Réalisateur : Yasujiro Ozu : Il fait connaissance avec le cinéma muet dans son enfance et décide de s’y consacrer, mais des tribulations de la vie lui laissent seulement commencer le métier du cinéma vers ses 25 ans comme assistant, après avoir été instituteur dans les montagnes. C’est un homme assez discret qui filmera toute sa vie les problèmes et les scènes familiales, en ayant cette vision interne au foyer en filmant au ras du sol et en laissant chaque personnage exprimer par les mots ou par l’attitude des sentiments profonds. Sur sa vie il est hyper secret, célibataire vivant avec sa mère… on lui attribue une longue liaison avec une actrice….Il parle des sujets de ses films comme le peintre qui peint à loisirs des roses.
Pays : Japon Année : 1962
Acteurs : Chishu Ryu (Shuhei Hirayama) Shima Iwashita (Michiko Hirayama) Keiji Sada (Koichi) Mariko Okada (Akiko) Teruo Yoshida (Yutaka Miura)
Résumé : Hirayama, dirigeant d’une usine reçoit la visite d’un ami de jeunesse qui veut lui présenter un « parti » pour sa fille et le conjure de penser très vite à la marier. Michiko suite au décès de sa mère dirige la maison et s’occupe de son jeune frère et de son père… Hirayama rencontre fréquemment ses anciens collègues du Lycée dans des restaurants où ils commentent leurs petites vies en cherchant conseils les uns auprès des autres. Ils invitent leur ancien professeur rencontré par hasard qui vit chichement et a gâché complètement la vie de sa fille….. Ozu, une fois de plus, nous montre la famille japonaise en proie au problème du mariage des filles traditionnellement peu consultées sur le sujet et mariées par leurs parents. Après guerre, la société évolue mais il reste encore des traces de cet état de fait. C’est un thème qu’Ozu a déjà traité dans fleurs d’équinoxe en particulier. Ici on trempe un peu plus dans la vie d’un jeune couple face aux désirs nés de la société de consommation et dans la face cachée des couples (qui mène le foyer, ou la part des femmes). Notre héro Hirayama s’interroge sur sa vie actuelle, indépendante, riche d’amitiés masculine et de sa famille…. Equilibre qui va se rompre bientôt. Encore un petit coup humoristique sur la guerre mondiale, et si le Japon avait gagné…. On serrait à NY on boirait du whisky… et les américains du saké et joueraient du samichen ou autre instrument de musique typique….
Filmographie : De nombreux films en noir te blanc très peu connus en France. Voici en couleurs les derniers : Fleurs d’équinoxe, Bonjour, Fin d’Automne, Dernier Caprice, Le Goût du Saké.
Mon avis : L’univers d’Ozu n’engendre pas la mélancolie, il peint la famille avec ses petits problèmes, ses bons côtés et ses difficultés, l’absence des êtres chers, le poids de la tradition… C’est reposant, c’est également instructif de voir les japonais vus du dedans et ailleurs qu’à Paris avec appareil photo ! C’est sans doute un des meilleurs films d’Ozu et en tout cas le dernier.
Note :9/10 Rédigé par : Jacquie