mardi 29 juillet 2014

A la poursuite d’Octobre Rouge

 des Russes pas toujours vus comme ennemis des US

The Hunt for Red October
 
Réalisateur : John McTiernan : réalisateur et producteur de cinéma américain, né en 1951. Il est connu pour ses films d'action.
Pays : US Année : 1990
Acteurs : Sean Connery (commandant Marko Ramius) ; Alec Baldwin (Jack Ryan); Scott Glenn (commandant Bart Mancuso) ; Sam Neill (commandant Vassili Borodine, sur Octobre Rouge) ; Tim Curry (Dr Yevgueni Petrov, sur Octobre Rouge)
Dir. Photo : Jan de Bont
Résumé : d'après le roman Octobre rouge de Tom Clancy, lui-même inspiré d’une mutinerie sur une frégate en 1975.
L’action se passe en 1984 date de la parution du roman, bien avant la fin de la guerre froide, sinon elle ne serait pas compréhensible. Un sous marin soviétique d’un nouveau modèle est mis à l’essai avec le commandant sous marinier le plus célèbre de Russie. Il est doté d’un système de propulsion révolutionnaire dit « chenille » totalement silencieux en plongée, capable d’arriver devant son objectif sans être repéré par les autres. Ramius dans le contexte de la guerre froide URSS/US voit bien l’utilité de cette approche comme premier attaquant « tireur » et ne fait pas confiance à son gouvernement dont la sagesse reste à prouver…..
Le film est intéressant pour avoir une idée de la vie sur un sous marin (pour ceux qui n’on pas lu "Pour nous le jour ne se lève pas" de Robert Merle). L’intrigue et le suspense sont agréables, les images sont belles.
Filmographie : Predator ; Piège de cristal ; A la poursuite d’Octobre Rouge ; Last Action Hero ; Une journée en enfer 
Avis : Bon film sur la guerre froide et ses problèmes, avec de bons acteurs. En plus, il n’est pas trop guerre… mais thriller... bref un chef d’œuvre
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


vendredi 25 juillet 2014

La ritournelle


Deux agriculteurs.... comme on en voit pas souvent...

Réalisateur : Max Fitoussi né en 1974 réalisateur et scénariste français. Etudes d’histoire de l’art et d’anglais puis d’écriture audio visuelle.
Pays : France Année : 2014
Acteurs : Isabelle Huppert (Elle, Brigitte) ; Jean Pierre Darroussin (Lui, Xavier) ; Michael Nyqvist (le suèdois) ; Pio Marmaï (le jeune homme) ; Jean Pierre Clichet (l’ouvrier agricole)
Dir. Photo :Agnès Godard
Résumé : Histoire sempiternelle, des couples qui s’aiment et dont l'amour pâlit avec les ans... Brigitte s’ennuie un peu dans cette belle Normandie où avec Xavier ils élèvent des bovins. Chacun son caractère, Xavier lui fait sans arrêt des réflexions sur ce qu’elle fait ou ne fait pas. Les voisins amis de leurs enfants vont faire une soirée d’anniversaire… de la jeunesse s’installe dans la maison d’à côté. Leur vivacité et surtout l’un deux vont donner envie à Brigitte de monter à Paris. Le film racontera cette escapade comme celle de « Lulu femme nue » de Solveig Anspach mais en plus romantique et avec le piment rongeur de la jalousie quand Xavier s’aperçoit qu’elle n’est pas allée chez le Dermato. Le dilemme chez Brigitte sera : va-t-elle craquer ? la fidélité et son psoriasis la freinent (c'est terre à terre?)… le psoriasis ne sera pas guéri par un dentiste quoi que?… mais la honte de celui-ci pourrait l'être ?
Le film bénéficie pour notre intérêt de bons acteurs dont on ne se lasse pas, Huppert et Darroussin et de seconds rôles tendres et extras (pas comme le tournedos). Malgré un scénario roman de gare, la finesse des dialogues, la photo et les acteurs en font un film de bonne qualité et amusant. Article Inrocks
Filmographie : La Vie d'artiste ; Copacabana ; La ritournelle ;
Avis : Comédie de mœurs ordinaires… mais une bonne soirée en compagnie d’acteurs qui vous feront rires de vos accrochages avec votre femmes ou mari. Si vous avez raté le film, ce n’est pas grave quand même.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




jeudi 24 juillet 2014

Micmacs à Tire-larigot

Placard recrute Bazil...

Réalisateur : Jean Pierre Jeunet ; scénariste, réalisateur français né en 1953. Acteur, Producteur. JP Jeunet a réalisé quelques films très appréciés par le public et la critique avec Marc Caro. Ici il est seul mais travaille le scénario avec Guillaume Laurant. « Jean-Pierre Jeunet est un cinéaste précieux, auquel sa poésie délirante inspirée par Jacques Prévert assure un statut aussi ludique que ceux du Britannique Terry Gilliam ou de l'Américain Tim Burton. » Jean Luc Douin Le Monde.
Pays : France Année : 2009
Acteurs : Dany Boon (Bazil) ; André Dussollier (Nicolas Thibault de Fenouillet) ; Nicolas Marié (François Marconi) ; Julie Ferrier (la Môme Caoutchouc) ; Dominique Pinon (Fracasse) ; Jean-Pierre Marielle (Placard) ; Yolande Moreau (Tambouille) ; Michel Crémadès (Petit Pierre) ; Omar Sy (Remington) ; Marie-Julie Baup (Calculette)
Dir. Photo : Tetsuo Nagata
Résumé : Le mot familier micmac nous vient, d’après nos académiciens, du XIIe siècle. Il est issu du moyen français mutemacque, « rébellion, émeute », qui fut emprunté au néerlandais muyte maken, « faire une émeute ». Avec ce premier mot de titre on a déjà une partie de l’esprit du film, où nos héros vont faire front contre les marchands d’armes. Larigot était autrefois une flute rudimentaire… Tire-larigot est une expression familière indiquant une pléthore… ou accessible à gogo, autre expression populaire, les deux indiquant souvent l’action de boire à son aise ! Bref, ici on ne boit pas, nul ivrogne, mais une maitresse de maison qui nourrit tout une équipe de doux farfelus. Ceux-ci font des farces, des astuces, des objets improbables, des prestations de leur art sans arrêt. Leur ingéniosité est également exemplaire pour résoudre les problèmes rencontrés ou pour rien, juste pour rire. C’est dire qu’on ne s’ennuie pas !
Les répliques fusent, dont celle-ci, très savoureuse : « L'homme blanc a le compas dans l'oeil, l'estomac dans les talons. Il tient la dragée haute, se met martel en tête et passe du coq à l'âne. » Replikultes
Articles
Filmographie : Delicatessen ; La Cité des enfants perdus ; Alien, la résurrection ; Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain ; Un long dimanche de fiançailles ; Micmacs à tire-larigot ; L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet ; 
Avis : Divertissement digne d’une BD ! Lutte de chiffonniers contre des marchands d’armes… loufoque et cocasse !
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


lundi 21 juillet 2014

Le Gamin au Vélo

Grand prix du Festival de Cannes, 
Cyril (Thomas Doret) relié à sa fée...
Réalisateur : Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, deux frères, Belges, nés en 1951 et 1954 qui sont producteurs et réalisateurs. Cinéma « social » enraciné dans les banlieues belges, de style épuré, sans musique, cadré sur les sujets : enfants, jeunes, écorchés par la vie. Palme d’Or pour l’Enfant et Rosetta. Wikipedia
Pays : Belgique Année : 2011
Acteurs : Thomas Doret (Cyril,le petit garçon) ; Cécile de France (Samantha, la coiffeuse) ; Jérémie Renier (Le père de Cyril) ; Egon Di Mateo (Wes, le petit caïd)
Dir. Photo : Alain Marcoen
Résumé : Le film est bâti, comme l’initiation du petit Cyril à la vie, ou comme un conte initiatique où s’affrontent le bien et le mal pour un enfant, on croirait voir Pinocchio. L’enfant part mal dans la vie, il a été pris en charge par une institution suite à « l’abandon » de son père. Le jeune père qui a la charge du gamin (on ignore tout de la mère), est face à des difficultés financières, mais surtout il ne sait pas comment s’occuper de son fils, hyperactif, et qui reporte sur lui tout son espoir et son besoin d’amour sans conditions.
La mise en scène est sobre, comme le sujet. La condition du gamin est désastreuse, abandonné par son père physiquement et psychologiquement car il ne se sent pas de taille à élever cet enfant. Il est clair que celui-ci n’est pas facile, du genre plutôt hyper actif avec un besoin d’amour et de valorisation inouï. D'une façon générale, ces enfants ne sont pas faciles, mais quand on est un jeune père monoparental la tâche est ardue et pourrait en effet mettre l’équilibre du père en danger. L’élément intégrateur pour notre Pinocchio sera la coiffeuse qui est attirée par ce jeune garçon pour qui elle représente la planche de salut. Le mal sera représenté par un petit caïd, Wes, qui le brossera dans le sens du poil pour l’utiliser ensuite. Ce sont ces trois personnages qui vont occuper les devants du film, qui seront filmés dans leurs réactions et silences sans trop de dialogues. Le Monde
Filmographie : La Promesse ; Rosetta ; Le Fils ; L'Enfant ; Le Gamin au vélo ; 
Avis : Conte dramatique, une enfance difficile, avec une bonne fée mais des compagnons dangereux. Ou la vie d’un orphelin de banlieue rebelle et crédule, qui choisira de grandir sous sa bonne étoile.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

mercredi 16 juillet 2014

Delicatessen

A la recherche du ressort qui grince en musique
1992 César de la meilleure première œuvre
César du meilleur scénario original ou adaptation
César du meilleur décor
César du meilleur montage 
Réalisateur : Jean Pierre Jeunet(1953) et Marc Caro (1956) dessinateur. Beaucoup de courts métrages à 2 et quelques films en commun. César de la meilleure première œuvre pour Delicatessen. César du meilleur film pour Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain. Parfois seul JP Jeunet a bien rempli le box office…. Wiki JP Jeunet  Wiki Marc Caro
Pays :France Année : 1991
Acteurs : Dominique Pinon (Louison) ; Marie-Laure Dougnac (Julie) ; Jean-Claude Dreyfus (le boucher) ; Karin Viard (Mademoiselle Plusse) ; Silvie Laguna (Aurore Interligator) ; Rufus (Robert Kube) ; Jacques Mathou (Roger Kube) ;
Dir. Photo : Darius Khondji
Résumé : Film construit sur la vie dans un immeuble délabré lui-même situé dans une ville en ruines. On sent une atmosphère de guerre dans les privations des habitants et la queue chez le boucher dont on ne sait pas très bien où il se procure de la viande. Les habitants ont tous des tares cachées sous des bonnes manières, le boucher règne en maitre sur l’immeuble et leur système de subsistance. Arrive dans un logement vacant, Louison un ancien clown qui tombera amoureux de la fille du boucher…. Mais d’autres intrigues sont en cours… et une faction rebelle fait régulièrement la Une des journaux, ceci n’est pas sans rappeler quelque chose. Les noms des personnages c’est déjà un peu BD, les couleurs aussi. On retrouve le gout pour les tuyaux qui servent de téléphone intérieur et trahissent, mais on passe au volume supérieur avec les égouts ! Un fou amateur de grenouilles et d’escargot vit au milieu de ses chères compagnes…dans une humidité certaine, les 2 frères Kube fabriquent des boites à Meuh… Une femme tirée à 4 épingles est la proie de la voix d’un gourou…Dans le genre armée de l’ombre, nous avons un escadron d’égoutiers très photogéniques et mal organisé. Voilà en résumé les diverses loufoqueries qui émaillent le film en plus de l’intrigue amoureuse inattendue et cocasse. Au-delà de la comédie très sévère qui décrit la vie sociale française plombée par la bêtise, avec tous ces petits travers de savants professeurs sont allés plus loin et l’article de Patrice Henriot, vaut d’y aller.
« Presque nain, le clown bénéficie d'une merveilleuse transfiguration : il va être aimé, non plus par un singe, mais par une femme : non plus réduit à son apparence, mais reconnu dans sa beauté intérieure de prince charmant. Le burlesque accompagne ce processus de reconnaissance au cours de la cérémonie du thé : la jeune fille myope, qui a repéré sa réception en mesurant gestes et pas, perd tout repère parce que son invité s'assied où il ne devrait pas ; humour des objets possédés en double par celle qui casse ce qu'elle approche. Une rencontre hors du temps et de l'espace s'accomplit à la faveur de la musique dans le duo inattendu d'un violoncelle et d'une scie musicale. On passe alors de la chansonnette sucrée que susurre un disque (de Tino ?) à l'unisson des cœurs. » Patrice Henriot.
Filmographie : Delicatessen ; La Cité des enfants perdus ; Alien, la résurrection ; Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain ; Un long dimanche de fiançailles ; Micmacs à tire-larigot ; L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet ; 
Avis : Film à la fois désopilant et menaçant par les évocations du fascisme ordinaire, tout en jouant sur le ton humoristique.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


lundi 14 juillet 2014

Arizona Dream

Ours d'Argent (Prix Spécial du Jury) lors du Festival de Berlin 1993. 
Réalisateur : Emir Kusturica né le 24 novembre 1954 à Sarajevo en République fédérale socialiste de Yougoslavie, est un cinéaste, acteur et musicien serbe, également de nationalité française. Il fait des études de cinéma à Prague, entre à la TV à Sarajevo et commence à étonner et déplaire… Sa palme d’Or à Cannes pour Papa est en voyage d'affaires le lance du point du international. Toujours il surprendra… le public et ses pairs. Wikipedia
Pays :US France Année : 1993
Acteurs : Johnny Depp (Axel); Jerry Lewis (Sweetie); Faye Dunaway (Elaine) Lili Taylor ( Grace); Vincent Gallo (Paul) Dir. Photo : Vilko Filač
Résumé : Nous suivons les tribulations d’un jeune qui n’est pas prêt d’affronter l’âge adulte. Surtout qu’il manque non seulement de maturité pour ses 20 ans, mais qu’il a déjà du retard car il passe son temps dans son imaginaire d’enfant et fuis la société standard et les préoccupations sur son avenir. Il dort à la belle étoile parle avec les poissons… il vit en orphelin à New York, comme si il était au bord de la mer. Le mariage de son oncle qu’il adore va le tirer vers le milieu du terrain… où chacun d’entre nous travaille. Mais il rencontre une veuve joyeuse encore plus fêlée que lui… et adopte ses envies de voler…. Il se livrera à des constructions de machines volantes… sous les yeux de Grace également orpheline, mais très perturbée par la mort de son père et la compagnie de sa belle mère.
Le film offre une brochette de personnages plus ou moins à l’aise dans leur vie…. En fait pas à l’aise du tout. Chacun a des rêves qu’il n’arrive pas à réaliser, et des angoisses bien présentes sur l’avenir, la vie, le monde, les femmes, la famille, le sexe, etc. De l’humour se cache derrière chaque action, pastiches de cinéma, dialogues de gamins chez des adultes, tentatives de suicides comiques, dans un décor désertique peuplé de rêves hallucinant comme les Cadillacs sur échasses… le poisson volant, les tortues de Grace, l’orchestre mexicain, des spectacles amateurs… et la pluie…dans une zone un peu désertique, c’est fort.
Filmographie : Papa est en voyage d'affaires ; Le Temps des Gitans ; Arizona Dream ; Underground ; Chat noir, chat blanc ; La vie est un miracle 
Avis : Film tragi-comique, un Johnny Depp qu’on ne connaît pas, Jerry Lewis sans grimaces, adulte paumé qui veut réussir le rêve américain de la réussite, convaincre son neveu d’être un peu plus intégré socialement.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie




samedi 12 juillet 2014

Mystic River

Tim Robins dans le rôle de Dave avec Kevin Bacon, le Policier
Oscar du meilleur acteur (Sean Penn)
Oscar du meilleur acteur dans un second rôle (Tim Robbins)
César du meilleur film étranger 2004 
 
Réalisateur : Clint Eastwood, Acteur, compositeur, Producteur, Réalisateur. Né en 1930 à San Francisco aux US. Parcours chaotique, trouve sa dimension dans les westerns, puis dans la réalisation. Voir Wikipedia (si vous avez envie de tout savoir)
Pays :US Année : 2003 
Acteurs : Sean Penn(Jimmy) ; Tim Robins (Dave); Kevin Bacon (inspecteur Devine) ; Laurence Fishburne (sergent Powers) ; Marcia Gay Harden (Céleste Boyle)
Dir. Photo : Tom Stern
Résumé : d'après le roman Mystic River de Dennis Lehane dont je ne saurais assez conseiller la lecture de ce thriller haletant. L’intrigue se passe dans un faubourg populaire de Boston, où se retrouvent des amis d’enfance, réunis par un fait divers. L’enquête policière est suivie de l’intérieur, dans les familles impliquées qui sont toutes d’origine très modeste et vivent dans un quartier défavorisé. Le film commence sur la petite enfance des trois héros, l’un est devenu flic, l’autre petit malfrat, le troisième ni l’un ni l’autre simplement père de famille sans travail.
J’aime beaucoup le scénario de Lehane qui est très bien suivi par Eastwood. L’interprétation donnée par les 3 acteurs principaux est sobre (peut être un petit manque de chaleur chez Devine), les personnages secondaires sont à leurs places.
Filmographie : Pour une poignée de dollars ; Et pour quelques dollars de plus ; Le Bon, la Brute et le Truand ; L'Inspecteur Harry ; Mystic River ; Million Dollar Baby; Gran Torino; L'Homme des Hautes Plaines ; L'Évadé d'Alcatraz ; Impitoyable; Invictus; Lettres d'Iwo Jima; L'échange 
Avis : Un bon thriller, bien que le suspense et l’équivoque ne soit pas aussi bien rendus que dans le roman. Je préfère l’œuvre originale de Dennis Lehane qui est plus lente et l’approche plus psychologique. Quand on a lu une œuvre c’est bien dur d’être ému….ici le résultat est bon.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie






mardi 8 juillet 2014

La Cité des Enfants Perdus


César du meilleur décor pour Jean Rabasse.
Film d'ouverture Cannes 1995 
Réalisateurs : Jean Pierre Jeunet (1953) et Marc Caro (1956) dessinateur. Beaucoup de courts métrages à 2 et quelques films en commun. César de la meilleure première œuvre pour Delicatessen. César du meilleur film pour Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain. Parfois seul JP Jeunet a bien rempli le box office…. Wiki JP Jeunet  Wiki Marc Caro
Pays :France, Allemagne, Espagne Année : 1995
Acteurs : Ron Perlman (One) ; Daniel Emilfork (Krank) ; Judith Vittet (Miette) ; Dominique Pinon (Le scaphandrier/les clones) ; Dir. Photo :Darius Khondji ; Décors :Jean Rabasse ; Costumes : Jean-Paul Gaultier
Résumé : Fiction dans une époque décadente et fantastique. La société est dissolue et l’argent règne en maitre, des enfants doivent rapporter des bijoux ou des billets à deux méchantes sœurs siamoises. Les enfants se sont organisés en bande pour voler, ils passent dans une foire où un costaud doit se libérer de ses chaines et font la rencontre de One. Pendant le spectacle le petit frère de One est enlevé par une bande de méchant munis d’un œil artificiel qui voit comme en radiographie !.... leur véhicule représente un œil énorme… En fait ils volent des enfants pour assouvir les désirs d’un vieux fou : Krank qui ne peut pas rêver car il est une créature ratée tout comme ses souffre-douleurs clonés. Il converse avec un cerveau plongé dans un liquide… mais plus intelligent que lui.
Les décors sont hallucinants, bardés de fer de tôles de rivets de rouille, de clavettes et de sas dignes d’un sous marin de Jules Verne. Les couleurs choisies sont dans les verts marron donnant le mal de mer à vomir ! Une armada de vieux appareils et vieux machins variés nous troublent par rapport à l’époque… que nous n’aimerions pas vivre. Quelques clins d’œil à Frankenstein…Nous sommes dans les quartiers du port d’une cité délabrée, pourrie et gluante dans laquelle rien n’est normal, des escaliers en fer au dessus d’une eau verte donnent le frisson.
Beaucoup d’humour grinçant, de situations impensables, de pastiches de contes et de films d’action. Pas d’ennui en vue pour le spectateur.
Filmographie : Delicatessen ; La Cité des enfants perdus ; Alien, la résurrection ; Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain ; Un long dimanche de fiançailles ; Micmacs à tire-larigot ; L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet ; 
Avis : Un film farfelu mais plein d’humour sous des dehors de conte pour enfants, une ambiance glauque et surannée qui dépayse et n’est pas ordinaire.Truculent.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 7 juillet 2014

Chat noir, Chat blanc

Deux jeunes comédiens prometteurs Branka Katić et Florijan Ajdini
Réalisateur : Emir Kusturica né le 24 novembre 1954 à Sarajevo en République fédérale socialiste de Yougoslavie, est un cinéaste, acteur et musicien serbe, également de nationalité française. Il fait des études de cinéma à Prague, entre à la TV à Sarajevo et commence à étonner et déplaire… Sa palme d’Or à Cannes pour Papa est en voyage d'affaires le lance du point du international. Toujours il surprendra… le public et ses pairs. Wikipedia
Pays :Yougoslavie +Europe Année : 1988
Acteurs : Bajram Severdzan (Matko Destanov); Srđan Todorović (Dadan Karambolo); Branka Katić (Ida); Florijan Ajdini (Zare Destanov). Dir. Photo : Thierry Arbogast et Michel Amathieu . Musique d'Emir Kusturica et de son groupe, le No Smoking Orchestra
Résumé : Le film devait être au début dédié à la musique Tzigane…Il en reste encore mais une intrigue rigolote vient animer la musique et les images pour notre plus grand plaisir. Makto le gitan qui vit avec son fils sur les bords du Danube cherche des moyens de se renflouer en dérobant un train d’essence. Il en parle à Dadan escroc notoire héroïnomane et amateur de musique Disco. Entre temps devant le désintérêt de Dadan pour son projet il contacte un vieil ami de son père, qui par amitié pour lui donne de l’argent… Au final il se fait rouler et Dadan l’oblige à donner son fils Zare en mariage à sa sœur naine et libertaire….
Dans ce film, beaucoup de musique, d’orchestres locaux dont un accroché dans un arbre ?? du plus insolite effet. De même des belles photos sur le Danube vues du ponton où les deux héros (anti-héros) habitent. On y voit des oies superbes et majestueuses bien mises en valeur. On y verra des scènes insolites à tour de bras comme le cochon qui mange une carrosserie de voiture… des contrebandiers russes qui vendent n’importe quoi, des véhicules époustouflants dont un genre de mobile pour infirme pour arroser les plates-bandes chez Grga, une limousine abritant Dadan le fêlé et ses armes à feu. Une place aussi pour du romantisme avec l’idylle Zare Ida, teinté de passages drolatiques il est vrai !
« L'humour est la bouée de sauvetage qui permet aux situations les plus dramatiques de devenir supportables pour les protagonistes des films d'Emir Kusturica. Omniprésent dans ses films, l'humour tient souvent de la farce, de l'invraisemblable, du ridicule ou du tragi-comique… Cette alliance du tragique et du comique, Emir la doit au regard si particulier sur la vie qu'il a acquis à l'école de cinéma de Prague… » Plus sur cet article 
Filmographie : Papa est en voyage d'affaires ; Le Temps des Gitans ; Arizona Dream ; Underground ; Chat noir, chat blanc ; La vie est un miracle
Avis : Film divertissant, lardé d’humour noir et de musique.
Note : .9/10 Rédigé par Jacquie


samedi 5 juillet 2014

Hiroshima mon amour

l'alcool aide à oublier? mais non...

Réalisateur : Alain Resnais réalisateur français, également scénariste et monteur, né en 1922, mort le 1er Mars 2014. Cinéaste original et novateur, au moins deux films ont marqué l’histoire du cinéma : Hiroshima mon Amour avec M.Duras et l’Année dernière à Marienbad avec A.Robe-Grillet. Ces deux films sont réalisés avec la collaboration d'écrivains. Lire Wikipédia
Pays :Japon France Année : 1959
Acteurs : Emmanuelle Riva (Elle) ; Eiji Okada (Lui)
Dir. Photo : Sacha Vierny, Michio Takahashi
Scénario : Marguerite Duras
Résumé : Un film étonnant pour l’époque qui bouleversa la façon de faire et de voir du cinéma, il est resté dans les annales avec d’ailleurs beaucoup de films de Resnais. Le cinéaste est loin d’être ordinaire, la scénariste Marguerite Duras non plus ! Donc, film intellectuel mais artistique, je dis ça pour tous ceux qui pensent que intellectuel = aride… Pas facile quand même à appréhender tant les contraires sont emmêlés et les sauts de temps et d’espace fréquents. Quand je vois un film puissant comme celui là, je me demande tout le temps si je vais « réussir mon bac »…. Je peux le regarder plusieurs fois, avec « d’autres yeux », mais je ne suis jamais en paix, pas sure d’avoir tout compris.
Faire le parallèle entre la guerre en France, ce que nous croyons en connaître, et le désastre humanitaire d’Hiroshima dont nous ne pouvons réaliser l’horreur, c’est déjà osé, c’est le grand écart ! Plus subtilement le premier amour vécu pendant l’occupation par une jeune fille de 18 ans, amour fou détruit par la bêtise ordinaire donne une résonance profonde à l’amour rencontré à la faveur d’un voyage avec un japonais que rien ne préparait à cela, - mais est-elle réellement amoureuse ? Sur les thèmes de la mort, de l’oubli et de la culpabilité pour cette mémoire qui s’effiloche, plusieurs fois cités, nos deux héros combattent leur attirance mutuelle en laissant ouverte la décision qu’ils prendront. Leurs désirs de paix et de réparation de personnalités blessées, encombrent la scène du plaisir. Lui essaye en la faisant boire, de l’aider à dire et expulser ce qui lui mine sa vie présente : la mort de son premier amour sous ses propres yeux puis l’humiliation et l’enfermement physique et moral qui a suivi. Elle a été hachée menu par les esprits étroits, elle a devant elle une perspective heureuse avec un étranger lointain... donc libéré d’un éventuel lendemain. Son instinct de conservation lui dicte de ne pas aller au-delà par peur de la douleur qu’elle a autrefois ressentie à la mort du jeune Allemand. Lui voudrait l’attirer à lui, car il sent que cette démarche serait bénéfique pour elle, et il éprouve de la compassion pour elle au-delà de l’amour désir. Mise à part la scène du début où ils sont au lit, rien ne vient mettre en valeur l’amour physique… tout s’en éloigne et place les tensions dans le subconscient et dans le désir d’amour au sens véritable.
La matière est riche dans ce film, et chacun peut y ressentir des nœuds sentimentaux, des voies esthétiques propres à son vécu ou sa sensibilité. Le travail des deux directeurs photo est aussi pour une grande part dans la richesse de ce film. Les ombres et pénombres de Nevers au lever du jour ajoutent à la tristesse de l’action, et le départ en vélo en noirs et éclairages citadins est incongru, comme cette fuite. Du côté Japon, les lumières rythment le côté, dénué de sens, de la vision d’Hiroshima moderne. Laissant plus de contrastes noir et blanc (le blanc est surtout représenté par son tailleur et la chemise du Japonais) la pénombre règne dans ces scènes de dialogues entre les deux amants. Elle évoque sa vie à Nevers et ils vivent cette expulsion d’un passé encombrant.
Filmographie : Nuit et brouillard ; Hiroshima mon amour ; L'Année dernière à Marienbad ; Muriel ; Mon oncle d'Amérique ; Smoking / No Smoking; On connaît la chanson; La providence; Les herbes folles ; Vous n’avez encore rien vu ; Aimer, boire et chanter. 
Avis : Un film qui sort encore de l’ordinaire, à voir et revoir.
Note : 10/10 Rédigé par jacquie