mercredi 28 octobre 2009

Winnipeg mon amour

 My Winnipeg

Prix du meilleur film canadien de Toronto 2007
Réalisateur : Guy Maddin.
Homme à tout faire du cinéma né en 1956 à Winnipeg, Manitoba (Canada). Il est un réalisateur « surréaliste » de fictions : imagination effervescente, trempe volontiers dans la cave de son inconscient même dans la composition d’un documentaire. On ici un « documentaire fantastique ».
Pays : Canada Année : 2007
Acteurs : Ann Savage (la mère), Louis Negin, Darcy Fehr, Amy Stewart Dir. Photo : Jody Shapiro
Résumé : Songes de nuits d’un citoyen de Winnipeg …. Nous sommes embarqués dans un train fantôme qui soit sur des rails, soit dans les allées des parcs promène les esprits de ses voyageurs à travers l’histoire de la ville, de ses habitants. Ce train symbolique est censé emmener un homme qui n’a jamais quitté la ville mais souhaite se soustraire à cet attachement, il dit qu’il va revisiter sa ville et son passé afin d’en être libre. Guy Maddin ne sous estime pas la part psychologique de sa vie d’enfant et nous livre des fragments de ce qui l’a forgé au fil des ans et qu’il mélange savamment à des fragments de films d’actualités ou des remakes.
Il se sert du thème du train pour parcourir son film, et le maître de l’image (Jody Shapiro) s’en donne à cœur joie dans les effets ombres et brouillards du noir et blanc.
Un article intéressant de Jean-Luc Douin
Les commentaires de Guy Maddin sur le site de ED Distribution
Filmographie : Tales from the Gimli Hospital; Archangel; Careful; Dracula; Des trous dans la tête ; Et les lâches s'agenouillent..
Avis : Un film de ouf… mystérieux, obsédant, on croirait dormir ! poétiquement beau, symboliste, onirique. Besogneux, tel qu’un effort de retour dans la petite enfance, les détails pittoresques sont là, l’humour aussi. La sensibilité du rêveur, conduit pendant tout le film par ses fantasmes maternels et par sa croyance aux mystères de la nature est le soubassement continu du film. Conclusion pour ne pas vous tromper, ça m’a plut, mais j’aime déjà le cinéma d’auteur… c’est un degré plus loin dans le non conventionnel….
Note : 7/10 rédigé par Jacquie

samedi 24 octobre 2009

Le ruban blanc


Palme d'or Cannes 2009
Réalisateur : Michael Haneke : Autrichien né en 1942, fait des études de philo et de Psychologie. De critique de cinéma il devient metteur en scène au théâtre. Il passe à réalisateur avec son premier film en 89 :le 7ième continent. Grand prix du jury de Cannes avec « La pianiste » en 2001, puis en 2005 le prix de la mise en scène à Cannes pour « Caché » et enfin la palme avec « Le Ruban blanc ».
Pays : Allemagne France Autriche Italie Année : 2009
Acteurs : Leonie Benesch (Eva) ; Josef Bierbichler(le Régisseur) ;Rainer Bock(le Docteur) ;Christian Friedel (l'instituteur) ; Burghart Klaussner (le Pasteur) ;Ursina Lardi (la Baronne) ; Susanne Lothar (la Sage-femme) ;Ulrich Tukur (le Baron) Dir. Photo : Christian Berger
Résumé : Dans l’Autriche du début du XIX ième siècle il se passe des choses bien étranges dans un village rural banal. Le nombre de malveillances fini par intriguer les notables au-delà des faits rapidement classés. Le Baron propriétaire terrien assure avec les travaux de son exploitation une bonne partie de la subsistance des paysans qui vivent bien difficilement. Le Pasteur et ses nombreux enfants vivent dans une belle maison mais les enfants sont élevés très sévèrement par leurs parents. L’Instituteur autre notable avec le Pasteur assure l’éducation scolaire et religieuse des enfants du village. L’accident de cheval du médecin débute une série de malveillances plus ou moins graves….
Michael Haneke nous décrit une époque qui est celle de ses parents où l’injustice sociale est un fait, le peu d’amour donné aux enfants un autre, la perversion remplace le manque de valeurs humanistes.
Dans un interview de Le Monde  MH dit : « Le petit village du Ruban blanc apparaît comme un modèle de la société de cette époque, avec ses hiérarchies. Tout se passe en catimini, derrière les portes. Le niveau intellectuel de cette population n'est pas très élevé, mais elle ressent un malaise inexplicable. Lorsque le film se termine, le narrateur dit : "Tout va changer." Il exprime le désir conscient des gens. Ils ne savent pas quoi changer, mais ils veulent changer.«
Les critiques ont la dent dure sur ce film, c’est vrai que le film est grave, plein de symboles et de sens, les acteurs sont très performants et les enfants sont bien conduits.
Filmographie : Le Septième continent ; Benny's video ; 71 Fragments d'une chronologie du hasard ; Funny Games ; La Pianiste ; Caché ; Le Ruban blanc
Avis : Film grave pour lequel le noir et blanc apporte à la fois le contraste qui existe entre les paysans et les nantis, et la fragilité, la douceur des relations humaines quand elles existent ou bien le drame quand elles semblent ne pas exister. C’est bien un grand film, il ne peut pas plaire à tous !
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

jeudi 22 octobre 2009

BABEL

Golden Globe 2007, meilleur drame


Cannes 2006, mise en scène.

Réalisateur : Alejandro González Inárritu : Réalisateur et producteur mexicain né en 1963. Démarre sa vie professionnelle comme animateur radio puis il se lance dans le cinéma, part aux US où il devient réalisateur.Ses premiers films sont des succès.
Pays : US Mexique France Année : 2006
Acteurs : Brad Pitt (Richard), Cate Blanchett (Suzanne), Gael Garcia Bernal (le cousin mexicain), Kôji Yakusho (Wataya le père) ; Rinko Kikuchi (la fille Wataya)
Dir. Photo : Rodrigo Prieto Musique : Gustavo Santaolalla
Résumé : Au point de départ un minuscule habitat au Maroc, deux jeunes frères et un autocar de touristes avec un couple d’américains pour qui rien ne va plus dans leur ménage. Le hasard va sceller la vie de ces 4 personnes, entrainant d’autres sur le passage. Sur le thème biblique de Babel, Inàrritu nous montre les implications des actions des uns et des autres dans des quotidiens personnels de gens complètement différents, il y a au moins 4 histoires racontées qui se tissent les unes dans les autres. Le mythe de Babel nous indique que nous sommes doués de parole mais que nous ne nous comprenons pas, nous n’entendons pas les autres. Partout la communication est difficile, l’isolement pointé du doigt soit qu’il soit physique : un accident dans les montagnes, perdus dans le désert près du Mexique ou bien moral : les enfants la nuit, le couple sans paroles, la jeune fille sourde. Quand la parole est là, il manque la paix intérieure pour comprendre l’autre et lui faire confiance, au poste frontière. Toutes ces incompréhensions vont entrainer des catastrophes. L’incompréhension de départ c’est celle d’un couple un peu usé par la vie qui sera placé face au danger, élément dévastateur qui remettra les valeurs en place.
Voir ce qu’écrit Cinéma et spiritualité :
Filmographie : Amours chiennes, 21 grammes, Babel
Avis : Très beau et très riche film par son contenu très réaliste de la vie quotidienne, de très belles images expressives d’acteurs professionnels ou non. Beaucoup de sensibilité aux petites choses qui font la dimension humaine. En fait très moral, à voir et revoir par tous.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

lundi 19 octobre 2009

Tu n’aimeras point




« Einaym Pkuhot » titre hébreux
 
"Eyes wide open" titre international

Cannes 2009 sélection dans “Un certain regard ”




Réalisateur : Haim Tabakman Jeune metteur en scène israélien.
Pays : Israël/France/Allemagne Année : 2009
Acteurs : Zohar Strauss (Aaron), Ran Danker (Ezri), Tinkerbell Rivka), Tzahi Grad (le Rabbin)
Dir. Photo : Axel Schneppat.
Résumé : Aaron, père famille respecté reprend la boucherie de son père dans un quartier ultra orthodoxe de Jérusalem. Ezri un jeune étudiant se rend en ville pour retrouver un ami, il pleut à torrent et Ezri demande l’hospitalité dans la boutique pour la nuit. Aaron sympathise avec Ezri et décide de l’employer comme commis à la boucherie pour l’aider. Ezri est homosexuel et Aaron contre toute attente est attiré par lui, ils se rendent à l’extérieur de la ville à une source et prennent un bain qui marque le début de la liberté d’Aaron. Pendant ce temps Rivka la femme d’Aaron, attend et note bien des changements chez son mari, des rumeurs circulent, puis vient le temps des décisions…

Ce film assez court décrit le bouleversement d’un homme qui au cours d’une vie très « rangée » est frappé par un coup de foudre. Ce qui aiguise le sujet c’est qu’il s’agit de deux hommes, et que l’histoire se passe dans un quartier de Jérusalem traditionaliste et fondamentaliste. Le film est très sobre, et le jeu de Zohar Strauss garde la même sobriété en accentuant le côté triste de celui qui n’est libre de rien, pas même de s’épanouir dans cet amour. A l’inverse le personnage d’Ezri n’est pas ancré et est « volatil », son regard est beaucoup plus fuyant.
Voir article sur la réaction des Israéliens à ce film :
Filmographie : C’est un premier film
Avis : Film intéressant pour son sujet sur l’homosexualité chez les juifs fondamentalistes. Bien organisé avec de très belles photos dont les regards remplacent les dialogues et commentaires.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie

samedi 17 octobre 2009

Danse, Ballet de l’Opéra de Paris



Réalisateur : Frederick Wiseman est un cinéaste américain né en 1930 Documentariste, il s'est principalement appliqué à dresser un portrait des grandes institutions nord américaines. Un regard sur la société et les arts. Les films de Frederick Wiseman ont été sélectionnés et récompensés dans de très nombreux festivals à travers le monde, aux premiers rangs desquels Cannes, Venise et Berlin.
Pays : France Année : 2009
Acteurs : Emilie Cozette ; Aurélie Dupont ; Dorothée Gilbert ; Marie-Agnès Gillot ; Agnès Letestu ; Delphine Moussin ; Claire-Marie Osta ; Lætitia Pujol ; Claire-Marie Osta ; Lætitia Pujol ; Kader Belarbi ; Jérémie Bélingard ; Mathieu Ganio ; Manuel Legris ; Nicolas Le Riche ; José Martinez ; Hervé Moreau ; Benjamin Puech ; Wilfried Romoli
Dir. Photo : John Davey
Résumé : Film sur la danse haut niveau, ont y voit les grandes étoiles de l’Opéra mettre au point, répéter et approfondir leur jeu : c’est fascinant. Le film débute dans les sous sols du Palais Garnier et très rapidement en montant les étages, nous assistons aux répétitions. L’originalité de ce documentaire est qu’il n’en est pas un, c’est du cinéma d’un bout à l’autre quand il nous montre de la danse de la mise au point au spectacle le chemin d’une production ou les à côtés de la vie de l’institution. On y découvre que la danse est un art encore « empirique » c'est-à-dire que tout n’est pas écrit, cadré au millimètre et que le danseur, artiste au sens complet du terme, donne une coloration intime à ses rôles. On voit quelques préparatifs des représentations : création des costumes, décorations et maquillage mais jamais de voix off vous explique…. Dans le travail particulier des étoiles les anciens devenus professeurs donnent des interprétations, suggèrent mais n’imposent pas. On a plaisir à « être là » dans ces moments de création. Le metteur en scène film de telle sorte qu’on oublie la caméra, à aucun moment on ne voit de regard tourné vers elle, on a donc l’impression que les participants ne la voient pas.
Le site du distributeur Sophie Dulac Distribution http://www.sddistribution.fr vous donnera beaucoup d’informations en complément et beaucoup de photos dans le dossier de presse.
Filmographie : Domestic violence ; The garden ; State legislature.
Avis : Un moment de bonheur ! un état de grâce au milieu de notre océan de banal. Un poète du documentaire.
Note : 9/10Rédigé par Jacquie

dimanche 11 octobre 2009

Millenium mambo




Sélection Cannes 
Réalisateur : Hou Hsiao Hsien né en Chine en 1947. Un des réalisateurs forts du « nouveau cinéma Taïwanais » il remporte le prix de la critique internationale à Berlin avec "le temps de vivre et le temps de mourir" en 1985. En 1989, il obtient le lion d'or à Venise avec "La cité des douleurs". Habitué du festival de Cannes, il gagne le prix du jury avec "Le maître des marionnettes".
Pays : Taiwan  Année : 2001
Acteurs : Hsu Qi, (Vicky) Tuan Chun-hao (Hao-Hao), Jack Kao (Jack)
Dir Photographie : Mark Lee Ping-bing
Musique : Lim Giong - Yoshihiro Hanno
Résumé : Histoire de deux jeunes, qui flinguent leurs jeunesses dans la non action et la non intégration sociale, et n’arrivent pas non plus à réaliser leur amour en vie de couple paisible et épanouie. Plans et photos ( Mark Lee Ping-bing ) au sommet, musique au même niveau !
« En regardant les jeunes autour de moi, je trouve que leur cycle et rythme de naissance, d'âge, de maladie et de mort évoluent beaucoup plus vite que ceux de ma génération. C'est surtout vrai parmi les jeunes filles : elles sont comme des fleurs, elles fanent presque tout de suite après avoir éclos. Le processus se déroule en un instant.
Je ne me souviens pas de qui a dit : " De toutes les feuilles qui sont emportées par le vent dans le ciel, il n'y a qu'une seule feuille qui s'arrête pour l'éternité au moment même où nous la regardons fixement avec compréhension et sympathie. "
C'est avec cette image à l'esprit que j'espère avoir tourné un film sur l'histoire de cette jeune fille. Hou Hsiao Hsien »
Pour aller plus loin ; http://findepartie.hautetfort.com/archive/2007/01/12/millenium-mambo-de-hou-hsiao-hsien-1.html
Filmographie :
Le temps de vivre et le temps de mourir; La cité des douleurs; Le maître des marionnettes; Good Bye South, Good Bye; Café Lumière ; Les fleurs de Shangaï; Millenium Mambo; Three Times; Le voyage du ballon rouge.
Mon avis : Quand le film s’arrête dans une lenteur féerique, on se demande ce qu’il a voulu nous montrer avec cette débauche d’esthétisme… A l’évidence la vie des jeunes qu’il décrit est sidéralemement vide… alcool, tabac, drogue ne sont même pas là pour emplir celles-ci ! Cependant malgré la nonchalance on sent des recherches et des questionnements, un mal être certain de ce parti pris d’oisiveté. En se penchant sur ces 2 jeunes, 3H nous montre qu’on peut les aimer (ce type de jeune) en dehors de tout jugement bien entendu et que peut être, ça pourrait les aider… à se situer A voir esthétiquement très très beau et musique sympa (je l’ai vu 2 fois de suite).
Note :8/10 Rédigé par : Jacquie

jeudi 8 octobre 2009

Rhapsodie en Août

Réalisateur : Akira Kurosawa : 1910-1998. Il s'attachait à décrire la société humaine. Il dépeignit ainsi au long de ses films la pauvreté (les Bas-Fonds, Dodes'kaden), la violence urbaine (Chien enragé), la maladie et l'immobilité des fonctionnaires (Vivre), la destruction de l'environnement (Rêves), la vieillesse (Madadayo)... Il fit également des fresques sur l'époque médiévale (les Sept Samouraïs, Kagemusha, Ran).
Voir :www.wikipedia.org
Pays : Japon Année : 1991
Acteurs : Sachiko Murase (Kane) ; Richard Gere (Clarke)
Dir. Photo : Takao Saitō et Masaharu Ueda
Résumé : les enfants sont gardés par la grand-mère Kane pendant que les parents sont aux USA pour voir une partie de la famille qui a émigré. Ils sont assez proches de la grand-mère et essayent de comprendre pourquoi elle n’a pas voulu aller aux USA à l’invitation de son frère Suzujirō qu’elle n’a pour ainsi dire pas connu dit-elle. Celui-ci est mourant et lui a adressé une lettre lui demandant de venir le voir.A cette occasion le passé est raconté avec le récit de la vie du grand père, qui était instituteur et a été tué par un bombardement dans son école avec toute sa classe.
C’est ici une des versions japonaises des sentiments divers animant ceux qui ont connu la 2 ième guerre mondiale (de nombreuses œuvres évoquent les bombes d’Hiroshima et Nagasaki). Elle est racontée à travers une partie de la famille ayant émigré aux US en 1920, et la grand mère Kane qui a survécut aux bombardements américains, puis les enfants et petits enfants loin de cette période avec pour chaque génération un regard différent. Les petits enfants devant le trouble de la grand-mère vont faire leur enquête pour comprendre le passé, leur grand-mère.
Voir le très bon article sur : http://www.cineasie.com/Rhapsodie_Aout.html
Filmographie : La Légende du grand judo • Chien enragé • Rashōmon • L'Idiot • Vivre • Les Sept Samouraïs • Le Château de l'araignée • Les Bas-Fonds • La Forteresse cachée • Yojimbo • Sanjuro • Entre le ciel et l'enfer • Barberousse • Dodes'kaden • Dersou Ouzala • Kagemusha, l'ombre du guerrier • Ran • Rêves • Rhapsodie en août • Madadayo
Avis : Film regardant un passé dont on voudrait l'oubli : la guerre, mais ici à travers une histoire de famille, dans lequel Kurosawa arrive à conclure sur la possibilité de racheter « la guerre exécrée » par des attitudes humanistes. Ce film ne fait pas partie des meilleurs, mais est son avant dernier et traite de la sagesse et des tourments de la vieillesse.
Note : 8/10Rédigé par Jacquie

samedi 3 octobre 2009

Partir



Réalisateur : Catherine Corsini : Réalisatrice française, née en 1958. Actrice puis scénariste qui doit mettre en images des courts métrages… Sélectionnée à Cannes pour sa Nouvelle Eve, elle enchaine ensuite sur des succès portés par de bonnes actrices. Voir son site http://www.catherine-corsini.net/
Pays : France Année : 2009
Acteurs : Kristin Scott Thomas (Suzanne), Sergi López (Ivan) , Yvan Attal (Samuel), Bernard Blancan (Rémi), Dir. Photo : Agnès Godard
Résumé : Suzanne une « bourgeoise » femme de médecin se réveille de sa torpeur : vie réglée et sans histoire. Les enfants sont grands elle veut reprendre son métier de kiné pour meubler le grand vide qui l’habite. A cette occasion elle rencontre un maçon espagnol qui travaille au noir. Entre les deux nait une passion physique, elle tombe amoureuse, découvre un autre monde… Le foyer éclate car elle dit ne pas savoir mentir et prend le parti d’un changement total. Mais Samuel, le mari, n’est pas d’accord pour lui rendre sa liberté et se sent bafoué : médecin cocu et ridiculisé par un maçon. Il ne croit pas à cette union et fait tout pour la défaire : du chantage affectif aux nuisantes et sordides prises de pouvoir pour récupérer la fugueuse. Une histoire éternelle : celle des coups de foudre. Raconté par une cinéaste, au moins ça change, mais en quoi ? C’est juste l’autre coté du miroir, c’est Suzanne qui s’ennuie dans sa vie de couple et c’est elle qui fera le saut. Son mari ne l’accepte pas et utilise sa force physique et financière… Kristin Scott Thomas parcours ce film en le façonnant au fur et à mesure de ses aventures et Yvan Attal lui donne une bonne réplique à la mesure de la position sociale. Du côté de Ivan (Sergi Lopez) on est plutôt sur le versant Lady Chatterley vu par Pascale Ferran….. doit y avoir là un fantasme féminin sur les « grosses brutes épaisses »…. A moins que ce ne soit trop de mondanités vécues dans les deux cas en passivité absolue ! Mon interrogation : c’est pourquoi elle semble se satisfaire d’un homme qui ne lui propose que des parties de c… sans aucune majesté ni tendresse ni rien d’autre d’ailleurs, elle ne parait pas nympho ? Le personnage du maçon aurait gagné à être un peu plus sensuel…. Suzanne est optimiste, croit que tout s’arrangera et ne voit pas que sa vie de femme au foyer l’a privée de liberté et c’est là que « partir » est difficile car sa vie quotidienne a tressé des illusions et des attaches et ce n’est pas en un tour de mains qu’elle pourra s’en libérer. Le coup de foudre est une bénédiction, mais il faut le gérer, c’est ma conclusion !
Filmographie : La nouvelle Eve ; La Répétition ; Mariées mais pas trop ; Les Ambitieux ; Partir
Avis : Film troublant, aux belles images qui montre le basculement d’une vie banale sous la pression des sentiments et des aléas des rencontres.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie