Une famille unie? |
Pays : France Année : 2019
Acteurs : Ariane Ascaride (Sylvie) ; Jean-Pierre Darroussin (Richard) ; Gérard Meylan (Daniel) ; Anaïs Demoustier (Mathilda) ; Robinson Stévenin (Nicolas) ; Lola Naymark (Aurore) ; Grégoire Leprince-Ringuet (Bruno) Dir. Photo : Pierre Milon
Résumé : Robert Guédiguian, après une introduction idyllique sur la naissance source de joie nous plonge dans des drames familiaux et de société. Dans sa dédicace il cite : « L’apogée de la domination est atteint lorsque le discours des maîtres est tenu et soutenu par les esclaves. » Agrippa Menenius. En effet, né en 1953 il a vécu dans le milieu ouvrier, avec les syndicats et le PC du temps de leurs grandeurs. Il constate actuellement les changements dans les attitudes égocentriques des jeunes, et leur peu de foi dans le partage. Il dit lui-même : « Pour paraphraser Marx, partout où le néocapitalisme règne, il a foulé aux pieds les relations fraternelles, conviviales et solidaires pour ne laisser subsister d’autre lien entre les hommes que le froid intérêt, le dur argent comptant. Il a noyé tous nos rêves dans les eaux glacées du calcul égoïste. Voilà ce que ce film noir veut signifier à travers l’histoire d’une famille recomposée aussi fragile qu’un château de cartes. »
En voyant le film, j’ai pensé : le film manque un peu de rythme, tant il est documentaire sur le mal vivre des petites gens dans une grande ville. Peu à peu la fresque se met en place, et le drame également. Les scènes en ville, bruyantes, montrent aussi l’individualité qui ronge les humains. Les relations entre les deux couples de jeunes sont hallucinantes et très bien jouées.
« Gloria Mundi rend compte d’une dégénérescence sociale, à savoir la disparition de la solidarité et de l’entraide. La guerre économique est telle que les gens modestes, les précaires sont prêts à tout, c’est-à-dire à s’entredéchirer, pour survivre. Le film choral tend vers la tragédie, pressentie, inexorable. » Jacques Morice
Nous sommes à une époque charnière où tout peut basculer vers le pire, c’est ce que nous montre Guédiguian, ou bien un sursaut d’humanité dans les cœurs peut-il sauver notre présent qui va droit vers le mur ? Je l’espère, mais il faudra un peu plus d’actions individuelles d’empathie les uns vers les autres. A nous de faire notre part.
Filmographie À la vie, à la mort !; Marius et Jeannette ; À l'attaque !; Les Neiges du Kilimandjaro ; Le Voyage en Arménie ; La Villa.
Avis : Guédiguian ose montrer ce qui se passe autour de nous, et ce qui va arriver à notre humanité si aucun sursaut de bonne volonté ne vient redresser les rapports à l’intérieur du genre humain.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie