Secret Sunshine Prix d’interprétation féminine. Il devient ministre de la culture pendant quelques années. Son cinéma est particulier, un regard sur les gens de la classe moyenne aux prises avec les difficultés et la découverte de leur profondeur.
Pays : Corée Année : 2010
Acteurs : Yoon Jung-hee (Mija); Lee David (Wook); An Naesang, Kim Hira  
Dir. Photo : Kim Hyunseok
Résumé : Le titre est la poésie, art délaissé, peu lue par nos contemporains. Nous assistons à un plaidoyer pour la poésie grâce à un cours donné dans le film à des adultes ayant choisi d’y tâter. A ce propos le professeur insiste sur le point de vue focal du poète, que regardez-vous dans la vie ? Cette pomme, une nourriture à 2 € du kilo ? Ou un exemple de pomme qui vous ramène des souvenirs, des émotions par rapport à son être essentiel… cette nouvelle attention portée aux choses va transformer Mija (déjà un peu fantasque). L’héroïne c’est une grand-mère (Mija) seule, mais dynamique qui élève son petit fils (Wook) celui-ci est à l’âge ingrat entre ses boutons d’acné et sa Play Station, le collège en filigrane comme d’hab. Mija sait que la maladie d’Alzheimer la guette et que son temps de vie autonome est compté. En revenant de l’hôpital, elle apprend le suicide d’une collégienne de la classe de son petit fils.
Cette grand-mère, inscrite au cours de poésie à l’aube de sa dégradation physique, découvre l’essence des choses qu’elle ne soupçonnait pas : la beauté omniprésente qui environne notre vie sans qu’on y prête attention. Cependant, le suicide de l’adolescente la jette dans l’absurde du comportement humain, en particulier celui des hommes comme dans Secret Sunshine voir la fiche. Nous sommes au niveau de classes moyennes ou de petites gens ordinaires et Lee Chang-dong, nous montre à travers le drame, le « pire » ordinaire, le déni de l’autre. C’est donc mettre face à face la beauté, les couleurs, la lumière et l’ombre des pulsions et des non-dits
La grand-mère affrontera les difficultés au mieux de sa morale et de sa santé. Ces dernières années au cinéma sont peuplées de grands-mères efficaces et dignes… (Lola) est-ce un hasard ?
Mathieu Tuffreau lève le voile sur ce cinéma « Le cinéma chez Lee Chang-Dong, pour paraphraser le père Heidegger, est fondation de l’être par l’image et le son : attachement au courage des femmes dans notre société machiste (même le proviseur du collège tente d’étouffer l’affaire), puissance de la nature face à notre horizon de béton, fusion de l’honnêteté et de la poésie chez un policier incorruptible, expression de la douleur par la métaphore (le dialogue sublime entre les deux femmes, alors que Mija est envoyée par les hommes pour négocier avec la mère de la collégienne). » lire la suite de l’article sur Cinéma dans la lune.
Filmographie Green Fish, Peppermint Candy, Oasis, Secret Sunshine, Poetry. 
Avis : Je suis assez de l’avis de ceux qui disent que le Prix du scénario n’est pas ce qui convenait le mieux… car l’intérêt de ce film, réside plus dans l’excellent jeu de Yoon Jung-hee (il a déjà un prix d’interprétation féminine ! en 2007) et la beauté et la simplicité des évocations sans mélo. Mais il fallait le doter d’un prix !
Note :8/10 Rédigé par Jacquie

dimanche 26 septembre 2010

Secret Sunshine

Prix d’interprétation féminine Cannes 2007 
 
 
 
 
 
Réalisateur : LEE Chang-Dong : Né en 1954. D’abord homme de lettre (écrit : romans, théâtre) Commence au cinéma en 1997 avec Green Fish. Ici, c’est son quatrième long métrage. Le réalisateur sud-coréen s’est déjà rendu sur la Croisette en 2000 pour Peppermint Candy, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Connu comme étant assez hermétique « Ours », ne dirigeant pas ses acteurs mais les laisse interpréter.
Pays : Corée du Sud Année : 2007
Acteurs : Do-Yeon JEON ( Shin-ae LEE), Kang-Ho SONG ( Jong-chan KIM)
Résumé : « A la suite du décès de son mari, Shin-ae vient s'installer à Miryang, la ville natale de celui-ci avec son petit garçon. Entre ses cours de piano, ses nouvelles relations et Jong-chan, le patron d'un garage qui tente de se rapprocher d'elle, cette jeune femme douce et discrète débute une nouvelle existence. Jusqu'au jour où la tragédie frappe à nouveau. Face à ce nouveau drame, Shin-ae va tenter de redonner un sens à sa vie. » Off Cannes.
Interview de Lee Chang-Dong : « Ce n’est pas un film sur la religion, c’est un film sur les hommes, qu’ils soient croyants ou non (…) Par rapport au fait que j’ai choisi la religion chrétienne, je dirai tout d’abord qu’en Corée, il y a énormément de Chrétiens. Et puis, plus que dans d’autres religions, les thèmes du pardon, de la réconciliation sont très forts dans la religion chrétienne, qui cherche à apporter des réponses à la souffrance humaine. »
A propos du nom de la ville : « Je me suis toujours demandé pourquoi une ville si banale avait un nom si poétique. L’idée derrière cela, c’est qu’il peut y avoir une certaine recherche métaphysique dans une vie tout à fait ordinaire. »
Filmographie : Green Fish, Peppermint Candy, Oasis, Secret Sunshine, Poetry.
Mon avis : Je suis allée voir ce film avec un a priori étant donné le classement « romance » indiqué pour celui-ci. Le fait est qu’il n’est en rien un film « romance » il s’agit de la vie d’une jeune femme accablée par les événements, qui veut s’en sortir toute seule. Elle cherche refuge auprès de voisines, puis dans le réconfort que lui apporte la religion. Ce faisant elle fait la dure expérience du chemin de celui qui entreprend une recherche « spirituelle »….. Il y a de l’humour… mais c’est du malheur pendant 2 heures…. Masochistes vous pouvez y aller L’étude de la dépression (folie) qui s’installe chez la jeune femme est très bien mais longuement amenée. A la sortie du film on repense à des circonstances du début du film (le frère) ou des phrases lâchées pendant des crises qui éclairent la vie blessée de l’héroïne depuis l’enfance. C’est presque un thème pour une psychanalyse.…. Néanmoins très beau film très bien joué par les deux acteurs principaux.
Note 7/10 Rédigé par : Jacquie

vendredi 17 septembre 2010

Tony Gatlif commente des photos d'actualité














Dans la newsletter de Telerama,Tony Gatlif le réalisateur de Gadjo Dilo et plus récemment de Liberté, nous livre un décryptage et quelques réflexions sur les photos des expulsions de Roms en ce moment.
Si comme moi, vous avez découvert en visionnant Liberté, ce que les "bons français" ont fait subir aux populations nomades avant, pendant et après la 2 ième guerre mondiale, vous serez intéressés par ses commentaires et par les parallèles évidents avec une époque qu'on croyait révolue.
Par ailleurs je recommande la Newsletter de Telerama, gratuite sur le net. Pour lire.

mercredi 8 septembre 2010

Tropical Malady

A l'occasion de la sortie de la Palme d'Or! ce DVD nous donne un aperçu du talent d'Apitchatong Weerasethakul.

Prix du Jury Cannes 2004 
 
Réalisateur : Apichatpong Weerasethakul. : Thailandais né à Bagkok en 1970, a donc 34 ans quand le film sort. Il passe sa jeunesse à la campagne et est nourri des légendes populaires de sa région, il vit la séparartion entre la campagne, traditionnelle et la ville qui explose dans le modernisme. C’est son 3 ième long métrage. Il obtient un prix du jury à Cannes pour Tropical Malady en 2004 et obtient la Palme d'or en 2010 pour son film Uncle Boonme Who Can Recall His Past Lives. Voir sur wikipedia
Pays : Thailande Année : 2004
Acteurs : Sakda Kaewbuadee, Banlop Lomnoi, Sirivech Jareonchon, Udom Promma
Résumé : Apichatpong Weerasethakul produit son film en deux tableaux, ou deux aspects de la vie des héros ; un côté moderne avec la ville et ses plaisirs et un côté obscur dans la jungle où les légendes, la magie prennent le pas sur le raisonnable.
Une tendre amitié se forme entre un jeune soldat Keng et son ami campagnard Tong celle-ci devient amour et éclate au grand jour. Tong disparaît un jour dans la jungle….
Dans la deuxième partie le soldat part seul dans la jungle, pour traquer le tigre qui a tué un animal et à la recherche de son ami. Il effectuera une traque au milieu de la jungle, et sa solitude et la peur lui procureront des expériences …..
Voir le commentaire de Nicolas Bardot
Filmographie : Blissfully yours ; Tropical Malady ; Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures.
Mon avis : Mon appréciation telle que ressentie en 2004. Film un peu difficile à suivre, car il mêle des épisodes de la vie moderne, à une légende et des rencontres de chamane, et un fond psychologique sur les sentiments de l’amour et ses traductions. Original et très attachant, touche notre part obscure et nos peurs.
Note : 8/10 Rédigé par : Jacquie