l'alcool aide à oublier? mais non... |
Réalisateur : Alain Resnais réalisateur français, également scénariste et monteur, né en 1922, mort le 1er Mars 2014. Cinéaste original et novateur, au moins deux films ont marqué l’histoire du cinéma : Hiroshima mon Amour avec M.Duras et l’Année dernière à Marienbad avec A.Robe-Grillet. Ces deux films sont réalisés avec la collaboration d'écrivains. Lire Wikipédia
Pays :Japon France Année : 1959
Acteurs : Emmanuelle Riva (Elle) ; Eiji Okada (Lui)
Dir. Photo : Sacha Vierny, Michio Takahashi
Scénario : Marguerite Duras
Résumé : Un film étonnant pour l’époque qui bouleversa la façon de faire et de voir du cinéma, il est resté dans les annales avec d’ailleurs beaucoup de films de Resnais. Le cinéaste est loin d’être ordinaire, la scénariste Marguerite Duras non plus ! Donc, film intellectuel mais artistique, je dis ça pour tous ceux qui pensent que intellectuel = aride… Pas facile quand même à appréhender tant les contraires sont emmêlés et les sauts de temps et d’espace fréquents. Quand je vois un film puissant comme celui là, je me demande tout le temps si je vais « réussir mon bac »…. Je peux le regarder plusieurs fois, avec « d’autres yeux », mais je ne suis jamais en paix, pas sure d’avoir tout compris.
Faire le parallèle entre la guerre en France, ce que nous croyons en connaître, et le désastre humanitaire d’Hiroshima dont nous ne pouvons réaliser l’horreur, c’est déjà osé, c’est le grand écart ! Plus subtilement le premier amour vécu pendant l’occupation par une jeune fille de 18 ans, amour fou détruit par la bêtise ordinaire donne une résonance profonde à l’amour rencontré à la faveur d’un voyage avec un japonais que rien ne préparait à cela, - mais est-elle réellement amoureuse ? Sur les thèmes de la mort, de l’oubli et de la culpabilité pour cette mémoire qui s’effiloche, plusieurs fois cités, nos deux héros combattent leur attirance mutuelle en laissant ouverte la décision qu’ils prendront. Leurs désirs de paix et de réparation de personnalités blessées, encombrent la scène du plaisir. Lui essaye en la faisant boire, de l’aider à dire et expulser ce qui lui mine sa vie présente : la mort de son premier amour sous ses propres yeux puis l’humiliation et l’enfermement physique et moral qui a suivi. Elle a été hachée menu par les esprits étroits, elle a devant elle une perspective heureuse avec un étranger lointain... donc libéré d’un éventuel lendemain. Son instinct de conservation lui dicte de ne pas aller au-delà par peur de la douleur qu’elle a autrefois ressentie à la mort du jeune Allemand. Lui voudrait l’attirer à lui, car il sent que cette démarche serait bénéfique pour elle, et il éprouve de la compassion pour elle au-delà de l’amour désir. Mise à part la scène du début où ils sont au lit, rien ne vient mettre en valeur l’amour physique… tout s’en éloigne et place les tensions dans le subconscient et dans le désir d’amour au sens véritable.
La matière est riche dans ce film, et chacun peut y ressentir des nœuds sentimentaux, des voies esthétiques propres à son vécu ou sa sensibilité. Le travail des deux directeurs photo est aussi pour une grande part dans la richesse de ce film. Les ombres et pénombres de Nevers au lever du jour ajoutent à la tristesse de l’action, et le départ en vélo en noirs et éclairages citadins est incongru, comme cette fuite. Du côté Japon, les lumières rythment le côté, dénué de sens, de la vision d’Hiroshima moderne. Laissant plus de contrastes noir et blanc (le blanc est surtout représenté par son tailleur et la chemise du Japonais) la pénombre règne dans ces scènes de dialogues entre les deux amants. Elle évoque sa vie à Nevers et ils vivent cette expulsion d’un passé encombrant.
Filmographie : Nuit et brouillard ; Hiroshima mon amour ; L'Année dernière à Marienbad ; Muriel ; Mon oncle d'Amérique ; Smoking / No Smoking; On connaît la chanson; La providence; Les herbes folles ; Vous n’avez encore rien vu ; Aimer, boire et chanter.
Avis : Un film qui sort encore de l’ordinaire, à voir et revoir.
Note : 10/10 Rédigé par jacquie
Note : 10/10 Rédigé par jacquie
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