Réalisateur : Margarethe von Trotta est une actrice, scénariste, réalisatrice allemande né en 1942. Attirée par les arts et les lettres elle suit des cours d’art dramatique et commence une carrière d’actrice. En 1975 elle passe à la réalisation cinématographique avec L'Honneur perdu de Katharina Blum.
Pays : Allemagne Année : 2013
Acteurs : Barbara Sukowa (Hannah) ; Axel Milberg (Heinrich Blücher); Janet McTeer (Mary McCarthy); Julia Jentsch (Lotte). Dir. Photo : Caroline Champetier
Résumé : La réalisatrice a choisi de présenter les quelques années autour du procès Eichmann à Jérusalem. A ce moment Hannah Arendt, philosophe d’origine juive allemande, est bien implantée aux USA, nationalité américaine, et poste dans l’enseignement supérieur. Cependant l’Allemagne et n’est pas oubliée pour autant, c’est un sujet de conversation régulier avec son groupe au cours de soirées culturelles. Par curiosité intellectuelle elle part assister au procès d’Eichmann, et demande à couvrir cet événement pour le magazine The Newyorker. Elle écrira les articles demandés mais très vite ses contemporains, dans la passion liée à ce procès médiatique, ne comprendront pas le sens de ses mots. Femme tenace, elle résiste aux pressions et écrit un livre sur le procès : Eichmann à Jérusalem sous titré La banalité du mal. Le drame de cette affaire c’est que les gens n’ont pas forcément lu son livre mais sont offusqués du ton distant qu’elle choisi et le descendent en flamme en injuriant la philosophe qui se retrouve isolée.
Le sujet est donc beaucoup cette controverse sur la banalité du mal et l’analyse qu’Hannah Arendt en fait, au lieu d’abonder dans la personnification du mal et sa diabolisation. Ses contemporains et anciens amis lui en voudront beaucoup qu’elle, une juive allemande, ne joue pas sa partition. Des ouvrages et des films ont été écrits sur le procès Eichmann dont « Un spécialiste, portrait d’un assassin moderne », un documentaire construit par Rony Brauman et Eyal Sivan sur les films lors du procès d’Adolphe Eichmann en 1961, et à travers l’analyse qu’en fit Hannah Arendt. Une émision de Mermet du mercredi 22 mai 2013 traite de ce sujet et rapporte ainsi des commentaires des réalisateurs ainsi que plusieurs témoignages.
Margarethe von Trotta pose le personnage au milieu de son entourage familier, avec ses petites histoires et sentiments, en insistant sur sa force de caractère, son amour pour ses amis et sa fidélité à ceux-ci et son amour pour la liberté et la vérité. « Au cours d'un dialogue avec la salle, l'historienne spécialiste de la Shoah, Annette Wieviorka et Caroline Champetier, qui a participé au tournage en tant que directrice de la photographie, ont toutes les deux souligné l'honnêteté du scénario, le sérieux de la reconstitution historique, et l'originalité du film. » Jeannine Hayat
Margarethe von Trotta et Caroline Champetier ont apporté un soin tout particulier aux couleurs et éclairages en rendant les atmosphères de bureau dans des tons verts et « bois » qui datent le drame dans les années 60 et renvoient à la réflexion philosophique permanente de Hannah Arendt. On peut regretter le nombre de cigarettes allumées… mais c’était ainsi que fumait Hannah Arendt, un interview (Un certain regard ORTF 1974) visible sur ina.fr nous la montre ainsi que son appartement de New York que les cinéastes ont reconstitué pour le film.
J'aime beaucoup le cinéma de Margarethe Von Trotta; cette force tranquille qui traite de sujets sensibles tels que le terrorisme avec Les années de Plomb, ou ici la souffrance du peuple juif. Elle sait prendre le recul nécessaire et débusquer l'humanité dans les actions les plus violentes, ou ici démonter les réactions de notre sensibilité pour trouver avec Hannah Arendt où se situait la réussite de projets diaboliques aussi anti-nature pour l'homme.
Filmographie : L'Honneur perdu de Katharina Blum ; Les Années de plomb ; Rosa Luxemburg ; Les Années du mur ; Rosenstrasse ; Hannah Arendt
Pays : Allemagne Année : 2013
Acteurs : Barbara Sukowa (Hannah) ; Axel Milberg (Heinrich Blücher); Janet McTeer (Mary McCarthy); Julia Jentsch (Lotte). Dir. Photo : Caroline Champetier
Résumé : La réalisatrice a choisi de présenter les quelques années autour du procès Eichmann à Jérusalem. A ce moment Hannah Arendt, philosophe d’origine juive allemande, est bien implantée aux USA, nationalité américaine, et poste dans l’enseignement supérieur. Cependant l’Allemagne et n’est pas oubliée pour autant, c’est un sujet de conversation régulier avec son groupe au cours de soirées culturelles. Par curiosité intellectuelle elle part assister au procès d’Eichmann, et demande à couvrir cet événement pour le magazine The Newyorker. Elle écrira les articles demandés mais très vite ses contemporains, dans la passion liée à ce procès médiatique, ne comprendront pas le sens de ses mots. Femme tenace, elle résiste aux pressions et écrit un livre sur le procès : Eichmann à Jérusalem sous titré La banalité du mal. Le drame de cette affaire c’est que les gens n’ont pas forcément lu son livre mais sont offusqués du ton distant qu’elle choisi et le descendent en flamme en injuriant la philosophe qui se retrouve isolée.
Le sujet est donc beaucoup cette controverse sur la banalité du mal et l’analyse qu’Hannah Arendt en fait, au lieu d’abonder dans la personnification du mal et sa diabolisation. Ses contemporains et anciens amis lui en voudront beaucoup qu’elle, une juive allemande, ne joue pas sa partition. Des ouvrages et des films ont été écrits sur le procès Eichmann dont « Un spécialiste, portrait d’un assassin moderne », un documentaire construit par Rony Brauman et Eyal Sivan sur les films lors du procès d’Adolphe Eichmann en 1961, et à travers l’analyse qu’en fit Hannah Arendt. Une émision de Mermet du mercredi 22 mai 2013 traite de ce sujet et rapporte ainsi des commentaires des réalisateurs ainsi que plusieurs témoignages.
Margarethe von Trotta pose le personnage au milieu de son entourage familier, avec ses petites histoires et sentiments, en insistant sur sa force de caractère, son amour pour ses amis et sa fidélité à ceux-ci et son amour pour la liberté et la vérité. « Au cours d'un dialogue avec la salle, l'historienne spécialiste de la Shoah, Annette Wieviorka et Caroline Champetier, qui a participé au tournage en tant que directrice de la photographie, ont toutes les deux souligné l'honnêteté du scénario, le sérieux de la reconstitution historique, et l'originalité du film. » Jeannine Hayat
Margarethe von Trotta et Caroline Champetier ont apporté un soin tout particulier aux couleurs et éclairages en rendant les atmosphères de bureau dans des tons verts et « bois » qui datent le drame dans les années 60 et renvoient à la réflexion philosophique permanente de Hannah Arendt. On peut regretter le nombre de cigarettes allumées… mais c’était ainsi que fumait Hannah Arendt, un interview (Un certain regard ORTF 1974) visible sur ina.fr nous la montre ainsi que son appartement de New York que les cinéastes ont reconstitué pour le film.
J'aime beaucoup le cinéma de Margarethe Von Trotta; cette force tranquille qui traite de sujets sensibles tels que le terrorisme avec Les années de Plomb, ou ici la souffrance du peuple juif. Elle sait prendre le recul nécessaire et débusquer l'humanité dans les actions les plus violentes, ou ici démonter les réactions de notre sensibilité pour trouver avec Hannah Arendt où se situait la réussite de projets diaboliques aussi anti-nature pour l'homme.
Filmographie : L'Honneur perdu de Katharina Blum ; Les Années de plomb ; Rosa Luxemburg ; Les Années du mur ; Rosenstrasse ; Hannah Arendt
Avis : Un film très riche, bien équilibré, qui met en scène un personnage et des faits contemporains avec netteté, laissant certains aspects de l’histoire de la personnalité en filigrane. Ce film donne envie de lire les livres d’Hannah Arendt…
Note : 9/10 Rédigé par jacquie
Note : 9/10 Rédigé par jacquie
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