lundi 23 juin 2008

Ploy


Film à ne pas manquer, actuellement visible à Ris Orangis....
Quinzaine des réalisateurs Cannes 2007
Réalisateur : Pen-ek Ratanaruang est né à Bangkok en 1962. Etudie au Pratt Institute l’histoire de l’art à New York. Après un début de carrière dans le design et la publicité, il se met au cinéma et signe son premier long métrage en 1997, avec succès. Depuis, ses films ont été présentés dans les festivals du monde entier, et ont remporté de nombreux prix.
Pays : Thaïlande Année : 2007
Acteurs : Lalita Panyopas (Dang) ; Pornwut Arasin (Wit) ; Apinya Sakuljaroensuk (Ploy) ; Ananda Everingham (barman); Phorntip Papanai (femme de chambre) Dir. Photo : Charnkit Chamniwikaipong
Résumé : Wit qui tient un restaurant aux USA, retourne à Bankhock avec sa femme Dang pour des funérailles de famille. Après un très long voyage en avion, ils entrent dans un hôtel et s’installent dans une suite. Wit très décalé (jetlag) ne peut dormir et descend chercher des cigarettes et prendre un café. Au bar il s’amuse à regarder une ado qui passe le temps en attendant sa mère…. Wit lui propose de se reposer en attendant dans leur suite. Dang se réveille, et bien entendu ne goûte pas cette présence….. Pen-ek Ratanaruang met en scène l’usure d’un couple et l’immiscion de la jalousie. Il met en valeur le décalage de Wit et sa femme en filmant en parallèle une histoire d’amour entre une femme de chambre et un barman, dont la performance amoureuse torride creuse encore plus le désert sexuel du couple. Tout est éclaté dans le décalé, les différentes histoires, les personnages qui dorment ou veillent, les conversations entre les personnages, les rêves ou les mises en scènes, la réalité ?
Filmographie : Fun bar karaoke ; 6ixtynin9 ; Mon-Rak transistor ; Last live in the universe ; Vagues invisibles.
Avis : Film élégant, esthétique (on dit que le directeur photo est un des meilleurs en Thaïlande…. Certainement!). Au passage une leçon d’érotisme à vous couper le souffle… comme quoi la Thaïlande ce n’est pas que pour les hommes…. Le film est un bijou…. à voir mais un peu lent comme asiatique. Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

jeudi 19 juin 2008

Affaire de Famille


Et pourquoi pas se distraire.... avec une comédie policière!

Réalisateur : Claus Drexel, c’est son premier long métrage. Il a beaucoup travaillé pour la télé (directeur de la photographie et réalisateur) dans : « Des racines et des ailes », «Envoyé spécial » .
Pays : France Année : 2007
Acteurs : André Dussollier, Miou-Miou, Eric Caravaca, Julien Courbey. Dir. Photo : ....
Résumé : Une affaire de Hold Up, qui n’en fini pas de rebondir…. Un scénario en chapitres et flashbacks qui se réjouissent de contredire ce qu’on avait pensé des faits… Une caricature amusante de la vie terne de boutiquiers à Grenoble, d’amateurs de foot, d’étudiante en patins à roulettes. Des parodies de gros baroudeurs, et des instantanés sur la vie de famille ordinaire… J’éviterais de raconter le film car le découvrir vaut son pesant de fraicheur…
Filmographie : pas de long métrage
Avis : commence comme un policier et devient vite une comédie policière. Amusant, bien fait, animé par de bons acteurs, en bref un antidote à la dépression ou à la morosité.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie

lundi 16 juin 2008

Et puis les touristes


Titre original : Am Ende Kommen Touristen
Nominé au Deutscher Filmpreis, festival du film allemand, 2008.
Selection « un certain regard » Cannes 2007

Réalisateur : Robert Thalheim : Né en 1974, il sort du lycée de Berlin, puis termine son service militaire dans un mouvement international de jeunes basé à Auschwitz (Pologne). Il fait des études de réalisation à l'Ecole supérieure du Cinéma et de la Télévision Konrad Wolf de Potsdam Babelsberg. Après des courts métrages et un premier long (Tout ira bien) en 2005, ce film consacre l'entrée de Robert Thalheim dans le monde du cinéma. Voir le site officiel : http://www.etpuislestouristes-lefilm.com
Pays : Allemagne Année : 2007
Acteurs : Alexander Fehling (Sven), Ryszard Ronczewski (Krzeminski), Barbara Wysocka (Ania), Piotr Rogucki (Krzysztof), Rainer Sellien (Herold) Dir. Photo : Yoliswa Gärtig
Résumé : Inspiré de la propre expérience du réalisateur en tant que volontaire dans le Service Civil, ce film met en scène un Polonais cassé par son passé dans le camp d’Auschwitz, et la vie des citoyens polonais de la région du camp de concentration. Notre jeune héro, Sven, arrive à Auschwitz pour son service civil, Herold son patron lui assigne des tâches dont celle de servir d’assistant à un vieux Polonais, Krzeminski, un des derniers internés du camp. Sur place les autorités ont voulu perpétuer le souvenir du camp en gardant les bâtiments et en les transformant en musée. Une auberge de jeunesse est dédiée à recevoir des jeunes qui visitent avec une conférencière et suivent des séances de réflexion sur la réalité des camps découverte dans le musée. Les relations de Sven avec Krzeminski sont difficiles car le vieillard vit mal d’avoir à subir quelqu’un pour l’aider, de plus il le prend de haut car il est statufié par l’organisation qui le produit comme un singe devant les visiteurs, mais lui se sent un héro de ce fait. Le film tourne beaucoup autour de cette ambigüité et oppose souvent la bonne volonté de Sven, qui est allemand, et ses contacts polonais. Avec Ania, la jeune guide il semble découvrir plus qu’une amitié mais l’incompréhension est grande. On habite près des ruines du camp, le souvenir est pesant, mais pour celui qui vit là c’est banalisé. C’est pourquoi toutes les relations entre les uns et les autres sont décalées, la position de ce qui est allemand en particulier (Sven, l’usine chimique) est toujours en porte à faux. Sven qui est un jeune en dehors des générations affectées par la guerre, finit par être touché par la culpabilité.
Filmographie : Tout ira bien.
Avis : Non pas un documentaire, ni un étalage de scènes destinées à faire ressentir la souffrance des internés. Le côté historique ou témoin du passé est gommé au profit d’une analyse sur les conséquences sournoises encore vécues sur place par les habitants. La guerre est passée, le devoir de mémoire est fait, mais la vie continue difficilement sur place. Un nouveau regard sur le souvenir, à voir.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

vendredi 13 juin 2008

Rashômon


MK2 reprend ce must du cinéma japonais, allez le voir ou procurez vous le DVD.
Lion d’Or au Festival de Venise 1951
Oscar du Meilleur Film étranger 1951
Réalisateur : Akira Kurosawa. : (1910-1998) Réalisateur japonais bien connu en Occident et surtout en France où il avait lié amitiés avec bon nombre de gens de cinéma dont les animateurs de la cinemathèque. Il a été actif avec de nombreux films depuis 1945 à 1993… Rashômon est le film qui révéla Akira Kurosawa et le cinéma japonais au monde entier.
Pays : Japon Année : 1950
Acteurs : Toshirô Mifune (le bandit), Machiko Kyô (la femme), Masayuki Mori (le samouraï), Takashi Shimura (le bucheron)
Résumé : selon deux nouvelles d’Akutagawa Ryunosuke Au cours du XI ième siècle, à une porte de la ville, trois personnages abrités de la pluie écoutent le récit d’un meurtre et les trois versions faites au tribunal par les témoins. Qui a tué le mari ? Le bandit Tajomaru, sa femme, un bûcheron, ou le mari lui-même qui se serait suicidé ? Autant d’hypothèses. La vérité ne percera qu’après de nouvelles révélations venant du mort. Le sujet philosophique de la vérité est traité par ces trois personnages : un bûcheron, un moine, et un va nu-pieds. Chacun attache plus ou moins d’importance à la vérité et est ébranlé par ce drame, mais la vie continue... Musique de Fumio Hayasaka très intéressante… mais on dirait la Valse de Ravel ?
Filmographie : Chien enragé, Rashōmon, Vivre, Les Sept Samouraïs, Le Château de l'araignée, Les Bas-Fonds, La Forteresse cachée, Les Salauds dorment en paix, Yojimbo parfois appelé Le Garde du corps, Sanjuro , Entre le ciel et l'enfer, Barberousse, Dodes'kaden, Dersu Uzala, Kagemusha, Ran, Rêves, Rhapsodie en août, Madadayo
Mon avis : Petit film d’une heure et demie, où Kurosawa donne un exemple de son pouvoir d’expression personnel, bien servi par Kazuo Miyagawa directeur de la photo. Malgré un scénario et un fond culturel traditionaliste un peu hermétique, on assiste à une belle prestation où Mifune qui fût l’acteur préféré de Kurosawa crève l’écran. Morceau d’anthologie, n’hésitez pas à le voir, il est hors du temps.
Un site qui vous donnera un rapide aperçu de l'oeuvre de Kurosawa: http://www.cineasie.com/KUROSAWA.html
Note :8/10 Rédigé par :Jacquie

mardi 10 juin 2008

L'un contre l'autre


Titre original: Gegenüber
Quinzaine des réalisateurs. Cannes 2007
Réalisateur : Jan Bonny, allemand né en 1979, a fait des études d’Arts Visuels. C’est son premier long métrage.
Pays : Allemagne Année : 2007
Acteurs : Matthias Brandt, Victoria Trauttmansdorff, Dir. Photo : Bernhard Keller.
Résumé : Georg policier travaille avec constance et manifeste un grand courage dans l’exercice de ses fonctions. Il forme un couple avec Anne, très envié par ses collègues. Cependant ce couple est en désagrégation mais ceci ne dépasse pas les murs. Sa femme ne supporte plus la vie étriquée et prévue à l’avance qu’ils mènent sous l’oppression caractérielle et financière de son père. Elle se révolte et méprise son mari qui encaisse sans rien dire. Georg est donc cisaillé entre une fonction où son savoir faire est reconnu, et dans son couple où il est humilié. Sa femme Anna a de plus en plus d’accès de violence qui laissent craindre pour sa santé psychique. La dérive psychologique d’une femme qui ne peut se soustraire au modèle familial et qui n’arrive pas non plus à se réaliser en tant que personnage social. La violence n’est pas l’apanage des hommes… c’est un mode d’expression…. Pathologique… comment y répondre … ce film ne donne pas de solution, mais feint d’en trouver une dans ce cas ... pour nous laisser rentrer chez nous pas trop cassés… Un bon article de Romain Le Vern à www.avoir-alire.com; et un autre de Gérard Lefortpas très tendre sur www.liberation.fr
Filmographie : Premier long métrage.
Avis : Film intéressant dans son sujet original, les acteurs nous proposent un version crédible d’un quotidien banal et sa dérive. Ce n’est pas un film pour vous donner le moral… le tournage de scènes sombres et confuses donne le ton, les à côtés cachés du policier, bien misérable, marquent l’impasse de sa situation. La réalité sentimentale est renforcée par les gros plans « oppressants » sur les visages du couple. Georg essaye de faire face et c’est très émouvant. Anne parait normale à l’extérieur… ça fait peur !
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

dimanche 8 juin 2008

Un conte de Noël

Réalisateur : Arnaud Desplechin né à Roubaix en 1960. Elève de l'IDHEC. Prix Jean-Vigo du court-métrage pour La Vie des morts, France, 1991. Prix du meilleur documentaire de la Province autonome de Trente pour L'Aimée à la 64e Mostra de Venise, Italie, 2007. Fait un cinéma particulier qui ne plait pas à tous…. Voir plus sur http://fr.wikipedia.org
Pays : France Année : 2008
Acteurs : Mathieu Amalric (Henri), Anne Consigny (Elisabeth), Catherine Deneuve (Junon), Emmanuelle Devos (Faunia), Hippolyte Girardot (Claude), Chiara Mastroianni (Sylvia), Jean-Paul Roussillon (Abel) Dir. Photo : Eric Gautier
Résumé : Histoires de famille, déconcertantes et touffues. Tout tourne autour du non-amour ; quel sujet ! Une femme Junon, n’aime pas son fils Henri, de toutes façons elle ne manifeste pas beaucoup d’amour aux autres…. En retour son fils ne l’aime pas …. Mais sa sœur Elizabeth le déteste carrément….. Evidemment ce sont de bons clients pour les psy… et pour les garçons, alcool, et plus. Nous sommes en province, à Roubaix et en pleine convention, bourgeoise… où est le conte, mystère…. Il s’agit d’une descente en flèche de tout ce qui fait l’humain dans les relations entre personnes et les liens familiaux ne sont rien sauf pour le père qui avec sagesse essaye de préserver ceux-ci et son alcool c’est la musique et la culture. Pluie de boutades décapantes et de réparties blessantes là où on a (heureusement) l’habitude de plus de compassion…. C’est drôle quand on prend le parti d’en rire…
Filmographie : La Sentinelle, Comment je me suis disputé... ("ma vie sexuelle"), Esther Kahn, Léo, en jouant "Dans la compagnie des hommes", Unplugged, en jouant "Dans la compagnie des hommes", Rois et Reine, L'Aimée
Avis : Décalé, bons mots, certes, mais c’est en appliquant ce genre d’humour continuellement qu’on sombre dans une indifférence aux autres. Les personnages ne retrouvent plus leur centre, leur humanité et sont « dés-identifiés » leur paix intérieure n’est plus possible sans ce retour…. Le sujet est à la gloire de l’échec… Film bien réalisé, bien que certaines parties n’apportant que confusion… une belle brochette de personnages jouant leur partie…. mais sans chef d’orchestre montre à merveille la famille bourgeoise décadente… quel est le message ? Chacun doit décrypter, Desplechin, règle-t-il ses comptes avec sa famille ?, avec la Province ? Intellectuel non ?
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie.

dimanche 1 juin 2008

Française


Réalisateur : Souad El- Bouhati. Jeunesse à Toulouse, assistante sociale, puis montée à Paris pour étudier le cinéma. Elle se fait remarquer avec un court métrage en 1999 : Salam, à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs (il y a obtenu le prix Kodak) les médias parient alors sur son avenir. Elle a maintenant 46 ans, et propose son premier film.
Pays : France Maroc Année : 2008
Acteurs : Hafsia Herzi (Sofia), Farida Khelfa (la mère), Maher Kamoun (le père), Alexandra Martinez (Sofia enfant) Dir. Photo : Florian Bouchet, Olivier Chambon. Musique : Patrice Gomis
Résumé : Sofia (née en France) n’a que 10 ans et vit tranquillement avec sa famille maghrébine dans une ville de province. Lorsque son père qui, sans travail assuré, peine à faire vivre les siens, ressent de plus en plus le mal du pays et entraîne sa famille « à la cloche de bois » dans un retour au Maroc. Ils s’installent dans la campagne et cultivent les oliviers. Sofia n’a jamais oublié la France et ses amies et travaille à l’école pour passer son bac qui « doit » l’autoriser à retourner en France. Elle aide son père aux champs malgré le déplaisir de sa mère (et de sa sœur) pour son attitude affranchie et le non respect des usages. Elle étudie, elle sort avec des copains mais elle les trouve creux, ainsi que son petit ami qui est malgré tout reste très traditionnel… Peinture des difficultés à vivre dans un pays (qui est le sien depuis la naissance, ou qui est celui de ses ancêtres), ambiguïté dans la famille où chacun a ses propres repères… qui ne cadrent pas forcément avec ceux des autres, envie de liberté, poids des traditions dans un pays où on ne se reconnaît pas.
Filmographie : Salam (court métrage)
Avis : film tout en finesse qui montre plus qu’il n’expose les difficultés des maghrébins en France, et l’ambiguïté pour ceux qui nés en France, n’y sont pas reconnus à part entière. A travers un personnage rebelle, la réalisatrice montre que la vie de la femme dans la société est celle que la femme accepte…
Note : 8/10 rédigé par Jacquie

Into the wild


Allez si vous ne savez toujours pas qui est Sean Penn, où ce qu'à bien put faire le Président du jury de Cannes? voilà son dernier toujours visible dans les salles ....


Réalisateur : Sean Penn (1960 Californie) Acteur américain (plusieurs prix d’interprétation en Europe) et scénariste. Connu pour ses engagements dont contre Irak en 2003. Vie amoureuse tumultueuse…. Président du festival de Cannes 2008.
Pays : US Année : 2007
Acteurs : Emile Hirsch, (Supertramp) Hal Holbrook (Ron Franz) Catherine Keener (la hippie), Vince Vaughn (l’agriculteur), Brian Dierker (Rainey)
Résumé : d'après une histoire vraie racontée dans le livre de Jon Krakauer. Un jeune homme pétrit de ses lectures littéraires, décide de lâcher le conformisme et le consumérisme ambiant. Au lendemain de son Bachelor degree il quitte l’université, sa famille, son compte en banque pour aller tenter l’expérience de vivre seul dans la nature. Suivant ses lectures dont Jack London, il voyage et s’apprête pour ce rendez-vous. Chemin faisant il profite de tous les spectacles de la nature, et rencontre des gens différents, voire marginaux qui communiquent plus simplement que dans la société organisée et aseptisée. Ce film est une dramatisation de toutes les crises qui traversent ceux qui pensent différemment la planète ou la vie…. C’est pourquoi quand on y reconnaît quelques valeurs…. On ne dit pas les platitudes qui s’étalent sous la plume de critiques qui n’y on rien vu. Le film distille les vérités du réalisateur, des auteurs cités, et celles qu’a découvertes le jeune homme. D’une façon générale, comme il dit au grand père, sort du cadre change ta façon de voir. Sean Penn a travaillé avec la famille de Chris, « Ils souhaitaient simplement que je fasse un film qui célèbre en particulier la volonté qu'avait Chris de vivre sa vie d'une manière absolue, il fallait être juste envers lui. Au delà de sa fuite et de sa fugue, il fallait célébrer sa quête de liberté pleine et entière ».
Filmographie :1991 : The Indian Runner, 1995 : Crossing Guard, 2001 : The Pledge
Avis : Excellent film qui a quelque chose à dire ! S’il y a quelques maladresses c’est… du détail.
Note : 9/10 rédigé par Jacquie.