jeudi 11 octobre 2012

Quelques heures de printemps

Vincent Lindon et Hélène Vincent deux grands acteurs dans des rôles difficiles
 
Réalisateur : Stéphane Brizé né en 1966, après des études techniques se dirige vers le théâtre et le cinéma. Réalisateur et scénariste.
Pays :France Année : 2012
Acteurs : Vincent Lindon (Alain Evrard le fils), Hélène Vincent (Mme Evrard la mère), Emmanuelle Seigner (la conquête d’un soir) Olivier Perrier (le voisin)
Dir. Photo : Antoine Héberlé
Résumé : C’est l’histoire d’Alain, qui sort de prison pour avoir tenté de passer du cannabis dans son camion. Au moment où il sort après 18 mois, sa vie n’est que ratés successifs ; avec sa compagne c’est fini, il n’a plus de travail, plus de logement. Il se rend chez sa mère, petite veuve bien propre qui vit seule dans son pavillon suivant des rituels bien huilés, et y jette le trouble. Alain, qui n’a jamais eu de relations heureuses avec sa mère, subit mal cette structure rigide, se pose des questions sur sa vie, ou plutôt les évite grâce à un dérivatif puissant la TV. Mal dans sa peau, ne voyant pas d’avenir valorisant, il s’énerve et se met en colère contre sa mère, reproduisant un scenario paternel et ses furies de l’adolescence.
Le film montre les tribulations d’un fils cherchant le réconfort, l’amour dont celui de sa mère tout en ayant parfaitement peur de creuser cette zone de déni et de friches. Du côté maternel, on s’aperçoit qu’à son corps défendant, la mère fait tout autant pour esquiver les situations, les gestes qui permettraient des relations épanouissantes. Il est vrai qu’un passé (deviné malheureux) est toujours présent alors que son mari n’est plus là, le cercle de la violence revient avec son fils, et perturbe un équilibre construit.
Le film met en situation également un sujet tabou ou critique : la fin de vie décidée ou subie, madame Evrard est gravement malade, grâce aux dialogues avec le médecin et le contact avec l’association Suisse, le film aborde le suicide assisté en fin de vie. Aucun jugement n’est avancé ni même esquissé. La solution du suicide assisté est simplement décrite sans affectivité.
Cette difficulté à se rencontrer au sein d’une famille est porteuse de douleur car on voit les protagonistes en souffrir. Exception : un petit coin de ciel bleu avec le personnage du voisin … qui n’ose pas mais pose le problème clairement de la mère et du fils. La question du début à la fin : vont-ils passer au dessus de leurs routines de gue-guerres ? les occasions sont fréquentes.
Le film est déroutant par la lenteur de l’action, on y voit que la TV à table …c’est très mauvais pour le palais et la conversation ; il n’y a que les cuisinières pour savoir ça. La vie de ces gens simples force à réfléchir sur les destins des uns et des autres, la chance d’être dans une famille cohérente. Etre soi même son geôlier, son tyran, son empêcheur est mis en scène avec constance et éloquence ! Sujet pas facile à traiter… bien travaillé par les deux acteurs… c’est cohérent, mais on ne passe pas loin de l’indigestion.
Voir interview de Stéphane Brizé dans dossier de Presse.
Filmographie : Je ne suis pas là pour être aimé ; Entre adultes ; Mademoiselle Chambon ; Quelques heures de printemps 
Avis : Dans un milieu très modeste, les difficultés de communications familiales sont très fortes, la « force de casser la glace » surgira t elle ? Deux vies très lasses : une vie motivante à trouver, une vie triste et en sortir.  Film à voir, psychologiquement intéressant, il peut apporter de l'eau au moulin de beaucoup.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


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