jeudi 21 février 2019

Moonlight

l'Oscar du meilleur film en 2017

Réalisateur : Barry Jenkins réalisateur, scénariste américain né en 1979. cinéma à l'université d'État de Floride à Tallahassee. Il écrit des scénarios pour des séries. Se fait réellement connaitre aux oscars en 2017.
Pays : US Année : 2016
Acteurs : Mahershala Ali (Juan, le protecteur de Chiron) ; Janelle Monáe (Teresa, la femme de Juan) ; Naomie Harris (Paula Harris, la mère de Chiron) ; Trevante Rhodes (Chiron « Black » Harris adulte) ; Ashton Sanders (en) (Chiron « Black » Harris adolescent) ; Alex R. Hibbert (Chiron « Little » Harris enfant) ; André Holland (Kevin Jones adulte)
Dir. Photo : James Laxton
Résumé : Histoire en 3 chapitres d’un petit black aux USA élevé par sa mère dans un quartier pauvre où la drogue et son commerce permet à quelques-uns de vivre. Chiron est également le souffre-douleur de sa classe, son aspect chétif et timide lui vaut moqueries et mauvais traitements. Sa mère qui ne l’aime pas (son père est parti) n’est pas le refuge ni son défenseur. Il est pris en pitié par un caïd du coin qui lui enseigne le respect de lui-même et de ne pas céder à la peur. On retrouvera Chiron adolescent, puis homme adulte. A la faveur des remords de sa mère et de l’affirmation de son amour pour lui, il part revoir un ami d’enfance.
On a un peu de mal à croire que le personnage final est bien le même que le petit garçon.
« Son parcours singulier est aussi, et c’est la grande force du film, une ode universelle à l’acceptation de soi, celle du devenir adulte. Une fois baptisé symboliquement par son mentor, Chiron naît réellement et se confronte à cette vie qu’il fuit sans cesse. Romain Dubois https://www.avoir-alire.com/moonlight-oscar-du-meilleur-film-la-critique-du-film
Avis : Un film d’une grande sensibilité sur les populations pauvres aux US et sur la personnalité devant le regard des autres, le harcèlement à l’école.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


dimanche 10 février 2019

Floride

Quelle était jolie cette voiture !
Réalisateur Philippe Le Guay : Réalisateur et scénariste français né en 1956. Etudes de lettres, puis entre à l’IDHEC. Travaille avec la TV, ses films sont presque toujours des sujets culturels ou sociétaux laissant beaucoup de place aux sentiments. Plus Wiki
Pays : France Année : 2015
Acteurs : Jean Rochefort (Claude Lherminier) ; Sandrine Kiberlain (Carole) ; Laurent Lucas (Thomas) ; Anamaria Marinca (Ivona) ; Clément Métayer (Robin le petit fils de Claude)  
Dir. Photo : Jean-Claude Larrieu
Résumé : Le scénario est tiré d’une pièce de théâtre de Florian Zeller, Le Père. Créée en 2012 au théâtre Hébertot, avec Robert Hirsch. Le sujet du film est la déchéance humaine de la vieillesse, sujet traité avec beaucoup d’humour et de tendresse. Carole la fille de Claude essaye de garder son père chez lui avec une aide ménagère, mais tout se dégrade elle évite la maison de retraite en le prenant chez elle. Cette solution est aussi mise en défaut et lui pourrit la vie… Claude ancien entrepreneur est aussi devenu un hurluberlu capricieux. Il aime sa fille mais n’est pas facile à gérer et ne lui montre pas toujours. Les aides à domicile craquent… son amant aussi.
Philippe le Guay, explore les sentiments filiaux, les travers des personnes âgées et leurs angoisses, les pertes de mémoire réelles et les faux semblants, les coquetteries et la déchéance de se voir dépendant d’autrui.
J’aime le cinéma de Philippe Le Guay, qui laisse toujours de la place à la douceur, la tendresse et l’originalité de ses héros. Dans Normandie nue, le personnage du charcutier par exemple est comme on peut en voir dans la vie, avec ses peurs et sa simplicité. Ici Claude est fantasque mais aussi touchant dans ses petites manies et obsessions.
La photographie de Jean Claude Larrieu est complice de cette démonstration sentimentale mais pudique.
« Floride est une thérapie touchante pour nous accompagner dans nos angoisses contemporaines, un nouveau beau jalon dans les carrières exceptionnelles de Jean Rochefort et Sandrine Kiberlain, comme toujours formidables. » A voir à lire
Filmographie Les Femmes du 6e étage ; Alceste à bicyclette ; Le Coût de la vie ; Du jour au lendemain ; Floride ; Normandie nue ;
Avis : Une histoire de famille au moment où tout bascule vers la dépendance, mais racontée sans mélo et avec humour.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 7 février 2019

La maison du lac

On Golden Pond
Meilleurs acteurs Oscars 1982
Oscar de la meilleure actrice pour Katharine Hepburn
Oscar du meilleur acteur pour Henry Fonda 
Réalisateur Mark Rydell, Acteur, réalisateur, producteur américain né en 1934. Etudes de cinéma, Fait du jazz, acteur, téléfilms.
Pays : US Année : 1981
Acteurs : Katharine Hepburn (Ethel Thayer) ; Henry Fonda (Norman Thayer) Jane Fonda (Chelsea Thayer) ; Doug McKeon (Billy Ray Junior) ;Dabney Coleman (Bill Ray)
Dir. Photo : Billy Williams
Résumé : Le film a été adapté par Ernest Thompson de sa propre pièce éponyme. Ce film vaut surtout pour le jeu d’Henri Fonda (dont c’est le dernier film) et celui de Katharine Hepburn (âgée elle aussi) ils ont été récompensé à cette occasion par les oscars. Pour Jane Fonda c’est aussi une mise en situation avec son père, leurs relations familiales n’ayant pas été de tout repos. Le sujet un « caractère » personnage autrefois important commence à perdre des neurones, parfois il fait semblant, mais les absences sont là. Il est difficile à vivre, certes, mais sa femme très active ne s’en plaint pas encore de trop, elle gère… Beaucoup de bons mots de situations drôles, de quiproquos. Le vieux Norman pour finir baisse la garde, et s’amuse avec le jeune Billy avec qui il trouve un compagnon de pêche.
Désolée mais le scénario me parait pauvre surtout en 1981…
Néanmoins les images de Billy Williams sont très belles, voire magnifiques dans l’utilisation de la lumière sur le lac, on comprend bien « golden pond ». En particulier certains passages filmant l’eau du lac berçant la végétation aquatique sont sublimes. Les plongeons huart sont bien en scène avec leur beau plumage et leur chant.
« Henry Fonda l’incarnait idéalement : il joue dans le film un homme rusé, roublard et ronchon, qui défie la vieillesse en continuant à n’en faire qu’à sa tête, et en se payant celle des autres. Ce personnage attachant d’irréductible forte tête lui valut le premier oscar de sa carrière. » Fréderic Strauss
Filmographie : Il était une fois James Dean ; Intersection ; La Rivière ; Les Cowboys ; Reivers 
Avis : Comédie romantique dans une ambiance champêtre, où deux poids lourds du cinéma se donnent la réplique. Esthétiquement très réussi.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie




lundi 4 février 2019

Conte d’automne

La belle vigneronne
  Réalisateur Eric Rohmer, réalisateur et scénariste français, né en 1920 et mort en 2010. Il crée une vingtaine de films pendant sa carrière, souvent organisés comme une œuvre littéraire. Il est classé dans la « nouvelle vague » mais son cinéma est très atypique. Ses films assez intellectuels ne plaisent pas à tous. Son cinéma est récompensé dans son ensemble par un lion d’or à Venise en 2001.Plus
Pays : France Année : 1998
Acteurs : Marie Rivière (Isabelle) ; Béatrice Romand (Magali) ; Alain Libolt (Gérald) ; Didier Sandre (Étienne) ; Alexia Portal (Rosine)
Dir. Photo : Diane Baratier
Résumé : Met en scène une veuve de 45 ans, vigneronne en Ardèche. C’est le dernier des contes et après les ados de l’été nous passons à l’âge mur. Dans le conte d’hiver nous étions à la recherche de l’amour fou, ici nous recherchons, la compréhension la compagnie, le dialogue, les petits bonheurs. Comme quoi en vieillissant on devient moins exigeants ? ou plus réalistes. On évoquera les livres aussi, la philosophie, les différences d’âge, les pygmalions. On a bien failli voir une histoire amoureuse entre deux femmes, elles ne se sont manquées que de peu…. On doit à Diane Baratier une belle lumière dans cette Ardèche automnale (merci pour la restauration !). Les personnages sont au stade de détachement familial, ils marient leurs enfants, une autre vie est possible. La séduction est à l’œuvre, les hasards sont un peu bricolés, l’un cherche vraiment une âme sœur, l’autre venant d’être lâché est poussé et la belle isolée se cache. Chez les plus jeunes rien n’est simple et l’engagement fait peur, on essaye un peu puis on se sauve devant le définitif, on ne sent pas prêt.
Le réalisateur mêle une histoire de petites annonces cachée à une jeune fille qui pousse son ex dans les bras du cœur à prendre. Tous ces artifices triviaux pour « marier » une sympathique vigneronne auraient dû s’entre choquer et créer le chaos, et bien presque ou pas du tout? Rohmer ne nous dit pas comment ça fini… l’histoire est amusante. A n’importe quel âge, l’engagement fait peur…
« Mais pour Isabelle, l'incartade enivrante qui consiste à séduire un inconnu au profit de sa copine ne s'arrêtera pas sans une certaine mélancolie. Un peu comme si c'était la dernière fois. » Louis Guichard
« Emerge de cette œuvre une idée majeure : le temps qui passe, loin d'apaiser les tourments des cœurs, génère au contraire un stress considérable dans les esprits. L'espace paisible et tranquille de la vallée du Rhône est ainsi perçu par les deux femmes d'âge mûr du récit comme défiguré. Le temps joue en effet contre elles. » Vincentp sur dvdtoile et autres avis
Filmographie Ma nuit chez Maud ; Le Genou de Claire ; Perceval le Gallois ; Pauline à la plage ; Les Nuits de la pleine lune ; Le Rayon vert ; Les amours d’Astrée et de Céladon ; La collectionneuse.
Avis : Tourné en pleine campagne à l’automne rayonnant autour d’amis, un vaudeville est proposé avec de la tendresse et de l’humour.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie




dimanche 3 février 2019

Conte de printemps

Une amitié se découvre
Réalisateur Eric Rohmer, réalisateur et scénariste français, né en 1920 et mort en 2010. Il crée une vingtaine de films pendant sa carrière, souvent organisés comme une œuvre littéraire. Il est classé dans la « nouvelle vague » mais son cinéma est très atypique. Ses films assez intellectuels ne plaisent pas à tous. Son cinéma est récompensé dans son ensemble par un lion d’or à Venise en 2001.Plus
Pays : France Année : 1990
Acteurs : Anne Teyssèdre (Jeanne) ; Hugues Quester (Igor) ; Florence Darel (Natacha la fille) ; Éloïse Bennett (Ève, l’amante du père)  
Dir. Photo : Luc Pagès
Résumé : C’est du Rohmer… C’est aussi le premier de ses contes des quatre saisons dans lesquels il décrit différentes facettes de l’amour et de couples. Jeanne, professeur de philo aimant son métier rencontre une jeune femme à une soirée où elles sont esseulées. Ayant des points communs, dont une liberté totale et pas froid aux yeux, elles se fréquentent avec bonheur. Ce jeu entre les deux femmes va permettre à Rohmer de poser des équations philosophiques et de tester leur émancipation féminine. Elles sont toutes les deux en couple, mais leur conjoint est éloigné. Elles vont vivre ensemble quelques temps. La plus jeune profite de cette intimité pour se rassurer sur ses possibilités et tester sa philosophie de la vie. Bien que la jeune femme soit fantasque, on reste dans le conventionnel aimable. Jeanne, la prof, reste en retrait et se livre peu elle répond aux questions de Natacha. Nous sommes en 1990 et la liberté amoureuse est bien établie, 68 est loin déjà et la pilule adoptée, le Sida n’est pas encore une crainte. Eric Rohmer a 70 ans et je le soupçonne de beaucoup discuter avec des jeunes gens et de capter leurs sentiments par rapport à l’amour et aussi la vie de couple, leur point critique semble être commun : la décision de se fixer à un autre pour la vie. Il replacera ce dilemme dans la bouche des personnages de ses contes suivants.
« On retrouve dans ce premier opus des « Contes des quatre saisons » le plaisir d'un cinéma littéraire de moraliste, qui, sur un scénario très élaboré, filme des êtres menant un jeu intellectuel chauffé à blanc. » Jacques Siclier https://www.telerama.fr/cinema/films/conte-de-printemps,19123.php
Filmographie Ma nuit chez Maud ; Le Genou de Claire ; Perceval le Gallois ; Pauline à la plage ; Les Nuits de la pleine lune ; Le Rayon vert ; Les amours d’Astrée et de Céladon ; La collectionneuse. 
Avis : Des aventures amoureuses, des rencontres imprévues, de la liberté amoureuse plus une amitié qui soutient le tout. Une petite esquisse amoureuse d’une certaine époque.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


samedi 2 février 2019

Conte d’hiver

Indépendante ? toujours sous protection masculine...
Comme je l'ai écrit, Eric Romher a écrit quatre contes de 1990 à 1998: Conte de printemps · Conte d'hiver · Conte d'été · Conte d'automne. Celui-ci est le 2 ième.

Réalisateur Eric Rohmer, réalisateur et scénariste français, né en 1920 et mort en 2010. Il crée une vingtaine de films pendant sa carrière, souvent organisés comme une œuvre littéraire. Il est classé dans la « nouvelle vague » mais son cinéma est très atypique. Ses films assez intellectuels ne plaisent pas à tous. Son cinéma est récompensé dans son ensemble par un lion d’or à Venise en 2001.Plus
Pays : France Année : 1992
Acteurs : Charlotte Véry (Félicie) ; Frédéric van den Driessche (Charles) ; Michel Voletti (Maxence) ; Hervé Furic (Loïc) Dir. Photo : Luc Pagès
Résumé : Eric Rohmer, esprit littéraire mais néanmoins cartésien, a écrit quatre contes de 1990 à 1998: Conte de printemps · Conte d'hiver · Conte d'été · Conte d'automne, mais dans le désordre...
Le sujet de ce 2ième conte est toujours la recherche de l’amour, et les hésitations entre la raison et les sentiments amoureux. Ici, Félicie recherche l’amour de sa jeunesse : Charles qu’elle croit aux US. Mais elle a besoin d’amour pour vivre et se lie à différents hommes qui sont réellement épris d’elle. Elle saute de l’un à l’autre, avec une vivacité imprévisible. Sans pouvoir se fixer, elle retourne chez sa mère ou chez le précédant. Puis quand elle rencontre par hasard son amoureux de la plage, elle s’enfuit. C’est un personnage ébouriffant, pas intellectuel pour deux sous, guidé par ses sentiments ou prémonitions, incapable de rester en place.
Dans ce film le problème de l’enfant est éludé, il est accessoire, elle n’a pas beaucoup d’amour pour sa petite fille. Elle est préoccupée par sa vie amoureuse et se moque de son ami littéraire qui l’héberge après un épisode marital, terminé d'après elle, d’ailleurs elle en aime un autre pour qui elle le lâche sans regrets ni façons.
Dans ce film la quête d’amour absolu est incarnée par Félicie et sa naïveté. Ses autres soupirants sont transparents pour elle.
Les rapports à la religion sont abordés « en ricochet » mais mentionnés, elle ne croit à rien sauf à la permanence de l’âme et à son intuition.
Ici encore, on est inondés de références littéraires où philosophiques créant un décalage entre la vie de la midinette et de son soupirant qu’elle lâchera pour un coiffeur.
« Que deviendront les amants qui se sont tant manqués ? Que devient le désir lorsqu’il est rassasié ? Prétendre qu’il s’agit là d’un film heureux, c’est oublier que les larmes de Félicie et celles de sa fille pleurent autant la perte d’une quête qu’elles célèbrent la satisfaction d’un idéal. » Jérémy Gallet Eric Rohmer place une scène de Shakespeare, of course « conte d’hiver » pour infléchir la dernière décision de Félicie « Elle quittera donc Loïc après une seconde illumination, au théâtre cette fois-ci ; l’histoire de cette reine qui ressuscite grâce à la foi de son amour trouve un écho dans sa propre vie et elle décide enfin de prendre une décision dans la direction de cette foi qui l’anime depuis tant d’années, celle du retour de Charles. » Carine Fillioux
Filmographie Ma nuit chez Maud ; Le Genou de Claire ; Perceval le Gallois ; Pauline à la plage ; Les Nuits de la pleine lune ; Le Rayon vert ; Les amours d’Astrée et de Céladon ; La collectionneuse.
Avis : Film avec des longueurs, où Rohmer montre la réalité de la vie de Félicie, la ville, la banlieue, des liaisons non satisfaisantes qui la laissent sur sa faim, empêtrée dans ses sentiments. Happy end !!
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie