vendredi 12 octobre 2012

Dans la maison

La rédaction... avec Ernst Umhauer et Emmanuelle Seigner

Prix du meilleur film et du meilleur scénario au festival international de Saint-Sébastien.

Prix Fipresci de la presse internationale au festival de Toronto

Réalisateur : François Ozon, né en 1967, fils d’enseignants. Se passionne pour le cinéma suit des cours à l’université puis ceux de la Femis. Il obtient la notoriété avec « Sous le sable ». En 2012 Participe au jury du festival de Berlin.
Pays : France Année : 2012
Acteurs : Fabrice Luchini (Germain) ; Kristin Scott Thomas (Jeanne), Emmanuelle Seigner (Esther la mère Rapha) ; Denis Ménochet (le père Rapha) ; Bastien Ughetto (le fils Rapha) ; Ernst Umhauer (Claude Garcia)
Dir. Photo : Jérôme Almeras
Résumé : Adapté de la pièce de théâtre espagnole Le Garçon du dernier rang de Juan Mayorga. Germain, déjà blasé de sa carrière de Prof de lettres est surpris par l’originalité de la copie d’un élève. Intrigué, il cherche à savoir ce qui se passe chez cet élève étrange dont la rédaction est quelque peu dérangeante. De fil en aiguilles il s’intéresse à ce jeune homme et lui prodigue quelques conseils de rédaction. Les rédactions de Claude ont la particularité d’être narrative de faits qui se passent chez un des ses camarades de classe…
Le réalisateur nous fait passer du point de vue du professeur et de son couple à celui d'une vie de famille que Claude décrit dans ses rédactions... toujours à suivre. Au bout d’un moment avec les commentaires du professeur, le récit se corrige et notre vision des choses aussi. Il devient vite évident que la réalité et la fiction écrite se mélangent…puis se fondent. L’adolescent, cruel et voyeur, est toujours sur la corde raide, on s’attend donc à le voir tomber d’un instant à l’autre. Je n’en dirais pas plus, allez le voir.
Voir le dossier de presse et les entretiens avec les acteurs.
Filmographie : Les amants criminels ; Gouttes d’eau sur pierres brulantes ; Sous le sable ; 8 Femmes ; Swiming pool ; Angel ; Ricky ; Le refuge ; Potiche ; Dans la maison ; 
Avis : Excellent moment passé avec « Dans la Maison » et ce réalisateur pétillant et facétieux. Le jeu réalité / rédaction est superbe, le film est enlevé, un vrai plaisir.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 11 octobre 2012

Quelques heures de printemps

Vincent Lindon et Hélène Vincent deux grands acteurs dans des rôles difficiles
 
Réalisateur : Stéphane Brizé né en 1966, après des études techniques se dirige vers le théâtre et le cinéma. Réalisateur et scénariste.
Pays :France Année : 2012
Acteurs : Vincent Lindon (Alain Evrard le fils), Hélène Vincent (Mme Evrard la mère), Emmanuelle Seigner (la conquête d’un soir) Olivier Perrier (le voisin)
Dir. Photo : Antoine Héberlé
Résumé : C’est l’histoire d’Alain, qui sort de prison pour avoir tenté de passer du cannabis dans son camion. Au moment où il sort après 18 mois, sa vie n’est que ratés successifs ; avec sa compagne c’est fini, il n’a plus de travail, plus de logement. Il se rend chez sa mère, petite veuve bien propre qui vit seule dans son pavillon suivant des rituels bien huilés, et y jette le trouble. Alain, qui n’a jamais eu de relations heureuses avec sa mère, subit mal cette structure rigide, se pose des questions sur sa vie, ou plutôt les évite grâce à un dérivatif puissant la TV. Mal dans sa peau, ne voyant pas d’avenir valorisant, il s’énerve et se met en colère contre sa mère, reproduisant un scenario paternel et ses furies de l’adolescence.
Le film montre les tribulations d’un fils cherchant le réconfort, l’amour dont celui de sa mère tout en ayant parfaitement peur de creuser cette zone de déni et de friches. Du côté maternel, on s’aperçoit qu’à son corps défendant, la mère fait tout autant pour esquiver les situations, les gestes qui permettraient des relations épanouissantes. Il est vrai qu’un passé (deviné malheureux) est toujours présent alors que son mari n’est plus là, le cercle de la violence revient avec son fils, et perturbe un équilibre construit.
Le film met en situation également un sujet tabou ou critique : la fin de vie décidée ou subie, madame Evrard est gravement malade, grâce aux dialogues avec le médecin et le contact avec l’association Suisse, le film aborde le suicide assisté en fin de vie. Aucun jugement n’est avancé ni même esquissé. La solution du suicide assisté est simplement décrite sans affectivité.
Cette difficulté à se rencontrer au sein d’une famille est porteuse de douleur car on voit les protagonistes en souffrir. Exception : un petit coin de ciel bleu avec le personnage du voisin … qui n’ose pas mais pose le problème clairement de la mère et du fils. La question du début à la fin : vont-ils passer au dessus de leurs routines de gue-guerres ? les occasions sont fréquentes.
Le film est déroutant par la lenteur de l’action, on y voit que la TV à table …c’est très mauvais pour le palais et la conversation ; il n’y a que les cuisinières pour savoir ça. La vie de ces gens simples force à réfléchir sur les destins des uns et des autres, la chance d’être dans une famille cohérente. Etre soi même son geôlier, son tyran, son empêcheur est mis en scène avec constance et éloquence ! Sujet pas facile à traiter… bien travaillé par les deux acteurs… c’est cohérent, mais on ne passe pas loin de l’indigestion.
Voir interview de Stéphane Brizé dans dossier de Presse.
Filmographie : Je ne suis pas là pour être aimé ; Entre adultes ; Mademoiselle Chambon ; Quelques heures de printemps 
Avis : Dans un milieu très modeste, les difficultés de communications familiales sont très fortes, la « force de casser la glace » surgira t elle ? Deux vies très lasses : une vie motivante à trouver, une vie triste et en sortir.  Film à voir, psychologiquement intéressant, il peut apporter de l'eau au moulin de beaucoup.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 24 septembre 2012

Sortie du dernier Jean Paul Jaud

Mercredi 26 septembre le dernier documentaire de Jean Paul Jaud sort dans les salles. Il porte essentiellement sur les OGM et le Nucléaire dont les apprentis sorciers avides d'argent nous bourrent de phrases lénifiantes. Récemment un article scientifique sur les méfaits d'un OGM ont été attaqués dans la presse par des "scientifiques" payés par les industriels.

Réservez votre temps pour assister aux projections avec le réalisateur; voire l'agenda présent sur le site : www.touscobayes-lefilm.com
Visionnez la bande annonce ou le trailer de 8mn

ATTENTION ça fait PEUR !

lundi 10 septembre 2012

Monsieur Lazhar

Fellag et Sophie Nélisse

Réalisateur : Philippe Falardeau fait des études de politique. Il réalise des films documentaires puis se lance dans la fiction avec des courts métrages et son premier film : La Moitié gauche du frigo. Son film C’est pas moi, je le jure!; le fait apprécier au niveau international. Monsieur Lazhar est son 4 ième film. 
Pays :Canada Année : 2012
Acteurs : Mohamed Fellag (Monsieur Lazhar) ; Sophie Nélisse (Alice) ; Émilien Néron (Simon) ; Brigitte Poupart ; (Claire, l’institutrice voisine) ; Danielle Proulx (la directrice)
Dir. Photo : Ronald Plante
Résumé : Monsieur Lazhar, d’origine Kabyle brigue le remplacement d’une enseignante décédée en cours d’année. C’est un enseignant un peu rétro par rapport aux autres, et pas toujours adapté à son auditoire, mais il est flexible dans toutes les situations et parvient à maitriser les chères têtes blondes. Il est célibataire et solitaire. Au fil du scenario on comprend l’étrangeté des uns et des autres, des mystères planent et se dénouent.
Cette comédie dramatique, montre un personnage très particulier un peu décalé par rapport à la réalité mu par des valeurs humanistes, très attentif aux besoins des autres, rempli de compassion pour ses élèves qui le sentent et lui rendent son amitié. De petites touches abordent les problèmes récurrents de l’enseignement, la diversité des cultures, les misères de l’administration, l’inégalité des enfants en fonction de la présence des parents au sens profond. La souffrance solitaire des individus en général et le peu de cas que chacun (la société ?) en fait. Belle fable sur la compassion, le don, la persévérance, la simplicité. Fellag et les deux enfants nous font vivre le film intensément sans effort.
D’après la pièce de théâtre « Bachir Lazhar » de Évelyne de la Chenelière (qui joue dans le film le rôle de la mère d’Alice).
Filmographie : C’est pas moi, je le jure!; Congorama ; La Moitié gauche du frigo ; 
 Avis : Comédie dramatique, émouvante au sujet des enfants, des immigrés. Excellent film pour se détendre.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie






samedi 18 août 2012

The Future of Food


Réalisateur : Deborah Koons Garcia. Réalisatrice, écrivain, productrice américaine.
Pays :USA Année : 2004
Intervenants : Andrew Kimbrell(Executive Director, Center for Food Safety); Dr. Charles M. Benbrook (Former Director, Board on Agriculture, National Academy of Science); Dr. Ignacio Chapela (Microbial Ecologist University of California, Berkeley); Dr. Fred Kirschenmann (Director, Leopold Center for Sustainable Agriculture Iowa State University);
Résumé : Le film a été un outil important pour les mouvements écologistes américains et internationaux et pour les activistes anti-OGM. Plus simplement, il joue un rôle en instruisant les citoyens qui n’ont pas accès à ces informations et font aveuglément confiance aux industriels et aux autorités gouvernementales. Mis à part les pesticides et le problème de leur toxicité, c’est essentiellement les gros semenciers internationaux (4 seulement se partagent le marché mondial) qui sont le sujet de ce film. Un des aspects les plus intéressants du film montre comment les gros semenciers comme Monsanto font pression sur les gouvernements, les autorités sanitaires, les cours de justice… et vont jusqu’à noyauter la recherche universitaire et sur le marché même en rachetant leurs concurrents. Tout ceci va de pair avec le mensonge et la confiscation de l’information auprès de la population générale. Ces industriels à coup de dollars de marketing et de publicité, ont réussi à faire passer la contre vérité suivante : que les cultures OGM permettront de nourrir l’humanité…. Alors que les pratiques des industriels américains et de leurs gouvernements écrasent les petits producteurs et paysans en Afrique, et même aux US, en les contraignant à la pauvreté car incapables de vivre de leurs cultures vivrières et petites exploitations. Ceci, grâce à la vente à perte des céréales subventionnées par les impôts américains rendant inabordable les produits locaux. Au sujet de la pratique des OGM, non réglementée aux US on voit que dans les champs voisins on peut trouver des plantes qui sont génétiquement modifiées alors que leur fermier ne les a pas semées… le vivant n’a pas de frontières on le savait déjà. Grâce à une politique de procès à outrance les semenciers attaquent les paysans, car ils on fait breveter leurs semences. D’une manière générale le problème du brevetage du vivant pose des problèmes éthiques qui sont évoqués dans le film. Comment réagir à cette invasion dans les assiettes ? les auteurs proposent de réfléchir à ce sujet, de partager l’information, d’exiger l’étiquetage des produits et de choisir : action par la fourchette ! Voir article L’écologie les verts Idf  Voir le site officiel in english
Avis : Film dense, abordant de nombreux sujets qui sont des conséquences de la libéralisation et de la mondialisation à outrance. Destiné à la prise de conscience du consommateur dont la tendance est de ne pas aller au-delà des apparences. A voir par tous ceux qui croient les OGM anodins… Bien servi par les commentaires argumentés de trois universitaires.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


mardi 14 août 2012

Les Origines de la pomme ou le jardin d'Eden retrouvé

la forêt "primitive" de Malus sieversii
  Un film sur les pérégrinations de la pomme, pour rappeler aux Amapiens que nous devons soutenir la production de notre ami Bernard Vincent, producteur bio.  Spécialement cette année préparons l'avenir pour que cette exploitation bio puisse être aussi la peine et la joie d'Annick, sa jeune émule. A la rentrée un programme de participation à la plantation sera proposé à chacun.
Réalisateur : Catherine Peix, monteuse et réalisatrice de documentaires.
Pays : France Année : 2010
Intervenants : François Laurens INRA (conseiller scientifique du film), Aymak Djangaliev professeur de biologie défenseur des forêts de pommiers au Kazakhstan,
Résumé : Le film retrace pour nous, comment depuis le travail d’un biologiste russe « toqué » de retrouver l’origine des plantes le kazhak , Aymak Djangaliev, s’est passionné pour les pommes. Il a repris une hypothèse de son prédécesseur et exploré les forêts de pommiers sauvages des monts Tian Shan, au Kazakhstan, qui ont été miraculeusement protégés (mais jusqu’à quand ??). Dans cette région on nous montre dans une forêt très dense et à l’écart de la civilisation (pour cause de secret armée…) des arbres géants (jusqu’à 30 mètres de hauteur, 2m de tour de taille, datés de centaines d’années) porteurs de fruits ressemblant plus ou moins à des pommes. Le professeur Djangaliev a heureusement pour nous fait preuve d’une volonté et une persévérance remarquable tout au long de sa carrière et de la fin de sa vie. Si on le voit à certain moment porteur de médailles, cela n’a pas toujours été le cas pendant la période Stalinienne en particulier. A son fructueux travail de recensement des pommiers de la forêt de Malus Sieversii famille d’arbres fruitiers très variés dont dérive notre pomme. Plus récemment il a collaboré avec des généticiens qui ont pu travailler sur le matériel vivant disponible et tracer l’arbre généalogique de nos pommes. Avec les américains de Cornell, un verger conservatoire de ces pommiers a été implanté et ils travaillent sur les résistances naturelles de ces arbres aux maladies communes de nos pommiers. Cette démarche donne espoir de remettre en route des pommiers ne nécessitant pas de produits toxiques pour alimenter nos marchés ! Que diront les gros pourvoyeurs de la chimie qui fait mal ? que la pomme n’est pas bonne pour la santé ? et « an apple a day takes the doctor away » ???
Filmographie : les origines du Sida ; Les Origines de la pomme ou le jardin d'Eden retrouvé 
Avis : Documentaire bien agencé, beaucoup de superbes paysages ; du côté scientifique pas trop ennuyeux et facile à comprendre. L’aspect historique est allé en amont du scientifique Djangaliev qui consacra sa vie aux pommiers vestiges de temps immémoriaux. On y goute beaucoup les pommes ! on aimerait en faire autant… on les entend craquer sous la dent…On voit faire des greffes, croiser les pollinisations.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie




mercredi 8 août 2012

L’ortie fée de la résistance

 
Réalisateur : Yan Grill : Ingénieur du son, musicien et compositeur ; Perrine Bertrand : plusieurs années à l’étranger en tant que volontaire dans des associations. Pour ces deux réalisateurs c’est leur premier documentaire long métrage.
Pays : France Année : 2008
Intervenants : Bernard Bertrand, Eric Petiot, Cedric Roy, Maurice Lançon, Jean François Lyphout et Raymonde Gal et bien d’autres acteurs de terrain. Des agriculteurs, horticulteurs, producteurs de produits à base d’ortie…
Résumé : les réalisateurs donnent la parole à des intervenants qui travaillent leurs jardins ou leur exploitation avec des produits phytosanitaires naturels comme l’ortie, la bourrache, la fougère etc. Ils expriment leur étonnement voire leur colère que ces produits soient assimilés à des formules +/- chimiques. Celles-ci produites par des industriels nécessitent le dépôt de dossier d’autorisation. Les tracasseries administratives comme la diligence d’inspecteurs de la DGCRF (censés s’occuper des contrefaçons et tromperies) laissent rêveur sur l’origine de la demande de ces actions de contrôle. Après avoir rappelé les propriétés de l’ortie en usage domestique pour l’homme et les animaux, l’utilisation en agriculture avec le médiatique purin d’ortie le rôle du ministère de l’agriculture et des industriels est questionné. Le film décline des témoignages de paysans qui l’utilisent depuis la nuit des temps, les défenseurs des agriculteurs ont la parole, des stands dans des marchés ou foires alertent l’opinion.
D’autres cas d’utilisation de « simples » comme on dit en vieux français sont abordés, et d’autres intimidations envers le monde rural sont évoquées (chez ceux qui n’utilisent pas les excellents produits agrochimiques toxiques bien entendu). Puis on voit la résistance rurale s’organiser et obtenir en partie satisfaction. Ouf ! mais rien n’est jamais complètement gagné sur le long terme…Dans toute la France des démonstrations, des visites de jardins, d’exploitations montent les bienfaits de l’ortie pour les animaux ou les plantations. Creuse, Dordogne, Charentes, Haute Garonne…
http://lortiefeedelaresistance.fr
http://www.terran.fr/catalogue/2-Decouverte-nature/1082-DVD-L-ortie-fee-de-la-resistance.html
Avis : Film militant, en faveur d’une agriculture de petits exploitants n’utilisant pas les produits toxiques de l’agrochimie. Comprendre comment, une loi destinée à protéger le consommateur fait tout le contraire… Soyons vigilants et soutenons la résistance contre les industriels peu scrupuleux.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie