lundi 28 décembre 2015

Nous trois ou rien

Réalisateur : Kheiron Tabib né en 1982 à Téhéran, réalisateur acteur.
Un passage suspense qui finit dans le rire
Pays : France Année : 2015 
Acteurs : Kheiron Tabib (Hibat Tabib) ; Leïla Bekhti (Fereshteh Tabib) ; Gérard Darmon (le père de Fereshteh) ; Zabou Breitman (sa mère) ; Michel Vuillermoz (Daniel Bioton, le maire de Pierrefitte) Dir. Photo : Jean-François Hensgens 
Résumé : Le film est fondé sur l’histoire vraie de Hibat Tabib jeune démocrate Iranien opposant au Sha puis à l’ayatollah Khomeni, qui s’est enfui en France où il a travaillé de nombreuses années dans les affaires sociales dans un département qui demande beaucoup de doigté, le 93. C’est le propre fils de Hibat et Fereshteh qui a fait le film et joue le rôle de son père. Un des avantages de ce film est de rappeler l’histoire de l’Iran, le Sha (caricaturé ici) avait créé une société évoluée (pour les femmes aussi !) mais pas assez démocratique. La pression du peuple et de la société a renversé ce régime autoritaire. Manque de chance, les religieux ont pris le pouvoir, et ça a été pire… Comme quoi la révolution c'est pas toujours la solution! Hibat est un jeune avocat idéaliste et militant… il en a pris, des coups, pour son honneur, sa détermination, sa vérité… mais garde toujours le moral. Tout cela est immensément grave mais raconté avec humour. Nous suivons la fuite de la toute petite famille et son installation en France.
Filmographie : Nous trois ou rien 
Avis : Comédie, oui mais, l’aventure est rude et peu réjouissante, au final la vie triomphe ! Film chaleureux. 
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 24 décembre 2015

Demain

 
Un jardin potager urbain
Réalisateur : Cyril Dion et Mélanie Laurent. Cyril Dion : Acteur de formation. Il a co-fondé le Mouvement des Colibris avec Pierre Rabhi. Mélanie Laurent actrice. 
Pays :France Année : 2015 
Intervenants : Rob Hopkins pour la Transition et les monnaies locales, Pierre Rabhi pour la Philosophie de la sobriété heureuse, Vandana Shiva pour l’amour de notre terre et le respect inconditionnel des droits de l’homme et des libertés, Olivier de Schutter (rapporteur ONU pour le droit à l’alimentation) apporte sa vision de la réalité au niveau mondial, Bernard Lietaer nous parle économie et monnaies complémentaires. Nous rencontrons des maires et institutionnels engagés.
Résumé : Le film est découpé en chapitres : notre nourriture, l’agriculture, notre utilisation de l’énergie, des entreprises innovantes, l’éducation, la monnaie.
Rien n’est très nouveau pour celui qui suit un peu les avancées de l’écologie alternative, il y a beaucoup de sujets, donc chacun est traité succinctement ou par un exemple unique.
La forme du road movie est un peu vide… mais le ton est convainquant, espérons que le public qui n’est pas habitué à ces notions sera intéressé viendra s’informer dans les associations qui agissent dans ces domaines. 
Avis : Un film documentaire pour ceux qui n’ont aucune idée des alternatives à notre vieux monde, en une bonne synthèse.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




mardi 22 décembre 2015

Le temps des grâces

 
Un brouillard intime nous montre ces belles vaches
Réalisateur : Dominique Marchais, ancien critique de cinéma, fils de paysan. 
Pays : France Année : 2010 
 Intervenants: Claude et Lydia Bourguignon, Marc Dufumier, Lucien Bourgeois, Matthieu Calame, Michel Corajoud, Pierre Bergougnioux. 
Résumé : Le film est assez long et lent, prenant la peine de développer les paysages et les paroles des paysans. La première partie est un hymne à la nature et au bocage tels qu’ils étaient il y a 30 ans. Les problèmes des paysans à l’heure actuelle sont abordés tranquillement par les paysans eux-mêmes ou par les retraités, ceci aide à comprendre les décisions qui ont conduit dans l’impasse actuelle. Ces portraits de paysans occupent la première moitié du film. Puis des monologues ou des entretiens avec des spécialistes renommés prennent le relais et développent des arguments que nous entendons souvent maintenant. L’originalité du film est dans l’écoute de ces paysans qui se demandent s’ils ont contribué à faire prendre à l’agriculture un mauvais virage... 
« Dominique Marchais se place sur le terrain de l’enquête, c’est-à-dire qu’il n’est pas parti avec un cahier des charges préconçu à filmer ; il a pris le chemin des champs pour s’interroger sur ce lien affectif reliant les êtres à l’agriculture et à la ruralité, et non pour démontrer. » Arnaud Hée
Avis : Film sur les agriculteurs français qui pose les problèmes actuels, et essaye d’y trouver une réponse, entre regrets et espoirs naissants… avec une esthétique de prise de vues et de plans inédite pour un documentaire, sans celle-ci on est sur des redites.. 
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie




mardi 15 décembre 2015

La Fureur de Vivre


Rebel without a cause

Réalisateur : Nicholas Ray, réalisateur, scénariste et acteur américain né en 1911 et mort en 1979 . Nicholas Ray est l'un des initiateurs de l'évolution du cinéma hollywoodien dans l'après-deuxième guerre mondiale. « le personnage central est donc souvent un « anti-héros », les personnages masculins apparaissent souvent faibles ou emplis de doute, dans nombre de ses films le personnage fort est une figure féminine » Wikipedia
Pays : US Année : 1955 
Acteurs : James Dean (Jim Stark) ;Natalie Wood (Judy);Sal Mineo (John "Platon"); Jim Backus (Frank Stark, le père de Jim); Ann Doran (la mère de Jim) ; Corey Allen (Buzz); Dennis Hopper ( Goon) Dir. Photo : Ernest Haller 
Résumé : Jim intègre un nouveau Lycée, il s’ennuie un peu sans avoir trouvé d’amis à Los Angeles, un soir il est fin ivre et se retrouve au poste de police. Une scène avec ses parents venus le chercher pose le problème de l’émancipation de la jeunesse, et de la confrontation des générations qui sera un de thèmes forts du film. Bien que ne cherchant pas d’histoire, il est défié dans une bataille au couteau… Une idylle est nouée avec la belle Nathalie qui lui permet de se poser. Survient ensuite la célèbre course à la mort en voiture sur le haut d’une falaise. Chacun rencontre sa peur et essaye de la surmonter… rite initiatique dans ce milieu décadent où on se cherche. A partir de là tout reste dans le tragique… 
Mise en exergue de la jeunesse rebelle, dans un environnement économique et social qui ne convient pas à son aspiration. Le modèle familial est aussi contesté dans son conformisme et sa rigidité. C’est cette évocation, et le talent, qui feront de James Dean le héro mythique de toute une génération. Malaise de l’absence ou incompétence de la famille Wikipedia nous livre cette note. « Enfin, on remarque que très vite, les trois personnages principaux tendent à recréer une cellule familiale. Platon, oscillant entre admiration pour un modèle paternel et attirance homosexuelle pour son ami Jim,(une scène de baiser entre Jim et lui sera d'ailleurs censurée) il trouve, dans le couple qu'il forme avec Judy, des parents de substitution. Jim, quant à lui, trouve en Judy une figure rassurante de mère protectrice. » 
Filmographie : Les Amants de la nuit ; Johnny Guitare ; La Fureur de vivre ; Traquenard ; Les 55 Jours de Pékin 
Avis : Film culte sur les difficultés de la jeunesse, et ses déroutes.. 
Note : 9/10 rédigé par Jacquie


dimanche 13 décembre 2015

La planète des singes

Planet of the Apes
Il n'y en a qu'un avec les cheveux courts... qui est-ce?

Réalisateur : Tim Burton réalisateur, scénariste et producteur américain né le 25 août 1958. Adepte du fantastique, influencé par Edgar Allan Poe, il dirige plusieurs films « dérangeants ». Dans le domaine de l’animation produit et rédige le scénario de L'Étrange Noël de Monsieur Jack, les Noces funèbres. Plus
Pays : US Année : 2001 
Acteurs : Mark Wahlberg (Captain Leo Davidson) ; Tim Roth (général Thade); Helena Bonham Carter (Ari fille du sénateur) 
Dir. Photo : Philippe Rousselot 
Résumé : inspiré du roman La Planète des singes de Pierre Boulle. Voyez wikipedia pour la saga et les reprises des histoires de planète des singes… ou achetez le DVD avec les bonus…  Planète des singes l'Affrontement sur cinetoile
Cette fiction est assez intéressante, on est dans un vaisseau spatial qui va traverser un orage magnétique. Ils envoient un singe découvrir et contrôler les conditions de vol avant eux. Le contact avec le singe est perdu et Leo Davidson décide de partir à la recherche de son singe, pour le ramener… après… de terribles aventures attendent nos héros, des rencontres bizarres, une civilisation ayant des aspects connus, la nature également est comme sur la terre.. tour à tour nous sommes les précurseurs ou les héritiers, avec des images chocs ou comiques qui nous déstabilisent. Wikipedia
Filmographie : Beetlejuice ; Batman, le Défi ; Edward aux mains d’argent ; Sleepy Hollow ; les noces funèbres ; Charlie et la chocolaterie ; Big fish ; Alice au pays des merveilles ; 
Avis : Un bon film de science fiction, pas trop technique, plein d’inattendus. Très saga, épopée, mélo mais des aventures... 
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


lundi 10 août 2015

Le grand sommeil

 
même ligoté il fume, il drague...
Réalisateur : Howard Hawks réalisateur, producteur, et scénariste américain 1896 - 1977. Auteur de plusieurs films de la période classique : Scarface, L'Impossible Monsieur Bébé, Le Grand Sommeil, Les hommes préfèrent les blondes, Rio Bravo. Cinéaste de la morale de l’époque… Plus
Pays : US Année : 1946 
Acteurs : Humphrey Bogart (Philippe Marlowe) ; Lauren Bacall (Vivian Sternwood) ; Martha Vickers (Carmen) ; John Ridgely (Eddie)
Résumé : Le Grand Sommeil est l'adaptation du best-seller de Raymond Chandler. Avec un scénario à plusieurs mains de William Faulkner, Leigh Brackett, Jules Furthman,
Du chantage, des dettes de jeu, des cadavres qui disparaissent, de belles créatures, des libraires louches, une nymphomane, des escrocs en belles voitures, des coups de feu, une maison de jeu. Des aventures très complexes et des stratagèmes non moins compliqués de la part du détective toujours futé et prévoyant. Difficile à suivre mais sans ennui !
Sur l’érotisme qui perce à travers le non-dit. « c’est surtout la relation entre Vivian et Marlowe, entre Bogart et Bacall, qui transpire de sensualité. Les portes restent ouvertes lorsqu’ils sont ensemble ; le tonnerre gronde juste après leur rencontre. Le contact physique est rare : à peine deux baisers s’esquissent. Le jeu de séduction n’en est que plus cru et mordant » plus de détails voir : critikat Ciné Club Caen   Wikipedia
Filmographie : Scarface ; Le Grand Sommeil ; La Captive aux yeux clairs ; Les hommes préfèrent les blondes ; Rio Bravo ; La dame du vendredi ; Chérie je me sens rajeunir 
Avis : A voir, c’est un must du cinéma ! plaisant, très distrayant fait à la perfection comme autrefois. Public : toute la famille.
Note : 10/10




vendredi 31 juillet 2015

Victoria

Un couple de jeunes acteurs qui promet
Réalisateur : Sebastian Schipper. Acteur, réalisateur allemand né en 1968. 
Pays : Allemagne Année : 2015
Acteurs : Laia Costa (Victoria) ; Frederick Lau (Sonne) ; Franz Rogowski (Boxer) ; Burak Yigit (Blinker) ; Max Mauff (Fuß) ; André Hennicke (Andi)
Dir. Photo :Strula Brandth Grovlen
Résumé : Film explosif, fêtard, pétard. La première séquence inintéressante, n’apportant rien… Une séance d’alcoolisation sous musique techno, est une bonne introduction dans la mesure où elle donne le ton décousu et improvisé du scénario qui va suivre. Cette séquence est suffisamment longue pour me donner mal au cœur au point de devoir fermer les yeux…. Est aussi un avant-gout du malaise qui vous attend si la caméra à l’épaule avec ses tressautements vous indispose. Bref sans continuer sur le sujet c’est vraiment pénible pour le spectateur. Le scénario est lent à se mettre en place, un bavardage creux de jeunes ivrognes nous occupe jusqu’à la trouvaille du réalisateur: la conversation sur le toit d’un immeuble, et le passage dans le café où travaille la jeune fille. Puis (enfin) le scénario se construit en film policier qui montrera comment une jeune fille de bonne famille sera entrainée par (avec) des jeunes « paumés » dans une action criminelle stupide. Rien de tout cela n’est très crédible… mais alcool+drogue aidant, ils ne refusent pas l’action malgré leur peur. Le reste c’est course poursuite dans la nuit et le petit matin berlinois.
Filmographie : un ami à moi ; Vers la fin de l’été ; Victoria 
Avis : Film dérangeant, assez creux, trop de caméra à l’épaule, c’est une épreuve pour le public. N’apporte rien.
Note : 5/10


jeudi 30 juillet 2015

Fanny et Alexandre

La fête familliale
Réalisateur : Ingmar Bergman metteur en scène de théâtre, scénariste et réalisateur de cinéma suédois, 1918-2007. Un des réalisateurs les plus originaux de son époque de par sa méthode et par ses thèmes métaphysiques et psychologiques. Souvent récompensé Ours d’or, Lion d’or, Cannes, 
Pays : Suède Année : 1982
Acteurs : Bertil Guve (Alexandre) ; Börje Ahlstedt (Carl Ekdahl) ; Pernilla Allwin (Fanny) ; Ewa Fröling (Emelie Ekdahl) ; Gunn Wållgren (Helena la grand-mère) ; Jan Malmsjö (l’évèque)
Dir. Photo : Sven Nykvist
Résumé : Ce film de plus de trois heures est néanmoins la version courte ! une version de 5 heures est prévue pour la TV. La société bourgeoise du XIX e est vue par deux enfants, dans une famille aisée et intellectuelle (ou artiste ?). Une quantité impressionnante de personnages bavarde dans des scènes familiales, presque tout se passe dans la maison de la grand-mère, chef incontestée du clan. Dès le départ nous sommes dans une réunion bourgeoise pour Noël où une atmosphère fin de règne agite une famille oisive, c’est assez creux, le cinéaste s’attarde à des détails matériels de la vie. Le film est vu avec le point de vue des enfants (enfin surtout d’Alexandre ombre de Bergman !). Du fait, de ce côté enfant, il y a beaucoup de magie, d’amusements, de théâtre et de jeux, mais cela sonne toujours faux, l’ambiance est redoutable, non joyeuse, lourde. On voit dans cette saga familiale des couples qui ne s’entendent pas, des amours maladives et complexées, des personnages hauts en couleurs, des pernicieux graves. Le chapitre chez l’évêque est délirant, on a du mal à croire la mise en scène dramatique rocambolesque, la sortie de cette maison et de l’épisode est digne d’un conte pour enfant, avec quasi ogre et lutins chez Isaak.
Une part importante de l’étrangeté de la présentation est due à la sensibilité d’Alexandre, qui comme Hamlet voit son père défunt dans différentes circonstances. Alexandre montre cette faculté des enfants à sentir les choses différemment des adultes par leur plus grande ouverture du « cœur » le mental ne cadenassant pas ce dernier. Alexandre est peureux mais attiré par l’étrange et le sens caché.
Le film est très long et détaille des vies avec leurs difficultés. On ne comprend pas très bien la motivation de Bergman avec ce film copieux, il est vrai qu’il a dit que c’était la version de 5h pour la TV qui était sa version en tant que « testament » ou dernier film. C’est vrai qu’on y retrouve tous ses complexes, ses peurs de la vie sexuelle et de la mort.
Le film est très bien réalisé, les costumes les décors sont magnifiques très complexes pour servir les sentiments exprimés, terrain fertile pour l’auteur. Il montre des enfants qui se construisent dans l’indifférence d’une société malade de sa vanité et du peu d’espoirs qu’elle propose. Critiques : Wikipedia Ciné club de Caen Olivier Père 
Filmographie : Le Septième Sceau ; Les Fraises Sauvages ; Persona ; L'Heure du loup ; Cris et chuchotements ; Scènes de la vie conjugale ; Sonate d'automne ; Fanny et Alexandre ; 
Avis : Que dire, c’est long il faut avoir du temps et du goût pour une époque et une société passée qui n’a laissé de traces intéressantes que dans l’art et l’industrie, la belle époque ; belle pour qui ?
Note : 9/10


dimanche 26 juillet 2015

Médée

 
Maria Callas, incarne la noire magicienne
Réalisateur : Pier Paolo Pasolini, écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien, né en 1922 à Bologne, et assassiné en 1975, sur la plage d'Ostie, près de Rome. Il commence au cinéma par l’écriture de scénarios, qui avec son engagement politique pour le peuple et sa liberté d’expression, suscite de vives critiques. Il est sans cesse soumis à des procès… Les cinéastes français lui apportent un soutien extérieur qui l’aide à trouver sa voie et son public international. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pier_Paolo_Pasolini 
Pays : Italie France Année : 1969 
Acteurs : Maria Callas (Médée) Giuseppe Gentile (Jason) Massimo Girotti (le roi Crésus / Créon) Laurent Terzieff (Centaure) Dir. Photo : Ennio Guarnieri 
Résumé : Ce film est une adaptation de la mythologie grecque dans la version d’Euripide, par Pasolini qui en assure le scénario, la musique et la direction. Cette œuvre est très intellectuelle et rebutera ceux qui ne connaissent pas du tout l’héritage culturel de l’antiquité. La philosophie générale semble tourner autour de l’homme et de son évolution au cours des âges ; du « barbare » au civilisé. Le film montre que les valeurs, les croyances, les instincts et les règles de vie admises évoluent sans annuler les précédents, une synthèse se fait, mais des réminiscences et résurgences affleurent constamment. Ainsi de la violence des sentiments humains, du pouvoir de l’amour en bien ou en jalousie. Le personnage de Médée venu du fond des âges resurgit dans une culture policée dont les idéaux rejettent la violence au profit de la vie citoyenne. C’est aussi le passage de la période de civilisation agricole et de la magie à celle de l’intellect et de la vie politique. Médée personnifie les valeurs du soi inférieur qui peut faire capoter toute évolution du mental quand la violence n’a pas été maitrisée par le soi supérieur. C’est un des points qui fait que le mythe est toujours chargé de sens au présent.
Le film est porté par des images troublantes de villages troglodytes (turcs), des plans sur une nature aride et une population paysanne dans la première partie et avec des constructions de ville fortifiée pour la suite et des costumes colorés dans la partie construction de la « cité ». Le personnage de Médée joué très justement par Maria Callas est celui qui nous ramène à notre entité inférieure dont l’expression violente du sentiment de jalousie a conduit à l’anéantissement de ce qu’elle avait réalisé. La richesse des couleurs des vêtements, les images dépouillées à l’inverse, le sens symbolique donné aux choses et aux actions rituelles induit une profondeur qui donne à réfléchir sur ce qui se passe à l’intérieur de notre personnalité. Plus sur le film  Un article pertinent sur le fond et l'antique.
Filmographie : L'Évangile selon saint Matthieu, Des oiseaux, petits et gros, Œdipe roi, Théorème, Médée, Le Décaméron, Les Contes de Canterbury, Les Mille et Une Nuits, Salò  
Avis : film un peu difficile à saisir ; pour intellectuels un jour de déprime… bref un Pasolini. Donné pour un chef d’œuvre de Pasolini, il faut néanmoins se retourner vers nos études… mythologie ou Euripide… pour être touché par le sens de ses images. On s’attend à ce que Maria Callas chante…. Eh bien non ! 
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 25 juin 2015

Mort à Venise


Réalisateur : Luccino Visconti 1906 1976. Influencé par l’opéra et le mélodrame, commence sa carrière de cinéma en France avec Jean Renoir. Il a mis en scène des opéras et de nombreuses pièces de théâtre. Présida le jury de Cannes en 1969. Reçoit le prix du 25e anniversaire du festival de Cannes pour Mort à Venise. Plus
Pays : Italie France Année : 1971
Acteurs : Dirk Bogarde (Gustav von Aschenbach) ; Bjorn Andresen (Tadzio) ; Silvana Mangano (la mere de Tadzio) Dir. Photo : Pasquale De Santis
Résumé : le scénario est basé sur la nouvelle La Mort à Venise ((de) Der Tod in Venedig) que Thomas Mann publia en 1912. Nous sommes dans la Venise 1910 juste avant la première guerre mondiale. C’est Venise, mais c’est surtout un Lido du bord de mer où les grands bourgeois prennent l’air pur de la mer, dans un décor de grands hôtels où le personnel rivalise en flatteries. Gustav von Aschenbach y vient sur ordre de son médecin pour récupérer un peu de santé après un incident cardiaque important. Ce musicien est un personnage qui a toutes les caractéristiques de Gustav Malher, dont la musique parcours tout le film. C’est donc une tentative de le représenter à travers la fiction du personnage de Von Aschenbach. Ambigü, pris entre ses tendances vers le beau et le sublime qui ont rempli sa vie, il est montré face aux accidents de parcours auxquels il ne sait pas s’adapter. On trouvera le personnage de Gustave en proie à une grande souffrance balloté entre ses sentiments les convenances, et les événements. Ses sentiments érotiques pour un jeune homme, l’épidémie de choléra dans Venise exacerbent sa sensibilité. Il se découvre différent de ce qu’il pensait de lui-même, mais n’assume pas son côté homosexuel, ni qu’il soit devenu vieux et malade. Venise est alors une ville chargée de grandeur et d’arts mais rongée par le choléra, la turpitude et la décadence règnent à la place du beau.
La mort rode depuis le début du film, pour lui ou pour sa famille, les morts de choléra en ville, sont autant de rythmes que celle-ci impose au temps de Gustave. La poursuite de Tadzio en ville est un épisode cauchemardesque évoquant l’enfer qui attire, la désespérance de ne pas atteindre ses désirs ni savoir y résister franchement. Le réalisateur est habile dans ce maniement des ruelles désertes et sombres et des ordures projetées sur le chemin avec quelques flammes signifiant autant la purification que l’infernal.
J’apprécie également l’usage des éclairages diffus en contre jour des scènes sur la plage où finalement il mourra qui font écho à la réalité mais montrent les sentiments. La musique de l’adagietto de la Cinquième symphonie de Mahler se marrie merveilleusement au climat romantique délétère du film. Les scènes de spectacle bouffon, et celles concernant le maquillage du personnage interpellent également sur le thème du masque et de l’apparence. C’est une œuvre très aboutie de Visconti, il y a de quoi alimenter des réflexions sur la vie, sur l’art c’est moins immédiat ! Un article intéressant d’Olivier Bombarda   Des détails
Filmographie : Ossessione ; Nuits blanches ; Rocco et ses frères ; Le Guépard ; les Damnés ; Mort à Venise ; Ludwig 
Avis : J’ai revu avec plaisir ce film qui avait enchanté ma jeunesse par son pouvoir évocateur dramatique et sa liberté d’expression. La maitrise théâtrale de Visconti y est parfaite.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


dimanche 21 juin 2015

8 fois debout

deux acteurs subtils
  Réalisateur : Xabi Molia ; Après des études de lettres à l'Ecole Normale Supérieure devient romancier à 22 ans avec « Fourbi » (2000), un premier roman publié chez Gallimard. 8 fois debout c’est son premier long métrage au cinéma. 
Pays : France Année : 2011
Acteurs : Julie Gayet (Elsa) Denis Podalydes (Mathieu)
Dir. Photo : Martin de Chabaneix
Résumé : « 7 Fois à terre 8 Fois debout », une des devises des deux antihéros du film. Mais sous réserve de comédie, les sujets abordés sont infiniment graves. « Au cœur des situations les plus désespérantes se loge toujours quelque chose de dérisoire et de potentiellement drôle. » nous dit Xabi Molia. La misère est mise en scène, non seulement dans le manque de moyens pour vivre de Mathieu et Elsa, mais surtout la misère psychologique, morale est grande et a pour conséquences les échecs successifs. Aucun des deux ne pleurniche sur son sort, ils rivalisent de phrases optimistes qui sont comiques au vu de leurs difficultés, mais qui restent une défense enfantine et touchante. Tout est cocasse, les entrevues d’embauche en prennent un grand coup… Elsa et Mathieu sont tellement marginalisés qu’ils ne sont à peine gênés par l’expulsion de leurs logements, un optimisme viscéral dans l’avenir et surtout ne pas voir les malheurs quotidiens, les maintient à flots. Ca donne des leçons…
C’est principalement la présentation de personnages en déroute, on s’attendrait à les voir internés dans un établissement pour doux dingues. Ils sont touchants avec leurs manies, leurs raisonnements pour conjurer le mauvais sort, des gros plans sur eux montrent la fragilité ordinaire, le vide qui ronge et anéanti devant les difficultés, les obstacles.
« Il y a des hommes et des femmes qui sont profondément des victimes, qui évoluent dans un univers au départ tellement hostile que c'est horriblement compliqué pour eux de s'en sortir. » Xabi Molia.
Avis : Film émouvant, sur la misère humaine, les chômeurs marginalisés, la rupture familiale, le respect des individus, la poésie dégagée par les gens simples.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




mercredi 20 mai 2015

Ladykillers

 
Une fine équipe de musiciens...
Réalisateur : Joel et Ethan Coen Joel et Ethan Coen sont deux réalisateurs américains qui travaillent ensemble à la réalisation de très bons films. Ils ont réalisé des comédies, mais ont été reconnus comme des « grands » Palme d’or à Cannes en 1991 pour Barton Fink, Puis Cannes 1996 Prix de la mise en scène pour Fargo et Oscars. No country for old man remporte des Oscars en 2008 à plusieurs titres. Plus sur Wikipedia
Pays : US Année : 2004
Acteurs : Tom Hanks (Dr Dorr) ; Irma P Hall (Mme Munson); Warlon Wayans (Gawain, l’homme de nettoyage du casino); JK Simmons (Garth Pancake artificier); Tzi Ma (le Général) ; Ryan Hurst (le balèze) ;
Dir. Photo : Roger Deakins
Résumé : Ladykillers est un remake du film britannique Tueurs de dames (The Ladykillers) d'Alexander Mackendrick et sorti en 1955. Le scénario est digne de la production des frères Coen ! avec une musique de gospels formidable, vu que l’action est située dans le Mississipi. On y raconte l’approche hasardeuse d’un coffre fort, et la manipulation d’une vieille dame noire à qui l’équipe fait croire que les garçons répètent de la musique baroque dans la cave. Les personnages sont des phénomènes et l’humour va bon train, alliant gaffes et maladresses, toujours en musique. Tom Hanks est très naturel dans son rôle de Professeur double jeu et Irma P Hall lui donne la réplique avec bonheur, elle tire d’ailleurs un prix du jury pour son interprétation si j’ai bien compris.
Des références par-ci par là, des petits clins d’œil, des références aussi aux auteurs littéraires comme la lecture d’Edgar Allan Poe, aux classiques musicaux... nous mettent en joie. Le professeur a toujours le dernier mot ou une pédanterie pour sortir l’équipée de l’échec. On ne s’ennuie pas dans ce festival de branquignols. La morale est représentée par le portrait du défunt Pasteur… qui n’a pas dit son dernier mot et guide sa veuve dans cette affaire. Beaucoup de musique dont on trouvera les titres dans Wikipedia.
Filmographie : Sang pour Sang ; Miller's Crossing ; Barton Fink; Fargo; The Big Lebowski; O'Brother; No Country for Old Men; Burn After Reading; A Serious Man ; True Grit 
Avis : Un film pour un public familial. Un bon comique qui est plein de délicatesses, de gags inattendus et de réponses absurdes.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie






dimanche 3 mai 2015

Ida

Décadrés, martyrisés par les verticales
Meilleur film étranger Césars 2015
Meilleur film étranger cérémonie des Oscars 2015 et de nombreuses récompenses dans festivals. 
Réalisateur : Pawel Pawlikowski réalisateur et scénariste polonais. Etudes en Grande Bretagne, habite en Europe…. maintenant Varsovie… Commence par des films pour la BBC. My summer of love est le film qui le fait découvrir, en France Ida sorti en 2015 lui obtient la faveur du public Art et Essais et celle de la critique. Un peu plus sur wikipedia
Pays : Pologne Année : 2013
Acteurs : Agata Trzebuchowska (Ida) ; Agata Kulesza (Wanda, la tante); Dawid Ogrodnik (le saxophoniste) ; Jerzy Trela (Szymon le nouveau propriétaire de la maison) .
Dir. Photo : Ryszard Lenczewski et Łukasz Żal
Résumé : Ce film appelle des émotions esthétiques qui sont remarquées par la critique. Au-delà de cet esthétisme (très fort et un peu monotone), on note des éléments symboliques nombreux comme l’utilisation des lignes noires (lignes de fuite du paysage, infrastructures de portes et fenêtres) qui évoquent la contrainte omniprésente sur les vécus des personnages. Le décor est généralement très dépouillé voire sinistre…La critique parle de décadrage constant des acteurs, des valeurs dramatiques du noir et blanc, certes, mais j’ai plus vu de verticales découpant inégalement les scènes affichant l’étau des conventions sociales qui déséquilibrent le quotidien du peuple, ce décalage constant accentue la notion de ratés, d’échecs et de pressions ou d’enfermement sur la vie. En dessous même des occurrences historiques pesantes qui sont dans le fil du scénario, il se passe quelque chose d’important pour les deux héroïnes. Le fond individuel du drame est le parcours de deux femmes, l’une très jeune qui doit prononcer ses vœux au couvent et donner un sens spirituel à sa vie, l’autre Wanda qui est à l’autre bout du fil de la vie, désabusée, tributaire de l’alcool et des cigarettes qui se demande si sa vie a été maitrisée et bien employée. Les caractères ou personnalités sont également opposés, l’une personnifie l’amour, l’autre la volonté. Le temps historique de fond est l’après-guerre et la période de dictature communiste qui a suivi. Le drame trouve son origine pendant la guerre lors de la traque des juifs en Pologne. La jeune fille est envoyée rencontrer sa seule parente (catégoriquement athée) avant de prononcer ses vœux, ce qui permettra de développer l’histoire facilement. Sa tante, très dure pour elle-même comme pour les autres, entreprend de renseigner sa nièce sur la vie de ses parents qui sont morts pendant la guerre (on ne sait pas comment). Comme elle a maintenant du temps pour sa nièce, elle commence une enquête (c'est un peu son métier) sur le sort réservé aux Lobenstein… L’enquête commence en parcourant la campagne hivernale (pas très gai !) ; au cours de celle-ci Wanda apprendra beaucoup sur elle-même, pendant qu’Ida apprendra sur la vie sociale et sur les jeunes de son âge. Le titre c'est Ida, mais le personnage étudié est surtout Wanda et ses contradictions.
Articles intéressants: Avoir à Lire     Inrocks
Filmographie : The Stringer ; Transit Palace ; My Summer of Love ; La Femme du Vème ; Ida
Avis : Drame dans le contexte historique de la deuxième guerre mondiale et de la Pologne des années 60. La vie de deux femmes est traitée en parallèles entre une croyante et une agnostique, réunies par la recherche de parents qui finira par un geste fort au cimetière.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


lundi 20 avril 2015

Port de l’angoisse

A l'écran comme à la ville.
To have and have not
Réalisateur : Howard Hawks (1896-1977) réalisateur, scénariste, producteur américain. Il a commencé sa carrière au cinéma par des scénarios pour le muet. Il a réalisé de nombreux films dans des genres variés de la comédie au western.
Pays : US Année : 1944
Acteurs : Humphrey Bogart (Harry Morgan) ; Lauren Bacall (Marie, Microbe, Slim) ; Walter Brennan (Eddie)
Dir. Photo : Sidney Hickox
Résumé : Scénario bâti sur l’idée du roman d’ E. Hemingway (To have and have not) par William Faulkner, Jules Furthman. Arte ne manque pas de fournir presque chaque dimanche un must du cinéma, ici c’est un film aussi vieux que moi… une fois restauré ce film n’a pas vieilli (moi non plus) et nous subjugue toujours. L’histoire est pourtant cousue de fil blanc, le héro est typique de l’aventurier américain comme Hemingway en décrit tant, mais la femme fatale est très différente de ses héroïnes, celle-ci n'est pas dans le sentimental, elle est impertinente. L’intrigue est basée sur des faits qui sont contemporains de la création du film, la résistance française coincée par le gouvernement de Vichy. De nombreuses différences avec le roman d’Hemingway ! mais quelle transposition géniale. L’ambiance à la fois coloniale et en temps de guerre, l’activité de pêche au gros chère à Hemingway, les riches clients américains posent un climat non pas d’angoisse (on se demande où ils sont allés chercher cela ?) mais de chaos propice à toute turpitude (ici c’est plutôt le rôle de la police !). Le duo d’Harry et de son homme d’équipage est très amusant, il s’y développe un humour britannique ne laissant pas place à l’angoisse… l’utilisation de la mer est assez nulle, mais on reste dans la cabine sauf pendant la scène de pêche, où nous sommes gratifiés de quelques beaux spécimens. Le film est émaillé d’actions plus ou moins violentes mais rapides et soudaines, on ne s’ennuie pas, même la musique dans le café bar de l’hôtel est sacrifiée au tempo de l’action.
L’œil sur l’écran
Cinéclub Caen
Filmographie : Scarface ; Le Grand Sommeil ; La Captive aux yeux clairs ; Les hommes préfèrent les blondes ; Rio Bravo ; Port de l’angoisse ;
Avis : Un film qui est bien fait, ciselé, avec un couple mythique du cinéma américain, un peu de musique des années 40, un fond d’aventures.
Note : 10/10 Jacquie


mercredi 8 avril 2015

Les orgueilleux

Deux grands acteurs
Prix International de la Biennale de Venise 1953
Réalisateur : Yves Allégret (et Rafael Portas) 1905-1987, réalisateur frère du cinéaste Marc Allégret qui apprend le métier avec lui puis avec Jean Renoir.
Pays : France Mexique Année : 1953
Acteurs : Michèle Morgan (Nellie) ;Gérard Philipe (Georges) ; Carlos López Moctezuma (Le docteur) ; Victor Manuel Mendoza (Don Rodrigo) ; Michèle Cordoue (Anna)
Dir.Photo : Alex Phillips Musique : Paul Misraki et Gonzalo Curiel
Résumé : Inspiré du scénario Typhus de Jean Paul Sartre, adapté pour le Mexique dans un village miséreux où les caïds font la loi, mais la maladie fera la sienne. Décors de pauvreté et de débauche, énormément d’enfants qui jouent et de pétards avec la Semaine Sainte, de la musique aussi qui assume le reste du dépaysement car elle est plutôt gaie, malgré les trilles et les cris comme celles d‘oiseaux fous. Des situations incroyables, un touriste français décède au village à peine arrivé d‘une maladie dont on dit que c’est une méningite cérébrospinale. Je vous passerai les détails médicaux, mais le sujet atteint présente un tableau à peu près comme il est montré dans le film. Néanmoins le traitement est une antibiothérapie rapide, si on fait une ponction lombaire, en fait c’est pour le diagnostic… L’épidémie, son arrivée qui va bouleverser la vie du village est amplement mise en scène pour servir de fond à un autre drame. Nellie est dans un environnement plus qu’hostile, elle s’est fait voler son argent, elle parle à peine espagnol. Tout est décrépi et misérable autour d’elle, et tous les hommes la regardent comme une proie possible, (la mise en scène est telle que ça fait peur, à moi en tout cas, on sent la pression des hormones mâles…) cette atmosphère noire et malsaine est chère à Buñuel (qui passe un moment sur le tournage) et Allégret. L’intrigue amoureuse est située dans ce climat de désastre. Georges, SDF alcoolique, est en fait un jeune médecin qui est tombé dans le vice, suite à la mort de sa femme qui est morte en couches, alors que le médecin Georges était ivre. Nellie, femme qui vient de perdre son mari, s’éprend du SDF contre toute raison. Les deux acteurs principaux sont employés dans des domaines qui ne leurs sont pas familiers : Michèle Morgan dont la sensualité froide et les personnages glacés ont fait la renommée est ici très sensuelle et sensuelle. Gérard Philippe, plutôt jeune premier romantique campe ici un personnage dément ou presque (l’épisode de la danse pour de l’alcool est étonnant). Entre les multiples pétards, explosions et les cages à oiseaux presque aussi nombreuses, ou les enfants qui courent dans tous les sens… on se demande un peu ce que le cinéaste à voulu dire à part l'enfermement dans un espace de chaos. Par contre les gouttes de sueurs pullulent mal à propos… laissant la place à l’épisode des glaçons ou du ventilateur, très original à l’époque, c’est vrai qu’elle n’est pas mal en combinaison… et le titre est encore pour moi une énigme qui désigne-t-il? les méningocoques surement...
J’ai vu plusieurs fois ce film dont la première dans ma jeunesse, adolescente ce film m’avait marqué par la vision de la « maladie tropicale » explosée en épidémie… avec la piqûre… en plus ! le désarroi de cette femme se retrouvant seule dans ce cauchemar. Puis le phénomène d’attirance vers un paria du village… dont on se demande s’il va se reprendre (oui ou non) et tomber dans les bras de la belle interroge forcément sur l’amour, pochette surprise. Le film pour Allégret devait avoir une fin noire, pour nous aussi on s’attend à voir l’un ou l’autre succomber à la maladie, mais les américains ont décidé que non il fallait une happy end. C’est pourquoi le film s’arrête comme un cheveu sur la soupe après la course (splendide) de l’un vers l’autre sur la plage. Mais contrairement à ce qu’on espère ce n’est pas elle qui le rédemptionne c’est le sens du devoir et de l’urgence médicale…il arrête de boire pour monter un dispensaire pour les plus pauvres. Infos Wikipedia  Arte 
Filmographie : Germinal ; Les Orgueilleux ; Nez de cuir ; Mam'zelle Nitouche ; Manèges ; Les miracles n'ont lieu qu'une fois ; Une Si jolie petite plage ; 
Avis : Film culte restauré à voir et revoir. Assez dépouillé, mis en valeur par le N et B. J'ai eu envie de le regarder à nouveau, et ne suis pas déçue.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


lundi 6 avril 2015

En quête de sens

Réalisateurs : Marc de la Ménardière business développeur à NY et Nathanaël Coste documentariste.
Pays : France Année : 2015
Intervenants : dans le texte.
Résumé : Film un peu brouillon qui est un genre de road-movie spirituel créé par deux jeunes en recherche de sens pour leur vie quotidienne. Ils racontent leurs interrogations et nous font part de leurs démarches pour comprendre. Ils partent à travers le monde rencontrer d'éminents sages ou des cultures spirituelles susceptibles de les éclairer. Les intervenants sont nombreux, de différents horizons ce qui nous donne un peu le tournis. Vandana Shiva, personnage chaleureux, militante pour la protection de la nature et la défense des paysans, elle est physicienne, mais est très écoutée dans le monde entier pour sa lutte pour la biodiversité et le féminisme. Elle a écrit de nombreux livres contre l’industrie agroalimentaire. Elle parle ici de sa vocation et du sens de la nature que nous perdons, du fait que l’homme fait partie de la nature et doit la respecter, et que la nature permet à chacun de vivre si on utilise une agriculture qui la respecte. Satish Kumar forme des jeunes gens à une philosophie simple. La croissance ne peut pas être illimitée sur une planète qui l’est. A l’inverse de Descartes et du mode de pensée de l’occident il dit que la séparation (donc la seule analyse) est ce qui nous conduit à l’incompréhension du monde. En fait tout est lié et l’homme fait partie du divin, à chaque fois que nous détruisons la nature ou que nous partons dans la compétition effrénée pour faire du profit, c’est nous mêmes que nous détruisons. La coopération est une valeur beaucoup plus sure elle respecte chaque être humain ou animal. Pierre Rabhi apôtre inévitable de la sobriété heureuse nous parle de sa voie simple qui conduit au bonheur. José Luis Tenoch Perez chamane aztéque reprend les thèmes de: l’homme est uni à la nature, à Dieu, il se cache derrière des masques qui font perdre le sens profond de la vie, il faut se débarrasser de ceux-ci pour grandir. Frédéric Lenoir, philosophe spécialiste des religions, nous livre une explication de la crise dans laquelle nous nous trouvons… un peu trop condensée pour bien la comprendre. Hervé Kempf, journaliste, écrivain constate que dans notre monde ultra libéral nous avons atteint le pied du mur, la démocratie actuelle est inefficace, nous sommes gouvernés par des aveugles (mais intéressés) qui ne savent pas gérer ni la crise écologique ni humanitaire. D’autres personnages sont venus témoigner de la recherche qui attend chacun pour avancer à travers notre crise actuelle, ils ont un abord spiritualiste comme le physicien Trinh Xuan Thuan, ou psychologique comme Marianne Sébastien ou Cassandra Vieten ou bien holistique pour Bruce Lipton.
En bref, l’homme est d’origine divine comme la nature, la séparation et la compétition nous tuent à petit feu. Il est donc temps de réagir et pour cela la méthode est simple : « Soyez le changement que vos voulez voir dans le monde. » a dit Gandhi.
Avis : pour tous ceux qui sont en quête de changements, de vérité et de simplicité, qui en ont assez de notre vie de dingues. Original c’est fait par des jeunes, ceci donne beaucoup d’espoir pour notre futur.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 30 mars 2015

Un ange à ma table

Grand prix du Jury à Venise 
la petite fille dans les paysages verdoyants de NZ
Réalisateur : Jane Campion réalisatrice et scénariste New Zélandaise Est née en 1954 dans une famille liée au théâtre. Fait des études artistiques. Se lance dans le cinéma dans les années 80, fait un peu de TV. Ses courts métrages sont primés. Elle tourne Sweetie; en compétition à Cannes, puis Un ange à ma table qui est Grand Prix du Jury à Venise et elle obtient finalement la Palme d’Or avec La leçon de Piano. Depuis son dernier film elle se lance dans les séries TV avec succès : Top of the Lake
Pays : New Zeeland Australie Année : 1990
Acteurs : Kerry Fox (Janet Frame) ; Alexia Keogh (Janet Frame enfant) ; Karen Fergusson (Janet Frame adolescente) ; Iris Churn (la mère)
Dir. Photo :Stuart Dryburgh
Résumé : D’après les romans autobiographiques : To the Is-Land, An Angel at My Table et The Envoy from Mirror City de Janet Frame http://fr.wikipedia.org/wiki/Janet_Frame
Le film comporte trois parties qui correspondent aux 3 livres de Janet Frame. Dans la première Jane Campion nous montre la petite fille rousse, adorable et déjà tentée par la poésie. Cependant la vie de la petite n’est pas rose elle est un peu le souffre douleur de sa classe, car enfant d’une famille nombreuse, pauvre elle n’est pas dans les mêmes conditions que ses compagnes. Toute la fratrie est mal vue par les autres enfants, ils sont sales et malodorants… on trouve déjà le sujet de l’isolement cher à Janet Frame et à J.Campion. Son frère est sujet à des crises d’épilepsies qui affectent ses sœurs et paniquent les parents. Les filles se soutiennent et forment un bloc face à l’adversité… qui frappe souvent à la porte... Le chapitre suivant nous amène à l’adolescence avec les problèmes d’adaptation et les relations avec les garçons. Les dons d’écriture de la fillette ont été reconnus et elle est envoyée faire ses études. Janet à tendance à s’isoler, par peur des relations avec les autres qu’elle observe cependant avec envie. Les drames familiaux émaillent la vie de Janet. Ses études d’institutrice terminées, elle exerce jusqu’au jour de la visite de l’inspecteur… puis internement pendant 8 ans en asile psychiatrique. On la voit souvent retourner dans son village chez ses parents où elle peut se retirer et se ressourcer. On assiste à ses émois de jeune fille, mais qui prend toujours la fuite devant les sentiments. Puis en tant que femme avec les mêmes problèmes mais rencontrant à l’étranger une véritable histoire d’amour, la femme s’affirme trouve sa sensibilité corporelle. Après son séjour en Europe elle rentre en Nouvelle Zélande et continue d’écrire des poèmes et des romans.
Jane Campion qui estime beaucoup cet auteur, filme la petite fille comme si nous étions à sa place, de nombreux plans bas, des gros plans sont adoptés pour nous faire ressentir l’histoire comme si c’était Janet, notre confidente qui racontait avec un ton simple à hauteur de l’enfant et de ce qu’elle perçoit. Dans l’adolescence, la jeune fille est empêtrée dans son corps et nous recevons le film comme une incursion dans le domaine des adolescentes. Le malaise de Janet dans le monde est traité avec sensibilité et retenue. Quand elle est adulte, la façon de le montrer change de registre et est plus discrète, quand elle est internée on la croit perdue partie loin dans sa tête au milieu des vrais aliénés. Les talents de Jane Campion donnent beaucoup de présence à Janet Frame dans sa représentation et font œuvre de découverte de cet auteur mal mené par la vie, mais si attachante. En France on connaît peu son œuvre, mais grâce au film l’intérêt pour ses livres est venu. De plus elle est décédée il n’y a pas si longtemps. Lire Frédéric Strauss
Lire aussi Le Monde
Filmographie : Sweetie ; Un ange à ma table ; La Leçon de piano ; Portrait de femme ; Holy Smoke ; In the Cut ; Bright Star ; Top of the Lake ; 
Avis : Du point de vue cinéma c’est une œuvre majeure et qui donne à Jane Campion une notoriété qui ne fera que s’étoffer. A voir aussi pour connaitre cet auteur New Zélandaise.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie



mercredi 25 mars 2015

Poupoupidou

Un petit tour en scoot sue la neige?
Réalisateur : Gérald Hustache Mathieu réalisateur français né en 1968
Pays : France Année : 2011
Acteurs : Jean-Paul Rouve (David Rousseau) ;
Sophie Quinton (Candice Lecœur ) ; Guillaume Gouix ( le jeune Gendarme) ; Olivier Rabourdin (Commandant de la brigade).
Dir. Photo : Jean-Claude Lother
Résumé : Un polar ( ?) une aventure au pays de la neige et une région la Savoie… une histoire souvent à dormir debout où un romancier en mal d’écriture se met à gamberger sur sa vision d’un groupe de gendarmerie emmenant un corps sur une civière, dans la neige... David Rousseau, romancier joué en homme taciturne, un peu fêlé par JP Rouve cherche l’inspiration dans cette histoire de suicide locale, son imagination se met en route pour trouver un scénario. Il loge, le temps de fixer ses impressions, dans un l’hôtel déserté « les flocons » tenu par une nymphomane gothique, un peu givrée (est-ce le froid ?). Le romancier va trainer un peu dans le village et chercher des informations sur la défunte et rencontrer un tas de gens, plus ou moins originaux. Il finira par entrer dans son appartement et tomber sur son journal intime… Par ailleurs un parallèle est jeté entre la vie de la jeune femme et celle de Marlyn Monroe avec beaucoup d’habileté sans insister mais avec de belles images de crêpe de chine et de corps nus en particulier dans l’introduction. On ne racontera pas tout, le film se regarde tranquillement sans frayeur ni scènes horribles juste du détail qui tue, des personnages un brin dissimulateurs, une marque de fromage et des réclames nullissimes, très kitchs, des amourettes, du rêve et de l’humour, des gros sabots aussi, mais du bon temps.
Voir article de Gérard Lefort
Filmographie : Avril ; Poupoupidou 
Avis : Pas mal, du talent, on attend d’autres films… avec autant d’humour froid !
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 23 mars 2015

Chinatown

Meilleur réalisateur Oscars
Meilleur scénario Golden Globes
Réalisateur : Roman Polanski Réalisateur,Scénariste, Producteur de cinéma, metteur en scène, Comédien. Né à Paris en 1933 mais Polonais. Subit en Pologne avec sa famille le ghetto s’échappe reste seul. A la fin de la guerre découvre le cinéma et ses dons artistiques. Cours de cinéma à Lodz. Le couteau dans l’eau lui ouvre des portes. Puis Répulsion, et le Bal des Vampires. Dépression suite à l’assassinat de sa femme. Chinatown. Le pianiste lui vaut la consécration avec la Palme d’Or en 2002. Pour les récompenses et sa vie voir
Pays : US Année : 1974
Acteurs : Jack Nicholson (le détective Gittes); Faye Dunaway (Evelyne la femme de Hollis Mulwray) ; John Huston (Noah Cross le père d’Evelyne) Dir. Photo : John Alonzo; Musique : Jerry Goldsmith Scénario de Robert Towne
Résumé : Un départ super classique pour le cinéma américain : Evelyn Mulwray engage le détective privé Jake Gittes pour confondre son mari d’adultère, haut placé au service des eaux de la ville. De ce début type soap opéra, on verse vite dans les scandales californiens : malversations, achats dissimulés de terrains dont on fait baisser le prix par des opérations mafieuses. Des morts viennent confirmer le milieu mafieux, de superbes villas et une femme fatale donnent un air pourri aux situations. Notre détective ancien de la police ne se débrouille pas mal mais se met dans des situations désastreuses pour sa santé… Quelques courses poursuites, de très belles voitures nous rappellent que nous sommes en 1930. Le scénario nous réserve quelques surprises que je ne dévoilerais pas… Le tout enchainé dans un rythme implacable. Les gentils s’en sortiront-ils ? Attention ce n’est pas un film 100% américain, Polanski est aux manettes.
Le film est très esthétique dans tous ses plans, tous ses acteurs, tous ses paysages. L’atmosphère est lourde malgré tout, comment est-ce possible ? un facteur dynamique : la rapidité des scènes et surtout un facteur musical l’utilisation de la musique de Jerry Goldsmith qui me fait penser à celle de Milles Davis d’Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle.
Filmographie : Répulsion ; Le Bal des vampires ; Rosemary's Baby ; Chinatown ; Le Locataire ; Tess ; Le Pianiste ; The Ghost Writter ;
Avis : Un film Hollywoodien, mais avec la touche de Polanski qui confère plus de légèreté et d’imprévu. Un must à voir et revoir.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie






jeudi 19 mars 2015

La vague

Bronze comme meilleur film et Or pour Frederick Lau en Allemagne
Une expérience non sans danger.
Réalisateur : Dennis Gansel réalisateur, scénariste, acteur allemand né en 1973. Des courts métrages, de la TV. 
 Pays : Allemagne Année : 2009
Acteurs : Jürgen Vogel (Rainer le prof) ; Christiane Paul (la femme du prof) ; Max Riemelt (Marco) ; Jennifer Ulrich (Karo) ; Frederick Lau (l’élève perturbé par l’expérience)
Résumé : Le scénario est inspiré d’une expérience faite par un professeur d’histoire, Ron Jones, en Californie avec ses élèves.  Ce film m’a été recommandé par 3 jeunes adultes indépendamment. Je viens de le voir après une conversation sur le port de l’uniforme à l’école. Il est intéressant de noter que les jeunes d’aujourd’hui qui sont nés loin de la 2de guerre mondiale sont interpellés par ce film. En effet comme les élèves du film ils se demandent comment le nazisme a été possible, et comment cela serait-il encore possible. Toute la construction du scénario et donc de l’expérience réelle, démontre que les actions combinées de plusieurs facteurs tendent à rendre possible des mouvements de masse tels que ceux du nationalisme allemand. Il faut bien avouer que la population de nos ados et jeunes adultes sont souvent la proie d’idéologies qui habilement leur fournissent une raison d’être et de s’accomplir en prenant une place (désirée) dans la société ou dans un groupe ; n’est ce pas ce qui se passe actuellement pour les jeunes jihadistes ? Pourquoi ? Il y a de multiples raisons, déjà la difficulté de s’intégrer dans un monde d’adultes, qui plus est, un peu pourri… ou morose, la difficulté de trouver du travail, ou l’envie de travailler absente chez ceux qui voient leurs parents ou voisins au chômage, la dépression naturelle due aux bouleversements hormonaux. La perte des valeurs morales ou du moins le peu de respect général pour celles-ci est également en cause. Il ne servirait à rien de chercher un ou des fautifs, un flux de faits, d’idées favorisant le «mal être » met à vif les capacités de jugement débutantes des jeunes. Bon, j’arrête les digressions… même si c’est intéressant à creuser à propos des exemples qui nous sont donnés ici.
Le film est très sobre question cinéma, on a l’impression que toute la classe à joué dans le film, qui justement était un jeu de rôles en grandeur nature (GN). Le fait que ce film ait un écho auprès des jeunes montre son mérite, et son efficacité.
D’un point de vue esthétique, la sobriété des images, la relation des faits sans discours, laisse chacun réfléchir aux problèmes posés.
Filmographie : La Vague ; Nous sommes la nuit
Avis : A voir à tout âge… mais à conseiller aux ados, aux Lycées, à la TV… c’est mieux qu’un documentaire.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


mardi 17 mars 2015

Le dernier métro

10 césars dont meilleur film. 
Réalisateur : François Truffaut 1932 1984 En 30 ans de carrière, François Truffaut a réalisé 26 films. Mais le cinéaste de la nouvelle vague était aussi acteur, scénariste et producteur.
Pays : France Année : 1980
Acteurs : Catherine Deneuve (Marion) ; Gérard Depardieu (Bernard) ; Heinz Bennent (Lucas) ; Jean Poiret (Jean Loup) ; Maurice Risch (Raymond) ; Jean Louis Richard (Daxiat) ; Andrea Feréol (Arlette)
Dir. Photo : Nestor Almendros
Résumé : Un film de Truffaut sur l’occupation ? peut être, par hasard, car ce n’est pas le sujet central. Sur les acteurs et la vie au théâtre ? oui aussi, mais le sujet c’est l’amour. Sujet qu’il affectionne au cinéma, et sans doute était il un grand amoureux dans sa propre vie. Un homme amoureux d’une femme mariée c’est assez courant dans la vie comme au cinéma. Soit c’est Cornélien… et on est au théâtre soit c’est du Truffaut et on fait un amour triangulaire comme dans Jules et Jim ! Le film rappelle plus l’amour fuyant impossible à saisir, à capter. Les trois personnages ne sont pas des cloches…des intellectuels et devant cette équation ils s’adaptent ne se tapent pas... Le cadre du film est également le théâtre et les spectacles sous l’occupation et nous tient lieu de rappel au cas où la tentation d’un régime fort nous tenterait….
Des épisodes qui font penser aux documents d’époque sur la vie des artistes pendant l’occupation. Une émission TV a récemment éclairé quelques difficultés avec les prises de positions de chacun, profiteurs ou non. Rien ne sert de juger, mais c’est bien de s’en souvenir ainsi que des conditions très peu confortables, des dangers même si Paris n’a pas été bombardé pendant la guerre.
Filmographie : Les Quatre Cents Coups ; Jules et Jim; Fahrenheit 451; La Mariée était en noir ; Baisers volés ; L'Argent de poche ; L'Homme qui aimait les femmes ; La Chambre verte ; La Femme d'à côté ; L'Histoire d'Adèle H. ; 
Avis : De bons acteurs, un sujet apparemment historique, mais qui cache des sentiments amoureux tumultueux.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




vendredi 13 mars 2015

Les femmes du bus 678

La foule, lieu de l'anonymat et de tous les dangers.
Réalisateur : Mohamed Diab jeune scénariste et réalisateur Egyptien dont c’est le premier film .
Pays : Egypte Année : 2010
Acteurs : Boushra (Fayza, jeune femme voilée) ; Nelly Karim (Seba jeune femme mariée avant gardiste) ; Nahed el-Sebai (Nelly fiancée modern); Maged El Kedwany (le policier); Omar el-Saeed (Omar le fiancé de Nelly)
Résumé : Drame sur le harcèlement sexuel des femmes en Egypte, d’après un fait réel : le premier procès d’une femme pour harcèlement sexuel au Caire. Le réalisateur va faire se croiser trois femmes qui étouffent dans cette atmosphère, dont une qui donne des cours d’auto défense. La réalité des harcèlements sexuels concernent 83% des femmes en Egypte … Pendant les événements place Tahir, de nombreuses journalistes ont été violées… (rue 89) Le film a provoqué une prise de conscience de tous. Mohamed Diab a étudié des informations sur le harcèlement et la souffrance que vivaient les femmes et les conséquences de ces actes machistes. Il s’est senti concerné par ce problème de culture et s’est inspiré des informations données par les thérapeutes et groupes de femmes après agressions. Selon lui, un très gros handicap dans la société égyptienne tient au fait que les hommes n’ont pas conscience des dommages causés aux femmes (en France ce n’est pas mieux). Les femmes comme partout se sentent honteuses salies par les agressions des hommes, culpabilisent et aucune n’ose dire ce qui est arrivé. De plus dans la culture égyptienne les maris ou la famille sont également offensés, honteux et portent une atteinte à leur dignité.
Le réalisateur choisi une jeune femme simple, Fayza, mariée avec deux enfants qui subit régulièrement des attouchements dans un bus surchargé pour aller au travail, elle essaye de trouver des taxis pas chers pour éviter le bus, arrive en retard à son boulot et pour finir son employeur diminue sa paye, occasionnant des difficultés à payer l’école des enfants. Elle ne peut même pas en parler à son mari, par honte. Quand elle peut elle va à des conférences données pour les femmes de Seba qui exhorte celles-ci à se défendre. Elle-même sera coincée par une bande d’hommes à la sortie d’un match de foot. Nelly, la troisième est fiancée, et se fait agresser à la sauvette par un conducteur de camionnette qu’elle course dans les embouteillages… Le réalisateur a beaucoup de courage pour présenter ce miroir peu valorisant à la société de son pays, néanmoins il a fait avancer la prise de conscience de ses contemporains grâce à la justesse de sa représentation. Peu de moyens, une caméra qui filme comme en direct, de bons acteurs, un policier plein d’humour, un regard tendre sur la vie des habitants du Caire.
Rue 89
Avis : Film courageux, mais suffisamment léger pour passer, il montre l’absurdité du système culturel, la souffrance engendrée, et les conséquences difficilement réparables dans les vies personnelles.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




samedi 28 février 2015

Imitation Game

Un des moments épiques.
Réalisateur Morten Tyldum, né en 1967, est un réalisateur norvégien.
Pays : UK US Année : 2014
Acteurs : Benedict Cumberbatch (Alan Turing); Keira Knightley (Joan Clarke), Matthew Goode (Hugh Alexander); Allen Leech (John Cairncross); Mark Strong (Stewart Menzies); Charles Dance (Commandant Denniston) Dir. Photo : Óscar Faura Musique : Alexandre Desplat
Résumé : Réalisé d'après : Alan Turing ou l'énigme de l'intelligence (Alan Turing: The Enigma) d'Andrew Hodges. Le film raconte en y mettant un peu de fantaisie, la personnalité du mathématicien, et la contribution à la victoire des alliés, d’Alan Turing père de notre informatique. Cet homme passionné par les systèmes de codage a réussi avec une grande détermination à résoudre le codage fait par une machine de cryptage allemande : Enigma  J’aime beaucoup, personnellement les histoires de codage et d’énigmes, mais ici vous n’apprendrez rien sur la machine Enigma ni sur celle construite par les alliés. Ce que j’ai trouvé de mieux pour les curieux sur le principe de fonctionnement, c’est sur www.bibmath.net précisément:
Sur la personnalité et certains aspects de la vie du héro, des libertés ont été prises pour le scénario de façon à présenter une histoire animée et un peu haletante de cette page d’histoire longtemps tue pour cause de « secret défense ». Les acteurs que nous voyons d’habitude dans des séries TV sont ici dans les premiers rôles, comme Benedict Cumberbatch qui compose un extraordinaire personnage, plein de tics et de mimiques, un peu misérable et touchant (il joue Sherlock dans la série Sherlock !), Matthew Goode est dans Downtown Abbey ; Keira Knightley (que vous avez vue dans Pirates des Caraïbes ou The Duchess) joue une femme scientifique ayant collaboré au projet d’Alan Turing, mais la romance n’existait probablement pas… mais on y croit volontiers le jeu étant sobre..
Le film a un rythme formidable, et nous emporte facilement dans cette aventure, les décors sont anglais… les couleurs aussi, la musique par contre est française et a valu un oscar à Alexandre Desplat (il me semble qu’on attendait autre chose…).
Avis : Film à voir pour savoir, en 2h, les dessous des actions des alliés pendant la 2eme guerre et passer un moment exhaltant.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


lundi 23 février 2015

Le facteur

Il postino
un poète connu, un simple facteur

Réalisateur : Michael Radford réalisateur, scénariste, acteur et producteur britannique né en 1946.
Pays :UK Italie France Année : 1995
Acteurs : Massimo Troisi (Mario), Philippe Noiret (Pablo Neruda), Maria Grazia Cucinotta (Béatrice), Linda Moretti (Rosa), Renato Scarpa (le chef du bureau de poste)
Dir. Photo : Franco Di Giacomo
Résumé : Adaptation du roman Une ardente patience d’Antonio Skármeta. Dans ce film il y a une histoire d’amour, mais surtout une amitié entre deux hommes socialement différents, dont la rencontre est le fait du hasard. Il est dit que cette histoire est fondée sur une anecdote de la vie de Pablo Neruda. Le théâtre est une petite île Italienne dont la population est très pauvre, la pêche en mer permet à quelques pêcheurs de vivre. Au cours de sa vie agitée Pablo Neruda a fui son pays et du se réfugier, avec son épouse dans un village calme et loin de tout. Dans ce village, à la population illettrée, Pablo Neruda reçoit son courrier des mains du facteur dont il est le principal client. Tout va tourner autour des personnages du facteur et de Neruda. Philippe Noiret campe un Pablo Neruda très réservé mais bien présent sans en faire trop. Massimo Troisi, le facteur, campe un jeune, non pas illettré mais sans grande culture, un peu rêveur, maladroit, timide mais hyper sensible et charmant.
Le plus de ce film, sa différence par rapport aux films « normaux » c’est qu’il est hors du temps, hors de l’espace. Ce qui s’y passe n’est tributaire d’aucune mode ni de maniérisme, même si, on peut le rapprocher du cinéma italien des années 50, la réalisation de ce récit me fait souvenir de « Il ladri de biciclette » de Victorio de Sica par ses silences et aspects de la vie des plus pauvres. L’écran est rempli des regards, des conversations et des silences, surtout pour Mario qui découvre le sens poétique au-delà de la forme, et qui a du mal à s’exprimer (très beau jeu de mains). L’épisode au sujet de la métaphore articule plusieurs scènes avec bonheur. Noiret dit des textes de Neruda, et montre l’évocation, l’émotion qui est mis en valeur par le choix des mots. Autant qu’il démystifie le langage poétique, aidé par le facteur pas si naïf.
« Il Postino est un film sur un temps que rien ne vient «compresser», un temps vidé de tous ses «temps forts», expurgé de toute surprise, toute violence, toute haine, toute excitation, toute précipitation, un temps «détendu» dans lequel un sourire, un bavardage, une promenade, un repas, la lecture d'une lettre, prennent le temps de «se faire événement». Robert Maggiori  et plus sur Arte
Filmographie: Le marchand de Venise ; dancing at the Blue Iguana; 1984; le facteur 
Avis : Film délicat sur la poésie et la découverte de son sens profond par un jeune facteur.
Note
: 8/10 Rédigé par Jacquie




jeudi 19 février 2015

La sociologie est un sport de combat

Réalisateur : Pierre Carles, réalisateur documentariste français né en 1962. S’intéresse surtout aux métiers de la presse et de la communication et de ceux qui tirent les ficelles de la presse et des médias en général. Un brin contestataire et impertinent il a beaucoup d’ennemis… mais ses documentaires sont très informatifs. Plus
Pays :France Année : 2001
Acteurs : Pierre Bourdieu ; Loic Wacquant ; Serge Halimi ; Daniel Mermet ; Remi Lenoir ; Patrick Champagne ; Edward Said
Résumé : Film documentaire sur Pierre Bourdieu et ce qu’est la sociologie durée 2h20. Le titre est une phrase de Pierre Bourdieu : « Je dis souvent que la sociologie c’est un sport de combat, c’est un instrument de self-défense. On s’en sert pour se défendre, essentiellement, et on n’a pas le droit de s’en servir pour faire des mauvais coups. » Pierre Bourdieu. Pierre Carles a filmé P.Bourdieu pendant 3 ans. Pierre Bourdieu pose un autre regard notre société, par des points de vue différents il repousse la pensée dominante au profit de la réflexion personnelle. A son raisonnement scientifique il appose des critères, des index contrôlés. Des informations sur Pierre Carles et son film
Pierre Bourdieu est un philosophe sociologue français qui déploie une intelligence remarquable car non contrôlée par « l’establishment », ce qui lui vaut son succès et ses ennuis. Il s’intéresse en particulier aux processus par lesquels les hiérarchies se maintiennent au cours du temps et par lesquels le conservatisme se reproduit de génération en génération. Il part de ses observations personnelles en analysant ce qui a fait ses choix, ses préférences et pourquoi les choses sont comme elles sont. Wikipedia
Un film de Pierre Carles c’est déjà un éclat de rire, mais qui peut faire mal !
Filmographie : Pas vu pas pris ; La sociologie est un sport de combat ; Fin de concession ; Volem rien foutre al païs ; Hollande, DSK..etc.
Avis : Un film documentaire pour ceux qui ne connaissent pas Pierre Bourdieu. Il donne lui-même les grandes lignes de ce qu’il croit, le spectateur assiste à des réunions publiques où la contestation est parfois présente. Documentaire peu classique… montre en prenant du temps… ne démontre pas mais suggère.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie




lundi 9 février 2015

La guerre est déclarée

Réalisateur : Valérie Donzelli née en 1973, elle est actrice, écrivain, réalisatrice.
Pays : France Année : 2011
Acteurs : Valérie Donzelli (Juliette) ; Jérémie Elkaïm (Roméo) ; Brigitte Sy (Claudia, la mère de Roméo) ; Michèle Moretti (la mère de Juliette) ; Philippe Laudenbach (le père de Juliette) ;
Résumé : Un film fait par la réalisatrice Valérie Donzelli qui est également l’actrice principale avec Jérémie Elkaïm, le film raconte leur histoire avec leur fils Gabriel. Ces deux jeunes nous livrent un film fait avec peu de moyens… caméra photo minimum, sur leur histoire d’amour et leur calvaire lorsqu’ils découvrirent que leur enfant avait une tumeur au cerveau. Le film est loin d’être larmoyant, au contraire les deux jeunes se tiennent les coudes, se soutiennent, trouvent des façons de ne pas sombrer dans le catastrophisme. On pourrait même dire, que pour ceux qui traversent des périodes difficiles, c’est réconfortant de montrer que la puissance de vie est disponible si on sait la chercher. Pour les autres ils donnent un exemple des difficultés et souffrances que doivent affronter les parents suite à une maladie de l’enfant. Le film est parfois un simple parcours hospitalier, mais c’est cela aussi. Les parents doivent faire face à la durée de la peine et tenir le coup alors que tout navigue dans l’incertitude. On y voit beaucoup de soirées dansantes un peu échevelées, mais ce n’est pas incompatible même si c’est artificiel, car il faut retourner à sa nature pour y puiser la force, se refermer sur soi n’est pas la solution adoptée. Le film offre une large part à la famille qui se trouve touchée par la maladie du petit.
Quelques beaux effets originaux d’images comme celles des deux jeunes séparés, assis dans des taxis, et murmurant une chanson d’amour : le Grain de beauté.
Le film vaut par sa simplicité, fraicheur et les notions de valeurs à apporter à la vie, et le combat des parents raconté avec délicatesse.
Est ovationné à la Semaine de la Critique du festival de Cannes.
Filmographie : Il fait beau dans la plus belle ville du monde ; La Reine des Pommes ; La Guerre est déclarée
Avis : Très bon film qui raconte autre chose que d’habitude, le ton est très juste et dépouillé, pas de sentimentalisme, on ne pleure pas, mais on ne sort pas de ce film sans pétrir quelques réflexions sur la vie.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie