vendredi 23 décembre 2016

Des nouvelles de la planète Mars


Réalisateur
; Dominik Moll, réalisateur et scénariste français, né en 1962. Souvent présent au festival de Cannes. A obtenu le César du meilleur réalisateur pour Harry.
Pays : France Année : 2016
Acteurs : François Damiens (Philippe Mars), Veerle Baetens (Chloé) , Léa Drucker (Myriam) ; Vincent Macaigne (Jérome) ; Michel Aumont (le père)
Résumé : Un bon moment d’humour et de dérision concernant la vie contemporaine. La vie familiale autour d’un père divorcé (Philippe) qui essaye de mener une vie honnête et veut aider ses deux enfants. Les enfants ne sont pas vraiment des modèles et lui en font voir, surtout le jeune garçon pas très motivé par les études. Sa femme qui l’a donc quitté est journaliste TV, et de ce fait s’absente de façon imprévisible. Philippe recherche la quiétude mais est toujours rattrapé par des événements incongrus, et surtout par des proches qui lui demandent des services. L’humour développé est assez basique sur les misères familiales,
Le sujet du milieu du travail est traité ; une jeune entreprise moderne spécialisée dans les services informatiques montre les travers d’un métier propice aux dérives. Les relations dans l’entreprise « branchée » sont aussi sujet de railleries.
Des personnages curieux, mais pas très éloignés de ce qu’on voit tous les jours. Un héro au grand cœur, mis à l’épreuve tous les jours, qui ne rêve que de tranquillité.
Filmographie : le moine, L’autre monde, La reine des pommes, Lemming, Harry
Avis : Un bon moment à passer, où on peut rire des tracas des autres qui sont bien souvent les nôtres.
Note : 9/10



jeudi 7 juillet 2016

Tess

César du meilleur film
Fraises, symbole sensuel, excellent jeu de la jeune Nastassja Kinski

Oscar de la meilleure photographie.
Golden Globe du meilleur film étranger.
Réalisateur : Roman Polanski : Réalisateur, Scénariste, Producteur, Comédien né en 1933 à Paris. Double nationalité France Pologne. Subit en Pologne avec sa famille le ghetto s’échappe reste seul. A la fin de la guerre découvre le cinéma et ses dons artistiques. Cours de cinéma à Lodz. Le couteau dans l’eau lui ouvre des portes. Puis Répulsion, et le Bal des Vampires. Dépression suite à l’assassinat de sa femme. Chinatown. Le pianiste lui vaut la consécration avec la Palme d’Or en 2002. Tess reçu de nombreuses récompenses. Wikipedia
Pays : France UK Année : 1979
Acteurs : Nastassja Kinski (Tess) ; Peter Firth (Angel Clare) ; Leigh Lawson (Alec d'Urberville) ;
Dir. Photo : Ghislain Cloquet, Geoffrey Unsworth
Résumé : Adaptation du roman Tess d'Urberville de Thomas Hardy. Le sujet du film est donc classique, et n’est pas le seul film inspiré du roman. Il concerne l’amour éperdu d’une jeune fille pour un homme qui finit par la remarquer et l’amour devient partagé. Mais…
La mise en scène aussi bien que la photographie s’ingénie avec bonheur à reconstituer l’atmosphère anglaise. De nombreux paysages campagnards, des effets de sous-bois avec jeux de lumière et d’ombre, des scènes de récolte, des scènes de traite des vaches et de vie à la ferme confèrent un fort réalisme au décor de ce drame. Les tons verts et dorés sont superbes, certains disent on se croirait dans un tableau, c’est vrai. La scène où Angel fait passer les filles à travers une énorme mare est belle et l’émotion palpable. J’ai moins apprécié des scènes ampoulées où les personnages sont censés être sur un cheval…, mais c’est beau. Dans les scènes de la ferme également lors de la traite des vaches, on a collé les visages des acteurs contre les vaches, sans souci du vraisemblable ce qui nuit à la réalité… mais c’est aussi un signe de la proximité des petites gens par rapport au bétail. Enfin les costumes sont beaux, et mettent en valeur le caractère des personnages, leur rang social. Les mœurs et habitudes de l’époque victorienne sont largement commentées ailleurs. Polanski a donné sa version romantique du drame de Tess, sans faire de jugement, même si on sent le dérisoire des idéaux décrits, ou poindre une société nouvelle affranchie des valeurs religieuses et une plus grande liberté de la femme.
« La lumineuse Nastassja Kinski incarne le rôle d’une paysanne qui a un enfant illégitime avec un noble et se fait rejeter injustement par son mari. Le poids des conventions de cette période victorienne pèse lourdement sur son destin tragique. Les images et les éclairages sont magnifiques. C’est avec délice que l’on se laisse submerger pendant trois heures par cette histoire tourmentée et passionnée. » L’œil sur l’écran
« Tess appartient aux grands classiques de la littérature de la deuxième moitié du XIXe siècle, comme Anna Karenine (Tolstoï) ou Madame Bovary (Flaubert). La question du libre arbitre, l'ironie du destin, le poids des préjugés et des conventions dominent ce film d'amours brisées. » Telerama
« Il y a une évidence impérieuse dans Tess, une cohérence plastique qui traverse le métrage et pointe toujours sous l’illustration. » A voir à lire 
Filmographie : Répulsion ; Le Bal des vampires ; Rosemary's Baby ; Chinatown ; Le Locataire ; Tess ; Le Pianiste ; Ghost Writter ; 
Avis : Film un peu long (3h) romantique à souhait. Un must de cinéma. A voir absolument si possible dans la version restaurée et en Blue Ray car la qualité de l’image est une performance!
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 16 juin 2016

Vendredi soir

 
Des voitures comme une mer qui les entoure... menaçante
Réalisateur : Claire Denis, née en 1948, scénariste et réalisatrice française. Est remarquée pour un court métrage et attire l'attention de producteurs de Pathé Cinéma. Elle travaille avec Jacques Rivette, Wim Wenders, Jim Jarmush. Elle met en avant l'importance de la scène, de l'image « Dans le cinéma de Claire Denis, les non-dits occupent une place importante. » Wiki
Pays : France Année : 2002
Acteurs : Valérie Lemercier (Laure) ; Vincent Lindon (Jean) Dir. Photo : Agnès Godard
Résumé : d'après le roman d’Emmanuelle Bernheim ; le scénario est coécrit avec elle. Le film de Claire Denis est annoncé par une très longue introduction sur un paysage de toits à Paris du côté de Montmartre. Cette description, qui n’en est pas une, plonge le spectateur dans une contemplation du ciel, des monuments proches, des cheminées et toits parisiens et ensuite dans des aspects de vies personnelles suggérés par des lumières aux fenêtres. Puis nous sommes dans l’univers de Laure qui prépare, en silence, son déménagement avec méthode, protégée par une blouse et un tablier, « très classe ». Cette première partie est riche esthétiquement par son sujet et le traitement des images d‘Agnès Godard, et le défi qui exclu la parole. Puis la jeune femme quitte l’immeuble et monte en voiture. Dans cette voiture, banale, elle va rester « coincée » dans un gigantesque embouteillage dû à une grève des transports. Il n’y aura que très peu de mots échangés car elle est seule et ne parle pas à haute voix… il n’y aura pas de voix off non plus, seule la radio nous confirme que le trafic est bloqué. Le « road movie » fait du sur place et on observe alors de loin les piétons, mobiles, qui mènent leur vie indépendante, libre, mais un tout petit peu inquiétante. Un peu plus près les occupants des voitures passent lentement comme des morts vivants, ou menaçants quand ce sont des hommes. Des éléments d’étrangeté s’ajoutent petit à petit, Laure s’abandonne à ce rêve éveillé : des lettres font des pitreries sur une voiture, des enseignes lumineuses deviennent hallucinantes… Puis vient la rencontre avec Jean, un morceau de bravoure, summum du non-dit, car il n’y a pas de conversation; - une entente s’établit en dehors de la parole. Cette période du film n’est pas plate, elle est sous tension permanente, la menace est partout autour de la voiture et par la présence incongrue de Jean qui se tait et dont on ne sait rien. Il y a des images de mouvements de roues, de carrosseries fluides qui sont très surprenantes, et donnent une impression de flots, de bancs de poissons. Nous ne savons pas où nous sommes sinon perdus au milieu de tous, sans espoir d’en sortir, dans un lieu clos où l’imagination dérape de temps à autre comme dans un rêve.
Je ne vais pas continuer à détailler le reste du film ; à un moment les choses s’accélèrent à tous les niveaux, mais en gardant l’atmosphère de rêve éveillé et de tension menaçante, de découverte. Les images se superposent, les individus rencontrés sont de plus en plus « louches ou fantasmagoriques » les papiers peints, les rideaux, les lumières ont leur propres vies. Une nuit torride et initiatique attend le public.
« A partir d’un matériau très mince, la rencontre d’un homme et d’une femme lors d’un embouteillage, Claire Denis réussit un bel exercice de style. Vendredi soir est aussi physique que mental, avec la ville, la nuit et les voitures comme excellents personnages secondaires. » par Serge Kaganski
« Avec Vendredi soir, peut-être son film le plus dépouillé, Claire Denis ne s’embarrasse pas de fioritures. » Fabien Reyre
Filmographie : Chocolat ; Beau Travail ; Trouble Every Day ; 35 rhums ; White Material ; Vendredi soir;
Avis : Encore un film dont l’esthétique est le prétexte pour voir la vie différemment. Un regard de femme sur les tournants de la vie, un déménagement, une remise en question.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


dimanche 12 juin 2016

Une nouvelle amie

 
Réalisateur : François Ozon réalisateur français, né en 1967. Fémis à Paris. Démarre avec Sous le sable qui est remarqué, puis 8 femmes qui est un succès. Membre du jury du festival de Berlin en 2012.
Pays :France Année : 2014
Acteurs : Romain Duris (David) ; Anaïs Demoustier (Claire) ; Raphaël Personnaz (Gilles)
Dir. Photo : Pascal Marti
Résumé : Depuis le départ on est dans le conte de la Belle au bois dormant. Les deux amies sont inséparables dans l’enfance et leurs destins se suivent de l’adolescence au mariage. Curieusement aussi, les images de mariage se confondent avec la mort de l’une d’elles. La dépression ensuite s’installe chez Claire et enfin le coup de théâtre, elle surprend le mari de son amie habillé en femme s’occupant du bébé, cette découverte inattendue déclenche des explications puis des demandes d’aide… Tout va de travers… à partir de là. François Ozon joue sur le partage du secret qu’il scelle avec des mensonges et des moments de vie hors raison, mais aussi « coupables ». On pense évidemment au film du canadien Xavier Dolan où Ozon situe son histoire. L’irréel et l’illusion se mêlent pendant la parenthèse des deux amis à la campagne. Soudainement la réalité leur éclate au visage et c’est la fuite pour Claire. Dans cette expérience, elle gagne en féminité au contact de David.
Une belle réalisation avec de très beaux portraits servis par une belle image d’un bout à l’autre.
« François Ozon est un provocateur. Avec lui, personne n'est sûr d'être ce qu'il est, et pas vraiment non plus ce qu'il aimerait paraître. Dans ce film, il mise comme jamais, et avec élégance, sur l'ambiguïté. Cette part d'inquiétude qui, en chacun, sommeille. Cette part de rêve, aussi, qui, même ridicule et dérisoire, délivre et libère...» Pierre Murat
Filmographie Sous le sable ; Huit femmes ; Swimming Pool ; Le Temps qui reste ; Potiche ; Dans la maison ; Jeune et Jolie ; Une nouvelle amie ;
Avis : Ozon toujours dans la finesse des individus s’essaye sur le genre… et réussit un film léger, plaisant sur des comportements hors du commun.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


mercredi 8 juin 2016

35 Rhums

Une famille...

Réalisateur : Claire Denis Née en 1948, scénariste et réalisatrice française. Est remarquée pour un court métrage et attire l'attention de producteurs de Pathé Cinéma. Elle travaille avec Jacques Rivette, Wim Wenders, Jim Jarmush. Elle met en avant l'importance de la scène, de l'image « Dans le cinéma de Claire Denis, les non-dits occupent une place importante. » Wiki
Pays : France Allemagne Année : 2009
Acteurs : Alex Descas (Lionel) ; Grégoire Colin (Noé le voisin) ; Mati Diop (Jo la jeune fille) ; Nicole Dogué (Gabrielle la taxi) Dir. Photo : Agnès Godard
Résumé : Le sujet la vie quotidienne pour un conducteur de RER qui élève seule sa fille. Une longue introduction ferroviaire nous fait gouter la poésie des petits matins sur les rails où tout est calme et réglé. Le train suit les rails… c’est trivial mais peut être très beau de la cabine du conducteur, les rails sinueux ensorcèlent le paysage. D’autres visions des trains en hiver, de nuit, au loin, passant en ville nous montrent un aspect de douceur et d’intimité de nos chers RER. Claire Denis nous montre les rituels tranquilles d’un père et sa fille dans un Immeuble SNCF. On observe les attentes de l’un ou de l’autre et leurs rapports basés sur une extrême tendresse. Dans l’immeuble il y a beaucoup "d’oiseaux perchés sur les branches" qui attendent le bonheur. Lionel doit se désengager de l’amour que lui porte sa fille pour qu’elle puisse réaliser sa propre vie, il lui dira un soir de se sentir libre de voler de ses propres ailes.
Claire Denis crée des personnages qui ont tous un petit coin triste, un manque… elle procède par touches aller et retour et les choses s’éclairent finalement, comme si on était un nouveau locataire de l’immeuble.
C’est le passage à l’âge adulte qui y est raconté, et les passages difficiles de la vie comme la retraite, la fin d’une histoire d’amour qui ne reprendra pas. Le film se passe, une fois n’est pas coutume dans une communauté black ou métis, il n’est pas interdit de penser que la vie a les mêmes secrets et misères que les autres. Le parti pris de ne filmer qu’avec des acteurs « non blanc » permet de montrer l’envers du racisme ordinaire. J’ai été séduite par la photographie d’Agnès Godard, je pense que la communauté de gouts de ces deux femmes a fait beaucoup pour la poésie exprimée dans ce film. Même le petit bruit des rames qui filent est reproduit avec ses lumières… qui les transforment en chenilles de nuit. Le RER la nuit ce n’est pas que glauque ! 
Les qualités esthétiques du film en font un film majeur, le scénario en déroutera plus d’un par son style.
Bien reçu par les critiques et pas toujours compris par Mr et Mme Toulemonde! Pourtant, si on fait bien attention... dans la vie de tous les jours on peut déceler cette poésie sous-jacente.
« On a toujours l’air un peu idiot à tenter de “raconter” un film de Claire Denis. Son cinéma ne fonctionne pas sur des récits lisibles à la virgule près, mais procède par coulées sensorielles, non-dits, ellipses, pointillés à combler, éclaircissements différés. » Serge Kaganski Les Inrocks
Filmographie : Chocolat ; Beau Travail ; Trouble Every Day ; 35 rhums ; White Material
Avis : Pour moi Claire Denis est une grande cinéaste, mais c’est une femme, et ce n’est toujours pas facile dans un monde de machos !
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie

.

dimanche 5 juin 2016

Habemus Papam

Michel Piccoli donne de la profondeur au personnage un peu secoué...

Réalisateur : Nanni Moretti Réalisateur, acteur, Italien né en 1953. Grand Prix du Jury à la Mostra de Venise en 1981. Prix de la mise en scène en 1994 à Cannes pour Journal intime. Habemus Papam en 2011 bien accueilli du public et des cahiers du cinéma. Prix du jury œcuménique pour Mia Madre. Par ailleurs, sa personnalité énerve visiblement ses contemporains…
Pays : Italie France Année : 2011
Acteurs : Michel Piccoli (Melville) ; Nanni Moretti (le psychanalyste) ; Jerzy Stuhr (le porte-parole) ; Renato Scarpa (cardinal Gregori)
Dir. Photo : Alessandro Pesci
Résumé : Une succession difficile au Vatican. Les cardinaux entrent en session… puis c’est le silence à l’extérieur. Après l’entrée protocolaire les cardinaux sont enfermés jusqu’à nomination du prochain pape, ambiance collective, stress comme à l’école avant interrogation écrite…
Tout fonctionne comme "pas prévu", et s’achève devant une crise psychologique du Pape nommé. Le porte-parole fait tout ce qu’il peut pour y remédier rapidement….
Film étonnant, par son sujet inhabituel et par la situation décrite. De très belles images et portraits de cardinaux "off records" dont on peut s’étonner qu’ils soient de braves vieux avec leurs manies et leurs médicaments… le prestation de Nanni Moretti comme acteur nous amène à penser que comme réalisateur il doit être comme ça !... Je dirige et n’écoute rien… heureusement qu’il est souriant sur les photos de plateau !
La critique a été partagée entre le c’est nul et iconoclaste, ou c’est génial. Télérama est positif++ « Moretti décrit un monde piégé et régressif, où les individus sont prisonniers de discours creux, où l'on peut dire tout et son contraire, où la notion même de responsabilité s'est dissoute dans l'égocentrisme. Face à cela, le silence du nouveau pape, le cardinal Melville, est une énigme » Arte « Si la renonciation de Benoît XVI lui a conféré une dimension prophétique, Habemus papam déborde le cadre religieux pour toucher à l'universel. Plus que la crise du pouvoir pontifical, Nanni Moretti y sonde la fragilité de l'âme humaine, questionnant son rapport à la liberté et à l'engagement. Le réalisateur orchestre la confrontation de la foi et de l’inconscient avec une cocasserie délectable. »
Filmographie : Palombella rossa, Journal intime, La Chambre du fils, Le Caïman, Habemus Papam ;
Mia madre 
Avis : Film intéressant, avec de très beaux plans, qui confronte les rituels et la foi avec la liberté individuelle et le renoncement.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




mercredi 1 juin 2016

This Must Be the Place

La piscine un grand moment de réflexion

Réalisateur : Paolo Sorrentino réalisateur, scénariste et écrivain italien, né en 1970. C’est avec Il Divo, le portait du premier ministre italien Giulio Andreotti, que Paolo Sorrentino remporte le Prix du Jury du Festival de Cannes 2012 et devient reconnu. La grande bellezza montre son talent proche de celui de Fellini.
Pays : Italy Ireland France Année : 2011
Acteurs : Sean Penn (Cheyenne) ; Frances McDormand (Jane) ; Judd Hirsch (Mordecai Midler) ; Eve Hewson (Mary) ; Kerry Condon (Rachel) Dir.Photo : Luca Bigazzi Musique : David Byrne (Talking heads)
Résumé : Film dont Sorrentino lui-même est le scénariste. Il crée un personnage de rockstar déchue et blasé qui vit grâce à l’amour de sa femme et à une succession de rituels dans une superbe demeure en Irlande. On apprend qu’il a quitté la scène après que deux jeunes fans se soient suicidés. Le film un peu lent montre cette dépression quotidienne. Puis à l’occasion de la mort de son père aux US nous entrons dans un road-movie doublé d’une pseudo chasse au nazi…
Tout dans le film est improbable, ce qui fait son charme et son décalage constant à la réalité. L’humour est aussi omniprésent, mais aussi c’est un humour dirigé vers soi-même, vers la vie que nous menons, que nous nous évertuons à mener…contre nature. Parfois au détour de réflexions des personnages un éclat de profondeur est donné mais sans le reprendre, comme un flash. Ce n’est pas facile à comprendre avec tous les sauts du coq à l’âne. L’humour domine tantôt noir tantôt rocky. La chasse au nazi par un dépressif… c’est déjà un challenge.
Le film n’a pas été bien apprécié par les critiques qui attendaient autre chose sans doute: « proposant au spectateur un récit fuyant, plein de digressions. » (Inrocks Télérama Critikat). Il a souvent été mieux reçu par les spectateurs… "la justesse des personnages, le sensé dans le non-sens, une vision enfantine, la tendresse, la beauté de l'image, le croisement des chemins et leur continuité...tout cela fait que ce film reste décalé, tout en finesse ... avec beaucoup de goût ... un peu comme l'ambiance que portait talking heads" ccmalou sur Vos avis Télérama
Filmographie : Les conséquences de l'amour, Il Divo, La grande bellezza, This Must Be the Place ; Youth 
Avis : Décalé de partout, film esthétique, sur le passé et le présent d’une rockstar. Je n’ai pas tout compris dans les allusions…mais c’est pas grave ! C’est à la fois lent et rapide, pot-pourri sans fleurs.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


samedi 28 mai 2016

L’homme irrationnel

 
Une intrigue qui se devine depuis le début du film
Réalisateur : Allan Stewart Konigsberg, dit Woody Allen, est un réalisateur, scénariste, acteur et humoriste américain, né en 1935. Sa vie sentimentale est assez tumultueuse… A obtenu 4 Oscars, ne concourt pas à Cannes mais préfère être en film d’ouverture. Il a commencé par des comédies où la psychanalyse tenait un rôle important. Il a dirigés de très nombreux films environ un par an qui sont généralement tous bons.
Pays :US Année : 2015
Acteurs : Emma Stone (Jill) ; Joaquin Phoenix (Abe) ; Parker Posey (Rita) ; Jamie Blackley (Roy le petit ami de Jill) Dir. Photo : Darius Khondji
Résumé : Un prof de philo (Abe) raté, névrosé et dépressif qui n’a de gout à rien, on se demande comment une institution d’enseignement pour la jeunesse laisse un individu pareil en activité ! même pas suivi par psy !! Bref il arrive dans une petite ville pour enseigner la philo. Il boit, est sans cesse avachi…parait un ours mal léché, ça doit plaire à certaines (c’est vrai qu’il a un cerveau qui fonctionne). Quand il est en cours, il fascine les ados, une fille en tombe amoureuse et le harcèle. Il se rétablira dans sa joie de vivre aux dépens des autres grâce à une idée terriblement efficace de rendre service, mais noire.
Comme toujours avec Woody Allen, le film est très bien fait, précis dans son scénario, de bons acteurs mènent l’intrigue avec brio. Les thèmes sont ceux qui sont chers au cinéaste : le couple qui va mal, la recherche de l’âme sœur ou l'expression de la libido, la liberté individuelle et ici un libre arbitre personnel qui prend ses aises avec la morale et surprend le spectateur. Bien fait mais pas enthousiasmant, c’est ma vision. On trouve beaucoup d’éloges dans la critique..
A voir à lire 
Télérama
Filmographie : Annie Hall ; Manhattan ; La Rose pourpre du Caire ; Hannah et ses sœurs ; Vicky Cristina Barcelona ; Minuit à Paris
Avis : Un bon film sans plus qui n’encombre pas l’esprit.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




mardi 24 mai 2016

Marguerite

Césars 2016 C.Frot meilleure actrice 
Catherine Frot et denis Mpunga
Réalisateur : Xavier Giannoli, cinéaste français né en 1972.
On ne trouve pas grand-chose sur sa biographie… mais un article le livre en partie dans La Croix
Pays : franco-tchéco-belge Année : 2015
Acteurs : Catherine Frot ( Marguerite Dumont) ; André Marcon (Georges Dumont) ; Denis Mpunga (Madelbos le majordome) ;
Dir. Photo : Glynn Speeckaert
Résumé : inspiré de la vie de la cantatrice américaine Florence Foster Jenkins. Marguerite passionnée de musique chante faux, mais elle ne le sait pas…personne n’a osé le lui dire. Marguerite est très riche et donne beaucoup d’argent à des cercles musicaux. Des journalistes facétieux la poussent à chanter à Paris… son mari se cache quand elle doit chanter, seul son majordome la protège…
Au-delà du drôle des personnages et des situations, c’est le faux semblant et les apparences conventionnelles qui sont moquées. De drôle le film fini par être un drame de la bêtise ordinaire et du coup c’est triste !
Film distrayant, de beaux décors, de belles mises en scènes et de la musique qui n’est pas toujours fausse ! donc bien agréable.
Télérama Pierre Murat
A voir à lire
Filmographie : Les Corps impatients, Quand j'étais chanteur, À l'origine ;
Avis : On passe un bon moment, il y a des trouvailles à voir en famille. On y raille le milieu musical sans méchanceté.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


Youth

 
Trois Pros du show business qui est le plus dingue?
Réalisateur : Paolo Sorrentino : réalisateur, scénariste et écrivain italien, né en 1970. C’est avec Il Divo, le portait du premier ministre italien Giulio Andreotti, que Paolo Sorrentino remporte le Prix du Jury du Festival de Cannes 2012 et devient reconnu. La grande bellezza montre son talent proche de celui de Fellini.
Pays : Italie Année : 2015
Acteurs : Harvey Keitel (Mick) ; Michael Caine (Fred Ballinger) ; Paul Dano (Jimmy) ; Rachel Weisz (lena Ballinger) ; Jane Fonda (Brenda Morel) ; Alex Macqueen (Queen’s Emyssary) Musique : David Lang
Dir. Photo : Luca Bigazzi
Résumé : Deux vieux amis, Fred et Mick, on l’habitude de se rencontrer dans une station thermale huppée en Suisse. L’un est maintenant chef d’orchestre à la retraite et l’autre n’a pas encore décroché de ses activités de cinéaste. Ces deux « has been » vont parloter de leurs petits malheurs quotidiens en tête à tête et recevoir des leçons des jeunes qui les entourent. Plutôt qu’un hôtel de station thermale on dirait un hôpital ! les caractères particuliers de ces vedettes abandonnées à la non-célébrité ne manquent pas de piquant. C’est très amusant d’un côté et dramatique de l’autre. Sorrentino travaille toujours avec la juxtaposition de scènes oniriques et de réflexion sur la juste occupation de nos quotidiens avec les bilans de presque fin de vie. C’est moins beau que La Grande Bellezza, mais quelques moments dans la nature ou dans la vie de l’hôtel fourni des plans esthétiques ou incongrus. Il a été beaucoup critiqué pour cette technique, à vous de voir. J’aime bien la descente dans ce qui a existé hier et l’évocation de jugement qui en découle, avec deux perceptions différentes assassinées par leurs proches quand ils rêvent trop. Le scénario assez descriptif réserve quelques inattendus très forts en émotions.
Critique Télérama : Pierre Murat
Filmographie : Les conséquences de l'amour, Il Divo, La grande bellezza, This Must Be the Place ; Youth
Avis : J’ai bien aimé cette fresque de la vie des célébrités aux prises avec l’âge. Film esthétique pour ses plans de la campagne suisse orchestrée par le vieux chef d’orchestre ; mais aussi par David Lang compositeur « minimaliste » Encore un feu d’artifice de Sorrentino.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


mardi 10 mai 2016

Seul sur Mars

The martian
Un martien jardinier, mais technique!

Golden Globes 2016 : Meilleur film musical ou de comédie ; Meilleur acteur dans un film musical ou une comédie pour Matt Damon 
Réalisateur : Ridley Scott réalisateur producteur anglais né en 1937. Chef opérateur et décorateur à la BBC. Puis fonde une société qui filme des pubs pour la TV. Puis se lance dans la fiction avec les duellistes. Remporte des prix aux US et en UK. Voir plus
Pays : US Année :2015
Acteurs : Matt Damon (Mark); Jessica Chastain (capitaine Melissa); Kristen Wiig (Annie); Sebastian Stan (Dr Chris Beck); Sean Bean (Mitch)
Dir.Photo : Dariusz Wolski Musique Harry Gregson-Williams
Résumé : Au cours d’une mission sur Mars, une effroyable tempête surgit, menaçant de déséquilibrer la navette. Le repli et le départ en urgence sont décidés. Pendant le repli Mark est blessé par une infrastructure de la station et emporté au loin par le vent. L’équipage part à sa recherche, sans succès, il est laissé en arrière pour mort. Cependant il se réveillera pour se soigner… on le verra s’opérer se recoudre… Puis il s’organisera pour survivre un maximum de temps en espérant qu’une mission revienne le chercher.
Des décors et animations grand spectacle nous mettent dans l’ambiance exotique de Mars, ce qu’ils pensent que sont les paysages !
C’est un quasi one man show de Matt Damon qui passe plutôt bien, car l’acteur n’est pas un débutant... un Robinson Crusoé d’une autre époque !
Le film est une adaptation du roman de Andy Weir.
Peu de critiques… Télérama  Ce que pense la science du scénario..  Huffingtonpost
Filmographie : Les Duellistes ; Alien ; Blade Runner ; Thelma et Louise ; Gladiator ; La Chute du faucon noir ; Kingdom of Heaven ; American Gangster ; Seul sur Mars
Avis : Un film de science fiction qui passe bien, nous sommes maintenus en haleine par le sujet. Pour toute la famille.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


dimanche 17 avril 2016

Cultivez local


Réalisateur : Patrick Viron né en 1951 réalisateur de documentaires. Maintenant réalisateur indépendant. De son point de vue, le film documentaire constitue une façon originale et personnelle de combattre des idées reçues et offre une extraordinaire source d’ouverture au monde.
Pays : France Année : 2012
L’ARDEAR Rhône-Alpes est une association créée en 1985. Aux côtés de la Confédération Paysanne, elle participe à la mise en place d’une agriculture à taille humaine, une agriculture permettant de vivre du métier de paysan, dans un milieu rural vivant. Une agriculture respectant la nature, une « Agriculture Paysanne ».
Résumé : 1- Mes Voisins de Paniers (Isère) C'est une association de vingt fermes du nord du département de l'Isère. Elle a pour but de mettre à la disposition des consommateurs, sur chaque ferme, les produits issus de l'ensemble des fermes. 2- Le restaurant scolaire de Saint Martin-en-Haut (Rhône) En 2009, l'équipe municipale décide de créer un restaurant tout neuf pour l'ensemble des établissements scolaires de la commune. Ce restaurant, il sera géré directement par la municipalité et approvisionné par les fermes des environs. 3 - La Carline (Die, Drôme) La Carline n'est pas qu'un magasin de produits biologiques. C'est aussi une structure coopérative co-gérée par différentes parties prenantes : les salariés, des paysans locaux et des consommateurs. 4 - La Fromagerie Bio du Maine (Mayenne) C'est une coopérative agricole regroupant 45 fermes laitières. Dès 1994, les paysans organisent la collecte de leur lait. En 2010, pour aller au bout de leur démarche, ils investissent dans une fromagerie et créent un fromage, l'Entrammes. 5 - L'abattoir-découpe de La Mûre (Isère) En 2000, l'abattoir de la Mûre est repris par des éleveurs. Ils décident alors d'en faire un outil au service de la vente directe : ils lui adjoignent une salle de découpe et de préparation des colis qu'ils peuvent ensuite vendre eux-mêmes. 
http://www.agriculturepaysanne.org/rhone-alpes
http://www.agriculturepaysanne.org/files/dossier-de-presse-film-Cultivez-local-.pdf
Filmographie : Terres d’Entraide, Cultivez local, du paysage au sage, 
Avis : Ce film de 56 minutes a été conçu pour vous permettre d'échanger sur les enjeux de la relocalisation alimentaire et les circuits courts, typiquement lors de soirées-débats, de conférences, ou de formations sur cette thématique.
Note : 8/10 Rédigé par L’ARDEAR Rhône-Alpes

mercredi 13 avril 2016

36 vues du pic Saint Loup

Beaucoup de couleurs dans le monde de Kate
 
Réalisateur : Jacques Rivette 1928-2016 réalisateur français, critique de cinéma. Important contributeur à la nouvelle vague. Ce réalisateur laisse beaucoup de place à l’imagination des acteurs.
Pays : France Année : 2009 
Acteurs : Jane Birkin (Kate) ; Sergio Castellitto (Vittorio); André Marcon (Alexandre) ; Jacques Bonnaffé (Marlo) ; Julie-Marie Parmentier (Clémence)
Résumé : Jacques Rivette, avec sa sensibilité particulière, nous offre un film très simple… mais très riche si on fait un effort pour passer le côté simpliste et improbable. On voit une femme, Kate, arrêtée au bord de la route, son trivial 4x4 en panne, passe une superbe voiture décapotable (une Ferrari je crois) qui l’ignore… puis revient sur ses pas. En sort un beau mec tout de blanc vêtu, qui sans un mot met les doigts dans le moteur bricole 2 fils et remet en route le véhicule, sans un mot. C’est pas déjà un compte de fée, dans l’intro ? La jeune femme fait partie d’un petit cirque ; le patron (son père est mort il y a peu) Kate revient au cirque après des années d’absence. Pourquoi ? pourquoi cet accueil glacial ? Pourquoi la belle voiture est stoppée, derrière le 4x4, dans le village?…quelques mots… Il suivra Kate partout comme un détective ou un psy...
Il mène une sorte d’enquête pour connaitre mieux Kate qui l’intrigue, tout en se faisant aimer des gens du cirque dont il essaye de comprendre le métier, la vie.
Le film est très symbolique, tout tourne en rond autour de la piste, on y voit des interdits de franchir ses limites. L’histoire passée vient petit à petit avec des clowns tristes…
Le film relève du conte tout en symboles et spectacle, la princesse, le chevalier blanc, le donjon bien rond, le noir du barnum, les couleurs des roulottes, l’espace champêtre avec le pic St Loup loin et hautain.
« … Un homme y débarque et une femme y revient. Lui (Sergio Castellitto), c'est l'étranger tel que l'aime Rivette : poète ou voyou, parfois les deux, vaguement enquêteur et même psy. Elle (Jane Birkin) s'appelle Kate, mais c'est toujours la Jane B. que l'on connaît, angoissée et attirante, que Rivette avait utilisée… » Pierre Murat
Filmographie : Céline et Julie vont en bateau, Le Pont du Nord, La Bande des quatre, La Belle Noiseuse
Avis : Cinéma simple sans chichi, au contraire parait presque infantile, mais attachant par la délicatesse de la narration. La photo est belle et accompagne cette fable avec une dimension profonde.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


mardi 8 mars 2016

Sweetie

Des acteurs qui donnent beaucoup

Réalisateur : Jane Campion: réalisatrice et scénariste New Zélandaise, est née en 1954 dans une famille liée au théâtre. elle fait des études artistiques. Se lance dans le cinéma dans les années 80, fait un peu de TV. Ses courts métrages sont primés. Elle tourne Sweetie en compétition à Cannes, puis Un ange à ma table qui est Grand Prix du Jury à Venise et elle obtient finalement la Palme d’Or avec La leçon de Piano. Depuis son dernier film elle se lance dans les séries TV avec succès : Top of the Lake
Pays : Australie Année : 1989
Acteurs : Genevieve Lemon (Sweetie); Karen Colston (Kay); Tom Lycos (Louis); Jon Darling (Gordon); Dorothy Barry (Flo) 
Résumé : « Kay est une jeune fille mal dans sa peau, un peu gourde par rapport à ses copines. Elle a peur de tout et en particulier des arbres, de leur frondaisons mais surtout de leurs racines (n’y voyez pas une peur du sexe, vous sauriez tout). Elle va consulter une voyante affublée d’un parent lourdement handicapé. Celle-ci lui déclare qu’elle rencontrera un homme qui deviendra son mari. Elle se jette sur le premier qui correspond au signalement par angoisse de le manquer (on en connait d’autre quand la peur de rester seule est grande). Tant bien que mal elle se met en ménage mais elle a toujours des angoisses au sujet des arbres… tout tourne de travers autour d’elle. Peu de temps après elle quitte le lit conjugal et se réfugie dans ses jouets d’enfants. Puis sa soeur débarque avec un amant et s’installe chez elle… ses tourments reprennent de plus belle, déjà petite elle était jalouse de sa sœur, préférée de son père. Le film continue dans la folie avec une vraie givrée incontrôlable, mais qui est libérée du côté sexe.. La sœur surnommée Sweetie est justement ce que Kay n’est pas, à l’aise dans la vie malgré son handicap intellectuel. Le film est alors un déluge d’extravagances qui ne se limite pas à Sweetie, les parents sont un peu étranges.
« Chaque plan est contaminé par ce dérèglement, de la nudité encombrante et animale de Sweetie aux fissures du sol, ces brèches de folie qui s'insinuent dans la vie de Kay. Après vingt ans, le film a gardé toute son étrangeté, toute sa sève vénéneuse. Le premier long métrage de Jane Campion et, peut-être, le meilleur. » Cécile Mury 
Filmographie Sweetie ; Un ange à ma table ; La Leçon de piano ; Portrait de femme ; Holly Smoke ; In the Cut ; Bright Star ; Top of the Lake ; 
Avis : Un film surprenant qui graduellement instille une atmosphère de folie quotidienne, riche en symboles.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie



jeudi 3 mars 2016

Les délices de Tokyo

La nature, une énergie qui influence le cours de nos vies

Réalisateur : Naomi Kawase, réalisatrice et écrivain, japonaise née en 1969. Elle étudie puis enseigne la photo. Elle entreprend des films qui sont remarqués. En 2007 à Cannes elle reçoit le Grand Prix pour la Forêt de Mogari. Plus
Pays : Japon  Année :2015
Acteurs : Kirin Kiki (Tokue), Masatoshi Nagase (Sentaro), Kyara Uchida (Wakana)
Résumé : D’après un roman de Durian Sukegawa. Naomi Kawase nous décrit l’univers triste d’un homme essayant de refaire sa vie qui survit en vendant des gâteaux dans une échoppe. Dans cette petite boutique, près de l’école, une très jeune fille est également isolée d’un point de vue familial et a un regard compatissant pour le marchand. Survient le troisième personnage, pas du tout déprimé ! qui veut aider le marchand à faire de meilleurs gâteaux….
Chez certaines personnes les circonstances de la vie n’ont pas permis une enfance ou un départ heureux. La société actuelle dévouée à la consommation ne laisse pas beaucoup de place à l’altruisme, entre la compétition et « le veau d’or ». L’histoire nous montre comment un regard différent peut changer les choses, entre celui de l‘adolescente et celui de la vielle dame il se produit un petit miracle.
Bien sur le cinéma de Naomi Kawase est rempli de signes émanant de la nature, des cerisiers, des oiseaux, on retrouvera le canari de Hanezu. Le drame est plus perceptible que dans Hanezu, tout fini par être expliqué. La vieille femme est superbement jouée et nous entraine dans l’histoire. 
Filmographie : Shara ; La Forêt de Mogari ; Still the Water ; An - Les Délices de Tokyo ; Hanezu ; 
Avis : Film esthétique et tendre qui soulève le problème de l’isolement. 
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 29 février 2016

HANEZU L’esprit des montagnes

Hanezu no tsuki
une cohabitation avec les dieux, les morts.

Réalisateur : Naomi Kawase ; réalisatrice japonaise née en 1969. Elle étudie puis enseigne la photo. Elle entreprend des films qui sont remarqués. En 2007 à Cannes elle reçoit le Grand Prix pour la Forêt de Mogari. Savoir plus
Pays : Japon Année : 2011
Acteurs : Tôta Komizu (Takumi, le sculpteur) ; Hako Ohshima (Kayoko la jeune femme) ; Tetsuya Akikawa (Tetsuya, le mari)
Résumé : D’après le roman de Masako Bando. Tourné dans la région de Azuka qui serait le lieu de la pus ancienne civilisation du Japon. « Hanezu met aux prises une femme et deux hommes. Cette histoire simple a pour point de départ un poème du recueil Manyoshu, le plus ancien de la littérature japonaise. A intervalles réguliers, une voix off répète les vers de cette légende qui conte la rivalité entre deux montagnes mâles, amoureux d'une troisième éminence.» Thomas Sotinel
Le film est court et met en scène les mythes régionaux, les mélanges entre le passé et le présent, une passion entre un homme et une femme (mariée). Les éléments de la nature sont mêlés, à la vie quotidienne, et à une réminiscence très appuyée du passé, comme si chacun revivait un drame du passé. Y a t il une réincarnation dans la lignée de la famille ? Tout se reproduirait-il suivant une spirale ? A aucun moment la situation n’est expliquée avec des mots, au spectateur de s’imprégner des images pour comprendre selon sa sensibilité. C’est beaucoup demander à son public, et la critique s’en est ressentie.
Filmographie : Hanezu ; Still the water ; les délices de Tokyo ; La forêt de Mogari ; 
Avis : Beau film mais qui laisse sur sa faim… sauf si on est en confidence.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




mercredi 24 février 2016

Le procès de Viviane Amsalem

Gett

Réalisateur : Ronit (1964) et Shlomi Elkabetz, frère et sœur ont réalisé une trilogie sur la femme. Ronit est aussi comédienne.
Pays : Israel France Allemagne Année : 2014
Acteurs : Ronit Elkabetz (Viviane) ;Simon Abkarian (Elisha) ;Menashe Noy (Carmel)
Dir. Photo : Jeanne Lapoirie
Résumé : « De prime abord, l'affaire est d'une grande banalité. Voilà trois ans que Viviane Amsalem, la quarantaine, demande le divorce au prétexte qu'elle n'aime plus son mari. Et que ce dernier, Elisha, le lui refuse, arguant qu'il l'aime toujours… Tout cela serait d'une grande banalité si cette crise conjugale n'avait pour cadre Israël, pays où il revient à un tribunal rabbinique de prononcer la dissolution d'un mariage. Avec cette contrainte supplémentaire : le divorce ne peut se faire qu'avec le consentement de l'époux. » LeMonde En savoir plus
Le récit montre la difficulté et la ténacité nécessaire pour obtenir le divorce pour une femme en Israël. Il est décrit le tribunal religieux comme un simulacre de justice où la cause est entendue par des hommes de parti pris. C’est affligeant tout du long ; la religion induit une grande misère qui n’est pas qu’intellectuelle. Ce film n’est pas une fiction c’est un documentaire !
« Tout repose enfin sur l’opposition ludique et l’équilibre entre l’interprétation spectaculaire et admirable d’Elkabetz (toujours dans l’excès et le lyrisme, comme Orane Demazis chez Pagnol, d’ailleurs), et le jeu plus distancié et quotidien d’Abkarian…
Enfin, ce que dit le film est universel, intemporel et renvoie chaque membre d’un couple à sa propre ambiguïté : ce n’est pas notre séparation qui me fait le plus mal, mon amour, pas même que tu puisses trouver le bonheur avec un autre, mais que je puisse l’accepter sans broncher.. » Inrocks
Filmographie : Prendre femme ; les Sept jours 
Avis : Film nécessaire certainement pour Israël et bien d’autres pays qui considèrent les femmes comme des auxiliaires de vie voire des esclaves.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


vendredi 19 février 2016

Voyage en Chine

Réalisateur : Zoltan Mayer photographe renommé, devenu ici réalisateur.
Pays : France Année : 2014
Acteurs : Yolande Moreau (Liliane) ; André Wilms (Richard) ; Dong Qing (Ruo Yu la fiancée), Qu Jing Jing (Danjie), Ling Dong Fu (Chao), Liu Ling Zi (Li Shu Lan), Yilin Yang (Yun),
Dir. Photo : George Lechaptois
Résumé : Sur un vécu de couple aigri par les ans et baignant dans une incompréhension totale, le décès d’un fils à l’autre bout de la planète va interroger le père (en silence) et la mère qui va casser son rythme de vie et essayer de faire son deuil en rapportant le corps de son fils en France. Elle lâche tout, part avec courage dans un pays dont elle ne sait rien. C’est ce voyage à la recherche du corps et de l’histoire de son fils qui parcourt tout le film. Certain diront que le scénario est faible, sans doute, mais la vie des couples n’est elle pas souvent semblable ? Le plus grand mérite du film c’est de vous faire voir des images splendides. On vous dira la Chine n’est pas comme ça, and so what ? Les couleurs choisies, les paysages sont un enchantement. D’ailleurs n’est ce pas un conte de fée, tellement la vie de cette femme est « remplie » grâce à cette démarche ?
« Reposant sur le courant de pensée taôiste, le film distille charme et zénitude. Le travail de deuil est ici sublimé, l’harmonie entre humain et nature prend peu à peu le pas, la sagesse s’impose. Zoltan Mayer est un fin connaisseur de la Chine, au détour d’une scène, d’un cadrage, il met en valeur ce qui fait l’essence de sa culture, ses contrastes, son immensité territoriale et ethnique. » Fritz Langueur ciné bel

Filmographie Voyage en Chine (2015), Le Sens de l'âge (2011), Millefeuille (2010) 
Avis : Beau film esthétique et zen.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

Un commentaire d'Anne LB :
Je viens de le visionner; interprétation sobre, un beau film sur le deuil d'un enfant, la séparation, l'amitié naissante avec l'étranger. Bref , plein de thèmes dans une approche subtile. J'ai beaucoup aimé ... et puis le final : elle a tissé tellement d'intime avec ces rencontres chinoises qu'elle revient. Très beau film.

lundi 15 février 2016

Spotlight

Hors compétition au festival de Venise

Réalisateur : Tom Mc Carthy est un acteur, écrivain, et réalisateur américain né en 1966.
Pays :US Année :2015
Acteurs : Mark Ruffalo (Mike Rezendes) ; Michael Keaton ( Robby) ; Rachel McAdams (Sacha Pfeiffer) ; Liev Schreiber ( Marty Baron); John Slattery ( Ben Bradlee Jr.); Brian d'Arcy James (Matty Carroll); Stanley Tucci (Mitchell Garabedian) Dir. Photo : Masanobu Takayanagi
Résumé : Les faits réels sur lesquels est basé le film : Le 6 janvier 2002, le Boston Globe, le quotidien de la plus grande ville de l'Etat du Massachussets, dénonce un grand scandale de pédophilie aux Etats-Unis. L’équipe de journalistes du Boston Globe, qui a conduit cette enquête se nomme Spotlight. Le film se calque sur la réalité de l’enquête et montre la difficulté de percer cet abcès, les américains du Massachussets n’étant pas près à mettre leurs prêtres au tribunal. L’enquête une fois publiée aura permis de « faire le ménage » sur place et au delà de l’état. Le Vatican prendra des mesures contre ce fléau, et contre la protection dont ces « prédateurs » bénéficient de la part des autorités religieuses.
Le film retrace certaines péripéties de l’enquête, une dynamique est donnée avec quelques accélérations pour notre plaisir. Les faits sont étonnants, l’omerta relatée m’en rappelle une (des) autre lors de viols ou de harcèlement de femmes en France, pas loin de là où j’habite… le silence général sur ce qui dérange le sens moral les convenances est universel et les femmes sont toutes des s... sauf ma mère. Dans le cas de Boston, le diocèse ayant voulu éviter le scandale, c’est enferré dans la stratégie de cacher les crimes voire de les minimiser en indemnisant les victimes. Dans le cas de chez moi, le pingre nie et dévalue ses victimes qu’il recherche également dans une partie de la société fragilisée ou affaiblie. Pour celui-là deux de ses victimes auront du s’armer de courage, faire face à leur déshonneur et dire. C’est une démarche humiliante que peu osent comme en témoigne les avalanches de témoignages après la parution des articles dans le Boston Globe.
La mise en scène est très sobre, classique, caméra bien stable (merci pour mes yeux) et le déroulement du film suit la chronologie, par de flash arrière, rien de compliqué sauf le dossier et son histoire. Les acteurs font « leur devoir » sans en rajouter, en résumé simple et direct ; ce n’est pas Almodovar… c’est chirurgical.
Filmographie : The station agent ; The visitor. 
Avis : C’est presque un documentaire, sauf que… c’est un bon film pour expliquer un dossier, complexe et délicat… dénoncer les abus et le silence d’un système. Édifiant pour les incrédules.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 11 février 2016

Miller’s crossing


Réalisateur : Frères Coen; Ethan Coen et Joel Coen : Joël (1954) et Ethan (1957) sont deux réalisateurs américains qui travaillent ensemble à la réalisation de très bons films. Ils ont réalisé des comédies, mais ont été reconnus comme des « grands » Palme d’or à Cannes en 1991 pour Barton Fink, Puis Cannes 1996 Prix de la mise en scène pour Fargo et Oscars. No country for old man remporte des Oscars en 2008 à plusieurs titres.
Pays : USA Année : 1991
Acteurs : Gabriel Byrne (Tom Reagan); Marcia Gay Harden (Verna Bernbaum); John Turturro (Bernie Bernbaum); Jon Polito (Caspar); J.E. Freeman (Eddie); Albert Finney (Leo O’Bannion) Dir. Photo : Barry Sonnenfeld
Résumé : Un film de gangsters dans l’Amérique de la prohibition. Deux gangs se concurrencent un Irlandais et un Italien ; leur sujet de profits : les paris, l’alcool et les boites de jeux. Entre la police et la mairie qui fréquentent ces chefs mafieux…des batailles d’influences et beaucoup de morts, au milieu un agent triple : une femme ! En fait ils n’arrêtent pas de se défier et livrent des batailles en sous mains sur leurs agents. Ah ! deux hommes sont amoureux de la même femme, celle là justement qui a un frère gangster élégant, qu’elle protège de ses manigances de femme fatale…mais tout à une fin ! On enterrera beaucoup. J’aime rire des attaques rangées entre la police et les gangsters…. Ou du caïd irlandais, en robe de chambre de soie, qui poursuit à pied des tueurs dans une auto ! beaucoup d’humour de clins d’œil… De très beaux décors, quelques moments en forêt très esthétiques, si la promenade n’était pas mortifère. Du suspense des imprévus etc. tout y est pour notre régal.
Filmographie : Barton Fink; Fargo; The Big Lebowski; O'Brother; No Country for Old Men; Burn After Reading; A Serious Man ; True Grit; Inside Llewyn Davis
Avis : Film de gangsters pseudo Hollywoodien, amusant. Bien joué bien filmé.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie






lundi 8 février 2016

Minuit à Paris

Midnight in Paris

Oscar Meilleur scénario
Réalisateur : Woody Allen, Allan Stewart Königsberg, né le 1er décembre 1935 à Brooklyn, plus connu sous le nom de Woody Allen est un acteur, réalisateur, scénariste. Il a reçu deux Oscars pour Annie Hall et un pour Hannah et ses sœurs, et de nombreuses nominations qui font de lui un cinéaste célèbre. Depuis quelques années il explore les grandes villes d’Europe qu’il affectionne. De nombreuses récompenses, même s’il n’inscrit pas ses films aux prix… voir Wiki
Pays : US Espagne Année : 2011
Acteurs : Owen Wilson (Gil); Rachel McAdams (Ines); Marion Cotillard (Adriana) Dir. Photo : Darius Khondji
Résumé : Une histoire imaginaire à partir d’un couple d’Américains de passage à Paris et supposés préparer leur mariage. On s’aperçoit que le couple n’est pas aussi accordé qu’ils le disent. Le couple est accompagné de riches parents résidant au Bristol, et souvent pris dans les pieds d’un couple pédant. Bref de quoi faire sortir de son flegme Gil qui est écrivain de scénarios et souhaite réaliser un vrai roman, il est gentil, il ne s’énerve pas mais trouve cela pesant. Il aime Paris dans ses petits coins et la pluie est romantique… A la faveur d’une bonne quantité de vins et d’une promenade solitaire, il traverse le miroir et fréquente des artistes de l’époque du renouveau de la peinture du XIX… (la littérature c’est surtout des américains à Paris, mais pas que.)…
De nombreux bons acteurs sont dans le générique même quelques instants, et donnent un aspect français au film, ouf. La coloration rosée des vues de Paris ne permet pas de reconnaitre notre paysage quotidien, et les dominantes jaune, saumon et marron sont un peu agaçantes. L’histoire du retour en arrière n’est pas nouvelle, mais c’est bien fait, notre Cendrillon a bien compris « la charnière du temps » ce qui nous autorise du Jazz bien agréable dont Sydney Bechet.
Filmographie : Annie Hall ; Manhattan ; La Rose pourpre du Caire ; Hannah et ses sœurs ; Meurtre mystérieux à Manhattan ; Tout le monde dit I love you ; Match Point ; Vicky Cristina Barcelona ; Wathever works ; Blue Jasmine ; Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu ; 
Avis : Un bon Woody Allen, avec de la sensibilité, de l’invention et comme toujours bien monté.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie








mercredi 3 février 2016

Comme un avion

adulte, incroyable dévoreur de compotes...

Réalisateur : Bruno Podalydes né en 1961 Scénariste et réalisateur, acteur, frère de Denis. Il reçoit des récompenses pour ses premiers films aux Césars Adieu Berthe est nommé à la quinzaine à Cannes en 2012.
Pays : France Année : 2015
Acteurs : Bruno Podalydès (Michel) ; Sandrine Kiberlain (Rachelle) ; Agnès Jaoui (Laetitia) ; Denis Podalydès (Rémi) ; Jean-Noël Brouté (Damien) ; Michel Vuillermoz (Christophe) ;Vimala Pons (Mila)
Dir. Photo : Claire Mathon
Résumé : L’histoire d’un homme qui est resté rêveur comme un enfant… Il rêvait d’avion et de piloter et collectionnait tous les supports possibles de sa passion. Il est infographiste et passe du temps de travail devant un PC comme il se doit, par hasard il tombe sur la description d’un kayak, dont la carcasse en bois ressemble à un fuselage. Tout un pan du film raconte la commande du kayak et le montage… Puis il décide un voyage d’exploration… Après un faux départ inénarrable, il reprend son parcours et cela tient du conte de fée, de la promenade bucolique, mais c’est bien un mythomane qui dérive sur la rivière et comme dans un songe retourne toujours dans le même lieu. Les épisodes sont truffés de détails comiques ou pittoresques qui situent le récit hors du temps !
« L'art de Bruno Podalydès est un mélange d'observation ludique du quotidien et de léger décalage, une poé­tisation du réel. En son coeur, ce personnage lunaire, qui monologue mezzo voce sur tout et rien, tente de se laver des songes noirs qui l'habitent (le récit pourrait aussi bien être le délire d'un dépressif mis en cure de sommeil) » Aurelien Ferenczi.
Filmographie Dieu seul me voit Versailles Rive Gauche ; Liberté-Oléron ; Le Mystère de la chambre jaune ; Adieu Berthe
Avis : Un film amusant sur un adulte qui se laisse aller à son rêve pendant un congé sabbatique très court, mais aussi très long dans un espace temps alangui. Humour très fin.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 28 janvier 2016

Mia madre

Cannes 2015 Prix du jury œcuménique 
L'une regarde en haut, l'autre vers le bas....
Réalisateur : Nanni Moretti, acteur et réalisateur italien né en 1953. Son cinéma intimiste est assez particulier, il se sert beaucoup de sa propre expérience de la vie, et de son observation. « son style singulier, caractérisé par une ironie mordante et un sens aiguisé de l'observation psychologique et sociale » wiki Obtient en 2001 la Palme d'or à Cannes. Président du jury à Cannes en 2012.
Pays : Italie Année : 2016
Acteurs : Margherita Buy (Margherita) ; John Turturro (Barry Huggins); Giulia Lazzarini (Ada); Nanni Moretti (Giovanni) Dir. Photo : Arnaldo Catinari
Résumé : Dans ce film on a l’impression que l’observation des personnages est le sujet du film, leurs mentalités, leurs habitudes et travers, pas tellement leurs bons côtés. Face au drame qui se joue, la mort de leur mère, ils ne changent pas mais esquissent une discrète remise en question suivant leurs caractères. Nanni Moretti est-il le personnage principal ? ou bien Margherita ? le film tourné à l’intérieur brouille les pistes, il n’est que le décor qui permet sans doute à Moretti de prendre une revanche sarcastique sur certains aspects techniques qu’il ne maitrise pas lui-même. Supposition : La réalisatrice est un second lui-même aux prises avec son métier et Giovanni, l’être calme et sage qu’il voudrait être ? Entre ces deux extrêmes le film balance sans arrêt. Par ailleurs la mère prend de l’épaisseur au fur et à mesure… ce n’est pas n’importe qui, pas seulement leur mère, elle est la seule à ne pas être en échec ; Margherita décroche de son travail, elle n’arrive pas à faire ce qu’elle voudrait, mais que veut-elle vraiment ? Giovanni, on ne sait rien de lui est-il marié ou a-t-il des enfants ? on sait juste qu’il a posé des congés pour accompagner sa mère et il va les prolonger sur le tard, pourquoi ? il a une idée d’avenir en tête mais ne la dévoile pas, même à son employeur. C’est quoi, se retirer du monde ? se consacrer aux autres ? genre humanitaire ou moine (il faut se méfier avec les italiens !) Le sujet du film c’est bien la perte de la mère (matriarche) source de la vie, de la famille de la logique et de la culture, donc la perte des repères.
« Certes la grâce affleure lors des faces à face entre l’héroïne et sa mère, ou trois générations de femmes courageuses, mais le retour du film dans le film emprisonne les personnages dans un film que personne ne semble avoir envie de faire ou de voir. » Mathieu Tuffereau qui n’aime pas trop..
Filmographie : Palombella rossa ; Journal intime, La Chambre du fils, Le Caïman, Habemus Papam
Avis : film tendre, deux adultes vont perdre leur mère et leurs repères. Tout est dans la nuance et l’observation des réactions d’un frère et d’une sœur qui ne se ressemblent pas.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie