lundi 30 mars 2015

Un ange à ma table

Grand prix du Jury à Venise 
la petite fille dans les paysages verdoyants de NZ
Réalisateur : Jane Campion réalisatrice et scénariste New Zélandaise Est née en 1954 dans une famille liée au théâtre. Fait des études artistiques. Se lance dans le cinéma dans les années 80, fait un peu de TV. Ses courts métrages sont primés. Elle tourne Sweetie; en compétition à Cannes, puis Un ange à ma table qui est Grand Prix du Jury à Venise et elle obtient finalement la Palme d’Or avec La leçon de Piano. Depuis son dernier film elle se lance dans les séries TV avec succès : Top of the Lake
Pays : New Zeeland Australie Année : 1990
Acteurs : Kerry Fox (Janet Frame) ; Alexia Keogh (Janet Frame enfant) ; Karen Fergusson (Janet Frame adolescente) ; Iris Churn (la mère)
Dir. Photo :Stuart Dryburgh
Résumé : D’après les romans autobiographiques : To the Is-Land, An Angel at My Table et The Envoy from Mirror City de Janet Frame http://fr.wikipedia.org/wiki/Janet_Frame
Le film comporte trois parties qui correspondent aux 3 livres de Janet Frame. Dans la première Jane Campion nous montre la petite fille rousse, adorable et déjà tentée par la poésie. Cependant la vie de la petite n’est pas rose elle est un peu le souffre douleur de sa classe, car enfant d’une famille nombreuse, pauvre elle n’est pas dans les mêmes conditions que ses compagnes. Toute la fratrie est mal vue par les autres enfants, ils sont sales et malodorants… on trouve déjà le sujet de l’isolement cher à Janet Frame et à J.Campion. Son frère est sujet à des crises d’épilepsies qui affectent ses sœurs et paniquent les parents. Les filles se soutiennent et forment un bloc face à l’adversité… qui frappe souvent à la porte... Le chapitre suivant nous amène à l’adolescence avec les problèmes d’adaptation et les relations avec les garçons. Les dons d’écriture de la fillette ont été reconnus et elle est envoyée faire ses études. Janet à tendance à s’isoler, par peur des relations avec les autres qu’elle observe cependant avec envie. Les drames familiaux émaillent la vie de Janet. Ses études d’institutrice terminées, elle exerce jusqu’au jour de la visite de l’inspecteur… puis internement pendant 8 ans en asile psychiatrique. On la voit souvent retourner dans son village chez ses parents où elle peut se retirer et se ressourcer. On assiste à ses émois de jeune fille, mais qui prend toujours la fuite devant les sentiments. Puis en tant que femme avec les mêmes problèmes mais rencontrant à l’étranger une véritable histoire d’amour, la femme s’affirme trouve sa sensibilité corporelle. Après son séjour en Europe elle rentre en Nouvelle Zélande et continue d’écrire des poèmes et des romans.
Jane Campion qui estime beaucoup cet auteur, filme la petite fille comme si nous étions à sa place, de nombreux plans bas, des gros plans sont adoptés pour nous faire ressentir l’histoire comme si c’était Janet, notre confidente qui racontait avec un ton simple à hauteur de l’enfant et de ce qu’elle perçoit. Dans l’adolescence, la jeune fille est empêtrée dans son corps et nous recevons le film comme une incursion dans le domaine des adolescentes. Le malaise de Janet dans le monde est traité avec sensibilité et retenue. Quand elle est adulte, la façon de le montrer change de registre et est plus discrète, quand elle est internée on la croit perdue partie loin dans sa tête au milieu des vrais aliénés. Les talents de Jane Campion donnent beaucoup de présence à Janet Frame dans sa représentation et font œuvre de découverte de cet auteur mal mené par la vie, mais si attachante. En France on connaît peu son œuvre, mais grâce au film l’intérêt pour ses livres est venu. De plus elle est décédée il n’y a pas si longtemps. Lire Frédéric Strauss
Lire aussi Le Monde
Filmographie : Sweetie ; Un ange à ma table ; La Leçon de piano ; Portrait de femme ; Holy Smoke ; In the Cut ; Bright Star ; Top of the Lake ; 
Avis : Du point de vue cinéma c’est une œuvre majeure et qui donne à Jane Campion une notoriété qui ne fera que s’étoffer. A voir aussi pour connaitre cet auteur New Zélandaise.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie



mercredi 25 mars 2015

Poupoupidou

Un petit tour en scoot sue la neige?
Réalisateur : Gérald Hustache Mathieu réalisateur français né en 1968
Pays : France Année : 2011
Acteurs : Jean-Paul Rouve (David Rousseau) ;
Sophie Quinton (Candice Lecœur ) ; Guillaume Gouix ( le jeune Gendarme) ; Olivier Rabourdin (Commandant de la brigade).
Dir. Photo : Jean-Claude Lother
Résumé : Un polar ( ?) une aventure au pays de la neige et une région la Savoie… une histoire souvent à dormir debout où un romancier en mal d’écriture se met à gamberger sur sa vision d’un groupe de gendarmerie emmenant un corps sur une civière, dans la neige... David Rousseau, romancier joué en homme taciturne, un peu fêlé par JP Rouve cherche l’inspiration dans cette histoire de suicide locale, son imagination se met en route pour trouver un scénario. Il loge, le temps de fixer ses impressions, dans un l’hôtel déserté « les flocons » tenu par une nymphomane gothique, un peu givrée (est-ce le froid ?). Le romancier va trainer un peu dans le village et chercher des informations sur la défunte et rencontrer un tas de gens, plus ou moins originaux. Il finira par entrer dans son appartement et tomber sur son journal intime… Par ailleurs un parallèle est jeté entre la vie de la jeune femme et celle de Marlyn Monroe avec beaucoup d’habileté sans insister mais avec de belles images de crêpe de chine et de corps nus en particulier dans l’introduction. On ne racontera pas tout, le film se regarde tranquillement sans frayeur ni scènes horribles juste du détail qui tue, des personnages un brin dissimulateurs, une marque de fromage et des réclames nullissimes, très kitchs, des amourettes, du rêve et de l’humour, des gros sabots aussi, mais du bon temps.
Voir article de Gérard Lefort
Filmographie : Avril ; Poupoupidou 
Avis : Pas mal, du talent, on attend d’autres films… avec autant d’humour froid !
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 23 mars 2015

Chinatown

Meilleur réalisateur Oscars
Meilleur scénario Golden Globes
Réalisateur : Roman Polanski Réalisateur,Scénariste, Producteur de cinéma, metteur en scène, Comédien. Né à Paris en 1933 mais Polonais. Subit en Pologne avec sa famille le ghetto s’échappe reste seul. A la fin de la guerre découvre le cinéma et ses dons artistiques. Cours de cinéma à Lodz. Le couteau dans l’eau lui ouvre des portes. Puis Répulsion, et le Bal des Vampires. Dépression suite à l’assassinat de sa femme. Chinatown. Le pianiste lui vaut la consécration avec la Palme d’Or en 2002. Pour les récompenses et sa vie voir
Pays : US Année : 1974
Acteurs : Jack Nicholson (le détective Gittes); Faye Dunaway (Evelyne la femme de Hollis Mulwray) ; John Huston (Noah Cross le père d’Evelyne) Dir. Photo : John Alonzo; Musique : Jerry Goldsmith Scénario de Robert Towne
Résumé : Un départ super classique pour le cinéma américain : Evelyn Mulwray engage le détective privé Jake Gittes pour confondre son mari d’adultère, haut placé au service des eaux de la ville. De ce début type soap opéra, on verse vite dans les scandales californiens : malversations, achats dissimulés de terrains dont on fait baisser le prix par des opérations mafieuses. Des morts viennent confirmer le milieu mafieux, de superbes villas et une femme fatale donnent un air pourri aux situations. Notre détective ancien de la police ne se débrouille pas mal mais se met dans des situations désastreuses pour sa santé… Quelques courses poursuites, de très belles voitures nous rappellent que nous sommes en 1930. Le scénario nous réserve quelques surprises que je ne dévoilerais pas… Le tout enchainé dans un rythme implacable. Les gentils s’en sortiront-ils ? Attention ce n’est pas un film 100% américain, Polanski est aux manettes.
Le film est très esthétique dans tous ses plans, tous ses acteurs, tous ses paysages. L’atmosphère est lourde malgré tout, comment est-ce possible ? un facteur dynamique : la rapidité des scènes et surtout un facteur musical l’utilisation de la musique de Jerry Goldsmith qui me fait penser à celle de Milles Davis d’Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle.
Filmographie : Répulsion ; Le Bal des vampires ; Rosemary's Baby ; Chinatown ; Le Locataire ; Tess ; Le Pianiste ; The Ghost Writter ;
Avis : Un film Hollywoodien, mais avec la touche de Polanski qui confère plus de légèreté et d’imprévu. Un must à voir et revoir.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie






jeudi 19 mars 2015

La vague

Bronze comme meilleur film et Or pour Frederick Lau en Allemagne
Une expérience non sans danger.
Réalisateur : Dennis Gansel réalisateur, scénariste, acteur allemand né en 1973. Des courts métrages, de la TV. 
 Pays : Allemagne Année : 2009
Acteurs : Jürgen Vogel (Rainer le prof) ; Christiane Paul (la femme du prof) ; Max Riemelt (Marco) ; Jennifer Ulrich (Karo) ; Frederick Lau (l’élève perturbé par l’expérience)
Résumé : Le scénario est inspiré d’une expérience faite par un professeur d’histoire, Ron Jones, en Californie avec ses élèves.  Ce film m’a été recommandé par 3 jeunes adultes indépendamment. Je viens de le voir après une conversation sur le port de l’uniforme à l’école. Il est intéressant de noter que les jeunes d’aujourd’hui qui sont nés loin de la 2de guerre mondiale sont interpellés par ce film. En effet comme les élèves du film ils se demandent comment le nazisme a été possible, et comment cela serait-il encore possible. Toute la construction du scénario et donc de l’expérience réelle, démontre que les actions combinées de plusieurs facteurs tendent à rendre possible des mouvements de masse tels que ceux du nationalisme allemand. Il faut bien avouer que la population de nos ados et jeunes adultes sont souvent la proie d’idéologies qui habilement leur fournissent une raison d’être et de s’accomplir en prenant une place (désirée) dans la société ou dans un groupe ; n’est ce pas ce qui se passe actuellement pour les jeunes jihadistes ? Pourquoi ? Il y a de multiples raisons, déjà la difficulté de s’intégrer dans un monde d’adultes, qui plus est, un peu pourri… ou morose, la difficulté de trouver du travail, ou l’envie de travailler absente chez ceux qui voient leurs parents ou voisins au chômage, la dépression naturelle due aux bouleversements hormonaux. La perte des valeurs morales ou du moins le peu de respect général pour celles-ci est également en cause. Il ne servirait à rien de chercher un ou des fautifs, un flux de faits, d’idées favorisant le «mal être » met à vif les capacités de jugement débutantes des jeunes. Bon, j’arrête les digressions… même si c’est intéressant à creuser à propos des exemples qui nous sont donnés ici.
Le film est très sobre question cinéma, on a l’impression que toute la classe à joué dans le film, qui justement était un jeu de rôles en grandeur nature (GN). Le fait que ce film ait un écho auprès des jeunes montre son mérite, et son efficacité.
D’un point de vue esthétique, la sobriété des images, la relation des faits sans discours, laisse chacun réfléchir aux problèmes posés.
Filmographie : La Vague ; Nous sommes la nuit
Avis : A voir à tout âge… mais à conseiller aux ados, aux Lycées, à la TV… c’est mieux qu’un documentaire.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


mardi 17 mars 2015

Le dernier métro

10 césars dont meilleur film. 
Réalisateur : François Truffaut 1932 1984 En 30 ans de carrière, François Truffaut a réalisé 26 films. Mais le cinéaste de la nouvelle vague était aussi acteur, scénariste et producteur.
Pays : France Année : 1980
Acteurs : Catherine Deneuve (Marion) ; Gérard Depardieu (Bernard) ; Heinz Bennent (Lucas) ; Jean Poiret (Jean Loup) ; Maurice Risch (Raymond) ; Jean Louis Richard (Daxiat) ; Andrea Feréol (Arlette)
Dir. Photo : Nestor Almendros
Résumé : Un film de Truffaut sur l’occupation ? peut être, par hasard, car ce n’est pas le sujet central. Sur les acteurs et la vie au théâtre ? oui aussi, mais le sujet c’est l’amour. Sujet qu’il affectionne au cinéma, et sans doute était il un grand amoureux dans sa propre vie. Un homme amoureux d’une femme mariée c’est assez courant dans la vie comme au cinéma. Soit c’est Cornélien… et on est au théâtre soit c’est du Truffaut et on fait un amour triangulaire comme dans Jules et Jim ! Le film rappelle plus l’amour fuyant impossible à saisir, à capter. Les trois personnages ne sont pas des cloches…des intellectuels et devant cette équation ils s’adaptent ne se tapent pas... Le cadre du film est également le théâtre et les spectacles sous l’occupation et nous tient lieu de rappel au cas où la tentation d’un régime fort nous tenterait….
Des épisodes qui font penser aux documents d’époque sur la vie des artistes pendant l’occupation. Une émission TV a récemment éclairé quelques difficultés avec les prises de positions de chacun, profiteurs ou non. Rien ne sert de juger, mais c’est bien de s’en souvenir ainsi que des conditions très peu confortables, des dangers même si Paris n’a pas été bombardé pendant la guerre.
Filmographie : Les Quatre Cents Coups ; Jules et Jim; Fahrenheit 451; La Mariée était en noir ; Baisers volés ; L'Argent de poche ; L'Homme qui aimait les femmes ; La Chambre verte ; La Femme d'à côté ; L'Histoire d'Adèle H. ; 
Avis : De bons acteurs, un sujet apparemment historique, mais qui cache des sentiments amoureux tumultueux.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




vendredi 13 mars 2015

Les femmes du bus 678

La foule, lieu de l'anonymat et de tous les dangers.
Réalisateur : Mohamed Diab jeune scénariste et réalisateur Egyptien dont c’est le premier film .
Pays : Egypte Année : 2010
Acteurs : Boushra (Fayza, jeune femme voilée) ; Nelly Karim (Seba jeune femme mariée avant gardiste) ; Nahed el-Sebai (Nelly fiancée modern); Maged El Kedwany (le policier); Omar el-Saeed (Omar le fiancé de Nelly)
Résumé : Drame sur le harcèlement sexuel des femmes en Egypte, d’après un fait réel : le premier procès d’une femme pour harcèlement sexuel au Caire. Le réalisateur va faire se croiser trois femmes qui étouffent dans cette atmosphère, dont une qui donne des cours d’auto défense. La réalité des harcèlements sexuels concernent 83% des femmes en Egypte … Pendant les événements place Tahir, de nombreuses journalistes ont été violées… (rue 89) Le film a provoqué une prise de conscience de tous. Mohamed Diab a étudié des informations sur le harcèlement et la souffrance que vivaient les femmes et les conséquences de ces actes machistes. Il s’est senti concerné par ce problème de culture et s’est inspiré des informations données par les thérapeutes et groupes de femmes après agressions. Selon lui, un très gros handicap dans la société égyptienne tient au fait que les hommes n’ont pas conscience des dommages causés aux femmes (en France ce n’est pas mieux). Les femmes comme partout se sentent honteuses salies par les agressions des hommes, culpabilisent et aucune n’ose dire ce qui est arrivé. De plus dans la culture égyptienne les maris ou la famille sont également offensés, honteux et portent une atteinte à leur dignité.
Le réalisateur choisi une jeune femme simple, Fayza, mariée avec deux enfants qui subit régulièrement des attouchements dans un bus surchargé pour aller au travail, elle essaye de trouver des taxis pas chers pour éviter le bus, arrive en retard à son boulot et pour finir son employeur diminue sa paye, occasionnant des difficultés à payer l’école des enfants. Elle ne peut même pas en parler à son mari, par honte. Quand elle peut elle va à des conférences données pour les femmes de Seba qui exhorte celles-ci à se défendre. Elle-même sera coincée par une bande d’hommes à la sortie d’un match de foot. Nelly, la troisième est fiancée, et se fait agresser à la sauvette par un conducteur de camionnette qu’elle course dans les embouteillages… Le réalisateur a beaucoup de courage pour présenter ce miroir peu valorisant à la société de son pays, néanmoins il a fait avancer la prise de conscience de ses contemporains grâce à la justesse de sa représentation. Peu de moyens, une caméra qui filme comme en direct, de bons acteurs, un policier plein d’humour, un regard tendre sur la vie des habitants du Caire.
Rue 89
Avis : Film courageux, mais suffisamment léger pour passer, il montre l’absurdité du système culturel, la souffrance engendrée, et les conséquences difficilement réparables dans les vies personnelles.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie