lundi 27 mai 2013

L’écume des jours

Suggestion d'utilisation de l'ancienne ligne de Petite ceinture?

Réalisateur : Michel Gondry plasticien, musicien de jazz, réalisateur né en France en 1963. Touche un peu à tous les domaines de l ‘art qui passent à sa portée… Il travaille tantôt aux US tantôt en France. C’est son prix à Deauville pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind au festival du film américain qui le fait reconnaitre en 2004.
L’Ecume des jours va consolider sa position en France, où la pub de Nespresso avec la question culte de Clooney : what else ? vous l’aura rendu familier. Plus sur Wikipedia
Pays :France Année : 2013
Acteurs : Romain Duris (Colin), Audrey Tautou (Cloé), Gad Elmaleh (Chick), Omar Sy (Nicolas), Aïssa Maïga... Dir. Photo : Christophe Beaucarne Musique : Etienne Charry
Résumé : D’après le roman de Boris Vian, publié en 1947. L’histoire racontée est celle d’un pétillant jeune home, fan de jazz et de culture mais un peu timide. Au rang de ses amis, Chick admirateur également du philosophe Jean Sol Parte (Boris Vian est un humoriste joueur de mots), qui vient de tomber amoureux de la belle Alise. Colin cherche aussi à rencontrer une femme « de sa vie » aidé de Chick et de Nicolas le cuisinier, chauffeur, conseiller etc. Dans une soirée endiablée parisienne il rencontre Cloé, et le couple pas très conventionnel mais plutôt poète part dans une aventure sentimentale riche pour le spectateur. Ils se marièrent mais n’eurent pas beaucoup d’enfant, la vie de Chloé se détériorant.
Le scénario est assez bien rendu par rapport au roman, l’ingéniosité de la mise en scène nous livre mille trucages pour rendre les traits d’humour du romancier. C’est donc un festival du loufoque qui occupe les plans, on peut le regretter, pour ceux qui ont lu l’œuvre avant. Quand on ne l’a pas lu cela occulte un peu l’histoire d’amour. Les réflexions sur la vie quotidienne : du « travailleur » d’alors (jusqu’aux scènes dans le siège du PC à Paris !), des riches oisifs et les aversions de Boris Vian contre l’ordre établi (l’Eglise, la Police, les Militaires, les Patrons…) sont traitées avec bonhommie.
A juste titre l’accent est mis sur le côté célébration du jazz, cher à Boris Vian, qui revient partout : dans les prénoms, le piano bar… on danse le biglemoi avec un effet très réussi, les tournes disques ne sont pas d’époque mais loufoques, Bref, on ne s’ennuie pas !
Que cela ne vous empêche pas de lire la prose de Vian, toute en douceurs et dérisions. C’est un plaisir que nous avons gouté dans notre jeunesse et qui doit être encore réalisable dans nos temps accélérés si les cours du Lycée ne vous « soulent » pas trop… C’est une invitation que Gondry nous lance de le lire ou de le relire. N’oubliez pas la musique… Duke Ellington, Chick Corea, Sydney Bechet, Charlie Parker, Art Tatum, Stéphane Graphelly et Django vous serez dans la note des soirées de Boris !
Sur le roman de Boris Vian : lisez le vous-même ! pas de spoiling !
Filmographie : Soyez sympa rembobinez ; L’épine dans le cœur ; Tokyo ! La science des rêves ; Eternal Sunshine of the Spotless Mind; The Green Hornet
Avis : Excellent film, un peu "performance" malgré tout. J’avais hâte de voir ce que Michel Gondry nous proposerait, la distribution attrayante paraissait démesurée… mais ce n’est pas moi qui paye.. Les héros principaux me semblent bien vus. A voir; surtout si vous n’avez pas lu le roman - car le manque de culture tue en France !
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


mardi 21 mai 2013

La cage dorée


Réalisateur : Ruben Alves; Acteur et réalisateur franco-portugais. A commencé sa carrière par acteur (ciné et TV). C’est son premier long métrage.
Pays : France  Année : 2013
Acteurs : Rita Blanco (Maria) ; Joaquim De Almeida (José) ; Roland Giraud (Mr Caillaux) ; Chantal Lauby (Mme Caillaux) ; Barbara Cabrita (Paula) ; Lannick Gautry (Charles) ; Maria Vieira (Rosa) ; Jacqueline Corado (Lourdes). Nicole Croisille (la présidente du conseil syndical). Dir. Photo : André Szankowski
Résumé : Maria et José, d’origine Portugaise, sont installés à Paris depuis une trentaine d’années, ils ont deux enfants et vivent avec bonheur dans un quartier bourgeois de Paris. Maria est la concierge d’un petit immeuble, et José travaille dans chez un entrepreneur de travaux. Chacun est respecté et apprécié dans son travail, les enfants arrivent vers l’âge adulte sans problèmes. Ils sont entourés par quelques couples de compatriotes avec lesquels ils entretiennent des relations amicales et festives. Tout va bien, quand soudain ils apprennent que le frère de José est décédé et leur laisse un héritage…
Des histoires comiques en fonction des références habituelles sur la gentillesse ou la débrouillardise des Portugais et la bêtise des copropriétaires mais sans verser dans le cliché lourd ; des histoires en famille quand on ne peut pas tout dire.
Pour une fois, on peut rire sans que qui que se soit ne soit trompé par son amant…. Les histoires entre femmes sont très marrantes et font penser à Almodovar dans Volver. Rita Blanco est superbe, très intéressante dans ses changements au fil des événements.
Avis : Comédie bien pensante…, des situations de quiproquo et de contrastes originaux, et la gentillesse de nos héros nous amusent pendant une heure trente… c’est pas mal quand de toutes façons il pleut au mois de Mai. A consommer sans modération!
Note : 6/10 Rédigé par Jacquie




mercredi 8 mai 2013

La religieuse

Une très belle prestation de Pauline Etienne

Réalisateur : Guillaume Nicloux : Acteur, réalisateur, scénariste, écrivain français né en 1966. Cinéma et Télévision.
Pays :France Belgique Allemagne Année : 2013
Acteurs : Pauline Étienne (Suzanne Simonin) ; Françoise Lebrun (Madame de Moni, Mère supérieure) Isabelle Huppert (l'abbesse de Ste-Eutrope) ; Louise Bourgoin (sœur Christine, Mère supérieure qui remplace Mme de Moni) ; François Négret (L’avocat) ; Marc Barbé (Père Castella) ;
Martina Gedeck (la mère de Suzanne).Dir. Photo :Yves Cape 
Résumé : D’après le roman de Denis Diderot. Le film de Jacques Rivette, Suzanne Simonin, la religieuse, sorti en 1965 et ayant fait scandale dans les années soixante a précédé cette adaptation.
Le film traite de la privation de liberté chez une jeune fille au XVIII e, cas assez fréquent dans les familles, dont l’iconoclaste Diderot avait décidé de faire un gigantesque pied de nez à l’Eglise. Il y a très bien réussi, puisque le film de Jacques Rivette a aussi provoqué une polémique dans les années 60 ! qui avait mis en branle des avis politiques pour ou contre la censure et fut traité comme une affaire d’Etat.
« les sujets traités dans La Religieuse sont des plus modernes. La révolte d’une jeune femme face à l’autorité, son combat sans relâche pour sa liberté, le droit à la justice, le refus de se résigner, la lutte contre l’arbitraire. Le plus intéressant c’est l’évidente contemporanéité du sujet et l’impact qu’il produit sur de jeunes personnes. Ma fille de dix-sept ans s’est passionnée pour le roman l’année dernière et je me suis aperçu que pour elle, l’histoire de Suzanne est toujours d’actualité. À son sens, peu de choses semblent avoir changé entre le XVIIIème siècle de Diderot et notre » G.Nicloux
« Chez Diderot, Suzanne était résignée ; chez Rivette elle se suicidait ; chez Nicloux, elle a un avenir possible. «Suzanne ne nie pas sa foi ni son amour de Dieu, elle affirme sa volonté de vivre comme elle l'entend sans avoir à subir les pressions familiales ou religieuses. Et c'est en cela que le roman de Diderot est d'actualité». Emmanuèle Frois - Le figaro
Filmographie : Cette femme-là ; La Clef ; La religieuse ; 
Avis : Facile d’accès, ce film nous plonge dans une époque ou l’avis d’une femme sur sa propre destinée n’est que de peu de valeur. Une très belle interprétation de Pauline Etienne dans un rôle difficile car elle est souvent seule à tenir la scène. Isabelle Huppert donne une interprétation personnelle de la mère supérieure, un peu toquée, qui fait rire un peu bien qu’on craigne le pire… Belles prise de vues, belles couleurs. De quoi faire aimer Diderot aux classes laborieuses du Lycée…
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 2 mai 2013

Sous le figuier

 
Gisèle Casadesus en Selma
Réalisateur : Anne-Marie Etienne née en 1956 actrice, scénariste et réalisatrice franco-belge tant de théâtre que de cinéma.
Pays :France Année : 2012
Acteurs : Gisèle Casadesus , Anne Consigny , Jonathan Zaccaï, Marie Kremer,Dir. Photo : Philippe Guilbert
Résumé : Bon, ce n’est pas un grand film…. Mais si on y regarde de plus près le sujet est brulant : la vie – la mort, le passage. Le fil rouge c’est Selma femme en fin de vie n’ayant plus de famille, mais ayant gardé des liens très forts avec ses amis dont quelques « paumés du modernisme ». Le sujet c’est donc le passage de la vie à la mort, dernière initiation, Selma s’y prépare depuis longtemps. Elle voit autour d’elle des individus (qu’elle aime bien) très perturbés par les ruptures de rythmes de leurs vies (voire les complets désastres). Elle est tellement sereine qu’elle leur impose…. un silence et une pause qui laissera la place à la réflexion et le questionnement. Quel est l’essentiel pour chacun, quels sont leurs objectifs profonds, où se situe le dérapage ? Et si on repartait d’un bon pied avec confiance…
On s’embourbe un peu au début dans un catalogue d’échecs et de frustrations envoyés sur l’écran à toute vitesse, certes cela donne un climat de déprime impressionnant. Du coup le jeu parait outré (donc un peu faux). Le scénario s’étale dans le luxe du décor ce qui n’apporte rien, sauf qu’on peut se dire : c’est pas grave c’est chez les riches que ça arrive… (d’accord c’est un peu crétin comme réflexion !) Je pense néanmoins que dans une maison plus neutre se serait moins joli mais mieux et quand on tourne près de la Moselle, il vaut mieux éviter d’être sous le figuier, il n’y a pas assez d’ombre sous celui là pour mettre un transat….
Sinon, on passe un bon moment à se demander mais qu’est-ce qu’ils font tous là ? ça fait un peu roman photo, gags en plus.
Anne-Marie Etienne, a voulu un film sur la mort… mais on n’en parle pas beaucoup, c’est vrai que les personnages n’y sont pas prêts, on dirait plutôt qu’ils veulent la travestir, ne pas être gênés par la mort. Elle parle de la vieillesse en disant de Selma « Jusqu’à la dernière minute, elle est complètement dans la vie, « reliée » et entourée. Elle garde les yeux grands ouverts. » C’est bien la leçon qu’elle donne. Elle dit aussi : « Oui. Le pitch du film pourrait être : « Ils pensaient l’aider à partir; elle va les aider à vivre. ». Jonathan, Nathalie et Joëlle ont tous les trois perdu de vu leurs priorités, ils vivent à toute allure. » Lire dans le presskit.
Filmographie : Tôt ou tard ; Si c'était lui... ; Sous le figuier 
Avis : Un peu mou, malgré l’agitation du scénario, le thème de la mort n’est que très peu traité au total (décidément c’est à la mode)
Note : 6/10 Rédigé par Jacquie