dimanche 24 octobre 2010

Elle s'appelait Sarah


Sarah à la porte de son immeuble
 Réalisateur : Gilles Paquet-Brenner, scénariste, réalisateur français encore peu connu a travaillé aux US…
Pays : France Année : 2010
Acteurs : Kristin Scott Thomas (Julia); Mélusine Mayance (Sarah); Frédéric Pierrot (Bertrand le mari) ; Niels Arestrup ( Jules Dufaure) ; Michel Duchaussoy (le père Tezac)
Dir. Photo : Pascal Ridao
Résumé : d'après le roman éponyme de Tatiana de Rosnay. Julie, journaliste américaine est mariée à un français et vit à Paris. Elle enquête sur les évènements de juillet 1942 au Vel’ d’hiv, lorsqu’à la faveur d’un déménagement elle s’aperçoit que ses beaux parents ont emménagé dans le Marais en aout 1942. Un doute germe dans son esprit et elle enquête sur cette maison et sur ses habitants….
Gilles Paquet Brenner, réussit son objectif d’évoquer les événements tragiques du Vel’d’hiv dans un film grand public sans rester dans l’atrocité de ces moments. Il se place dans Paris aujourd’hui loin des faits mais avec des interviews de chercheurs, de voisins des lieux et en mettant même les points sur les i avec la déclaration du Président Jacques Chirac à propos de la responsabilité de l’Etat Français.
Kristin Scott Thomas est à son aise dans ce rôle d’américaine francophone ainsi que Niels Arestrup mais dans une durée plus courte. Le film allie plusieurs époques, les années 1942 à peu près rendues (mais là n’est pas l’essentiel) notre époque bien que limitée à quelques scènes parisiennes est un peu hachée, les scènes aux US donnent un ton curieux « hors du temps »on reconnait, bien qu’on ne se sente pas dans le réel mais dans une projection, ailleurs.
Les photos sont belles et donnent de la « réalité » par la profondeur des couleurs, tant dans la partie historique que dans les aventures de Julie les scènes de nuit à New York sont même très belles (bien que classiques).
Kristin Scott Thomas (Julia)

Filmographie : Gomez & Tavarès ; Gomez VS Tavarès;
UV ; Walled in ; Elle s’appelait Sarah ;
Avis : Film bien mené, relatant la vie d’une enfant juive, dans le contexte d’une enquête, et d’un imbroglio familial ; la destinée de Sarah apparait. Mélodrame oui, mais pas d’exès.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

lundi 11 octobre 2010

Benda Bilili


Réalisateur : Florent de La Tullaye travaille comme reporter photographe. En parallèle, Renaud Barret travaille comme designer graphique, photographe. Ensemble, les deux hommes forment un duo de réalisateurs et de producteurs musicaux actif en République démocratique du Congo. Voir Canal Plus
in Canal Plus
Pays : France Congo Année : 2010
Acteurs : Ricky, Roger Landu, Paulin "Cavalier" Kiara-Maigi, Cubain Kabeya, Montana, Coco Ngambali
Dir. Photo : Florent de la Tullaye et Renaud Barret Musique : Staff Benda Bilili
Résumé : Nous sommes au Congo Kinshasa, Papa Ricky, père de 4 enfants est handicapé. Il vit de petits boulots et loge dans un « centre » pour handicapés où règnent la débrouille et une entraide générale. Les conditions de vie sont difficiles à Kinshasa et beaucoup dorment sur des cartons dans un grand dénuement. Papa Ricky, à ses moments perdus joue de la musique avec ses amis munis de vieux instruments récupérés et jouent le soir près d’un centre où se réunissent des européens en mission au Congo ; ils reçoivent quelques billets de la part des européens. Ricky, optimiste invétéré rêve de faire un vrai orchestre et de pouvoir faire vivre sa famille et procurer un meilleur avenir aux enfants par ce moyen. Il rencontre Roger, enfant des rues, qui a construit un curieux instrument monocorde et possède un sens musical intéressant. Il s’intéresse au gamin et le convie à apprendre avec lui la musique de groupe.
La musique et le rythme est déjà une composante enrichissante de leur vie, apportant espoir, confiance ils décident de réaliser un véritable orchestre et espère gagner des sous par leur art.
Ils sont repérés par deux français qui apprécient beaucoup leur musique et leur bonne humeur. Renand Barret et Florent de La Tullaye vont les encourager et les suivre au cours d’une très belle histoire où des musiciens des rues handicapés vont se retrouver par la suite sur la Croisette.
Le film raconte ce chemin, sans fioritures, avec bonhommie et c’est un régal simple, pas intellectuel mais vrai. A cette occasion les réalisateurs montrent la vie au ras du trottoir à Kinshasa.
Fiche du distributeur Sophie Dulac
Site de la musique Crammed Disc
Album CD : Très fort Très fort
Avis : Film sur la musique des rues au Congo, touchant par la vérité de l’histoire "conte de fées" et le peu de « manières académiques » mis par les réalisateurs. Ce n’est pas un documentaire non plus. A voir en famille. Anti neurasthénique puissant !
Note : 7/10Rédigé par Jacquie

dimanche 10 octobre 2010

Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures.

Des éclairages somptueux

Lung Boonmee Raluek Chat

Palme d’Or Cannes 2010

Réalisateur : Apitchatpong Weerasethakul ; né a Bangkok en 1970. Fait des études d’architecture puis de cinéma à Chicago. Fonde “Kick the Machine Films”, en 1999. Son cinéma est très original et il obtient de nombreux encouragements : Blissfully Yours primé par Un Certain Regard Cannes 2002, et Tropical Malady Prix du Jury Cannes 2004. Il persiste dans sa manière d’introduire des croyances et revenants et obtient la Palme d’Or en 2010.
Pays : Thaïlande + Pays d’Europe Année : 2010
Acteurs : Jenjira Pongpas (Jen) ; Thanapat Saisaymar (Oncle Boonmee) ; Sakda Kaewbuadee (Tong); Natthakarn Aphaiwonk ( Huay); Geerasak Kulhong (Boonsong);  
Dir. Photo : Sayombhu Mukdeeprom ; Yukontorn Mingmongkon ; Charin Pengpanich
Résumé : Oncle Boonmee, est malade d’une insuffisance rénale aiguë, ses jours sont comptés. Il vit dans sa ferme avec un assistant qui lui prépare ses dialyses et veille à sa santé comme à sa propriété. Sentant sa mort venir, il fait venir sa famille (il a perdu sa femme et son fils) pour les revoir et leur confier sa propriété et ses ouvriers. Sa sœur, Jen, et son neveu, Tong, le rejoignent dans la ferme, isolée en pleine nature. Au cours d’un repas du soir sur la véranda, des êtres disparus font sentir leur présence.
Tout au long du film, nous évoluons entre la réalité de la maladie, du travail à la ferme de Boonmee, et celle de la nature pas très menaçante, mais pleine de dévas, esprits, fantômes qui mènent leurs vies. Ces présences questionnent notre acceptance d’autres univers et des légendes belles ou effrayantes se glissent dans le récit sans qu’on y prenne garde. A l’égal de Tropical Malady nous pénétrons la jungle de nuit, comme on s’introduit dans un monde fermé et indépendant par une transgression. C’est l’occasion de renouveler les images de forêt et de nuit chères à A.W.
Le rédacteur du journal Diagonal de Montpellier nous prévient : « Il faut être attentif à la composition des plans, à la texture des images, aux moindres bruissements pour apprécier cette expérience sans boussole, au rythme hypnotique. » 
Weerasethakul nous demande une âme d'enfant... se laisser aller à croire.
Filmographie : Syndromes and a Century ; Blissfully yours ; Tropical Malady ; Lung Boonmee Raluek Chat. 

Avis : J'ai eu beaucoup de plaisir à voir ce film, tranquillement déjanté. Le côté  symbolique et fantastique m'a laissé songeuse une bonne semaine avant de faire cet article, tant il donne à réfléchir. Un soulagement, cependant, il est plus facile à comprendre que Tropical Malady (accoutumance ?) Pour public aimant le ciné asiatique et les belles images de nuit. Note : 8/10

jeudi 30 septembre 2010

Poetry

Prix du Scenario Cannes 2010
 
 
Réalisateur : Lee Chang-dong. Né en 1954. D’abord homme de lettre (écrit : romans, théâtre) Commence au cinéma en 1997 avec Green Fish. Le réalisateur sud-coréen s’est déjà rendu sur la Croisette en 2000 pour Peppermint Candy, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs et en 2007 Secret Sunshine Prix d’interprétation féminine. Il devient ministre de la culture pendant quelques années. Son cinéma est particulier, un regard sur les gens de la classe moyenne aux prises avec les difficultés et la découverte de leur profondeur.
Pays : Corée Année : 2010
Acteurs : Yoon Jung-hee (Mija); Lee David (Wook); An Naesang, Kim Hira  
Dir. Photo : Kim Hyunseok
Résumé : Le titre est la poésie, art délaissé, peu lue par nos contemporains. Nous assistons à un plaidoyer pour la poésie grâce à un cours donné dans le film à des adultes ayant choisi d’y tâter. A ce propos le professeur insiste sur le point de vue focal du poète, que regardez-vous dans la vie ? Cette pomme, une nourriture à 2 € du kilo ? Ou un exemple de pomme qui vous ramène des souvenirs, des émotions par rapport à son être essentiel… cette nouvelle attention portée aux choses va transformer Mija (déjà un peu fantasque). L’héroïne c’est une grand-mère (Mija) seule, mais dynamique qui élève son petit fils (Wook) celui-ci est à l’âge ingrat entre ses boutons d’acné et sa Play Station, le collège en filigrane comme d’hab. Mija sait que la maladie d’Alzheimer la guette et que son temps de vie autonome est compté. En revenant de l’hôpital, elle apprend le suicide d’une collégienne de la classe de son petit fils.
Cette grand-mère, inscrite au cours de poésie à l’aube de sa dégradation physique, découvre l’essence des choses qu’elle ne soupçonnait pas : la beauté omniprésente qui environne notre vie sans qu’on y prête attention. Cependant, le suicide de l’adolescente la jette dans l’absurde du comportement humain, en particulier celui des hommes comme dans Secret Sunshine voir la fiche. Nous sommes au niveau de classes moyennes ou de petites gens ordinaires et Lee Chang-dong, nous montre à travers le drame, le « pire » ordinaire, le déni de l’autre. C’est donc mettre face à face la beauté, les couleurs, la lumière et l’ombre des pulsions et des non-dits
La grand-mère affrontera les difficultés au mieux de sa morale et de sa santé. Ces dernières années au cinéma sont peuplées de grands-mères efficaces et dignes… (Lola) est-ce un hasard ?
Mathieu Tuffreau lève le voile sur ce cinéma « Le cinéma chez Lee Chang-Dong, pour paraphraser le père Heidegger, est fondation de l’être par l’image et le son : attachement au courage des femmes dans notre société machiste (même le proviseur du collège tente d’étouffer l’affaire), puissance de la nature face à notre horizon de béton, fusion de l’honnêteté et de la poésie chez un policier incorruptible, expression de la douleur par la métaphore (le dialogue sublime entre les deux femmes, alors que Mija est envoyée par les hommes pour négocier avec la mère de la collégienne). » lire la suite de l’article sur Cinéma dans la lune.
Filmographie Green Fish, Peppermint Candy, Oasis, Secret Sunshine, Poetry. 
Avis : Je suis assez de l’avis de ceux qui disent que le Prix du scénario n’est pas ce qui convenait le mieux… car l’intérêt de ce film, réside plus dans l’excellent jeu de Yoon Jung-hee (il a déjà un prix d’interprétation féminine ! en 2007) et la beauté et la simplicité des évocations sans mélo. Mais il fallait le doter d’un prix !
Note :8/10 Rédigé par Jacquie

dimanche 26 septembre 2010

Secret Sunshine

Prix d’interprétation féminine Cannes 2007 
 
 
 
 
 
Réalisateur : LEE Chang-Dong : Né en 1954. D’abord homme de lettre (écrit : romans, théâtre) Commence au cinéma en 1997 avec Green Fish. Ici, c’est son quatrième long métrage. Le réalisateur sud-coréen s’est déjà rendu sur la Croisette en 2000 pour Peppermint Candy, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Connu comme étant assez hermétique « Ours », ne dirigeant pas ses acteurs mais les laisse interpréter.
Pays : Corée du Sud Année : 2007
Acteurs : Do-Yeon JEON ( Shin-ae LEE), Kang-Ho SONG ( Jong-chan KIM)
Résumé : « A la suite du décès de son mari, Shin-ae vient s'installer à Miryang, la ville natale de celui-ci avec son petit garçon. Entre ses cours de piano, ses nouvelles relations et Jong-chan, le patron d'un garage qui tente de se rapprocher d'elle, cette jeune femme douce et discrète débute une nouvelle existence. Jusqu'au jour où la tragédie frappe à nouveau. Face à ce nouveau drame, Shin-ae va tenter de redonner un sens à sa vie. » Off Cannes.
Interview de Lee Chang-Dong : « Ce n’est pas un film sur la religion, c’est un film sur les hommes, qu’ils soient croyants ou non (…) Par rapport au fait que j’ai choisi la religion chrétienne, je dirai tout d’abord qu’en Corée, il y a énormément de Chrétiens. Et puis, plus que dans d’autres religions, les thèmes du pardon, de la réconciliation sont très forts dans la religion chrétienne, qui cherche à apporter des réponses à la souffrance humaine. »
A propos du nom de la ville : « Je me suis toujours demandé pourquoi une ville si banale avait un nom si poétique. L’idée derrière cela, c’est qu’il peut y avoir une certaine recherche métaphysique dans une vie tout à fait ordinaire. »
Filmographie : Green Fish, Peppermint Candy, Oasis, Secret Sunshine, Poetry.
Mon avis : Je suis allée voir ce film avec un a priori étant donné le classement « romance » indiqué pour celui-ci. Le fait est qu’il n’est en rien un film « romance » il s’agit de la vie d’une jeune femme accablée par les événements, qui veut s’en sortir toute seule. Elle cherche refuge auprès de voisines, puis dans le réconfort que lui apporte la religion. Ce faisant elle fait la dure expérience du chemin de celui qui entreprend une recherche « spirituelle »….. Il y a de l’humour… mais c’est du malheur pendant 2 heures…. Masochistes vous pouvez y aller L’étude de la dépression (folie) qui s’installe chez la jeune femme est très bien mais longuement amenée. A la sortie du film on repense à des circonstances du début du film (le frère) ou des phrases lâchées pendant des crises qui éclairent la vie blessée de l’héroïne depuis l’enfance. C’est presque un thème pour une psychanalyse.…. Néanmoins très beau film très bien joué par les deux acteurs principaux.
Note 7/10 Rédigé par : Jacquie

vendredi 17 septembre 2010

Tony Gatlif commente des photos d'actualité














Dans la newsletter de Telerama,Tony Gatlif le réalisateur de Gadjo Dilo et plus récemment de Liberté, nous livre un décryptage et quelques réflexions sur les photos des expulsions de Roms en ce moment.
Si comme moi, vous avez découvert en visionnant Liberté, ce que les "bons français" ont fait subir aux populations nomades avant, pendant et après la 2 ième guerre mondiale, vous serez intéressés par ses commentaires et par les parallèles évidents avec une époque qu'on croyait révolue.
Par ailleurs je recommande la Newsletter de Telerama, gratuite sur le net. Pour lire.

mercredi 8 septembre 2010

Tropical Malady

A l'occasion de la sortie de la Palme d'Or! ce DVD nous donne un aperçu du talent d'Apitchatong Weerasethakul.

Prix du Jury Cannes 2004 
 
Réalisateur : Apichatpong Weerasethakul. : Thailandais né à Bagkok en 1970, a donc 34 ans quand le film sort. Il passe sa jeunesse à la campagne et est nourri des légendes populaires de sa région, il vit la séparartion entre la campagne, traditionnelle et la ville qui explose dans le modernisme. C’est son 3 ième long métrage. Il obtient un prix du jury à Cannes pour Tropical Malady en 2004 et obtient la Palme d'or en 2010 pour son film Uncle Boonme Who Can Recall His Past Lives. Voir sur wikipedia
Pays : Thailande Année : 2004
Acteurs : Sakda Kaewbuadee, Banlop Lomnoi, Sirivech Jareonchon, Udom Promma
Résumé : Apichatpong Weerasethakul produit son film en deux tableaux, ou deux aspects de la vie des héros ; un côté moderne avec la ville et ses plaisirs et un côté obscur dans la jungle où les légendes, la magie prennent le pas sur le raisonnable.
Une tendre amitié se forme entre un jeune soldat Keng et son ami campagnard Tong celle-ci devient amour et éclate au grand jour. Tong disparaît un jour dans la jungle….
Dans la deuxième partie le soldat part seul dans la jungle, pour traquer le tigre qui a tué un animal et à la recherche de son ami. Il effectuera une traque au milieu de la jungle, et sa solitude et la peur lui procureront des expériences …..
Voir le commentaire de Nicolas Bardot
Filmographie : Blissfully yours ; Tropical Malady ; Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures.
Mon avis : Mon appréciation telle que ressentie en 2004. Film un peu difficile à suivre, car il mêle des épisodes de la vie moderne, à une légende et des rencontres de chamane, et un fond psychologique sur les sentiments de l’amour et ses traductions. Original et très attachant, touche notre part obscure et nos peurs.
Note : 8/10 Rédigé par : Jacquie