samedi 27 février 2010

L'autre Dumas


Réalisateur : Safy Nebbou né à Bayonne en 1968. Est comédien puis metteur en scène au théâtre il devient réalisateur, son premier long métrage remarqué est L’empreinte de l’ange avec Catherine Frot et Sandrine Bonnaire.
Pays : France Année : 2010
Acteurs : Gérard Depardieu (Dumas), Benoît Poelvoorde (Maquet), Mélanie Thierry (Charlotte), Dominique Blanc (Céleste), Catherine Mouchet (Mme Maquet), et Michel Duchaussoy (sous préfet)
Dir. Photo : Stéphane Fontaine
Résumé : Le scénario est une adaptation d’une pièce de théâtre « Signé Dumas » écrite par Cyril Gely et Eric Rouquette. Le parti pris du réalisateur est de placer les deux héros/rivaux dans un contexte truculent et aventurier que ne renieraient pas les deux écrivains. Les deux hommes qui travaillent ensemble n’ont néanmoins pas le même caractère, et le « moins caractériel » ne vit pas très bien l’ombre de l’autre. Que les historiens et littéraires gardent leurs arguments, nous nous contenterons de lire leurs livres et de regarder ce film comme un bon divertissement. Maintenant si les plus les jeunes qui ne lisent rien se prenaient à lire Dumas, ce serait un succès pédagogique. Mais ce n’est pas un grand film, malgré toutes ses qualités, son bon casting, son rythme effréné qui sauve le film et nous tiens en haleine du début à la fin, les superbes costumes, les animaux exotiques, la belle performance de Poelvoorde.
Une polémique a agité l’opinion sur la négritude de Dumas…. On lui a bouclé les cheveux et pas crêpés etc… c’est un débat en dehors du sujet choisi ici pour les deux hommes.
Pour aller plus loin dans Dumas on trouve sur le site officiel des dossiers pour les enseignants et donc les élèves. Ici.
Voir l’article de Benoît Thevenin sur laternamagica
Filmographie : Le Cou de la girafe ; Une naissance ; L'Empreinte de l'ange ; L'Autre Dumas
Avis : Après tout le battage et contre attaques qui ont suivi, je pense que la vérité est entre les deux ! Je ne me suis pas ennuyée, le film est beau et tient la route et je le conseille en divertissement à tous.
Note : 7/10 rédigé par Jacquie

mercredi 24 février 2010

Une petite zone de turbulences


Réalisateur : Alfred Lot, acteur, producteur, réalisateur, scénariste.
Pays : France Année : 2010
Acteurs : Michel Blanc (Jean pierre), Miou Miou (Anne sa femme), Gilles Lellouche (bac moins 6), Mélanie Doutey (sa fille)
Dir. Photo : Jérôme Alméras
Résumé : Scénario de Michel Blanc et Alfred Lot à partir d’un roman : « A spot of bother » de Mark Haddon. Un nouveau retraité bricole dans sa propriété qui est celle d’un bon bourgeois qui avait une très belle situation. Les prises de vue de son environnement ne laissent pas de doutes sur la fortune du couple. Le fameux, Jean Pierre, très fier de lui-même se montre assez méprisant de tout ceux qui ne lui ressemble pas. Comme il est le centre de lui-même au point de ne pas percevoir autre chose, il s’observe et se découvre une tâche sur la peau qu’il prend bien sur pour un cancer. Là commence le délire, et les petites choses de la vie le rattrapent mais il ne sait pas les gérer….
Le film est un torrent de répliques humoristiques, de pastiches, de situations cocasses, de petites phrases tombant les unes après les autres. Quelques clichés ou longueurs mais le tout est pour notre amusement, pas de morale ou bien ringarde donc rigolarde. Rien à prendre au sérieux, détente totale…
Filmographie
: La chambre des morts
Avis : Rien que du pas sérieux, détendez vous et riez ! Pour grand public (ce n’est pas une injure !).
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

vendredi 19 février 2010

A serious man

Réalisateur : Joe et Ethan Coen. Joël (1954) et Ethan (1957) sont deux fameux réalisateurs américains qui travaillent ensemble à la réalisation de nombreux très bons films. Ils ont réalisé des comédies, mais ont été reconnus comme des « grands » avec 2 thrillers : Fargo et No country for old man. Palm d’or à Cannes en 1991 pour Barton Fink. Sur les frères Coen plus sur :
Pays : US Année : 2010
Acteurs : Michael Stuhlbarg (Larry), Richard Kind (Arthur), Fred Melamed (Sy), Aaron Wolff et Jessica McManus (les enfants) Dir. Photo : Roger Deakins
Résumé : Le film commence par un retour aux temps anciens dans un petit village de Pologne, c’est un petit conte, un court métrage ? qui démarre juste avant le générique de début . Puis nous sommes projetés dans les années 60 dans une petite ville du Middle West, dans la banalité aussi. Un jeune prof de physique attend une titularisation et va vivre des événements particulièrement déstabilisants. C’est un homme honnête, marié, avec une petite famille dont 2 ados, normal quoi, monsieur tout le monde. Devant les catastrophes qui vont s’enchainer, il essaye de ne pas perdre le nord et se confie à ses proches de la communauté juive qui lui conseillent de demander au Rabbin son avis. Il s’en suit trois périodes correspondant aux trois rabbins visités, qui sont des morceaux d’anthologie. Bref, on ne s’ennuie pas… Même si on ne saisit pas toutes les allusions à la tradition juive. Bien que ce soit drôle et qu’il y a beaucoup d’humour sur les façons de vivre la judaïcité, le ton est toujours tendre.
Le film est construit en plusieurs séquences ou tableaux. Pour la question qui ne vous manquera pas à la sortie du film…, voici la réponse des Coen.
« le film s’ouvre par un prologue se déroulant un siècle plus tôt, dans un shtetl polonais (un petit village juif), où l’on découvre un troublant conte populaire raconté en yiddish. Ethan explique : «Nous avons pensé qu’une petite histoire complète serait une bonne introduction pour notre film. Et puisque nous ne connaissions aucun conte folklorique yiddish qui convienne, nous avons inventé le nôtre.» Joël ajoute : «Ce conte n’a aucun lien avec ce qui suit, mais il nous a aidés à réfléchir au film et à l’installer.» ….
Voir plus, site officiel
Filmographie : Sang pour Sang ; Miller's Crossing ; Barton Fink; Fargo; The Big Lebowski; O'Brother; No Country for Old Men; Burn After Reading; A Serious Man 
Avis : De la vie bousculée d’un brave type : Larry, les frères Coen nous livrent des réflexions d’enfance et un regard amusé sur la communauté juive du Midle West américain des années 60.
Note : 8/10 rédigé par Jacquie

mercredi 17 février 2010

No Country for Old Men

Avant de voir le dernier film des frères Coen, je suis allée voir le succès précédent.

Oscar du meilleur film
Oscar du meilleur réalisateur
Oscar du meilleur acteur dans un second rôle


Réalisateur : Joe et Ethan Coen. Joel (1954) et Ethan (1957) sont deux fameux réalisateurs américains qui travaillent ensemble à la réalisation de nombreux très bons films. Ils ont réalisé des comédies, mais ont été reconnus comme des « grands » avec 2 thrillers : Fargo et No country for old man. Palm d’or à Cannes en 1991 pour Barton Fink. Sur les frères Coen plus  :
Pays : US Année : 2008
Acteurs : Tommy Lee Jones (le shérif); Javier Bardem (Chigurh le Psychopathe) ; Josh Brolin (Moss); Woody Harrelson Dir. Photo : Roger Deakins
Résumé : C’est l’histoire des tribulations d’un homme qui a trouvé par hasard un magot en allant chasser, ou plutôt braconner. L’affaire est suivie par le shérif qui « ouvre » le film avec des réflexions désabusées sur le métier de shérif et sur les nouvelles générations aussi bien celles qui laborieuses ne donnent pas de souci que sur celle des malfaiteurs…. Dans le camp des méchants, ils sont plutôt basiques et ne font pas dans la dentelle, le deuxième personnage (secondaire ou principal ?) est Chigurh, particulièrement odieux et très bien joué par Javier Bardem.
Le scénario de ce film est tiré du roman du même nom de Cormac McCarthy. Une vive discussion se trouve sur Wikipedia à propos de la traduction en français des Québecois… C’est vrai qu’on s’interroge un moment sur la signification du titre… man/men. Autant elle s’applique ici surtout à un seul homme : le shérif. Autant il ne faut pas oublier les personnages secondaires qui reprennent les constatations du shérif dont ses copains de la police judiciaire…
Le film est globalement masculin… dans le sujet et ses interprètes, et on est scotché à son fauteuil tout le long du film. Un rythme vif et inexorable anime le film, on aimerait respirer… mais pas de répit pour le spectateur non plus. C’est bien normal qu’il ait raflé tous ces oscars !
Un style nouveau pour les westerns, fini les chevaux et les héros aux regards d’acier, plus d’Indiens, mais des latinos… c’est assez significatif de nos temps actuels.
Voir Wikipedia :
Filmographie : Sang pour Sang ; Miller's Crossing ; Barton Fink; Fargo; The Big Lebowski; O'Brother; No Country for Old Men; Burn After Reading; A Serious Man 
Avis : Bien fait et captivant. Un vrai thriller, attention aux âmes sensibles… J’ai beaucoup aimé certaines images notamment les mises en scènes dans le désert du Texas.
Note : 9/10Rédigé parJacquie

jeudi 11 février 2010

Nelson Mandela film sur France 2


France 2 : Date de diffusion : jeudi 11 février
Horaire : 22:50 - Durée : 1h35


















Pour ceux qui ont vu Invictus et ne connaissent qu'une petite partie du personnage.... un film documentaire et d'archives nous en dira plus ce soir. Le film est de Joël Calmettes.
Sur l'émission de ce soir : Commentaire internaute





Le 11 février 1990 : Après 27 ans de détention à la prison de Paarl, Nelson Mandela est libéré, sous la présidence de Frédérik De Klerk. Ce jour est le symbole de la lutte pour la liberté des noirs en Afrique du Sud.

Extrait du discours de Mandela à sa prise de fonction de Président :
« Aujourd'hui, nous tous, par notre présence ici et par nos célébrations dans d'autres régions de notre pays et du monde, nous conférons gloire et espoir à une liberté tout juste née.

De l'expérience d'un désastre humain inouï qui a duré beaucoup trop longtemps, doit naître une société dont toute l'humanité sera fière. Nos actions quotidiennes, en tant que simples Sud-Africains, doivent susciter une réalité sud-africaine concrète qui renforcera la foi de l'humanité en la justice, confirmera sa confiance en la noblesse de l'âme humaine et maintiendra tous nos espoirs envers une vie glorieuse pour tous. »

A propos de Mandela:

Interview d’Alastair Crooke par Gill Fry. (Alastair Crooke a passé près de trente années dans les services diplomatiques britanniques) Juin 2005. Le site Partage international dont ce passage est extrait comporte d’autres commentaires sur la libération de Mandela, il faut utiliser le moteur de recherche. Lien

Extrait :
PI. Lors des négociations de paix en Afrique du Sud, Nelson Mandela doit avoir représenté une grande inspiration ?

AC. Il est de ces personnages incroyables dont la personnalité a un grand rayonnement. Il existe des personnes auxquelles les gens font simplement confiance, qui peuvent irradier l’intégrité et un réel sentiment de justice, et c’est très important que de telles personnes s’investissent. Les politiciens sont très souvent jaloux et méprisent de telles personnes : ils voient en elles une critique implicite de leur propre faiblesse, si bien qu’ils détestent les voir s’engager dans le processus. Il y a quelque chose d’intangible – ne me demandez pas quoi – mais vous pouvez le constater. Socrate a dit qu’il est difficile de définir la beauté, mais que quand vous la voyez, vous la reconnaissez. N. Mandela possède sans aucun doute des caractéristiques personnelles indéfinissables qui lui ont permis de faire des choses que d’autres, peut-être tout aussi intelligents et réfléchis, ne pourraient pas faire.

PI. Il montra un tel exemple, avec son absence de désir de vengeance et d’amertume après sa sortie de prison.

AC. De tels modèles sont importants. Le sénateur Mitchell a cette même capacité d’écoute et sa patience permet aux choses de se développer, de convaincre les gens. Une qualité différente de celle de Mandela, mais cette qualité était remarquable chez lui. Des gens se montrant hostiles et en colère se sentaient écoutés avec attention. C’est une caractéristique très importante. Combien de personnes connaissons-nous qui ont su aller au cœur du contexte israélo-palestinien et qui ont su montrer un tel respect envers tous les peuples de la région ?

vendredi 5 février 2010

Invictus

Réalisateur : Clint Eastwood : acteur de western avant tout, Clint Eastwood a campé des personnages fiers et habités. En se convertissant à la réalisation, c’est cet esprit qu’il a gardé. Il décline l’art d’être un homme au XX ième siècle.
Pays : US Année : 2009
Acteurs : Morgan Freeman (Nelson Mandela), Matt Damon (Francois Pienaar)
Dir. Photo : Tom Stern
Résumé : Le film est basé sur un roman écrit par John Carlin « Playing the Enemy: Nelson Mandela and the Game that Made a Nation”
Invictus (qui veut dire Invincible) est un poème très cher à Nelson Mandela écrit par William Ernest Henley, en particulier les deux dernières lignes sont représentatives du personnage de Mandela : » I am the master of my fate:/ I am the captain of my soul ». C’est sur cette phrase que nous laisse le réalisateur en conclusion, et c’est ce poème qui est un des fils du combat de Mandela. Le poème en entier et ses traductions sont visibles sur wikipedia, vous comprendrez mieux ce qui a guidé Mandela pendant sa captivité.
Le film c’est 2/3 rugby 1/3 Mandela…. Donc si vous n’aimez pas le rugby vous avez peu de chance d’apprendre quelque chose sur Mandela, mais néanmoins ce n’est pas du rugby les fans seront surement déçus… c’est le prétexte du sport qui montre que l’humanité avance dans la « sagesse ».
Le synopsis officiel nous invite à comprendre que Mandela, ayant été élu n’avais de cesse que de reconstruire une identité nationale à base de références à la communauté blanche et noire. Il est clair pour tous que c’est ce qu’il a fait. Au cours de sa longue détention, dans des conditions évoquées dans le film, le rebelle Mandela a pris de la hauteur du point de vue humanité, ou mieux spirituel pour moi, ce qui revient au même. Quand il cite le poème en disant : « je loue les Dieux qui me donnent/ Une âme, à la fois noble et fière. » c’est vraiment du centre de sa « présence » qu’il parle, c'est-à-dire de son être fondamental, incarné dans cette vie, qui cherche à faire avancer l’humanité. Pour moi c’est l’évidence, pour d’autres qui doutent encore des capacités de l’humanité c’est une hypothèse, mais qui n’a pas rêvé de réaliser un peu du plan qui consiste à réconcilier les anciens ennemis…. pour accéder à la paix qui ne pourra exister qu’avec la Justice et le Partage. C’est tout notre programme….
Pour Clint Eastwood, c’est encore le sport comme dans «Million dollar baby » qui fait progresser l’homme ; on doit se sublimer à chaque instant, toute son œuvre le montre et c’est cela qui importe, que l’on soit sportif, militaire ou cow boy c’est la dignité de l’homme et sa foi en son « pouvoir/vouloir » qui importe sur cette terre. Je ne suis pas macho, of course I am a woman !, mais la droiture d’Eastwood me plait, cependant il a un peu trop utilisé les ficelles de la sensiblerie et du sentimentalisme qu’il manie à la perfection.
Filmographie : Mystic River ;Piano blues ; Million Dollar Baby ; Lettres d'iwo jima ; Mémoires De Nos Pères ; L’échange ; Gran Torino ; Invictus 
Avis : Si vous n’aimez pas le rugby, il vaut mieux s’abstenir. Si vous admirez Mandela c’est en méditant le poème qu’il nous donne que vous percevrez l’essentiel de son combat et la leçon est bonne à prendre. Si vous attendez des révélations il n’y en a pas. Si vous voulez voir un bon film allez-y.
Note : 8/10 rédigé par Jacquie