Réalisateur : Pierre Léon, né en URSS en 1959, acteur, réalisateur, est plusieurs fois membre du jury du concours de l'école de cinéma la Fémis. Traducteur de russe, journaliste etc.. et fervent amateur de Dosteiovski.
Voir par exemple : http://www.cinefil.com/star/pierre-leon/biographie http://www.dailymotion.com/pierre-leon où vous pouvez visionner des films de Pierre Léon.
Pays : France Année : 2008
Acteurs : Jeanne Balibar (Nastassia), Laurent Lacotte (le prince), Sylvie Testud (Doria), Bernard Eisenschitz (Totski) , Pierre Léon (le général) Serge Bozon (Gania) Jean Denizot (le bouffon) Dir. Photo : Thomas Favel Musique : Benjamin Esdraffo.
Résumé : D’après le roman de Dostoievski chap IV. Une grande Cocotte, Nastassia Philippovna, est l’enjeu de bien des convoitises. Son amant Totski veut s’en débarrasser et la marier à un jeune arriviste Gania (contre une somme d’argent) pour faire un mariage de raison. Evidemment c’est un peu compliqué au départ car Rogogine un individu dépravé et sans savoir vivre aime aussi Nastassia, et encore plus lorsque le prince Mychkine, l’idiot, s’invite à l’anniversaire de Nastassia et n’a d’intérêt que pour elle. Ce film tourné en huis clos, est presque du théâtre, en une heure on nous expose les tensions qui existent entre les invités reçus chez Nastassia Philippovna, la tension monte avec l’arrivée impromptue de Mychkine, et les piques du bouffon Ferdychtchenko. Deux femmes Nastassia et son amie Doria mènent la danse et leurs destins, entourées d’hommes qui cherchent à les annexer, et les faire rentrer dans le rang, elles ont le verbe haut, mais leur cohérence sera brisée par Nastassia qui fait un choix... Le personnage du prince, dont on dit qu’il est un malade mental, est complètement anachronique dans ce règlement de comptes de jeunes et vieux ambitieux cherchant le pouvoir à travers la possession d’une femme dont la vie mondaine en a fait un trophée. Pierre Léon qui se dit un « peu » russe a choisi cet épisode du volumineux roman de Dostoievski, car ne pouvant filmer la totalité de celui-ci, il a choisi un épisode court sans trop de personnages, tourné en un seul lieu (comment pas de producteurs pour un énorme récit… il faudrait plutôt faire une série….). Comme il avait très envie de tourner l’Idiot, il a fait ce choix et nous avons donc un petit film d’une heure tiré à quatre épingles, où les sentiments des personnages se laissent voir avec une lenteur théâtrale, dans un environnement mettant les mots en valeur en n’étant ni russe ni français, ni du XIX ième ni du XXI ième. En ce concerne les concessions à l’époque de Dostoievski, les dialogues sont pratiquement tous ceux du roman, donc on notera une ambiance « passéiste » qui colle très bien avec le noir et blanc et avec la prévalence des sentiments et des passions contenues.
Filmographie : Octobre ; Guillaume et les sortilèges ; Nissim dit Max ; L’adolescent. Li per Li.
Avis : Un film agréable à voir et à revoir, je me suis régalée après de la bande annonce. Les images sont belles et la musique fait réellement partie du film. Un vrai bijou de cinéma. Je vais relire l'Idiot... c'est un risque si vous allez voir le film!
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie