samedi 28 décembre 2013

Mille milliards de dollars

Patrick Dewaere (Journaliste) et Jeanne Moreau (addicted au Whisky)

Réalisateur: Henri Verneuil (1920- 2002) d’origine arménienne il débarque en France à 4 ans avec ses parents. Etudes d’ingénieur, journaliste s’intéresse au cinéma et devient assistant-réalisateur. A réalisé une trentaine de longs métrages dont la plupart sont réussis. Est consacré par le public après La vache et le prisonnier en 1959. En 1996 il obtient le César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.
Pays : France Année : 1982
Acteurs : Patrick Dewaere (Paul Kerjean, le journaliste) ; Caroline Cellier (Hélène Kerjean) ; Charles Denner (Walter) ; Mel Ferrer (Cornelius Abel Woeagen)
Dir. Photo : Jean-Louis Picavet
Résumé : Un jeune journaliste, Paul Kerjean, enquête sur les raisons qui sont derrière le rachat d’une société française par une multinationale dirigée par les USA. A cette occasion il va découvrir de sordides histoires qui se sont passées pendant la guerre entre l’Allemagne nazie et les dirigeants US. A cette occasion, le journaliste, met le doigt sur le fait que des sociétés multinationales tentaculaires menacent de diriger le monde, ce qui est encore prophétique en 1982, mais nettement visible. C’est un film qui devrait être culte aujourd’hui ! ou ce fait est flagrant et nous emmène droit au mur. Henri Verneuil montre avec cette histoire comment les filiales sont dirigées et comment financièrement on paye les impôts des sociétés là où c’est intéressant… de plus, la morgue doublée de froide bonne conscience jouée par Mel Ferrer est hallucinante de vérité. Le thème du film par le journaliste du film
Pour les allusions historiques qui se cachent, dans le scénario, voir Wikipedia sur ITT, IBM, Dehomag.  et pour les sources L’œil sur l’écran
Filmographie : La Vache et le Prisonnier ; Un singe en hiver ; Mélodie en sous-sol ; Le Clan des Siciliens ; Peur sur la ville ; I...comme Icare ; Mille milliards de dollars ;
Avis : Un thriller bien huilé, qui s’attaque aux forces du business, très intéressant sous forme de fiction.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie






vendredi 27 décembre 2013

Microcosmos : Le peuple de l’herbe

 
Réalisateur : Claude Nuridsany et Marie Perennou
Pays : France Année : 1996
Photographie : Claude Nuridsany, Marie Pérennou, Hughes Ryffel, Thierry Machado
Montage : Marie-Josèphe Yoyotte et Florence Ricard qui ont obtenu conjointement le César du meilleur montage 1997 pour ce film.
Musique : Bruno Coulais
Résumé : Le tournage a été effectué dans l’Aveyron, sur le plateau du Lévézou. Une partie du tournage a été tourné grâce à un studio des champs particulièrement lourd pour pouvoir filmer sans vibrations.
Présenté hors compétition à Cannes, Microcosmos en est ressorti avec les honneurs du Prix Vulcain de l'Artiste Technicien de la Commission supérieure technique de l'image et du son. Le film montre la vie intime des insectes, peuple de l’herbe. Les acteurs sont donc : coccinelles chenilles, araignées, scarabées, papillons, fourmis et plantes carnivores… le détail sur Wiki
Un film tout en images de très près, comme on n’a jamais regardé dans l’herbe… on comprend pourquoi il ne faut pas marcher sur les pelouses…. Qui a conquis à sa sortie les parents et les enfants devenus depuis…parents. Il n’est pas près de se démoder, et existe en Blue Ray.
Avis : Film court (70 mn) à regarder en famille, éducatif mais pas trop, loisirs...
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




jeudi 26 décembre 2013

La Dolce Vita

Fin de partie, au petit jour.

A l'occasion des fêtes, on revisite les classiques!

Palme d’Or Cannes 1960 
Réalisateur : Federico Fellini 1920-1993. Scénariste et réalisateur Italien. Un des plus grands cinéastes Italiens. Il se caractérise par un style débordant, amoncelant les histoires différentes, ses références aux festivités, à l’extravagant, aux couples, au rêve voire au merveilleux, au spiritisme. Il reçoit outre une Palme d’Or pour la Dolce Vita, 4 fois l’Oscar du meilleur film étranger pour d'autres films.
Pays : Italie Année : 1959
Acteurs : Marcello Mastroianni (Marcello Rubini) ; Anita Ekberg (Sylvia) ; Anouk Aimée (Maddalena) ; Yvonne Furneaux (Emma) ; Alain Cuny (Steiner) ; Magali Noël (la danseuse Française) Casting complet sur Wiki
Dir. Photo : Otello Martelli
Résumé : A la fin de la vision complète du film, assez long 172 mn, on pourrait dire Ouf ! mais quelle santé ! C’est interminable et qu’est-ce qu’il veut dire ? A la fois, il décrit l’univers des riches et des starlettes et des désœuvrés et les réussites et les échecs d’un intellectuel, Marcello. Le film parait, descriptif, compliqué, on ne discerne le sujet que vers la fin. En fait, le film est organisé en « chapitres » et montre à l’occasion des dilemmes personnels du journaliste, différents aspects de la vie de riches oisifs romains. La foi catholique très présente en 1959, les stars, les journalistes, les plaisirs charnels, la prostitution, la vieillesse, la culture et les fastes festifs romains pour n’en énumérer que quelques uns. Pour être plus pénétrant, il faut lire une analyse en 12 chapitres plus un prologue et un codicile dans l’analyse présentée sur Wikipedia, qui permet de remettre de l’ordre dans ses idées. Marcello, le Don Juan dont il s’agit, a un peu perdu son âme, il fonce et s’oublie dans la vie des gens célèbres, il est immergé dans le mirage. A partir d’une rencontre avec son ami Steiner, il entrevoit qu’il est dans une impasse, il s'est perdu, son fond (âme ou esprit) est enfoui; sa femme dans une scène de nuit sur la route, lui hurle qu’il ne voit rien de tout ce qui est fondamental. A chaque fois il a le choix de tourner la page de la jeunesse éternelle et du vagabondage sexuel. A propos le bain dans la fontaine de Trevi, est aussi un moment de choix pour Marcello, il aperçoit en un éclair que sa partenaire touche un élément profond de la vie et qu’il y a une volonté à exercer pour accéder à un autre niveau de conscience.
Film culte, car il a révolutionné le cinéma, et possède un talent de suggestion par l’image, dont les effets seront repris plus tard par Fellini lui-même dans ses autre films. Le scénario a été écrit à 4 ou 5 dont Federico Fellini… ce qui peut expliquer la complexité et la rigueur. La photographie est très réussie et ce noir et blanc n’est pas inerte… des trouvailles : le jour blanc et les ombres des canisses pour mettre en valeur la simplicité de la jeune fille de la plage, les images des décapotables avec le dessus réfléchissant, ou lors de la scène de soirée décadente finale, l’éclairage en contre jour et contre plumes etc.
Filmographie : Les Vitelloni ; La strada ; Il bidone ; Les Nuits de Cabiria ; La dolce vita ; Huit et demi ; Amarcord
Avis : Film culte, il faut avoir vu ce film et non seulement le bain de nuit dans la fontaine…
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


mardi 24 décembre 2013

Henri

Un lâcher de pigeons, avec Miss Ming rendant la poésie de la vie de Rosette

 
Réalisateur : Yolande Moreau née en 1953 Actrice, Réalisatrice Belge. Débute dans des spectacles pour enfants. Elle écrit en 1981 Sale affaire, du sexe et du crime, qu’elle joue seule. Elle rejoint la troupe de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, en 1989. Elle interprète et coréalise, avec Gilles Porte, Quand la mer monte.. en 2004. En 2009 elle joue le peintre Séraphine de Martin Provost qui lui vaut la reconnaissance du public et des pros avec le César de la meilleure actrice.
Pays :France Belgique Année : 2013
Acteurs : Pippo Delbono (Henri) ; Miss Ming (Rosette) ; Lio (Rita, la femme d'Henri) ; Jackie Berroyer (Bibi) ; Simon André (René) Dir. Photo : Philippe Guilbert
Résumé : Henri, la cinquantaine vit dans une petite ville Belge, il est restaurateur dans un bistrot du centre, c’est un amateur de pigeons voyageurs et de bière. Deux passions Belges fermement établies. Il vit des jours tranquilles sous la houlette de sa femme, la belle Rita, ils ont une fille adulte et mère. Ce n’est pas un intellectuel, mais un bon gars qui travaille honnêtement pour gagner sa vie, Henri a deux amis Bibi et René avec qui il aime boire un verre et aller aux lâchers de pigeons. Sa femme meurt brusquement, le laissant seul, désemparé. C’est le drame de faire le deuil d’un proche qui l’investi en un éclair. Parallèlement une jeune femme du foyer de personnes handicapées mentales lui est adressée pour l’aider au restaurant. Les deux mondes de ces deux esseulés ne se croisent pas toujours au même endroit et il s’en suit des quiproquos. Mais tout compte fait, chacun maladroitement apportera un miroir d'humanité à l’autre.
Le film est plein de clins d’yeux malicieux vers la France ou la Belgique, des blagues… au sens Belge et au sens Français. J’aime beaucoup entendre le parler Belge de base, c’est simple et ça chante. Vous avez dit ça chante? en plus oui. Des chansons un peu tristes de Petula Clark Quand je ne dors pas / La nuit se traîne /La nuit n´en finit plus / Et j´attends que quelque chose vienne / Mais je ne sais qui je ne sais quoi / J´ai envie d´aimer, j´ai envie de vivre ….
Filmographie : Quand la mer monte ; Henri 
Avis : Toute la tendresse, sans mélo, sans baratin, de personnages défavorisés par la vie ou momentanément anéantis... mis à l’écran par Yolande Moreau. Ce n'est pas du tout triste, mais porteur d'espoirs, et de l'humour en plus qui comme on sait évite souvent de tomber dans l'apitoiement. On a bien l'impression que quand Yolande Moreau se met derrière la caméra.... c'est aussi très bien!
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




samedi 21 décembre 2013

A bord du Darjeeling Limited


Réalisateur : Wes Anderson Réalisateur, Scénariste, Producteur américain né en 1969. fait des études de philosophie pendant qu’il rencontre Owen Wilson et ses frères… Fait partie des réalisateurs de cinéma « indépendants » aux US.
Pays : US Année : 2007
Acteurs : Owen Wilson (Francis et ses pansements) ; Adrien Brody (Jack, ses lunettes et futur père) ; Jason Schartzman (Peter et sa vie sexuelle expéditive) Dir. Photo : Robert Yeoman
Résumé : Trois frères sont convoqués par l’un d’entre eux, le meneur sans doute l’ainé, pour mettre fin à leur séparation à l’occasion d’un voyage-quête spirituelle. On découvre que la fameuse quête n’est que la recherche de leur mère, qui est partie très loin d’eux se dévouer pour des déshérités. Le film abordera en particulier les relations familiales et le lourd passé de l’enfance qui continue d’obséder ces trois adultes. Une des parties drôles c’est aussi la manie des voyages initiatiques chez certains de nos contemporains un peu New Age. On voit ces trois hommes partir avec un pseudo sens religieux, agrémenté de rituels glanés par ci par là, de gestes de prières et d’attirance vers les lieux de cultes, mêlés de prises de médicaments et de remèdes alternatifs. Du reste on a du mal au début à comprendre qui sont ces « zozos ». L’un et son contraire sont sans cesse confrontés, en particulier dans les paroles et les soi-disant secrets. Les yeux des frères sont souvent un désaveu formel de ce qu’ils disent quand ce n’est pas un air de parfaits crétins. Mais qui sont-ils vraiment ? des loosers c’est sur, mais pas bien structurés non plus, en fait de purs enfants à côté de la plaque en tant qu’adultes. Retrouver leur mère, qui est partie de la maison, il y a longtemps n’est venu à l’idée que d’un seul ; pourquoi a-t-il déguisé cela en quête spirituelle (à 2 sous) ? doublé du style «incentive» des «american companies» avec assistant donnant les programmes chaque jour, plastifiés? Ça c’est de l’humour autodérision des modes de vies US ! tout est comme ça, si on regarde le détail. Que dire de l’attrait pour les voitures européennes ici une superbe allemande rouge (zut c’était quoi ? une Porche ?) qui critique gentiment la mode branchée des intellos, de même que pour la musique… Champs Elysées ? Essayez la bande annonce
Filmographie : La famille Tenenbaum ; La vie Aquatique ; The Darjeeling Limited ; Fantastic Mr. Fox ; Moonrise Kingdom The Grand Budapest Hotel
Avis : Film d’autodérision des modes de vie « intellectuels » US doublé d’un comique de situations pas bien matures et toujours ratées. Un bon moment qui peut être en famille.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 19 décembre 2013

Hamlet


Oscar du meilleur acteur, Oscar du meilleur film,
Lion d'or de la Mostra de Venise , 
Golden Globe Award du meilleur acteur.
Un DVD comprenant le film restauré est disponible.
Réalisateur : Laurence Olivier 1907-1989 : Acteur, Metteur en scène, Directeur de théâtre, Réalisateur, Scénariste UK. Très tôt, école d’art dramatique et petits emplois au théâtre. Il passe au cinéma avec les Hauts de Hurelevent, puis il est chargé pendant la guerre de Henry V, nommé aux Oscars. Puis viendront Hamlet et Richard III. Il est toujours au théâtre, lieu de sa passion avec Shakespeare. Plus
Pays : UK Année : 1948
Acteurs : Laurence Olivier (Hamlet); Eileen Herlie (la Reine) ; Basil Sydney (le Roi) ; Jean Simmons (Ophélie) ; Norman Wooland (Horatio) ; Terence Morgan (Laërte)  Dir. Photo : Desmond Dickinson
Résumé : Pour l’histoire de la pièce Hamlet…. voir  ou se contenter de . Parmi toutes les représentations du drame de Shakespeare je vais essayer d’expliquer pourquoi celle-ci me plait…. J’avais vu ce film dans un cinéclub dans ma jeunesse, s’était mon premier contact avec Shakespeare et avec Hamlet, je fus fortement émue par ce film. Le sujet du drame, le jeune Hamlet confronté avec son rôle d’adulte qui lui tombe dessus alors qu’il est déjà aux prises des émois amoureux, est un état émotionnel que tout adolescent peut reconnaitre. Justement, l’interprétation de Laurence Olivier, met en valeur cette jeunesse du héro qui sort à peine de son enfance et des attentions protectrices de ses parents. Le personnage de Laurence Olivier est également encore peu masculin, retranché dans ses rêveries, assez littéraire, habité par le doute sur ce qu’il convient de faire dans le drame qui « l’assiège ». D’un autre côté, le personnage laisse voir un regard perçant où la volonté est en attente de trouver sa direction. Ces deux opposés tour à tour représentés ici très nettement, font la richesse de l’interprétation et son originalité. Pour le reste la mise en scène est restée très théâtrale, c’est dommage mais c’est d’époque. Les images en noir et blanc obligatoire en 1948 sont intéressantes à plusieurs moments : les scènes pendant le guet sur la tour avec le jeu des escaliers, la mort d’Ophélie glissant sur l’eau, au cimetière, le spectre est bien rendu mais le carton pâte du décor est malheureux. En anglais, une extrait du film, la tirade To be or not to be
Filmographie : Les Hauts de Hurlevent ; Rebecca ; Henry V ; Hamlet ; Richard III ; Spartacus ; Marathon Man ; Le Choc des Titans
Avis : Une interprétation très vivante du héro légendaire, qui bien qu’ancienne montre l’ambigüité (d’Hamlet) des adolescents et leur pouvoir de transformation sous l’effet des circonstances. Dans le représentation des œuvres de Shakespeare, ce film est un must.
Note : 10./10 Rédigé par Jacquie


dimanche 1 décembre 2013

Un singe en hiver







Réalisateur : Henri Verneuil (1920- 2002) d’origine arménienne il débarque en France à 4 ans avec ses parents. Etudes d’ingénieur, journaliste s’intéresse au cinéma et devient assistant réalisateur. A réalisé une trentaine de longs métrages dont la plupart est réussie. Est consacré par le public après La vache et le prisonnier en 1959. En 1996 il obtient le César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.
Pays : France Année : 1962
Acteurs : Jean Gabin (Albert Quentin) ; Jean-Paul Belmondo (Gabriel Fouquet) ; Suzanne Flon (Suzanne Quentin) ; Noël Roquevert (« Landru », le patron du « Chic Parisien ») ; Paul Frankeur (M. Esnault, le patron du café) Dir. Photo : Louis Page
Résumé : D’après le roman d’Antoine Blondin Un singe en hiver 1959 Prix Interallié. Le film et le roman racontent l’amitié qui nait entre un quinquagénaire rangé et un jeune père que sa femme vient de quitter. La situation se déroule dans une ville du bord de mer en Normandie pendant la saison creuse, donc dans un petit village dont on ne verra pas l’église ni le curé pas plus que l’instituteur. Le cadre est restreint et occupera un petit hôtel et un bar voisin où se concentre l’activité des vieux habitants. Tout tournera autour des deux personnages principaux Albert en couple avec Suzanne. Albert et Gabriel ont en commun l’usage des scénarios qu’ils se jouent dans leurs têtes, en guise de réalité personnelle. Le sujet est également l’alcool, drogue et poison. Il intervient comme modificateur de comportement et garant de gaité, de farces qui nous amusent aussi bien que facteur d’exclusion sociale ou d’échecs pour des personnalités en déshérence l’ayant vaincu ou non. Albert, ancien fusiller-marin ayant servi en Chine, va devenir la figure mythique du père pour Gabriel, jeune père pas très courageux. Le roman décrit petit à petit cette amitié qui s’installe entre les deux extrêmes, le film va plus vite en besogne. La jeunesse de l’un fait resurgir les passions du passé pour Albert et l’amitié de l’autre désenclave Gabriel de sa solitude et de son non vouloir. Albert en voyant les délires de Gabriel, retrouve vigueur pour les siens qu’il cultive dans le silence, au lit. Le fil conducteur semble être : on a tous nos passions et nos rêves ou ce qu’on n’arrive pas à dépasser ; le passé doré ou imaginé. Combien d’entre nous ressassent leurs victoires, leurs amours passés... sans grand bénéfice. Gabriel ressasse son rêve hispanisant de toréador, quand il boit il s’y croit tellement que c’est presque palpable, comme dans la folie il multiplie les détails et y croit. Une autre idée qui irrigue le film est donc aussi la solitude, la désorientation ou le sujet « paumé » ce qui vaut le titre du roman « Un singe en hiver ». La signification en est donnée plusieurs fois ; des animaux égarés par l’hiver se retrouvent en ville, et des habitants compatissants les récupèrent pour les ramener dans leur jungle natale. Antoine Blondin parle de cette compassion sociale à propos de Gabriel et de sa fille, qu’il replace dans un train pour Paris ou pour Albert que sa promesse et son couple maintiennent dans une vie rangée. Sur le roman voir un cahier bleu
Un petit aperçu croquignolet !
Filmographie : La Vache et le Prisonnier ; Un singe en hiver ; Mélodie en sous-sol ; Le Clan des Siciliens ; Peur sur la ville ; I...comme Icare ; Mille milliards de dollars ;
Avis : le roman est un délice, le film aussi par ses interprétations de 3 grands acteurs. Henri Verneuil suit bien l’atmosphère du roman, et ne laisse rien au hasard. Bien qu’un peu datées la mise en scène sobre et une photo de qualité rend crédible ce petit extrait de la France profonde.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




vendredi 29 novembre 2013

The Tree of Life

Palme d’Or Cannes 2011 
Réalisateur : Terrence Malick (1943, Illinois), scénariste et réalisateur Diplômé de Harvard, travaille pour des magazines, intègre l'American Film Institute. Auteur de films rares (6 films en 40 ans). Il est très secret et reste dans l'ombre de la presse et du public (n’est pas là au festival de Cannes en 2011 !). A longtemps vécu en France. Est un fervent de l’archéologie. Plus
Pays
: US Année : 2011
Acteurs : Brad Pitt(O'Brien) ; Sean Penn (Jack) ; Jessica Chastain(Mme O'Brien) ; Hunter McCraken(Jack jeune) Dir. Photo : Emmanuel Lubezki
Résumé : L’action se situe dans le Texas des années 50. Un homme, qui sera vu à plusieurs époques de sa vie, évoque son enfance aux prises avec un père très dominateur et obsédé par la réussite. Il pousse son fils à servir, être croyant, à aimer comme il se doit donc de façon conventionnelle. En cela le réalisateur donne un écho de l’Amérique puritaine forgée par des générations de colons pour lesquels la crainte de Dieu est omniprésente. Cette époque renvoie aussi aux conventions de la réussite sociale et financière, on voit O’Brien tenir sa place dans son entreprise avec conviction. L’observation des suites actuelles de cette culture, nous questionne sur la plongée dans la domination financière, Wall Street, la crise contemporaine… et donne matière à réflexion. Était-ce sain ? y a-t-il quelque chose de pourri dans le royaume de la Religion ? C’est sans doute ce qui transparait avec brio dans la réalisation de Terence Malik. Cependant pour montrer cette interprétation erronée des textes chrétiens et l’absurdité de l’emploi de la force sur l’enfant, le réalisateur utilise un « bazar » d’images kitch et New Age. Ces images « éthérées » sont à l’évidence celles d’une autre illusion, qui est déjà désuète. Il est dommage que le film fasse l’économie d’une réflexion plus solide. Néanmoins abstraction faite du côté illustré du New Age, le film est très bien mené, Brad Pitt fait un père aimant typique de cette époque, des braves. La photo y est aussi très chaleureuse, même si l’ambiance n’est pas au lâcher prise… c’est elle qui donne de la cohérence à cette vision familiale heureuse mais souterrainement inquiète.
Dans son Dossier Presse Terence Malik s’explique sur ces choix : « L'histoire se déploie comme une symphonie musicale en plusieurs mouvements – ou comme les branches d'un arbre – et s'attache au parcours d'un homme, Jack O'Brien qui tente, depuis longtemps, de répondre à des questions obsédantes sur le tempérament colérique de son père, l'amour de sa mère et la mort de son frère et qui se débat avec ses propres démons : le sens de la vie et la foi. Mais l'histoire de Jack s'inscrit dans l'immensité de l'univers et dans son rythme inexorable. Ses combats personnels font désormais corps avec le pouvoir créateur et destructeur du cosmos : Jack sent sa destinée liée à la poussière des étoiles et aux dinosaures qui peuplèrent autrefois la terre.
The Tree of Life est donc une histoire d'amour qui raconte comment la vie donne naissance à l'amour et l'amour à la vie » Festival Cannes
Filmographie : La Balade Sauvage ; Les Moissons du Ciel ; La Ligne Rouge ; Le Nouveau Monde ; The Tree of life 
Avis : Ce film dont le sujet est l’éducation familiale, montre les excès commis par ceux qui souhaitent être irréprochables, et les difficultés engendrées par une éducation trop stricte.
Note : 6/10 Rédigé par Jacquie


vendredi 22 novembre 2013

Fargo

Frances McDormand, un commissaire inoubliable.


Prix de la mise en scène à Cannes et Oscars
Réalisateur : Ethan Coen et Joel Coen : Joël (1954) et Ethan (1957) sont deux réalisateurs américains qui travaillent ensemble à la réalisation de très bons films. Ils ont réalisé des comédies, mais ont été reconnus comme des « grands » Palme d’or à Cannes en 1991 pour Barton Fink, Puis Cannes 1996 Prix de la mise en scène pour Fargo et Oscars. No country for old man remporte des Oscars en 2008 à plusieurs titres. Wiki
Pays : US UK Année : 1996
Acteurs : Frances McDormand (Marge la commissaire); William H. Macy (Jerry Lundegaard); Steve Buscemi (Carl l’homme de main brun); Peter Stormare (Gaear l’homme de main blond); Harve Presnell (Wade le père de Jerry)
Dir. Photo : Roger Deakins
Résumé : Dans la ville de Minneapolis, un bien minable directeur commercial essaye d’enrayer ses difficultés à vendre les voitures par différents moyens. Il pense pouvoir monter une belle opération de concession de parkings, pour cela il lui faut des fonds pour démarrer et les demande à son beau père, qui refuse de lui donner de l’argent mais dit s’intéresser à son projet. Jerry avait initialement demandé à deux malfrats de faire un enlèvement de sa femme, contre rançon. Voyant que son beau père semble d’accord pour financer une partie de son projet, il essaye de décommander les deux hommes, mais trop tard ils sont déjà passés embarquer sa femme avec une discrétion à toute épreuve. Tout le voyage des deux malfrats avec leur proie, sur la neige, est un déluge de loupés, jusqu’au drame. Ensuite tout est encore loufoque, le commissaire de Police est une femme enceinte qui parait un peu simple. La demande de rançon continue son cours en zig zag avec des gags… des loupés monstrueux et des idées idiotes… humour noir et dérisions ordinaires.
Pastiche de thrillers ce film nous montre des individus déjantés et un peu nuls, tous les personnages sont des « peut peu », voire, il leur manque des cases. Les réalisateurs décrivent une ou deux villes de la Province profonde… en ce moquant gentiment de la vie quotidienne et en prêtant aux héros supposés des gouts un peu limités. Le film entier est anti-héro, il n’y a que la voiture neuve qui soit brillante… Le film est soutenu d’un bout à l’autre sans temps mort, c’est un film dont l’humour frôle les réalisations de nos cousins Belges…
Filmographie : Sang pour Sang ; Miller's Crossing ; Barton Fink; Fargo; The Big Lebowski; O'Brother; No Country for Old Men; Burn After Reading; A Serious Man ; True Grit
Avis : Un bon moyen de passer une soirée agréable avec un film de gangsters très spéciaux.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie




mardi 19 novembre 2013

Inside Llewyn Davis

Grand Prix du Jury Cannes 2013 
Oscar Isaac un vrai musicien? on y croit...
Réalisateur : Ethan Coen et Joel Coen : Joël (1954) et Ethan (1957) sont deux réalisateurs américains qui travaillent ensemble à la réalisation de très bons films. Ils ont réalisé des comédies, mais ont été reconnus comme des « grands » Palme d’or à Cannes en 1991 pour Barton Fink, Puis Cannes 1996 Prix de la mise en scène pour Fargo et Oscars. No country for old man remporte des Oscars en 2008 à plusieurs titres. Wiki
Pays :US Année : 2013
Acteurs : Oscar Isaac (Llewyn Davis) ; Carey Mulligan (Jean la chateuse) ; Justin Timberlake (Jim) ; Adam Driver (Al Cody) ; Stark Sands (Troy Nelson)  Dir. Photo : Bruno Delbonnel
Résumé
: Les frères Coen nous racontent ici la vie bohème d’un chanteur de folk music. Ils s’inspirent d’un chanteur des années 70 qui a réellement existé (Dave van Ronk) et le montrent en véritable enfant perdu qui cherche la notoriété au-delà de son quartier. Ici, passionné de musique folk, il quitte un emploi dans la marine marchande pour faire carrière dans la musique. C’est un garçon que la chance semble avoir abandonné, mais c’est surtout son caractère indépendant et rebelle qui lui assure de nombreux échecs tant professionnels que sentimentaux. Cependant sa détermination et sa débrouillardise lui permettent de repartir à chaque fois. Bien sur les frères Coen en profitent pour dresser un portrait de looser sympathique, et l’opposer à d’autres personnages mieux organisés, ou de montrer le vide qui peut exister chez d’autres. Un fil conducteur avec un chat mythique, Ulysse, est assez subtil pour évoquer d’autres réalités qui se passent de commentaires. Donc beaucoup de finesse dans ce film avec une « photo » splendide… même et surtout dans le noir ( les cabarets ou la nuit).
Enfin, la musique qui est la raison de ce film est un régal, ils ont fait revivre les années 60 de la folk et de nombreux titres sont repris et on s’y croirait… et c’est bien agréable. Si vous voulez savoir qui se cache derrière les personnages et plus sur Dave van Ronk et Dylan etc. lire sur Arte journal un article de Bernard Loutte très documenté.
Plus sur le film : Samuel Douhaire
Filmographie : Sang pour Sang ; Miller's Crossing ; Barton Fink; Fargo; The Big Lebowski; O'Brother; No Country for Old Men; Burn After Reading; A Serious Man ; True Grit 
Avis : Pour tout ceux qui aiment la musique Folk c’est un délice, pour les autres une bonne récréation musicale.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 18 novembre 2013

Elle s’en va

Réalisateur : Emmanuelle Bercot, Française née en 1967 est actrice et réalisatrice. Elève du cours Florent et de la Femis. Plus
Pays : France Année : 2013
Acteurs : Catherine Deneuve (Bettie) ; Nemo Schiffman (Charly); Gérard Garouste (Alain) ; Camille (Muriel) ; Claude Gensac (Annie) Dir. Photo : Guillaume Schiffman
Résumé : Bettie, la soixantaine, tient le restaurant de famille quelque part en Bretagne, économiquement l’affaire bat de l’aile… on est dans le train-train quotidien du fonctionnement quoiqu’il arrive. Bettie est veuve, elle a perdu son mari il y a longtemps, on apprendra à la fin comment c’est arrivé. Bettie vit avec sa mère qui tient la caisse et surveille le personnel. Malgré son âge avancé, Bettie est toujours très liée à sa mère qui la couve de trop.
« C’est une femme qui s’est laissé enfermer. Elle est restée confinée dans sa petite ville de province, sa vie sentimentale est un peu vaseuse. » nous dit Emmanuelle Bercot. Dossier Presse
Un jour de baisse de courage, elle sort faire un tour et a envie de cigarettes…. Elle fera des kms pour en trouver, et éviter de rentrer puisqu’elle est déjà loin. Pendant son périple elle rencontrera des gens drôles. Le vieux papy qui lui roule une cigarette est un moment jouissif, le passage dans une boite dancing en pleine campagne où elle finit complètement ivre est aussi très réussi. De fil en aiguilles les événements s’enchainent, elle ne répond pas à sa mère qui s’inquiète de sa disparition soudaine. Pour finir elle répond au téléphone à sa fille (avec qui elle est en relations délicates) qui la saoule de demandes et de réponses et de considérations multiples, qui finalement lui demande d’aller chercher son fils et le conduire dans le Sud chez son grand père. Et là un nouveau personnage ingérable va mener le voyage : le petit Charly. On passera par une commémoration des Miss France pour la pub d’un fabricant de produits de beauté… avant d’arriver chez l’irascible grand père, qui oh ! stupeur pour moi, est joué par Gérard Garrouste, un peintre que j’admire particulièrement (pas forcément lui mais son œuvre… quoi que….)
Les matériaux de départ sont: du quotidien banal, des histoires de couples et de familles comme on en entend partout. Emmanuelle Bercot et son co-scénariste nous livrent pas tellement un road movie, mais la fuite d’une femme mure qui se crée des vacances pour chasser sa vie terne et ses soucis financiers doublés d'un dépit amoureux, elle éclate en multiples bulles, elle en a marre du gris de tous les jours… elle a besoin de prendre sa retraite.
Filmographie : La Puce ; Backstage ; Polisse  
Avis : Une comédie agréable, originale, un casting inattendu.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie










mardi 12 novembre 2013

Le Premier Homme

Réalisateur : Gianni Amelio, réalisateur né en 1945 en Italie, se consacre au cinéma et la TV. A partir des Enfants volés, primé à Cannes, il obtient un début de consécration et des facilités pour la suite de son œuvre.
Pays : France Italie Année : 2012
Acteurs : Jacques Gamblin (Jacques Comery ) ; Nino Jouglet (Jacques petit) ; Catherine Sola (la mère de Jacques vieille) ; Maya Sansa (la mère de Jacques jeune) ; Denis Podalydes (l’instituteur) ; Ulla Baugue (la grand-mère) ;
Dir. Photo : Yves Cape
Résumé : Le film démarre sur le personnage de Jacques Comery qui cherche la tombe de son père dans un cimetière militaire de Saint Brieuc. Tout au long du film Jacques est en quête de son père, il demandera à sa mère comment était son père, sans succès. On le voit faire des efforts pour cerner ce personnage, se le représenter, mais c’est déjà loin pour sa mère, impossible à atteindre. Le réalisateur décrit la petite enfance du héro et il rajoute des éléments qui ne sont pas dans le livre comme le petit élève arabe rebelle à l’enseignement et à l’amitié du petit Jacques, pour positionner le récit dans la logique de la guerre d’Algérie. La famille de Jacques est très pauvre et la mort du père à la guerre n’arrange rien, sa mère travaille comme lavandière et sa grand-mère, figure du chef de famille, organise et veille à la bonne marche du ménage, elle fera travailler l’enfant dans l’imprimerie où travaille son oncle. L’enfant est le seul de la famille à oser contester la grand-mère, mais son éducation à la dure forgera la personnalité du garçon. Le réalisateur utilise deux acteurs, comme si le narrateur, Jacques Comery, revivait son enfance, faisant un lien entre les événements d’alors et la vie des années 50. Gianni Amelio choisit de montrer les débuts de la révolution algérienne pour situer la guerre d’Algérie comme un drame que vécut Albert Camus. A part la visite à sa mère, Jacques Comery rencontre son instituteur, ici Monsieur Bernard, qui lui a permis de continuer de faire ses études et revient ainsi sur les faits importants de son enfance. On trouvera des informations sur le film dans le dossier de presse. Au delà du film, on peut se poser des questions sur la volonté d’Albert Camus de montrer son enfance avec exactitude dans ce roman. Il y raconte quand même sa vie, mais sous la forme attrayante d’un roman, avec des libertés. Le réalisateur lui aussi a interprété cette enfance et la quête de l’adulte pour retrouver ses racines dans une époque qu’il situe dans les premières années de la guerre d’Algérie. On y voit de très beaux paysages, une incursion dans la kasbha et la campagne. Les scènes de l’enfance sont assez intimistes avec un positionnement bas de la caméra, et un cadrage serré des personnages. Ceci concourt à nous donner un film émouvant et de belle qualité photo.
Filmographie : Droit au cœur ; Portes ouvertes ; Les Enfants volés, Lamerica ; Mon frère ; Les Clefs de la maison ; 
Avis : Film qui relate la vie d’Albert Camus à travers son roman et ses écrits politiques. Avec beaucoup de sensibilité, dépeint la vie des familles immigrées pauvres.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


samedi 26 octobre 2013

Neuf mois ferme

Sandrine Kiberlain reçois Nicolas Marié et son client Dupontel
Réalisateur : Albert Dupontel : acteur, réalisateur, scénariste. Né en 1964, il commence des études de médecine et les quitte pour se consacrer à la carrière d’acteur. Joue au théâtre et dans de nombreux films. Il écrit des scénarios et dirige ses propres films avec succès. Il excelle dans l’humour loufoque.
Pays :France Année : 2013
Acteurs : Sandrine Kiberlain (Ariane) ; Albert Dupontel (Bob) ; Nicolas Marié (maitre Trolos) ; Christian Hecq (le lieutenant) :  
Dir. Photo : Vincent Mathias
Résumé : Une femme jeune mais coincée consulte chez le gynéco, qui lui annonce qu’elle est enceinte. Se retrouver enceinte, quand on n’a plus aucun souvenir d’avoir eu des rapports avec un homme… c’est déjà dramatique et improbable… quand on est juge en passe d’avoir une promotion, c’est angoissant. Ariane enquête donc sur elle-même avec la date probable de la conception ; le pire vient toujours à l’esprit quand on a passé à ce moment le réveillon au Palais avec des collègues…mais la réalité dépasse l'imagination. Ariane est tellement inquiète et choquée que la découverte de l’identité du père lui masque la réalité de la vie qui se prépare. On assiste à la découverte de sa cuite mémorable ce premier Janvier sur les écrans de surveillance du Palais de Justice.
Le quotidien du Palais et de ses enquêtes et plaidoiries sont passés en revue avec beaucoup d’humour, avec des moments inoubliables comme l’entrevue d’un avocat bègue avec son client cambrioleur accusé de meurtre et de cannibalisme.
Sans avoir l’air d’y toucher le film montre aussi « grandeur et décadence » de notre Justice et de ses juges particulièrement débordés de dossiers à ingurgiter bien vite. On trouve des personnages comme on en rencontre partout avec leurs problèmes personnels qui se mêlent à leur métier… et les fragilisent. Un bon pied de nez est donné aux journalistes ! Le film est enlevé dynamique, on a parfois du mal à savourer des pastiches ou clins d’œil. La photo est amusante, prenant le ton cadré et carré de la maison justice et parfois l'allure loufoque de services très sinistres comme la médecine légale, l’utilisation d’un « portrait » de celui qui parle à travers un écran par exemple chez le gynéco est bizarre, il se met en rapport avec le commentaire pour les sourds des journaux TV... Des détails à lire sur le dossier de Presse du film.
Filmographie : Bernie ; Enfermés dehors ; L'Ennemi intime ; Le Créateur ; 
Avis : Bonne comédie, au style varié sans trop de gore, deux bons acteurs dans des rôles originaux, et une super prestation de Nicolas Marié en avocat débile. A voir en famille, on passe une très bonne soirée.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

vendredi 25 octobre 2013

Sa Majesté des Mouches

Lord of the Flies
Palme d'or au Festival de Cannes en 1963 pour Peter Brook. 
Réalisateur : Peter Brook ; Metteur en scène, Comédien Réalisateur et Écrivain. Né en Angleterre en 1925. Etudes de lettres à Oxford. S’engage dans la voie du théâtre avec des mises en scènes de classiques aussi bien que des pièces contemporaines. Entre toutes ses récompenses on note 3 Molières ! Vers les années 70 il fonde le Centre International de Recherches Théâtrales.
Pays : UK Année : 1963
Acteurs : James Aubrey (Ralph) ; Tom Chapin (Jack); Hugh Edwards (Piggy); Roger Elwin (Roger); Patrick Burguete (Simon) Dir. Photo : Tom Hollyman
Résumé : D’après le roman du Britannique William Golding publié en 1964.  A la suite d’un accident d’avion des enfants de bonnes familles anglaises se retrouvent sains et sauf sur une île. Face au manque d’adultes pour les encadrer, ils s’organisent selon leur éducation ou leurs inclinations. Les enfants forment deux groupes, ceux originaires de la chorale de l’école impressionnants par leur sang froid, et inconscience sous la bannière de leur meneur et de leurs chants. Puis ceux de l’autre rassemblement plus désordonnés en apparence mais soucieux de suivre une ligne démocratique salvatrice.
Au cours du film on observe la désagrégation de l’organisation de départ, puis les rivalités et les dérives séparatrices et violentes. Les caractères des enfants sont calqués sur des typologies adultes (un peu trop des petits adultes) et montrent comment le pire peut advenir chez des gens dits civilisés.
Le film montre par touches les grandes tendances de l’homme livré à lui-même qui, ici, n’a rien du mythe du bon sauvage ni de la pureté de l’enfant. Mais au contraire on y voit les comportements insouciants et irresponsables des individus dans les groupes forts. A l’inverse un petit groupe voit dans la discussion et la démocratie une voie forte pour affronter l’adversité, et donc signaler leur présence de naufragés au reste du monde. Une démonstration hasardeuse fait prendre à certains des attitudes primitives difficilement explicables, mais appuyant le côté irraisonné des mentalités.
Le début du film avec les enfants (défilant ?) en chantant emmenés par leur chef de chœur fait froid dans le dos tant c’est anachronique et donc annonciateur de drame.
Cette fiction ne traite que des efforts d’organisation et de leadership des enfants livrés à eux-mêmes sans autorité adulte. Cependant, une grande partie décrit les rapports de forces entre eux, la volonté de puissance, l’organisation fanatique d’une société face à une proposition raisonnée mais trop aride. La réalisation et la photo induisent une ambiance délétère très forte.
Avis : Film culte, sur les enfants à qui on prête des raisonnements d’adultes qui donne une idée assez pessimiste de notre société. Ce film donne à réfléchir sur nos comportements et sur la pérennité de la civilisation en cas de coup dur...
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

mardi 15 octobre 2013

L’arbre

Réalisateur : Julie Bertuccelli réalisatrice française née en 1968. Maîtrise de philosophie avant d’entrer dans le cinéma. Elle travaille comme assistante de plusieurs réalisateurs avant de diriger des documentaires et de faire des longs métrages de fiction.
Pays :Italie France Australie Année : 2010
Acteurs : Charlotte Gainsbourg (Dawn) ; Marton Csokas (Georges) ; Morgana Davies (la petite Simone) ; Dir. Photo : Nigel Bluck
Résumé : Le sujet celui de la perte soudaine du père dans une toute jeune famille. Le film montre le chagrin et les méthodes de chacun pour résister à cette catastrophe. Au fait le film se déroule en Australie dans des paysages de campagne autour d’un arbre monumental qui est étonnant. En petites touches Julie Bertuccelli montre la jeune femme (Dawn jouée par Charlotte Gainsbourg) s’enfoncer dans la déprime, les enfants s’organiser entre eux. Puis une période de stabilisation, première acceptation de la disparition, où chacun vaque à ses occupations, Dawn passe en ville pour résoudre avec l’aide d’un plombier un problème technique. A la suite d’un quiproquo Dawn est employée à mi temps dans la boutique du plombier et une relation amicale s’instaure. Dawn est jeune esseulée et a besoin de tendresse et de présence masculin (et alors, j’en vois écrire que c’est pas bien…gna gna… une femme c’est aussi un homme, différent certes.)
Tout l’art de la mise en scène est de faire tourner la vie de la famille autour du gigantesque arbre du jardin. Lequel, avec son ombre qui protège du soleil, ses racines terrain de jeux des enfants, ses feuillages frissonnants dans le vent, semble grandir et prendre une énorme place à côté de la maison. L’arbre de protecteur devient menaçant. Dans un premier temps l’arbre resserre les liens familiaux, voire évoque l’esprit du défunt. Puis lorsqu’il n’est plus juste de se tourner vers le passé, l’arbre se transforme pour pousser à une nouvelle vie (ou c’est du moins ce qui peut être observé).
« La scène est filmée sur ce fin fil de la suggestion. On croirait bien à une puissance… c’est comme si la nature pouvait… l’animisme serait-il… Il n’y aura jamais d’affirmation. L’Arbre est ainsi tout du long, suggérant que le défunt mari s’est réincarné dans l’arbre, mais ne tranchant jamais en faveur du réalisme, du fantastique ou du merveilleux. Il relate cette croyance, douce folie pour tromper la douleur. Tout cela avec beaucoup de délicatesse, de savoir faire technique, d’acteurs de tous âges parfaitement vivants. L’indécision réalisme/fantastique n’est pas en soi un problème, mais rester sur cette lisière devient un principe dévorant, presque la seule raison du film. Camille Pollas dans Critikat»
Le film montre une intelligente façon d’appréhender le deuil, ses chutes de moral avec bienveillance, et les difficultés de reprendre le cour de sa vie quand on est chargée de famille. Les problèmes de reconstruction d’une vie familiale normale, croisent ceux des familles recomposées …
Le film est servi par une photo simple, belle et des paysages superbes, les plans de la petite Simone sont délicats et touchants. Charlotte et Marton Csokas sont très crédibles et portent bien le sujet. Que dire du jeu de la petite fille, la verra-t-on plus tard faire une carrière d’actrice ? elle nous en rappelle une autre : Brigitte Fossey dans Jeux Interdits.
Filmographie : Depuis qu’Otar est parti ; L'Arbre ; 
Avis : Film tout en finesse sans mélo, à voir en famille.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 14 octobre 2013

La Belle et la Bête

Une des superbes réalisations d'Henri Alekan
A la faveur d'une restauration du film, nous avons profité gratuitement de revoir le film sur Arte.
Prix Louis-Delluc en 1946. 
Réalisateur : Jean Cocteau poète, cinéaste, peintre, né en 1889 et mort en 1963 à Milly-la-Forêt. Cet homme au mental et la sensibilité puissante a marqué toute son époque. Quoi qu’il en soit de sa vie tapageuse, il restera toujours l‘homme de lettres raffiné touchant à tous les arts  et nous laissant une œuvre importante. Pour la biographie et plus d’informations, reportez vous aux encyclopédies… Pour l’œuvre cinématographique, on peut en dire qu’elle est originale, puisant dans les racines des contes et mythologies avec une mise en scène suggérant le fantastique. Cependant ses films sont intellectuels et ne touchent donc pas un large public.
Pays : France Année : 1946
Acteurs : Josette Day (la Belle) ; Jean Marais (Avenant et la Bête, le Prince) Michel Auclair (Ludovic) ; Mila Parély (Félicie) ; Nane Germon (Adélaïde) ; Marcel André (Le père) ; Dir. Photo : Henri Alekan
Résumé : D’après des contes dont l’origine se perd dans la nuit des temps, mais dont l’écrit qui a servit le plus Cocteau, est : La Belle et la Bête reprise du roman de Madame de Villeneuve en conte, par Madame Leprince du Beaumont XVIIIème siècle. Le film de Cocteau est celui d’un poète, la vision qu’il nous donne de ce conte s’adresse au rêveur, à l’enfant qui sommeille en nous. Est-ce que cette histoire est plausible ? définitivement non ! L’aspect esthétique n’est pas des moindres, Henri Alekan, grand « passeur » de lumière donne au noir et blanc son aspect fantastique. En particulier dans un couloir du château de grands voilages rétro-éclairés se balancent dans l’air nocturne, à la fois signifiants de fantômes et de vies berçant La Belle ; c’est une image superbe. Cocteau associe à l’histoire ses touches personnelles : le miroir, les représentations de la mort telles que la biche, la rose coupée. L’art, avec en particulier, la sculpture est très présente dans le décor du château… les yeux pétillent et luisent dans presque toutes les sculptures. Enfin dans ce dernier registre la lumière qui guide dans l’obscurité est magnifiée par l’apparition d’un bras qui tient le chandelier et les bougies qui s’allument au fur et à mesure de la progression. Je ne parlerai pas des acteurs et encore moins de Jean Marais qui est à la fois acteur et mêlé au scénario, car des documents existent qui traitent de l’acteur et du couple. Pour la morale du conte… point besoin de commentaires, dans la vie il n’y a que l’AMOUR !
Néanmoins, on peut s'interroger sur nos motivations à lire ou regarder des contes, pourquoi y prenons-nous tant de plaisir? est-ce que ce n'est pas pour y voir ce triomphe réconfortant? et oubliant notre quotidien de difficultés, rêver à cette toute puissance de l'Amour... qu'on pourrait toucher du doigt ...mais qui se dérobe... rechercherions-nous la Joie!
Filmographie : Le Sang d'un poète ; La Belle et la Bête ; L'Aigle à deux têtes ; Les Parents terribles ; Orphée ; Le Testament d'Orphée 
Avis : Film culte à voir et revoir d’autant plus qu’il vient d’être restauré. C’est un conte très convenable... les enfants peuvent le voir, d’ailleurs W.Disney s’en est inspiré pour ses cartons. 
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


mercredi 2 octobre 2013

Mon âme, par toi guérie

Grégory Gadebois
Réalisateur : François Dupeyron : écrivain et réalisateur français (IDHEC), né en 1950. Metteur en scène au théâtre. Ecrivain : Jean qui dort, Inguélézi, Le Grand Soir, Chacun pour soi, Dieu s'en fout, Où cours-tu Juliette ?
Césars 1989 : meilleur premier film pour Drôle d'endroit pour une rencontre. Césars 2002 : meilleur film pour La Chambre des officiers. Plus sur biographie
Pays : France Année : 2013
Acteurs : Gregory Gadebois (Frédi) ; Céline Salette (Nina) ; Jean-Pierre Darroussin (Le père de Frédi) ; Marie Payen (Josiane) ; Philippe Rebbot (Nanar) ; Marie Pratali (Véra) ; Agathe Drone (La mère de l’enfant dans le coma) ; Nathalie Boutefeu (La mère de la petite fille leucémique) Dir. Photo :Yves Angelo
Résumé : Note d’intention sur le site officiel du film
Le réalisateur, met en scène les tournants de la vie adulte de Fredi ( antihéro) qui ne cesse de se réorienter à la faveur d’incidents ou de véritables drames. Nous partons d’un homme jeune discret et timide vivant dans un lieu « déclassé » de bungalows et de caravanes dans le Sud de la France. Il est très complexé, renfermé en particulier vis-à-vis des femmes et vient de retrouver un peu de proximité avec son père à la suite du décès de sa mère. Sa mère possédait le don de guérir, on apprend qu’elle a transmis ce don à son fils Fredi, cela ne lui convient pas et il refuse d’en entendre parler. Tout le film repose sur la transformation de cet homme, qui fini par accepter un don qui le dépasse et va le transformer en profondeur en lui donnant l’occasion d’être socialement utile.
Je ne suis pas trop d’accord avec les critiques, sauf avec celle de Sophie Grassin pour le nouvel Obs. Qui met le doigt sur l’humanité développée par les acteurs sans mélo avec des jeux justes. JP Darroussin joue un père absent déprimé par le chômage et la perte de sa femme dont il mesure seulement ses qualités après avoir fait son deuil. Tous reconnaissent la performance de Gadebois qui porte l’histoire et aussi celle de Céline Salette en riche alcoolique. Il me semble que hors le scénario, Dupeyron nous interroge sur le phénomène de la guérison. Les critiques nous disent que c’est bidon etc. dans cette affaire donc au bénéfice de quoi mettent il la guérison ? Dupeyron est un soixantehuitard, moi aussi ; les valeurs de cette époque sont bien la convivialité, le partage, l’altruisme, la liberté et c'est ce qu'on retrouve dans le film. Les héros sont dans cet esprit et la liberté, au sens le plus noble, existe dans le choix de Fredi quand il ne veut pas du don. Du côté de l’âme… en 68 on ignorait simplement ce poncif des bourgeois bien pensants. Cependant il se passe quelque chose chez Fredi, si ce n’est pas son âme, on va dire que c’est son « Soi » qui le guide à prendre conscience de sa valeur et de ce qu'il peut faire pour les autres. Ce qui l’attire chez Nina c’est ce que cache sa personnalité alcoolisée, il le dit avec une métaphore : j’aime bien ton sourire de l’enfant. est ce là aussi un aperçu de l'âme?
Filmographie : La Chambre des officiers ; Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ; Inguélézi ; Aide-toi, le ciel t'aidera ; Trésor ; Mon âme par toi guérie 
Avis : Ouf, un film qui tranche sur le cinéma passe partout du moment. Un contenu qui fait réfléchir sur ceux qui nous entourent, leurs motivations ou leurs moyens. Ce n’est pas forcément des voisins que vous souhaiteriez, mais les héros sont sympas, ils évoluent au fur et à mesure avec leurs épreuves. Ils sont regardés avec une intelligente bienveillance.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


vendredi 27 septembre 2013

Jimmy. P Psychothérapie d'un Indien des plaines

Réalisateur : Arnaud Despléchin : né en 1960. Intègre l’IDHEC après la fac. Commence son premier long métrage, Sentinelle, avec Pascale Ferran, Emmanuel Salinger et Noémie Lvovsky. Rois et Reines est sans doute le film qui l’a fait reconnaitre dans le public comme un pro du cinéma d’auteur. Cet attrait du public sera retrouvé pour son film suivant Un conte de Noël.
Pays : France US Année : 2013
Acteurs : Benicio del Toro (Jimmy) ; Mathieu Amalric (Dr Devereux) ; Gina McKee (Madeleine) Dir. Photo :Stéphane Fontaine
Résumé : Arnaud Despléchin, qui a un penchant pour creuser ce qui se passe dans la tête de ses personnages, avait depuis très longtemps le projet d’adapter au cinéma le livre « Psychothérapie d'un indien des plaines » de l'ethnologue et psychanalyste « français » Georges Devereux (1908-1985). Il a mis projet à exécution en le tournant aux US, au plus près des lieux où cette psychothérapie historique s’est déroulée. Deux grands acteurs, Benicio del Toro et Matthieu Amalric, occupent l’écran à 90% avec brio et profondeur laissant peu de places aux autres rôles.
Le film met en scène la psychothérapie conduite par Devereux au sujet de malaises persistants chez un vétéran d’origine indienne « pieds noirs ». Les médecins de l’hôpital de Topeka spécialisé dans les maladies psychiatriques n’ayant pas mis en évidence de lésion du système nerveux ni de schizophrénie et enfin s’agissant d’un indien, ils appellent en consultation un ethnologue qui travaille sur le peuple indien. Le film suit la relation de Devereux avec son patient de la prise de connaissance à l’amitié. Cela pourrait être rasoir, en fait non, le récit est toujours compréhensible par un profane de base. De plus il est agrémenté des péripéties de la vie de Devereux, et des rêves et pensées et flash back de Jimmy Picard. Pour nous, la psychothérapie est sortie depuis longtemps du chapeau de ses précurseurs et banalisée. Le film n’en fait pas trop, et à l’américaine, fait passer le message en souplesse. C’est d’ailleurs amusant de sentir la « pression américaine » dans le cinéma de Despléchin qui est moins alambiqué et grinçant. « Avec ce duo presque excentrique, Despléchin s'amuse — enfin, c'est une façon de parler : on imagine son angoisse à l'idée de ne pas y parvenir — à filmer ce qui est le plus difficile au cinéma : l'invisible. Juste le cheminement d'un esprit. Rien que le parcours de l'ombre vers la lumière. Tout repose sur sa mise en scène, splendide, intense dans l'épure. Il lui suffit de quelques changements d'angle dans les conversations du médecin avec son patient pour laisser deviner les fils embrouillés de leurs personnalités » Pierre Murat  Tout, voire plus, sur l’historique du film
Filmographie : Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle), Esther Kahn ; Rois et Reine ; Un conte de Noël ; Jimmy P. 
Avis : Bon film, d’un style plus cool que d’habitude de la part de Despléchin, mais très bien quand même. A conseiller à ceux qui ont peur d’aller chez le psychologue…
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie




mercredi 25 septembre 2013

Jeux Interdits

Oscar du meilleur film étranger en 1952
Lion d'or à la Mostra de Venise 1952 
 
Georges Poujouly et Brigitte Fossey
Réalisateur René Clément est un cinéaste français (1913-1996). Se destinait à la carrière d’architecte mais la guerre et son amitié pour Jacques Tati ont influencé son implication dans le cinéma. Il monte des films qui sont cultes maintenant, généralement très finement cadrés avec des acteurs sensibles. Il reçoit de nombreux prix et est surtout plébiscité par le public. Au moment de la « nouvelle vague » certains jeunes loups le dénigrent sans vraies raisons. Imdb
Pays : France Année : 1952
Acteurs : Georges Poujouly (Michel) ; Brigitte Fossey (Paulette) Dir. Photo : Robert Juillard
Résumé : En 1951, René Clément a pris pour sujet depuis 1945 l’observation des français pendant la guerre (La bataille du rail 1945) ou sous l’occupation (Le père tranquille 1946) sujet qu’il poursuit avec jeux Interdits. Mais celui-ci reçut un accueil froid à Cannes et n’est pas admis en compétition. Il est néanmoins présenté hors concours et sera en compétition au Festival de Venise où il décrochera le Lion d’Or.
Ici René Clément tourne un film sur la période douloureuse de l’exode, lorsque les habitants des grandes villes du Nord fuient les affrontements avec l’armée nazie et l’occupation. Après les scènes de bombardements des files de réfugiés sur les routes, il s’attache aux conséquences sur les familles décimées ou démantelées en choisissant de le montrer de l’intérieur. Il écrit le scénario avec Jean Aurenche et Pierre Bost, d'après le roman Les Jeux inconnus de François Boyer. Le film sortira au printemps 1952 avec une bande musicale aussi (voir plus !) célèbre que le film. Narciso Yepes, guitariste espagnol, arrange pour le film plusieurs œuvres de Robert de Visée, Napoléon Coste, Jean-Philippe Rameau et une romance anonyme qui est devenue très célèbre depuis. Le charme du film est principalement du au fait que les principaux acteurs sont des enfants, et donc que la guerre est vue à travers leur regard innocent. Georges Poujouly qui tient le rôle du petit Michel et Brigitte Fossey qui est émouvante dans le rôle de Paulette. Ils sont filmés avec suffisamment naturels pour nous permettre de nous glisser dans l’histoire. C’est dans leur rapport à la mort, toute naturelle dans leur vécu et insondable, que réside la force du film. Les deux enfants, s’inventent un monde à eux et entreprennent, à la faveur de ce qu’ils voient faire par les adultes, d’enterrer les petites bêtes qui meurent autour d’eux et ornent les petites tombes de croix. Finalement, les croix dans le cimetière du village sont plus belles que les leurs, et ils entreprennent de les « récupérer ». Ce qui donne lieu de la part du cinéaste à des plans de nuit très réussis et à une ambiance fantastique et féérique sous l’œil d’un hibou.
René Clément a voulu montrer l’innocence de la jeunesse plongée dans la guerre. Il montre également l’ouverture des enfants face à la vie et ses tumultes, alors que les adultes sont incapables de compassion et d’amour. Le choix de la musique pour guitare est très justement apaisant et fait contrechant à l’innocence des enfants cherchant leur équilibre dans un environnement de fin du monde. Il n’y a pas beaucoup de critiques dignes d’intérêt sur ce film tant le succès de ce film a rendu la parole difficile ! Voir celle de Julien Morvan
Filmographie : La Bataille du rail ; Jeux interdits ; Plein soleil ; Paris brûle-t-il ? ; Le Passager de la pluie ; Gervaise 
Avis : Un film culte, qui se montrait dans les ciné- clubs de ma jeunesse ! Toujours très touchant, et la photographie aussi attachante donnant un côté irréel proche de l’âme aux paysages autour des enfants.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




mardi 24 septembre 2013

Plein soleil

Version restaurée , visible sur Arte le 22/09/13 et 27/09/13 
Un gros plan de Maurice Ronet
Réalisateur : René Clément est un cinéaste français (1913-1996). Se destinait à la carrière d’architecte mais la guerre et son amitié pour Jacques Tati ont influencé son implication dans le cinéma. Il monte des films qui sont cultes maintenant, généralement très finement cadrés avec des acteurs sensibles. Il reçoit de nombreux prix et est surtout plébiscité par le public. Au moment de la « nouvelle vague » certains jeunes loups le dénigrent sans vraies raisons. Creuser? Imdb
Pays : France Année : 1960
Acteurs : Alain Delon (Tom) ; Maurice Ronet (Philippe) ; Marie Laforêt (Marge) Dir. Photo : Henri Decaë
Résumé :D’après le roman Monsieur Ripley de Patricia Highsmith, René Clément et Paul Guégauff tirent un scénario qui nous tient en haleine jusqu’à la fin. Grâce à d’excellentes initiatives se film a été restauré par Studiocanal, distribué en salles et mis au programme TV sur Arte. La manière de raconter l’histoire fait un peu retro, mais pas autant qu’on pouvait le craindre. Le bon côté d’un certain formalisme (ce ces années) c’est que le film se tient, tout y est mesuré et s’intègre avec légèreté dans l’aventure des deux personnages masculins que Marge la jeune femme met en valeur en donnant un sens à leur confrontation. Cette version permet d’apprécier le travail du Dir Photo, Henri Decaë, les gros plans sur ces superbes acteurs est également un plaisir. Beaucoup a été écrit sur ce film voici une remarque « hot » que nous donne Roger Dominique Maes « René Clément et son scénariste, Paul Gegauff, ont dû, 1960 oblige, mettre au placard l'homosexualité évidente de Ripley dans le roman de Patricia Highsmith, mais le placard reste souvent entrouvert, et l'érotisme latent des scènes de rivalités entre Maurice Ronet et Alain Delon, sourire qui mord et sourire qui ment, est d'autant plus piquant. » Sur Télérama, Guillemette Odicino nous offre sa perception : « Cette adaptation du roman de Patricia Highsmith est une leçon de maîtrise formelle. Le vertige naît des correspondances visuelles. La lumière (magnifique photo) traduit le trouble psychologique, le mystère des êtres. Le suspense est sur les visages en gros plan. Les yeux marine de Maurice Ronet défient. Le regard vert de Delon est un océan de convoitise. Beautés aveuglantes, motivations opaques : René Clément donne corps à l'envie, ce poison au centre du film.» Le DVD est abordable aussi …vous pouvez vous l’offrir… la restauration en vaut le prix. En sujet connexe, un article sur la restauration des films en France. Dans une allocution à Cannes de la sortie du film restauré, Alain Delon a rendu hommage à son maître René Clément, en insistant sur le rôle joué par le cinéaste et ce film sur toute sa carrière.
Marie laforêt et Alain Delon

Filmographie : La Bataille du rail ; Jeux interdits ; Plein soleil ; Paris brûle-t-il ? ; Le Passager de la pluie ; Gervaise ;
Avis : je n’avais pas vu ce film, la version restaurée est superbe, les couleurs sont bien frappées et ne sentent pas la vieille pellicule, le film valait bien ça. C’est un chef d’œuvre… en tout cas un must. J’aime bien Delon mais aussi Ronet et quand Marie Lafôret les rejoint c’est un grand plaisir.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




samedi 21 septembre 2013

La Grande Bellezza


Réalisateur : Paolo Sorrentino; réalisateur et scénariste italien né en 1970 à Naples. En 2001, son premier long métrage L’Uomo in più, une comédie dramatique, est sélectionné à la Mostra de Venise. C’est avec son quatrième film, Il Divo, le portait du premier ministre italien Giulio Andreotti, que Paolo Sorrentino remporte le Prix du Jury du Festival de Cannes 2012 et devient reconnu.
Pays : Italie/ France Année : 2013
Acteurs : Toni Servillo (Jep Gambardella) ; Sabrina Ferilli (Ramona) ; Carlo Verdone (Romano)Dir. Photo : Luca Bigazzi
Résumé : Le scénario se développe à travers un " road movie" splendide dans Rome, c’est déjà un régal de prises de vues insolites, de clairs obscurs et de couleurs ! L’histoire n’est pas très intellectuelle… c’est d’ailleurs une comédie. Le sujet : un personnage people au moment de son 65 ème anniversaire s’aperçoit que sa vie est vide, son entourage inexistant car noyé dans l’illusion que procure la vie mondaine. On le voit dégager en touche des sujets graves… faire des bons mots, essayer de comprendre comment les autres vivent et ce qui les anime. Il tente à son tour de poser des questions à plus sage que lui, un vieil ami qui couve sa fille, un magicien, un cardinal et c’est le pompon du comique. Il y a beaucoup de situations cocasses et d’humour avec des coups portés sur la religion, les soirées mondaines, les snobs, le monde de l’édition, les écrivains : on ne s’ennuie jamais si l’intérêt retombe; après les fêlés avant-gardistes le réalisateur vous sort une sainte coachée par un commercial. Personnellement, j’ai bien aimé toutes les touches Felliniennes avec leur superbe désordre, et l’épisode (mythique) où Stefano conduit Jep et Ramona à travers les Palais endormis où il leur découvre des œuvres d’art cachées par l’obscurité ; ce personnage discret ayant une mallette de clefs, nous conduit dans la nuit vers la beauté comme dans un univers parallèle avec sa canne et éclaire le chemin avec un chandelier…ça fait penser à Orphée... Tout le film est un festival de trouvailles, sans compter l’utilisation de la musique qui dès le début donne un ton « grave » et de l’au-delà avec une musique de Parvo Art (si je ne me trompe pas) que je trouve sublime et qui situe le plan spirituel ou de la beauté par rapport aux japonais juste en bas... Encore plus que la musique me plait l’art de l’image : les couleurs les éclairages…et Toni Servillo qui joue Gambardella est à la hauteur de cette démonstration de cinéma.
Un article bien étudié sur la musique Wikipedia et critique Telerama 
Filmographie : Les Conséquences de l'amour, Il Divo 
Avis : Je suis retournée voir ce film… ce film mêle l’Italie, l’humour, la beauté et des réminiscences de Fellini, c’est pour moi un régal. Si vous n'aimez que l’action et les films drôles n’y allez pas !
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


lundi 16 septembre 2013

Black Swan

 Un bon film sur la 2! trop tard c'était hier soir....

Meilleure actrice (Natalie Portman) Oscars et Golden Globes 
Natalie Portman une prestation inoubliable
Réalisateur : Darren Aronofsky : Réalisteur, scénariste, producteur américain né en 1969 à New York. Etudie le cinéma à l’Université Harvard. Réusssi son premier long métrage : π une suite de succès suit ce dernier. 
Pays : US Année : 2011
Acteurs : Natalie Portman, Vincent Cassel, Mila Kunis, Barbara Hershey et Winona Ryder
Dir. Photo : Matthew Libatique
Chorégraphie : Benjamin Millepied
Résumé : Sur la base musicale archi- connue du ballet le Lac des Cygnes de Tchaïkovsky, Darren Aronofsky nous montre les dessous du métier de danseur (et encore… il n’insiste pas trop sur le travail et l’entrainement acharné des apprentis étoiles). Le sujet du ballet : la rivalité du cygne noir et du cygne blanc va servir de trame pour y exposer la folie qui peut guetter un artiste qui veut être excellent, irréprochable. L’héroïne Nina qui est armée d’un mental de fer « je veux y arriver » est aidée dans ce sens de perfection à atteindre par sa mère qui vit à travers elle. Le réalisateur le montre, à mon avis un peu trop, à chaque fois que Nina rentre chez elle. Donc Nina doit être la meilleure et pour le faire elle doit se débarrasser de sa mère qui l’empêche de vivre une vie d’adulte. Dans ce film la folie se voit à travers les yeux de Nina, ce qui fait qu’on a du mal à savoir où est le rêve et l’imagination et le réel, ceci donne force au film. Dans cet esprit on peut penser au film de Polanski Le locataire, tout est fait pour qu’on ne s’y retrouve pas.
L’ensemble du film est beau, par les plans, les répétitions de danse, tout est soigné, ordonné, les couleurs sont belles, la folie se laisse découvrir petit à petit, ça saigne beaucoup…. Etonnement, par ailleurs, pour un film américain des scènes osées…entre même genre ; c’est d’ailleurs non recommandé au moins de 12 ans.
Natalie Portman a deux doublures dans ce film ; Sarah Lane, soliste à l'American Ballet Theatre et Kimberly Prosa Wikipedia
Lire le commentaire que Matthieu Tuffereau a fait un jour où… il s’était levé de mauvais poil… dans son blog cinéma dans la lune
Un excellent documentaire sur le travail de danseur sorti en 2009 par le réalisateur également américain Frederick Wiseman « Danse, Ballet de l’Opéra de Paris »
Filmographie : π; Requiem for a dream, The Fountain, The Wrestler; Black Swan;
Avis : Très bon film sur les rivalités d’artistes et la folie… attention : scènes osées
Note : 8/10  Rédigé par Jacquie


lundi 26 août 2013

C’est arrivé près de chez vous

Réalisateur : Rémy Belvaux cinéaste Belge né en 1966 et mort en 2006. Réalisateur, scénariste et acteur.
Pays : Belgique Année : 1992
Acteurs : Benoît Poelvoorde (Ben) ; Rémy Belvaux (Rémy journaliste) ; André Bonzel (André caméraman)
Résumé : Film en noir et blanc utilisant de faibles moyens de production. L’idée du scénario découle des travaux de fin d’études de Rémy Belvaux et Benoit Poelvoorde et André Bonzel fraichement sortis de leur école de cinéma. « L'idée étant de dénoncer le voyeurisme de cette télé de la fin des années 80 et la course à l'audimat avec ses sordides reality shows. Mais, au lieu de choisir un péquenot ou un fan de tuning comme dans Strip Tease, Rémy a le génie de documenter la vie quotidienne d'un tueur en série cabotin et porté sur le houblon. » Jérémie Couston – Télérama  Une équipe de TV est chargée de fimer un documentaire sur un personnage : Ben alias Poelvoorde. Celui-ci se livre à des explications de texte sur sa vie et la façon de tuer et de se débarrasser des corps de ses victimes, d’un ton très docte. En chemin, suivant les activités, les cinéastes décrivent la vie misérable de petites gens et les non-sens sociaux. Humour noir d’un bout à l’autre avec quelques piques contre les responsables politiques, les émissions TV, le cinéma (quelques allusions). Le film n’a aucun sens, pas plus que les émissions TV pastichée et est dans le délire comme savent le faire nos amis Belge. Tout est permis, mais c’est parfois assez grinçant, avec intermèdes de pseudo philosophie ou poésie au moment où on s’y attend le moins. Néanmoins le film est un peu long pour ce scénario cocasse ; trop de redondances. Benoit Poelvoorde fait pratiquement un one-man-show (en fonction du budget très léger du film… circonstance atténuante, accompagné de ses camarades d’étude et des acteurs bénévoles ; Rémy Belvaux joue le réalisateur et commente ses déboires devant la caméra.
En conclusion, c’est une performance qui nous fait gouter l’humour Belge et à fait connaître les compères Benoît Poelvoorde, Rémy Belvaux, et André Bonzel. Poelvorde s’est révélé comme acteur comique. Savoir plus  du Belge
« mais le rouge c’est aussi la couleur du vin mon vieux, et vin… qui dit vin dit pot de vin car tout ça c’est magouilles et compagnie, c’est politico… euh je ne sais pas trop quoi, mais tu vois ça c’est des histoires de fric ! » d’autres citations ?
Filmographie : Pas de C4 pour Daniel Daniel ; C’est arrivé près de chez vous. 
Avis : Un bon film d’humour noir, âme sensible et enfants : s’abstenir. Film culte.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie

dimanche 25 août 2013

The Full Monthy

Place à la musique!
Pour Dimanche 25 aout à 20:50 sur W9 un peu d'humour et de musique sur un sujet grinçant le chômage!
Un film culte...
Oscars 1998 : Meilleure musique de film (Anne Dudley)
BAFTA Awards 1997 : meilleur film, meilleur acteur (Robert Carlyle), meilleur acteur dans un second rôle (Tom Wilkinson)  
Réalisateur : Peter Cattaneo : réalisateur, scénariste, producteur et monteur britannique né en 1964. Travaille avec la TV et se fait remarquer avec The full monty qui devient film culte.
Pays : UK Année : 1997
Acteurs : Robert Carlyle (Gaz) ; Mark Addy (Dave) ; William Snape (Nathan); Tom Wilkinson (Gerald); Steve Huison (Lomper)Dir. Photo :John de Borman
Musique : Anne Dudley
Résumé : Dans une Angleterre touchée par la crise et les premières fermetures d’usine à Shefield des hommes jeunes et vieux doivent affronter le chômage et les difficultés financières. Chacun y est dans une situation différente et réagit ou s’effondre dans son milieu familial. Gaz n’est pas le dernier et a du mal à payer la pension pour son gamin. Mais soudain une idée germe… qui réhabilitera tous ces hommes mis sur la touche.
Un film sur le chômage et les dégâts qu’il occasionne dans la vie des individus, porteur d’espoir.
Le film est une comédie dramatique dont l’humour et le rythme de la musique accompagne le scénario. Ce film a trouvé son public non seulement en Grande Bretagne, mais aussi en France où il a connu le succès.
Le scénariste, Simon Beaufoy , explique leur idée : "montrer comment des marginalisés par le système qui n'y ont plus leur place, trouvent le ressort pour rebondir et récupérer leur identité" Lire plus dans Cin & toile 
Filmographie : Loved up ;The full monty 
Avis : Un film sur le chômage et les dégâts qu’il occasionne dans la vie des individus qui montre que rien n’est perdu d’avance. Film culte… qui se revoit toujours avec plaisir.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie