samedi 31 janvier 2009

Herakles



Réalisateur : Werner Herzog : Né à Munich en 1942. Cinéaste aventurier, particulièrement décalé par rapport à l’institutionnel…. même rebelle… Une cinquantaine de film dont beaucoup de documentaires. Tellement original dans la façon de traiter les films et personnage si sulfureux qu’il est à peine connu en France. De Décembre à Mars, le Centre Pompidou retrace son aventure. Héracles est son premier court http://www.centrepompidou.fr
Pays : Allemagne Année :1962
Résumé : Court métrage muet réalisé par Werner Herzog à 19 ans à l’aide de différents matériaux cinématographiques dont des actualités. On y voit un culturiste qui s’entraine dans une salle de gym et qui vérifie la bonne contraction de ses muscles. Herzog y voit un symbole de puissance, d’hygiène grecque et de beauté. Il fait de ce culturiste un moderne Heracles ou Hercule et pose successivement les questions « réussira-t-il à nettoyer les écuries d’Augias ?, vaincra-t-il l’Hydre à 9 têtes ? » et ainsi de suite des travaux d’Hercule. Mais à chaque fois il associe avec un humour noir, des images rappelant les erreurs de notre monde contemporain dont : des décharges d’ordures pour la première question puis des images de bombardement, des jeunes femmes soldats pour les Amazones etc. Ainsi après chaque séquence de culturisme bien aseptisé et content de soi, on trouve une image de violence et de déchéance. WH montre donc que la société de la force, engendre la destruction d’après Emmanuel Burdeau. Personnellement j’opposerai plutôt, le culte de la personne, ou l’attrait du paraitre qui fait courir l’homme à sa perte. Il est amusant de voir que dans son film Le pays où rêvent les fourmis vertes, l’avion choisit par les aborigènes est un Hercule ! En bref la philosophie de WH semble en effet être ici la puissance chez l’homme entraine la démesure la déchéance de la dignité humaine, la chute… ceci se comprend d’autant plus qu’il fait partie de la génération allemande qui grandit juste après guerre.
Filmographie : Signes de vie ;Les nains aussi ont commencé petits ; Fata Morgana ; Aguirre, la colère de Dieu ; La grande extase du sulpteur sur bois Steiner ; L'Énigme de Kaspar Hauser ; Cœur de verre ; La Ballade de Bruno ; Nosferatu, fantôme de la nuit ; Woyzeck ; Fitzcarraldo ; Le Pays où rêvent les fourmis vertes ; Cobra Verde ; Little Dieter Needs to Fly ; Invincible; Ten Thousand Years Older ; Rescue Dawn.
Avis : Le film parait aussi vieillot que les actualités qu’il reprend, mais il y a un rythme étonnant donné par les respirations des culturistes qui s’entrainent d’une part et les questions suivies de leurs réponses dévastatrices. La dernière image où on voit les fesses du culturiste disparaitre derrière le rideau est hallucinante de concision ! Pour son film de « jeune homme » WH a montré qu’il était un grand.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie
Emmanuel Burdeau : Dans Manuel de survie /Werner Herzog

vendredi 30 janvier 2009

Au-delà de l’infini



The Wild Blue Yonder

Toujours visible au Centre Pompidou dans le cadre de la rétrospective Werner Herzog

Réalisateur : Werner Herzog : Réalisateur allemand né en 1942. Cinéaste aventurier, particulièrement décalé par rapport à l’ére de la consommation. Il se distingue par son style sobre, ses élans épiques, moralisateurs ou écologiques. Il est actuellement plus en rapport avec la génération de l’écologique, de l’alternative et du partage, bref assez inclassable mais tellement intéressant par les réflexions qu’il suggère. Donc, aventurier, cinéaste, humaniste, précurseur d’idées larges….
Pays : Allemagne Année : 2005
Acteurs : Brad Dourif ( Alien), Roger Diehl, Ted Sweetser, Martin Lo (mathématiciens). Equipe d’astronautes NASA du Capt Donald William. Musique originale : Ernst Reijsiger comp violoncelliste Jazz, Mola Dylla chanteur sénégalais Dir. Photo : Henry Kaiser
Résumé : Devant un panorama d’autoroutes et d’éoliennes, un homme vient nous dire qu’il est en fait un habitant d’Andromède, la galaxie la plus proche de nous avec Alpha du Centaure…. Le ton est donné, l’humour sera la clé de ce film pseudo science fiction. Pas très pastiche malgré les références à des séries américaines, mais plutôt je vous fais une confidence, mais vous allez voir c’est vrai ! L’histoire c’est ces aliens sont partis de Blue Yonder au moment où la vie était trop difficile là-bas, ils ont maintenant un ciel de glace qui a ravagé leur planète. Quand ils sont arrivés sur terre plein d’espoirs ils ont voulu fonder une ville bien mieux que Washington DC, mais bon… c’est un échec….. Le film est classé par certains comme un opéra de science fiction, pour moi, l’opéra c’est bien autre chose. Néanmoins la musique et les images sont les principales matières du film avec les séquences scientifiques prises par La NASA ou celles de fouilles sous marines. D’autres parlent de film poésie, je pense que non, le film est essentiellement humoristique mais les photos aquatiques apportent de la fantaisie et du rêve avec les chorales de voix d’hommes de Sardaigne.
Filmographie : Signes de vie ;Les nains aussi ont commencé petits ; Fata Morgana ; Aguirre, la colère de Dieu ; La grande extase du sulpteur sur bois Steiner ; L'Énigme de Kaspar Hauser ; Cœur de verre ; La Ballade de Bruno ; Nosferatu, fantôme de la nuit ; Woyzeck ; Fitzcarraldo ; Le Pays où rêvent les fourmis vertes ; Cobra Verde ; Little Dieter Needs to Fly ; Invincible; Ten Thousand Years Older ; Rescue Dawn.
Avis : Film à la fois lyrique dans son esprit, humoristique dans sa forme, porteur de messages dans le sens où il nous invite à être plus critiques sur nos formes de vie sociale… et décalé par son humour au niveau du scénario et des images. Ceux qui se prennent trop au sérieux pourraient en profiter, si ils ont le sens de l’humour.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie

mardi 27 janvier 2009

Le Pays ou rêvent les fourmis vertes



Réalisateur : Werner Herzog Réalisateur allemand né en 1942. Cinéaste aventurier, particulièrement décalé par rapport à notre société. Il se distingue par son style sobre, ses élans épiques, moralisateurs ou écologiques. Personnage qui n’ hésite pas à frôler le danger dans ses campagnes de tournage ou ses voyages. Il a réalisé une cinquantaine de films dont des documentaires.
Pays : Australie Allemagne Année : 1983
Acteurs : Bruce Spence (Hackett), Wandjuk Marika et Roy Marika (les deux négociateurs aborigènes) Dir. Photo :
Résumé : Le film est fondé sur la défense de la terre ancestrale par des aborigènes face à l’invasion d’une civilisation extérieure (les blancs, une société d’exploitation minière). Herzog met en scène des employés d’une société minière qui prospectent un territoire et une tribu aborigène qui voit une terre sacrée complètement dévastée par des forages et des explosions de mines, ce lieu est sacré et fait partie de leurs croyances. En termes de foi, Herzog montre des hommes proches de la nature et constamment à son écoute qui ont confiance en elle, mais qui savent qu’on ne peut impunément ignorer et réfuter sa divinité. Il met en face des blancs sans aucune foi ni considération envers la terre (société de consommation) et une tribu particulièrement calme et déterminée en conséquences de ses croyances. Hackett est un jeune géologue qui va se trouver au cours des événements face à une civilisation basée sur la nature divine de la terre et au business colonisateur à l’opposé. WH pose un certain nombre de balises pour induire notre réflexion ; le business man en costume cravate auprès des indigènes, la radio sportive, le digjeridoo, l’objectif de la vieille dame pomponnée et la technique des oscilloscopes.
http://www.wernerherzog.com
Filmographie : Signes de vie ;Les nains aussi ont commencé petits ; Fata Morgana ; Aguirre, la colère de Dieu ; La grande extase du sulpteur sur bois Steiner ; L'Énigme de Kaspar Hauser ; Cœur de verre ; La Ballade de Bruno ; Nosferatu, fantôme de la nuit ; Woyzeck ; Fitzcarraldo ; Le Pays où rêvent les fourmis vertes ; Cobra Verde ; Little Dieter Needs to Fly ; Invincible; Ten Thousand Years Older ; Rescue Dawn.
Avis : Un film inoubliable, qui laisse un questionnement sur le bien fondé du « modernisme »…Les aborigènes sont très naturels et le personnage du géologue nous ressemble tous un peu quand on regarde les choses sous un point de vue différent… c’est un grand film de WH même s’il n’est pas commercial. Je reverrais ce film avec plaisir tant il est riche.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

 PS: je vois de la visite sur cette fiche!!! j'ajoute donc pour les "étudiants" que le récit de ce film par Werner Herzog traduit par Hélène Belletto est disponible Editions P.O.L rue Jacob à Paris.

vendredi 23 janvier 2009

Une famille chinoise



Titre original : Zuo Yue (gauche droite)
Titre anglais: In love we trust

Ours d’argent meilleur scénario Berlin 2008

Réalisateur : Wang Xiaoshuai : « bénéficie d'une grande notoriété dans le milieu cinématographique chinois, du fait qu'il est à la tête des réalisateurs chinois de la 6ème génération. En Chine, la notion de 6ème génération de metteur en scène désigne ceux qui ont la quarantaine. Ils sont très talentueux, et pourtant, leurs oeuvres se révèlent plus à l'extérieur qu'à l'intérieur de la Chine. » voir la suite de l’article sur www.chine-informations.com
Pays : Chine Année :2008
Acteurs : Liu Weiwei (Mei Zhu la mère); Chen Taisheng (Lao Xie) Zhang Jia-yi (Xiao Lu le père) ; Yu Nan (Dong Fan) ; Dir. Photo : Wu Di
Résumé : Mei Zhu et Lao Xie sont mariés et élèvent ensemble la petite HeHe fille de Mei Zhu. On découvre que la petite est leucémique et que les deux parents Mei Zhu et Xiao Lu (son ex) ne sont pas compatibles pour une greffe. Mei Zhu essaye de convaincre son mari, son ex époux et sa femme de permettre une greffe grâce à un nouvel enfant des deux mêmes parents… A travers ce drame familial traité en douceur malgré les réalités bien présentes de la vie à Pékin, le réalisateur nous parle de la famille, du couple, du désir d’enfant, de la sexualité.
Le fil directeur du film est celui du déplacement en ville : gauche, droite et lui donne le titre chinois.
Le drame surgit au milieu de deux couples sous une forme inhabituelle car il s’agit en fait de l’amour que 4 personnes conçoivent pour une enfant vulnérable par la maladie. Chacun inégalement touché essaye de rejeter cette injustice sur d’autres épaules….
Le réalisateur Wang Xiaoshuai nous dit que ce qui l’intéresse dans cette situation c’est l’aspect sombre : derrière la façade se cachent : amour, confiance, maladie, impuissance, mensonge.
Filmographie : The Days ; Frozen ; So Close to Paradise; Beijing bicycle; Drifters; Shangaï dreams
Avis : La situation est brossée avec économie de paroles. La détresse des deux couples devant la fatalité est ciselée avec finesse et l’évolution des sentiments est magistralement servie par les acteurs et filmée en toute « intimité » par la caméra de Wu Di.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

There will be blood



Oscar meilleur acteur, et meilleur photo.

Réalisateur : Paul Thomas Anderson Américain né en 1970. Il débute comme assistant à la TV puis passe aux films et est consacré par There will be blood, 31 prix lui ont été décernés aux Etats-Unis. Voir une biographie détaillée sur :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Thomas_Anderson
Pays : US Année : 2007
Acteurs : Daniel Day-Lewis, (Daniel Plainview) Paul Dano (Paul Sunday / Eli Sunday) Kevin J. O'Connor (Henry), Dillon Freasier
Dir. Photo
: Robert Elswit Musique : Jonny Greenwood
Résumé : Un western peu commun : A la conquête du pétrole !... un aventurier c’est lancé corps âme (mais qu’a-t-il fait de cette dernière ? Daniel Plainview est un homme seul qui élève son fils tout en prospectant avec l’énergie du chercheur d’or les gisement de pétrole, il est couronné de succès le pétrole jailli de son forage artisanal. Le succès appelant le succès un jeune berger vient lui vendre des informations sur un gisement peu profond. Avec son fils ils vont acheter la terre pour le prix d’un terrain de chasse. L’homme a qui il a acheté a un fils, Elie, très pratiquant (Eglise de la troisième résurrection) et se destine à être pasteur de leur communauté. Elie sera l’opposé de Daniel tout au long de l’histoire où chacun développera ses faiblesses et ses forces. L’aventurier sans foi ni loi et le mystique. Scénario écrit en inspiration d’un roman et de documentation sur les débuts de la découverte du pétrole. Un beau travail du Dir Photo, Robert Elswit, en particulier pour l’introduction du film qui est sans paroles…
Filmographie : Boogie Nights. Magnolia ; Punch-Drunk Love
Avis : Malgré quelques longueurs, le film est puissant dans ses images et la peinture de la vie de cet homme de pétrole qui n’est animé que par le gout de la réussite et le mépris des gens. Le personnage du pasteur dans ses hésitations ou ses trouvailles pour animer sa communauté est aussi passionnant. Les deux acteurs sont excellents.
Une bonne musique soit classique le concerto pour violon de Brahms soit abstraite :les stridences et "Fratres" d’Arvo Pärt.
Note : 8/10 rédigé par Jacquie

vendredi 16 janvier 2009

Frozen River




Grand prix Sundance 2008 Festival de San Sebastian 2008 Meilleur actrice Prix de la Presse aux Rencontres cinématographiques de Cannes 2008

Réalisateur : Courtney Hunt : Une jeune femme née à Menphis dans le Tennessee dont c’est le deuxième film. Elle fait des études de droit et de cinéma à l’Université de Columbia.
Pays : US Année : 2008
Acteurs : Melissa Leo (Ray) ; Misty Hupham (Lila) ; Charlie Mac Dermott( Junior) Dir. Photo : Reed Morano
Résumé : L’histoire est basée sur des faits réels qui se passent à la frontière des Etats-Unis. A savoir, des femmes ayant du mal à faire vivre leur famille se lancent dans l’illégalité en transportant des immigrants dans des conditions difficiles. C’est cette situation précaire des « familles monoparentales » pour ne pas dire des femmes seules qui a donné l’idée du scénario à Courtney Hunt. Elle y développe en plus les difficultés supplémentaires dues à l’appartenance à une ethnie minoritaire, ici les indiens des réserves et les immigrés clandestins.
Filmographie : Althea faught
Avis : De beaux plans sur des paysages froids, sur des visages expressifs, une histoire qui se tient bien, de bons acteurs et une sensibilité aux gens réaliste dans la vie de tous les jours, mais subtile dans la mise en scène. Bref la touche féminine, car nous n’avons pas d’histoires de cow-boys... nos exploits sont plus sobres…mais réels.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

lundi 5 janvier 2009

Les plages d'Agnès


César 2009 Meilleur documentaire
Mostra de Venise
Festival de Toronto




Réalisateur : Agnès Varda Cinéaste française née en 1928. Père grec. Mère française. Enfance en Belgique. Exode sur les routes de France jusqu’à Sète. Courtes études à Paris, dont à l’Ecole du Louvre. Apprentissage de la photographie. Dans les années 50, photographe du Festival d’Avignon et de la troupe Jean Vilar - Gérard Philipe. Reportages. Cinéaste depuis 1954 elle obtient des récompenses pour: Le Bonheur (Ours d’argent au Festival de Berlin) (Prix Delluc); Sans toit ni loi (Lion d’Or au Festival de Venise 85) . Agnès Varda crée une société de production Tamaris Films.
Pays : France Année :2008
Résumé :« En revenant sur les plages qui ont marqué sa vie, Varda invente une forme d’autodocumentaire. Agnès se met en scène au milieu d’extraits de ses films, d’images et de reportages. »
Agnès Varda a du voir que la mode étant aux rétrospectives…. Il valait peut être mieux la faire soi-même de son vivant pour ne pas être empaillée comme un mammouth! Et elle en profita pour se pencher sur son passé et nous en brosser une peinture légère et dynamique. Elle y jette beaucoup d’humour et de trouvailles, un nouveau style dans tous les cas pour évoquer une carrière.
Sur un ton confidentiel, elle nous monte un spectacle qu’elle dédie à ceux qu’elle a aimé depuis ses jeunes années, ses camarades d’école, les pêcheurs, les gens, les amis, les militantes, ses enfants et ses amours. De cette vie riche en création artistique et en relations humaines elle nous dresse un petit musée de personnages et de lieux qui sont importants pour elle. Plus que de donner les grandes lignes de sa vie, ce qu’elle fait avec malice, elle prend acte de toutes les relations fortes qui ont jalonné son parcours depuis les petites gens jusqu’aux « monstres sacrés » comme Jean Vilar ou Gérard Philippe. Se faisant elle leur rend hommage de ce qu’ils ont constitué pour elle de bonheur, certains sont morts elle leur adresse les fleurs du souvenir avec tendresse et émotion.
La mise en scène de ce film est époustouflante et démarre très fort avec le jeu de miroirs et le spectacle des vagues et se poursuit avec toutes sortes de puzzles et de mosaïques de photos.
Filmographie : Cléo de 5 à 7; LeBonheur Daguerréotypes; Sans toit ni loi; Jacquot de Nantes ; Les glaneurs et la glaneuse.
Avis : Film documentaire, mais bien plus sur les relations avec les autres. Film profondément esthétique dans la mise en scène des personnes et des choses, très touchant quand elle parle de son mari ou de ses émotions. Une poésie des couleurs et des détails.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie