samedi 14 mars 2020

A mon âge, je me cache encore pour fumer

Réalisateur : Rayhana Obermeyer : Actrice, réalisatrice et écrivain.
Tout un symbole ces femmes qui fument en cachette.

Pays : France Grèce Algerie Année : 2017
Acteurs : Hiam Abbass (Fatima) ; Biyouna (Aïcha) ; Fadila Belkebla (Samia) ; Nassima Benchicou (Zahia) ; Nadia Kaci (Keltoum) Dir. Photo : Olympia Mytilinaiou et Mohamed Tayeb Laggoune
Résumé : Adapté de la pièce de théâtre éponyme édité en 2009 de : Rayhana Obermeyer. Il s’agit également d’un huis clos, tout se passe dans les bains publics. On démarre sur les rêves romanesques de Samia qui n’a pas été demandée en mariage et qui idéalise l’amour et donc le mariage qui lui manque. Fatima juste avant l’ouverture des bains reçoit une jeune femme menacée de mort par son frère, car elle est enceinte. Fatima femme, mûre, dont le mari lui est devenu insupportable et inutile, choisit de cacher la jeune femme.
Dans les bains il y a affluence car les bains étaient fermés faute d’eau aux robinets. Des femmes jeunes et vieilles bavardent, se vantent et jouent des alliances et se moquent des uns et des autres. En général elles ont à souffrir de leur condition féminine et du peu de liberté donné à leur féminisme par le pouvoir des barbus. On y voit certaines fêter leur prochain mariage avec des youyous, une autre en jean fêter son divorce ; et notre Samia célibataire écouter les récits à faire peur des nuits de noces des unes et des autres. On sent en toile de fond que l’extérieur n’est pas serein, avec les exécutions sommaires, les attentats, le bruit des explosions. A l’intérieur les conversations sont parfois musclées et la haine entrainant la haine, certaines sont plus prêtes à se casser la figure que de prêter leur flacon de shampoing. Au moins deux actrices de poids viennent structurer cette histoire, Hiam Habbas et Biyouna, mais de jeunes comédiennes ne sont pas de reste et prêtent leur sensibilité à ce film, en particulier Fadila Belkebla qui campe la rêveuse Samia. « En ces temps de doutes, de colère, de désir de révolution, parfois, les films orientaux, féministes, pacifistes, sont la preuve irréfutable que quelque chose d’important se passe dans un monde à l’avenir plus que trouble. » Arthur Champilou  Un peu moins tolérant : Vincent Ostria « …Certes, les doléances et dilemmes moraux sont en partie compensés par une certaine liberté sensuelle, par la vérité des corps (des femmes quasi nues de tous les âges et corpulences)… »
Avis : Voir le malheur des unes ne fait pas le bonheur des autres, mais on peut se réjouir d’être née à l’abri !
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


vendredi 13 mars 2020

Deux

Remarquable!
Réalisateur : Filippo Meneghetti Il s’agit d’un premier film !  
Pays : France Luxembourg Belgique Année : 2019 
Acteurs : Barbara Sukowa (Nina) ; Martine Chevallier (Madeleine) ; Léa Drucker (Anne)
Dir. Photo Aurélien Marra:
Résumé : Un sujet original, qui nous change des scénarios habituels. D’abord cette histoire cachée entre deux femmes, dont la dissimulation de l’amour concerne pas mal de couples homo encore actuellement. Le fait de devoir dissimuler des sentiments si forts est une source de souffrance, ça c’est un fait. Les familles étant si peu prêtes à accepter un amour différent, que par facilité celui-ci est caché la plupart du temps, alors que chacun pourrait être soulagé de voir une personne seule investie par l’amour. En plus de ce quasi tabou, le réalisateur ajoute que cet amour concerne deux femmes ayant passé l’âge des romances, du moins c’est ce qu’on croit. Bien sur, notre culture parle beaucoup de l’homme d’un certain âge, qui tombe amoureux d’une femme ayant déjà vécu. Là c’est politiquement correct, mais que dire de deux femmes ? quelle angoisse dans nos petites têtes, et si la grand-mère veuve et bien sage venait à tomber amoureuse ?

Le film est intéressant pour ça en particulier. Si le sujet des préjugés sur l’amour de nos ainées vous intéresse, lisez donc l’étude de Mona Chollet Sorcières, La puissance invaincue des femmes. C’est bon pour remettre les pendules d’Adam et Eve à l’heure. Un film fondé sur une BD de Rabaté a aussi traité du problème, si je me souviens bien Les petits ruisseaux
D’un point de vue technique, le développement de l’histoire manque un peu de peps, mais les plans sont beaux, un peu trop de corbeaux peut être. Mais j’aime bien le côté direct, comme est le jeu de son actrice Barbara Sukowa.
Filmographie Premier film
Avis : Film qui vaut d’être vu pour son sujet et parce que ce réalisateur qui débute fera sans doute parler de lui plus tard.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie






samedi 7 mars 2020

Le cas Richard Jewell

Richard Jewell 
Le héro du jour, un brave vigile.
Réalisateur : Clint Eastwood né en 1930 acteur, réalisateur, compositeur et producteur de cinéma américain. De par sa longévité, sa richesse et ses nombreux succès, tant critiques que commerciaux, sa double carrière d'acteur et de réalisateur fait de Clint Eastwood une figure mythique du cinéma, aussi bien au niveau américain qu'à l'international. Il a ainsi été récompensé à de nombreuses reprises.Wiki
Pays : US Année : 2019
Acteurs : Paul Walter Hauser (Richard Jewell) ; Sam Rockwell (Watson Bryant) ; Olivia Wilde (journaliste) ; Jon Hamm ‘agent du FBI Shaw) ; Kathy Bates (Barbara la mère)
Dir. Photo : Yves Bélanger
Résumé : D’après l’histoire vraie de l’acte terroriste à la bombe perpétré aux États-Unis, le 27 juillet 1996, dans le parc olympique lors des Jeux d'été d'Atlanta. L’agent de sécurité qui a découvert la bombe est suspecté par le FBI. Les fuites dans la presse le présentent comme le principal suspect de l'enquête policière et le probable terroriste. Contraint de rester enfermé à son domicile, par l’afflux des journalistes et enquêteurs. Il est enfin disculpé, mais l’enquête est au point mort. Le coupable est découvert plusieurs années après à l’occasion d’autres bombes.
« L’histoire de Richard Jewell m’a intéressé parce que c’était quelqu’un de normal, un monsieur tout-le-monde. Il n’a jamais été poursuivi, mais il a été largement persécuté. » Clint Eastwood
C’est intéressant, voire, angoissant d’assister à une mise en accusation gratuite sous prétexte que ça arrange tout le monde. On replonge dans l'atmosphère de l’après guerre où des  gens ont été accusés sur des soupçons plus ou moins partagés, et des femmes ont été tondues sur des soupçons également. La liste est longue des cas où la justice rendue par des hommes ou des femmes n’est pas très justes. Doit-on juger ? direz-vous, c’est un autre sujet. Le film est touchant car il montre une personne un peu marginale, qui ne souhaite rien qu’un peu de reconnaissance dans sa vie de tous les jours, mais cet homme est en plus fragile psychologiquement.
La justice aux US nous fait toujours peur, et Clint Eastwood en a bien joué en mettant en scène des gens ordinaires presque des « loosers ».
Filmographie Sur la route de Madison ; lettres d’Iwo Jima ; Impitoyable ; Million Dollar Baby ; Gran Torino ; Mystic River 
Avis : Un bon film, un bon sujet le tout mitonné par C.Eastwood. PS il n’y a pas d’histoire d’amour, mais c’est réussi !
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie