jeudi 29 octobre 2020

Adieu les cons

 

La recherche des informations dans un hôpital
Réalisateur : Albert Dupontel, vient tard au cinéma, commence comme acteur, position qu’il reprend souvent. Voir sur Wikipedia son parcours atypique. Césars 2014 : César du meilleur scénario original pour 9 mois ferme. César du meilleur réalisateur pour Au revoir là-haut.
Pays : France Année : 2020 

Acteurs : Virginie Efira (Suze Trappet) ; Albert Dupontel (JB, l’informaticien) ; Nicolas Marié (Serge Blin, l’aveugle) ; Jackie Berroyer ( Dr Lint, le médecin Alzeimer) ; Philippe Uchan (Kurtzman le PDG) ;Bastien Ughetto (Adrien)

Dir.Photo : Alexis Kavyrchine

Résumé : Film d’un comique à la Monthy Pyton, affutez vos neurones avant d’y aller. On démarre par le cabinet d’un médecin (Bouli Lanners) très informatisé qui annonce peu ou prou à une jeune femme qu’elle a un cancer grave. C’est déjà tout un feu d’artifice de drôleries et de moqueries. Puis le héro (Dupontel lui-même) entre en scène et montre son art en quelques secondes ; il est un informaticien doué mais pas reconnu par sa direction. 

Dupontel fait jouer de bons acteurs comme Vuillermoz, voire Terry Gilliam, dont il fera plusieurs clins d’yeux à ses films : l’esprit de Brazil, les classeurs de dossiers qui sortent du mur, la romance, l’absurde quotidien, l’oppression administrative.

Des trouvailles : l’archiviste aveugle interprété avec brio par Nicolas Marié, des moqueries la reconnaissance faciale, ou le psy qui travaille avec la police. Virginie Efira est pulpeusement dramatique.

J’ai bien apprécié les éclairages et prises de vue, le Dir photo ? Alexis Kavyrchine.

« Soit une fable délirante et perfusée à la plus subtile des candeurs, où un personnage – voire deux ou trois – se lancent dans une quête mêlant l’absolu intime à la tentative de libération sociétale. L’enjeu intime et récurrent des films de Dupontel (la quête de l’enfant remplace ici celle de l’amour ou de la maternité) fait donc jeu égal avec un autre enjeu très « gilliamesque » dans l’âme, à savoir celui de fuir un monde moderne tellement chronophage qu’il confine à l’absurde. » Guillaume Gas

https://www.albertdupontel.com/filmographie/adieu-les-cons/

Filmographie : Bernie, 9 mois ferme ; Au revoir là-haut

Avis : Les avis sont partagés, mais moi, j’ai adoré ! et je le conseille contre la déprime du COVID. Bon ça va être fermé pendant 1 mois….

Note : 10/10 Rédigé par Jacquie

vendredi 23 octobre 2020

Josep

Réalisateur : Aurel, dessinateur de presse, il travaille pour le quotidien Le Monde, les hebdomadaires Marianne et Politis. Le film est réalisé en collaboration avec Florence Corre. Le scénario est de Jean Louis Milesi. 

Pays : France, Espagne, Belgique Année : 2020  

Acteurs : Sergi López (Josep Bartolí) ; Sílvia Pérez Cruz (Frida Kahlo) ; David Marsais (Valentin) ; Valérie Lemercier (la mère de Valentin) Musique : Sílvia Pérez Cruz

Résumé : A la suite de la prise de pouvoir de Franco, de nombreux espagnols, républicains ou anarchistes tentent de fuir l’Espagne en se réfugiant en France. L’action se situe en 1939. Le début du film rappelle cet historique, tout en tentant de présenter une menace pour la France venant non pas des réfugiés mais des régimes ultra-droite et de l’Allemagne nazie. « L’accueil qui leur est fait illustre les revirements politiques des gouvernements successifs en matière d’asile et inaugure une ère de camps dont ceux de Calais et de Grande-Synthe ne sont que le prolongement près de trois quarts de siècle plus tard. » Cairn info Devant l’afflux massif des réfugiés espagnols « les autorités françaises se sont trouvées débordées : elles placent les réfugiés sous le statut d'hébergés sous contrôle … ou les regroupent dans des camps d'internement français, selon les décrets-lois des 12 novembre 1938 et 18 novembre 1939 qui permettent l'internement administratif des « indésirables étrangers » Wikipedia  Il est clair que des camps d’internement, ne sont pas la meilleure façon d’accueillir des hommes et des femmes qui ont souffert dans leur pays ou sont menacés de mort. Le réalisateur raconte cette période avec deux personnages principaux : un jeune gendarme et Josep Bortoli un dessinateur et politicien. Cette histoire racontée est réelle, La France c’est aussi beaucoup de faiblesse et d’indifférence… rien n’a changé même si on pense être mieux.
Ce film a l’avantage de lever le voile obturant ces événements ayant marqué non seulement les espagnols mais aussi de nombreuses familles françaises d’immigrants dans des villes comme Toulouse, Perpignan, c’est la vie de leurs parents et grands-parents dont il s’agit.
Le film en lui-même est beau, il mêle des paysages aquarellés de la région de Rivesaltes à des dessins incisifs qui racontent, qui illustrent et des dessins de Bortoli montrant les hommes et les femmes du camp. Ce camp ironiquement est situé à côté d’un lieu de vacances en Occitanie. Je l’ai recherché pendant des années… curieusement quand je posais la question, venant de lire le roman autobiographique d’Arthur Koestler (La lie de la terre), personne n’avais entendu parler d’un camp de concentration d’étrangers en Pyrénées Orientales. Et pourtant, il n’avait pas bougé c’était juste un terrain militaire banal en dehors de la ville de Rivesaltes
Avis : Film à voir pour se souvenir que le nazisme n’a pas sévi qu’en France et en Allemagne, il avait expérimenté sa guerre avant grâce à Franco. La solidarité entre peuples s’était manifestée aussi au risque de la répression des hommes de droite. Toute ressemblance n’est pas fortuite, devant l’injustice et le malheur il y a toujours des justes qui se lèvent.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie

samedi 14 mars 2020

A mon âge, je me cache encore pour fumer

Réalisateur : Rayhana Obermeyer : Actrice, réalisatrice et écrivain.
Tout un symbole ces femmes qui fument en cachette.

Pays : France Grèce Algerie Année : 2017
Acteurs : Hiam Abbass (Fatima) ; Biyouna (Aïcha) ; Fadila Belkebla (Samia) ; Nassima Benchicou (Zahia) ; Nadia Kaci (Keltoum) Dir. Photo : Olympia Mytilinaiou et Mohamed Tayeb Laggoune
Résumé : Adapté de la pièce de théâtre éponyme édité en 2009 de : Rayhana Obermeyer. Il s’agit également d’un huis clos, tout se passe dans les bains publics. On démarre sur les rêves romanesques de Samia qui n’a pas été demandée en mariage et qui idéalise l’amour et donc le mariage qui lui manque. Fatima juste avant l’ouverture des bains reçoit une jeune femme menacée de mort par son frère, car elle est enceinte. Fatima femme, mûre, dont le mari lui est devenu insupportable et inutile, choisit de cacher la jeune femme.
Dans les bains il y a affluence car les bains étaient fermés faute d’eau aux robinets. Des femmes jeunes et vieilles bavardent, se vantent et jouent des alliances et se moquent des uns et des autres. En général elles ont à souffrir de leur condition féminine et du peu de liberté donné à leur féminisme par le pouvoir des barbus. On y voit certaines fêter leur prochain mariage avec des youyous, une autre en jean fêter son divorce ; et notre Samia célibataire écouter les récits à faire peur des nuits de noces des unes et des autres. On sent en toile de fond que l’extérieur n’est pas serein, avec les exécutions sommaires, les attentats, le bruit des explosions. A l’intérieur les conversations sont parfois musclées et la haine entrainant la haine, certaines sont plus prêtes à se casser la figure que de prêter leur flacon de shampoing. Au moins deux actrices de poids viennent structurer cette histoire, Hiam Habbas et Biyouna, mais de jeunes comédiennes ne sont pas de reste et prêtent leur sensibilité à ce film, en particulier Fadila Belkebla qui campe la rêveuse Samia. « En ces temps de doutes, de colère, de désir de révolution, parfois, les films orientaux, féministes, pacifistes, sont la preuve irréfutable que quelque chose d’important se passe dans un monde à l’avenir plus que trouble. » Arthur Champilou  Un peu moins tolérant : Vincent Ostria « …Certes, les doléances et dilemmes moraux sont en partie compensés par une certaine liberté sensuelle, par la vérité des corps (des femmes quasi nues de tous les âges et corpulences)… »
Avis : Voir le malheur des unes ne fait pas le bonheur des autres, mais on peut se réjouir d’être née à l’abri !
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


vendredi 13 mars 2020

Deux

Remarquable!
Réalisateur : Filippo Meneghetti Il s’agit d’un premier film !  
Pays : France Luxembourg Belgique Année : 2019 
Acteurs : Barbara Sukowa (Nina) ; Martine Chevallier (Madeleine) ; Léa Drucker (Anne)
Dir. Photo Aurélien Marra:
Résumé : Un sujet original, qui nous change des scénarios habituels. D’abord cette histoire cachée entre deux femmes, dont la dissimulation de l’amour concerne pas mal de couples homo encore actuellement. Le fait de devoir dissimuler des sentiments si forts est une source de souffrance, ça c’est un fait. Les familles étant si peu prêtes à accepter un amour différent, que par facilité celui-ci est caché la plupart du temps, alors que chacun pourrait être soulagé de voir une personne seule investie par l’amour. En plus de ce quasi tabou, le réalisateur ajoute que cet amour concerne deux femmes ayant passé l’âge des romances, du moins c’est ce qu’on croit. Bien sur, notre culture parle beaucoup de l’homme d’un certain âge, qui tombe amoureux d’une femme ayant déjà vécu. Là c’est politiquement correct, mais que dire de deux femmes ? quelle angoisse dans nos petites têtes, et si la grand-mère veuve et bien sage venait à tomber amoureuse ?

Le film est intéressant pour ça en particulier. Si le sujet des préjugés sur l’amour de nos ainées vous intéresse, lisez donc l’étude de Mona Chollet Sorcières, La puissance invaincue des femmes. C’est bon pour remettre les pendules d’Adam et Eve à l’heure. Un film fondé sur une BD de Rabaté a aussi traité du problème, si je me souviens bien Les petits ruisseaux
D’un point de vue technique, le développement de l’histoire manque un peu de peps, mais les plans sont beaux, un peu trop de corbeaux peut être. Mais j’aime bien le côté direct, comme est le jeu de son actrice Barbara Sukowa.
Filmographie Premier film
Avis : Film qui vaut d’être vu pour son sujet et parce que ce réalisateur qui débute fera sans doute parler de lui plus tard.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie






samedi 7 mars 2020

Le cas Richard Jewell

Richard Jewell 
Le héro du jour, un brave vigile.
Réalisateur : Clint Eastwood né en 1930 acteur, réalisateur, compositeur et producteur de cinéma américain. De par sa longévité, sa richesse et ses nombreux succès, tant critiques que commerciaux, sa double carrière d'acteur et de réalisateur fait de Clint Eastwood une figure mythique du cinéma, aussi bien au niveau américain qu'à l'international. Il a ainsi été récompensé à de nombreuses reprises.Wiki
Pays : US Année : 2019
Acteurs : Paul Walter Hauser (Richard Jewell) ; Sam Rockwell (Watson Bryant) ; Olivia Wilde (journaliste) ; Jon Hamm ‘agent du FBI Shaw) ; Kathy Bates (Barbara la mère)
Dir. Photo : Yves Bélanger
Résumé : D’après l’histoire vraie de l’acte terroriste à la bombe perpétré aux États-Unis, le 27 juillet 1996, dans le parc olympique lors des Jeux d'été d'Atlanta. L’agent de sécurité qui a découvert la bombe est suspecté par le FBI. Les fuites dans la presse le présentent comme le principal suspect de l'enquête policière et le probable terroriste. Contraint de rester enfermé à son domicile, par l’afflux des journalistes et enquêteurs. Il est enfin disculpé, mais l’enquête est au point mort. Le coupable est découvert plusieurs années après à l’occasion d’autres bombes.
« L’histoire de Richard Jewell m’a intéressé parce que c’était quelqu’un de normal, un monsieur tout-le-monde. Il n’a jamais été poursuivi, mais il a été largement persécuté. » Clint Eastwood
C’est intéressant, voire, angoissant d’assister à une mise en accusation gratuite sous prétexte que ça arrange tout le monde. On replonge dans l'atmosphère de l’après guerre où des  gens ont été accusés sur des soupçons plus ou moins partagés, et des femmes ont été tondues sur des soupçons également. La liste est longue des cas où la justice rendue par des hommes ou des femmes n’est pas très justes. Doit-on juger ? direz-vous, c’est un autre sujet. Le film est touchant car il montre une personne un peu marginale, qui ne souhaite rien qu’un peu de reconnaissance dans sa vie de tous les jours, mais cet homme est en plus fragile psychologiquement.
La justice aux US nous fait toujours peur, et Clint Eastwood en a bien joué en mettant en scène des gens ordinaires presque des « loosers ».
Filmographie Sur la route de Madison ; lettres d’Iwo Jima ; Impitoyable ; Million Dollar Baby ; Gran Torino ; Mystic River 
Avis : Un bon film, un bon sujet le tout mitonné par C.Eastwood. PS il n’y a pas d’histoire d’amour, mais c’est réussi !
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


mardi 25 février 2020

Grâce à Dieu

Grand Prix du Jury à la Berlinale 2019
Josiane Balsko touchante
Réalisateur : François Ozon Né en 1967, réalisateur français. « est ouvertement homosexuel. La sexualité, l'ambiguïté, l'ambivalence et la subversion des normes sociales ou familiales sont certains de ses thèmes privilégiés. » Wiki
Pays : France Belgique Année : 2018
Acteurs : Melvil Poupaud (Alexandre Guérin celui qui met en route la justice) ; Denis Ménochet (un des anciens scouts qui se décide à agir) ; Swann Arlaud (Emmanuel, celui qui a des crises) ; Josiane Balasko (la mère d’Emmanuel) ; François Marthouret (le cardinal Barbarin)
Dir. Photo : Manu Dacosse
Résumé : fondé sur la mise à jour, dans la région lyonnaise, des actes pédophiles d’un prêtre qui fut protégé par l’église. Le film montre dans des familles catholiques comment les jeunes ont vécu cette période honteuse, et ce qu’il en reste comme souffrances au présent, dont des vies brisées, des adultes en difficultés psychologiques. Ce film est sorti en pleine période de l'actualité du jugement de cette affaire. D’ailleurs « Avant la sortie en salle prévue le 20 février 2019, François Ozon est assigné en référé deux fois car la défense veut obtenir le report de la sortie du film » Wiki  Ce film un peu comme son prédécesseur, Spotlight de Tom Mc Carthy sur Boston, montre comment les défenseurs des victimes ont opéré devant la protection dressée par les congrégations. Ici est surtout développée la peur des victimes qui n'osent pas, ne veulent pas en parler, par pudeur et honte. Le temps nécessaire à oublier ou guérir de ces abus est long et souvent les faits sont prescrits, aucun n’a envie de réanimer ces souvenirs et pourtant il le faut. On voit également les deux côtés du procès, le cardinal qui se défend et le prêtre qui avoue tout, la personne qui est consultée à l’évêché qui essaye de ménager la chèvre et le chou, et bien sûr Alexandre qui se démène pour soigner ces abus par une reconnaissance publique, un jugement. On le voit chez les jeunes adultes qui ont besoin de mettre un nom et un jugement public sur leur affaire pour la clore et se débarrasser de cette honte sournoise.
Actualité 2020 : Le procès en appel du cardinal Barbarin : Condamné en première instance, le cardinal Philippe Barbarin a été relaxé en appel, jeudi 30 janvier 2020, pour ses silences sur les abus sexuels d’un prêtre.
Filmographie 8 Femmes ; Potiche ; Dans la maison ; Jeune et Jolie ; Une nouvelle amie ; Frantz ; L'Amant double ; Grâce à Dieu
Avis : Film au cœur de l’actualité, au sujet des abus sexuels d’un prêtre, couvert par son évêque. Pas un documentaire mais une mise en scène pour notre réflexion.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


samedi 22 février 2020

Les invisibles

des acteurs et des figurants ayant connu le SDF
Réalisateur : Louis-Julien Petit ; réalisateur et scénariste français né en 1983. Assitant pendant une dizaine d’années, Son premier film remarquable Discount, où des salariés maltraités et témoins de gâchis, décident de créer une « épicerie équitable »
Pays : France Année : 2018
Acteurs : Audrey Lamy (Audrey, travailleuse sociale de l'Envol) ; Corinne Masiero (directrice de l’envol) ; Noémie Lvovsky (bénévole) ; Déborah Lukumuena (bénévole)
Dir. Photo : Davis Chambille
Résumé : Une comédie, avec un sujet grave : la grande précarité des femmes SDF. Les faits se passent dans la région Nord, particulièrement touchée par la récession. Quatre travailleuses sociales, dont deux bénévoles vont tenter le tout pour le tout alors que le refuge dont elles s’occupent va fermer faute d’argent. Un excellent film qui montre qu’avec mes moyens du bord on peut faire beaucoup. Egalement que ces femmes ont des problèmes psychologiques, ou des caractères qu’il ne faut pas ignorer si on veut les aider. Montre aussi les faiblesses d’une action hors réglementation, pour laquelle une mauvaise langue peut tout faire échouer. Optimiste le film ne laisse pas le spectateur dans la tristesse, avec des bonnes volontés tout peut arriver.
« « Je suis quelqu’un qui doute en permanence. Le jour où j’aurai des certitudes n’est pas près d’arriver. Mais on a senti dès le tournage qu’il y avait quelque chose en plus. Je suis très fier de mon équipe et de l’unité très forte qui régnait sur le plateau. Ces femmes – celles qui jouent les SDF dans le film ont toutes réellement connu la grande précarité – m’ont beaucoup appris. Plus que j’ai pu leur apprendre. Elles m’ont donné tout leur amour et leur humour, et cela se ressent dans le film. » Caroline Besse Telerama
Filmographie Discount ; Les invisibles 
Avis : Excellent film sur une catégorie défavorisée à plus d’un titre, les femmes SDF. Ce n’est pas un documentaire, mais le film dénonce l’aveuglement (non empathie) de l’administration, qui pourrait mieux faire.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie
Photo à habitat-humanisme.org



mercredi 5 février 2020

Doute

Doubt
Comme deux corbeaux en observation.

Réalisateur John Patrick Shanley né en 1950, américain Scénariste, producteur, dramaturge. D’abord connu comme dramaturge, puis scénariste puis réalisateur au cinéma. Il navigue entre ses envies. Plus  
Pays : US Année : 2008
Acteurs : Meryl Streep (Mère supérieure Aloysius) ; Philip Seymour Hoffman ( le père Brendan Flynn) ; Amy Adams (sœur James prof histoire) ; Viola Davis (Mme Miller la mère du jeune élève)
Dir. Photo : Roger Deakins
Résumé : Basé sur une pièce de théâtre du même auteur. Passage à la TV par Arte en pleine période du jugement du cardinal Barbarin sur la non dénonciation d’un prêtre pédophile (au cinéma : Grâce à Dieu). Ici le sujet est le doute qui conduit d’abord la mère supérieure (superbe Meryl Streep) à épier les faits et gestes du prêtre Lynn, donc plutôt suspicion. Elle monte un plan avec les autres sœurs pour être vigilantes et tout rapporter. C’est aussi l’affrontement entre deux époques : la modernité décontractée de Flynn et le fondamentalisme coincé d’Aloysius. Puis comme dans un policier on voit arriver « des balises » de suspicion qui sont exploitées à fond par l’intellect de la mère supérieure, et la peur de la jeune James. Puis nous avons la peur du suspect qui quoi qu’il en soit ne peut pas s’en sortir sans dommage. Ceci se termine par la demande du prêtre de démissionner et de muter sur un autre poste. Aloysius triomphe donc, mais elle dit à James qu’elle doute ! relançant notre réflexion.
Un vrai film sur le doute, mais pas sur les abus des prêtres auprès des enfants. Des acteurs qui semblent justes et réels, jouent la responsabilité embarrassée de celui qui doit juger. La mère du petit, donne un autre son de cloche à notre jugement, la vérité fait-elle du bien ? ou peut-elle aller à l’encontre de ce qu’on recherche ?
J’ai bien aimé le jeu des acteurs et la problématique du jugement. Pour un film US on est dans la finesse.
« En l’occurrence, deux forces s’affrontent : Flynn, un prêtre progressiste au passé trouble. Et la soeur Aloysius irréprochable mais dont le conservatisme moral est également suspect. » basile saint verraut
Filmographie Éclair de lune ; Les Survivants ; Doute 
Avis : Film sobre sur le doute dans une école catho, un peu trop guindée.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie






dimanche 2 février 2020

Le casse du siècle

The Big Short
Hallucinant
Oscar du meilleur scenario adapté 
Réalisateur Adam McKay : réalisateur, scénariste et acteur américain né en 1968. 
Pays : US Année : 2015 
Acteurs : Christian Bale (Michael) ; Ryan Gosling (Jared Vennett); Brad Pitt (Ben Rickert); Steve Carell (Mark Baum); 
Résumé : Inspiré du livre éponyme de Michael Lewis, The Big Short En 2005, à Wall Street, des hommes de banque s’aperçoivent que le marché immobilier est loin d’être sain. Ces hommes sont un peu non conventionnels, comme Michael, en short dans son bureau écoutant du hard rock, c’est un mathématicien., En étudiant certains fonds en vogue il s’aperçoit que ça cloche, et que ce marché risque de s’effondrer. Il en parle à ses supérieurs qui le croient fou. Le courtier de la Deutch Bank entend cela, il se rend compte que Michael a raison, et se prépare à cette éventualité qui consiste à parier sur le fait que les prêts ne seront pas remboursés. On suit l’enquête faite par ce petit groupe, et on en apprend de belles sur les habitudes de la bourse, les agences de notation qui tournent entre eux, les actions des agents immobiliers, les habitudes de certains de leurs clients américains qui rendent extrêmement fragiles certains fonds. 
« Ces cinq-là ont supposé qu'avec leurs emprunts, proposés pour acheter une maison sans apport ni garantie de solvabilité, et les subprimes, trop d'Américains n'auraient plus les moyens de payer leurs hypothèques et perdraient leurs maisons. Ruinant au passage les banques, à la base de ces produits financiers trafiqués. Pour gagner de l'argent, ils ont donc misé sur une catastrophe économique, mais surtout humaine. » Véronique Trouillet L’express
Filmographie Présentateur vedette : La Légende de Ron Burgundy ; Ricky Bobby : roi du circuit ; Frangins malgré eux; Very Bad Cops; The Big Short: Le Casse du siècle 
Avis : Film qui évoque une actualité récente dans le domaine de la crise de la bourse dite des subprimes aux US. Pas facile à comprendre, mais éclairant. 
Note : 9/10 
Redigé par Jacquie

samedi 18 janvier 2020

Terminal

Face a l'administration.
Réalisateur : Steven Spielberg né en 1946 est un réalisateur, scénariste et producteur américain. Issu du Nouvel Hollywood dans les années 1970, il réalise le premier blockbuster de l'histoire du cinéma, Les Dents de la mer (1975). Il enchaîne ensuite les succès internationaux. Il est cité comme le meilleur représentant de l'industrie cinématographique hollywoodienne dont il a promu, sur le plan mondial, l'efficacité technique, Wiki 
Pays : US Année : 2004 
Acteurs : Tom Hanks (Viktor Navorski) ; Catherine Zeta-Jones (Amelia Warren) ; Stanley Tucci (Frank Dixon le dir aéroport) ; Chi McBride (Joe Mulroy) ; Diego Luna (Enrique Cruz) Zoë Saldana (l'officier Dolores) 
Dir. Photo : Janusz Kamiński 
Résumé : Le film s'inspire de l'histoire vraie de Mehran Karimi Nasseri, réfugié iranien sans papiers et déchu de sa nationalité, bloqué à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle de 1988 à 2006. Surnommé Sir Alfred, il a depuis écrit sa biographie, The Terminal Man. 
Spielberg nous montre un terminal, comme nous ne le voyons pas d’habitude, avec ses personnages incroyables dont un jouant le rôle du Directeur qui attend une promotion, un employé de surface amoureux d’une policière, un immigré indien qui fait le nettoyage des sols et poubelles, une hôtesse de l’air dont l’amant est toujours en retard. Des gags sur sol mouillé à répétition, mais il faut bien que le spectateur ait des repères. Tom Hanks joue le naïf parfaitement et devient ensuite un homme amoureux tout aussi crédible. L’humour déployé passe du burlesque à l’ironie critique, voire à la critique de la société. L’intérêt se renouvelle sans arrêt grâce à la multitude de personnages suivis de près. 
« Par la simple force de ses mimiques et de son jeu, il parvient à faire croire en l’invraisemblance de cette histoire qui possède plusieurs fictions qui tournent en même temps.» Romain Le Vern 
Filmographie Les Dents de la mer ; Indiana Jones (saga) ; ET., l'extra-terrestre ; Jurassic Park ; La Liste de Schindler ; Arrête-moi si tu peux ; Il faut sauver le soldat Ryan 
Avis : Une bonne comédie style Hollywood pour tout public. 
Note : 8/10  Redige par Jacquie

vendredi 17 janvier 2020

Woman at war

Activiste ou chef de choeur?
Réalisateur Benedikt Erlingsson : réalisateur, scénariste et acteur islandais né en 1969. Wikipedia  
Pays : Islande France Ukraine Année : 2018 
Acteurs : Halldóra Geirharðsdóttir (Halla) ; Jóhann Sigurðarson (Sveinbjörn) ; Juan Camillo Roman Estrada (Juan Camillo) ; Jörundur Ragnarsson (Baldvin) 
Dir. Photo : Bergsteinn Björgúlfsson Musique : Davíð Þór Jónsson 
Résumé : Une activiste de l’écologie et de la protection de la nature, décide de passer à l’action directe. Elle sabote une ligne à haute tension qui alimente une usine d’aluminium d’une puissance étrangère. Cette industrie, en plus de consommer énormément d’électricité, génère des toxiques dans l’environnement. « Pour une tonne d’aluminium, on provoque jusqu’à quatre tonnes de boues rouges nocives. » Sauvons la foret Les toxiques passent éventuellement dans les eaux et l’air, provoquant des maladies de peau ou la mort des poissons dans les rivières. Halla, sait tout ça et voudrait protéger des pollutions son pays, sa belle nature, et sa population. Le metteur en scène nous propose une femme, la cinquantaine déterminée à faire changer les choses, alors que les discours ne servent à rien devant les intérêts financiers. Il montre le combat d’une seule femme, que rien n’arrête, qui aime trop son pays et sa montagne, pour plier devant les prédateurs. Néanmoins c’est une femme qui agit, devant la passivité de tous. 
« Avec cette manière à la fois très réfléchie et très joueuse de faire du cinéma et de parler du monde d’aujourd’hui, Benedikt Erlingsson s’affirme définitivement comme un drôle de zèbre, talentueux et décomplexé. » Frederic Strauss 
« Le cinéma de Benedikt Erlingsson est à l’image de son pays, grandiose, sauvage, revigorant, riche en histoires décoiffantes et tempéraments déterminés. A voir absolument et jusqu’au point final magistral. » Fernand Denis 
 Avis : Film original qui tient en haleine, montre la riche nature qui sera polluée si rien ne s’arrête. 
Note : 10/10  
Rédigé par Jacquie



vendredi 10 janvier 2020

Parasite

Palme d’or Cannes 2019
Plier des boites de pizzas, un job?
Réalisateur : Bong Joon-ho, réalisateur, scénariste Corréen né en 1969. études en sociologie à l'université puis Korean Academy of Film Arts. Il démarre avec une comédie noire sur la société Coréenne. Puis adaptation de la BD le Transperceneige. En 2019 Cannes le couronne à l’unanimité. 
Pays: Corée du sud Année : 2019 
Acteurs : Les pauvres : Song Kang-ho (Ki-taek, le père) Jang Hye-jin (Chung-sook, la mère) Choi Woo-sik (Ki-woo, le fils) Park So-dam (Ki-jung, la fille); 
Les riches : Lee Sun-kyun (Dong-ik, le père) Cho Yeo-jeong (Yeon-gyo, la mère) Jung Ziso (Da-hye, la fille) Dir. Photo : Hong Kyeong-pyo 
Résumé : Deux familles vont interagir dans ce film : La famille Kim, pauvre à la recherche de moyens de subsistance pour avoir au moins le minimum, et la famille Park, riches et cultivés avec les soucis des nantis. L’histoire démarre avec la description du mode de vie débrouillard des Kim (les pauvres) avec beaucoup d’humour. L’élément de liaison est un ami du fils qui cherche un remplaçant pour ses cours particuliers à une riche jeune fille, ce qui fait l’introduction dans la villa des Park. Très belle villa moderne toute en verrières et vastes plans, ou un peu vide. Tout se passe admirablement bien et on peut rire des stratagèmes de la famille Kim pour travailler. Je ne dis pas la suite, mais on la sent vite arriver. 
« Bong Joon-ho réinvente le classique "film de maison", avec ses relations vénéneuses entre servants et employeurs, et fabrique un thriller au rythme fou, sans rien perdre de son regard attentif sur la société coréenne. Un coup de génie. » Julien Dugois 
« Car, en effet, un peu à la manière d’Hitchcock ou de Chabrol, à qui le cinéaste sud-coréen a eu le bon goût de rendre hommage en recevant son prix, Bong Joon-ho réussit avec Parasite une sorte de tour de force : un film totalement limpide et, en même temps, complexe et mystérieux. » Thierry Jousse  
Filmographie Memories of Murder; The Host; Mother; Snowpiercer, le Transperceneige; Okja; Parasite; 
Avis : Un film “gouteux” plein de découvertes d’humour et de suspenses. Fameux dirait Gaston. 
Note : 10/10 

Green Book

Meilleur film musical Golden Globes 2019
Une belle Cadillac De Ville
Meilleur film Oscars 2019 

Réalisateur Peter Farrelly, réalisateur, scénariste, producteur et romancier américain, né en 1956. 
Pays : US Année : 2018 
Acteurs : Viggo Mortensen (Tony Vallelonga) ; Mahershala (Ali Doc Shirley, le pianiste) ; Linda Cardellini (Dolores Vallelonga) ; Dimiter Marinov (Oleg, le violoncelliste) ; Mike Hatton (George Dyer, le contrebassiste) 
Dir. Photo : Sean Porter 
Résumé : Film biographique sur une tournée réalisée dans les États du Sud en 1962 par le pianiste noir Don Shirley  et son chauffeur et garde du corps blanc Tony Vallelonga. Un road trip dans le sud des Etats unis, à la découverte du racisme des américains. Nous suivrons un personnage curieux, un pianiste imbu de sa personne, avec ses rituels et manies. Pour que l’histoire ait un sens dramatique, il ne conduit pas et embauche un « blanc » d’origine italienne qui était videur d’une boite de nuit. Ceci posé, le film risque d’être assez chaud en actions. Ce n’est pas faux, mais la transformation de la façon de penser du chauffeur et du virtuose vaut le drame. Les caractères sont un peu poussés, mais on regarde sans ennui le triomphe des idées progressistes. Viggo Mortensen joue un rôle surprenant, soit un immigré italien, gentil mais sans trop de cerveau, on ne l’attendait pas ici. 
« Évidemment, il s’agit aussi, par le biais du film d’époque, de tendre un miroir à l’Amérique trumpienne, qui se crispe de plus en plus sur toutes ces questions de société que l’on aurait pu penser définitivement réglées. 
Mais il le fait sans marteler le discours, préférant la mélancolie et la poésie d’un voyage jamais déconnecté d’une réalité plus dure et, surtout, sans oublier le rire qui affleure souvent. » Franck Lalieux 
Un « acteur secondaire » : la somptueuse Cadillac De Ville, et un exploit de Viggo Mortensen : grossir de près de 20kg… 
La critique US a souvent émis un jugement négatif, en disant que c’était un film vu du point de vue des blancs. J’aurais tendance à dire, c’est vrai, mais pas de film du tout serait mieux ? 
Filmographie : Mary à tout prix ; L'Amour extra-large ; Les Trois Corniauds 
Avis : Film bien fait, parfois hilarant sur le drame raciste des US. Se passe 1965, mais est-on au bout du changement de mentalité commencé ? 
Note : 10/10 
Redigé par Jacquie