jeudi 21 juin 2012

Paroles de paysans


La confédération paysanne vous parle...
Réalisateurs : Fabrice Ferrari et Eric Simon . Production la vaka ,Pour la Confédération paysanne
Pays : France Année : 2006
Documentaire édité par la Confédération Paysanne
Résumé : « Un syndicat est riche par sa diversité. Ni éleveurs bovins, ni producteurs de porcs, de lait ou de fromage, les femmes et les hommes que nous avons croisés ont choisi simplement d’être paysans. Une façon pour eux, de rappeler avec force leur attachement au pays, à la terre. Un pays dont ils prennent soin, qu’ils protègent. Dans le Nord, en Isère, dans le Sud-Ouest, en Bretagne, il existe des paysans qui s’interrogent, se battent pour une agriculture plus juste, plus humaine, plus respectueuse de l'environnement. »
Chapitres :
Témoignage d'un éleveur de porc en Bretagne
Regards croisés d'un maraîcher du Nord de la France et de son fils récemment installé en agriculture
Témoignage d'un céréalier du Sud-Ouest de la France
Témoignage d'un éleveur laitier en Bretagne
Témoignage d'un viticulteur, etc.
C’est très intéressant de comprendre ce qui motive les paysans, le pourquoi ils sont coincés dans leurs choix du tout intensif et chimique. On voit certains qui ont décidé de changer et de revenir à une agriculture ou un élevage plus gratifiant pour l’individu mais pour des revenus plus faibles, d’autres n’y voient encore pas le mal…
 Avis : Film militant pour la Confédération paysanne, mais qui brosse une images des métiers de l’alimentation loin de ce que souhaitent les consommateurs, et loin des relations privilégiées à la nature d’antan. Où seront nous dans quelques années ?
Note : 7/10 rédigé par Jacquie



Volem rien foutre al païs

Affiche typique de l'humour 68ard du film
Réalisateur : Pierre Carles, né en 1962, démarre sa carrière à la TV. Puis réalisateur indépendant. Dans pas vu à la TV il commençait à s’intéresser aux relations du pouvoir et des médias. Cinéaste critique rien ne le laisse de marbre : le travail, les élus, les médias… Co-réalisteurs : Christophe Coello et Stéphane Goxe. Pierre Carles son site
Pays : France Année : 2007
Dir. Photo : Igor Ochronowicz
Résumé : Introduction de la TV de Papa ; Pompidou expliquant que la chute des barrières douanières en Europe va mettre en danger le tissu industriel français…le documentaire est un florilège de personnages issus des philosophies de contestations de 1968. On y montre que ne pas travailler est très mal vu par la société, que le travail n’est pas forcément enrichissant pour la personnalité… les salariés le font parce que ils doivent nourrir leur famille…Nouveau, certains trouvent des moyens de vivre en coupant des dépenses conventionnelles inutiles… et donc de vivre avec moins (travailler moins et vivre plus) d’autres à la campagne sont presque en autarcie… On nous montre différents moyens de se passer de dépenses telles que électricité fournie par EDF, toilettes sèches, moteur à eau, construction écologique en paille…
Pierre Carles glisse aussi des épisodes de luttes syndicales, de manifestations des 99% comme on les appelle maintenant et quelques déclarations de politiques fortes amusantes dont le patron des patrons de l’époque : Sellières. Beaucoup de contradictions sont posées…
Le ton général est « potache » les conversations sont peu formalisées (on ne comprend pas toujours ce qu’ils marmonnent…) Les persos des communautés sont vrais… Bref si vous ne comprenez pas que bosser comme des fous en allant au boulot tous les matins dans les transports en commun bondés n’est pas une fatalité, prenez le temps de regarder à nouveau le film vous avez dû rater quelque chose. Il y a une marge de manœuvre à côté du salariat « pour gagner plus » ! C’est étroit… mais à creuser. Et Mermet creusa...
Filmographie : Pas vu pas pris ; la sociologie est un sport de combat ; Enfin pris ?; Attention danger travail ; Volem rien foutre al païs ;
 Avis : Un film engagé dans le retour à l’essentiel… regarder donc votre vie de salarié… est ce bien raisonnable, n’y a-t-il pas des alternatives ? A mettre en relation avec le film Alter@travail de P.A.Saguez. Dans tous les cas ça décoiffe !
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie



mercredi 20 juin 2012

Laurence Anyways

Par temps de pluie la voiture est le salon intime...

Cannes (Sélection « Un certain regard ») : Prix d'interprétation féminine pour Suzanne Clément

Réalisateur : Xavier Dolan Québécois de 23 ans ayant déjà tâté du métier d’acteur, de cinéaste, de producteur, scénariste… « C'est un enfant terrible plein d'insolence, d'orgueil, d'ambition et de talent. » Emmanuèle Frois
Pays : Canada Année : 2012
Acteurs : Melvil Poupaud ( Laurence) ; Suzanne Clément (Fred) ; Nathalie Baye (la mère de Laurence) ; Monia Chokri (la soeur de Fred)
Dir. Photo : Yves Bélanger,
Résumé : Le réalisateur choisit un sujet difficile : « le transgenre » qui nous amène à connaitre la vie quotidienne difficile de ceux qui sont « hors normes ». Alors que, Laurence et Fred vivent un amour profond et épanouissant et mènent une vie agitée et riche…, un jour Laurence essaye d’expliquer à Fred son désarroi de se sentir « femme » sans pouvoir l’exprimer puisqu’il est un homme. Ce couple, modèle pour leurs amis, commence à se désagréger devant la difficulté de la situation sociale et les ravages du doute chez Fred, le couple résiste. Laurence décide de vivre avec son envie d’être femme et de le signifier dans sa vie quotidienne auprès de son milieu d’amis et professionnel. Xavier Dolan pose donc le douloureux sujet de l’acceptation ou non par la société ou l’individu de ceux qui dérangent le sens commun. Il exalte aussi le courage de ceux qui osent l’expression de leur originalité personnelle en montrant les hésitations et finalement la décision d’être celui qu’on croit être. Il nous donne à voir les relations brisées avec des proches suivant des degrés variés d’incompréhensions et de conséquences désastreuses : au niveau familial, du travail, des amis, les réponses et intérêts différents suivant les générations. Est-ce un signe ? les parents des deux héros sont très peu ouverts voire indifférents à la nature profonde de leurs enfants. Xavier Dolan a certainement lui aussi étrenné ce parcours du combattant… quand on « dérange »…
Melvil Poupaud est superbe avec un jeu très fin bien mis en valeur par le cinéaste et le directeur photo. Suzanne Clément qui a reçu une récompense à Cannes donne de la consistance à ce rôle de réplique, si bien qu’il y a deux premiers rôles. Il est vrai que l’histoire est difficilement crédible, mais très attachante, tant elle exprime des sentiments forts et est bien servie par les acteurs et les nombreux gros plans.
Transgenre
Filmographie : J'ai tué ma mère ; Les Amours imaginaires ; Martyrs ; Laurence Anyways
Avis : Film assez long, mais on ne s’ennuie pas du tout tellement il pétille de trouvailles, de beaux plans. C’est aussi un sujet de réflexion que celui d’être ou non soi-même.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

samedi 2 juin 2012

La terre outragée

La fête, avant la pluie...

Réalisateur : Michale Boganim, née en Israël, elle étudie à Paris l’anthropologie puis le cinéma qu’elle continue à Londres. La terre outragée est son premier long métrage après des documentaires.
Pays : France Année : 2011
Acteurs : Olga Kurylenko ( Anya) ; Andrzej Chyra (Alexei)
Dir. Photo : Antoine Héberlé
Résumé : dans le cadre des événements de la catastrophe nucléaire à Tchernobyl, Michale Boganim plante les histoires et les souffrances de la population Russe des environs. La catastrophe a lieu dans une URSS en plein communisme ordinaire. Tout va bien dans une communauté qui travaille à la centrale nucléaire proche, un couple fête son mariage dans la tradition au même moment la catastrophe se produit et le mari est contraint de partir en urgence… Aucune mesure n’est prise pour la population pendant 3 jours, personne ne sait. Le film n’est pas une mise en accusation au sujet de la centrale ou des secours tardifs, même si ces aspects sont évoqués. Il s’attache à la difficulté des rescapés de faire le deuil de leurs familles et ami, ainsi que celle qui est vue comme une époque heureuse. Certes tout n’a pas été fait pour protéger les populations, ni pour soigner les rescapés. La vie continue avec son lot de banalités et d’absurdités, dans un univers froid ici glauque et sous la neige. Anya a du mal à reprendre une vie normale, peur de quitter la région à laquelle elle est attachée par des liens plus forts que son envie de s’épanouir. Un jeune homme recherche les traces de la présence de son père afin de construire sa personnalité. Ceux qui travaillent sur place continuent d’être exposés, certains n’ont pas voulu partir ou bien sont revenus, car les maisons sont toujours en place et vides ; la radio-activité ne se voit pas, donc n’existe pas … Film sinistre par le sujet et l’atmosphère, mais courageux.
Filmographie : Odessa… Odessa. 
Avis : Film sur l’absence des êtres chers, et sur la fuite des rescapés, sorte de trahison à ce qui était… Difficile de se reconstruire à côté de leur ville qui attire ses anciens habitants comme les sirènes, les marins.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie