mardi 30 novembre 2010

Sur mes lèvres

Vincent Cassel et Emmanuelle Devos dans "sur mes lèvres"

César du meilleur scénario, meilleure actrice (E.Devos), meilleur acteur (V.Cassel) 
 
Réalisateur : Jacques Audiard Acteur, scénariste, réalisateur né en 1952 à Paris, fils de Michel Audiard. « Sur mes lèvres » marque le début de sa reconnaissance par le public et ses pairs. Depuis ses deux films suivants « De battre mon cœur s'est arrêté et Un prophète » ramassent les récompenses à la pelle. Jacques Audiard a sans doute trouvé la recette du film d’Art et Essai « commercial » ou l’inverse !
Pays : France Année : 2001
Acteurs : Emmanuelle Devos (Carla) Vincent Cassel (Paul)
Dir. Photo : Mathieu Vadepied
Résumé : Carla, l’héroïne, est presque sourde. Elle travaille dans un monde masculin, dans un cabinet d’entrepreneurs en bâtiments. Elle cache sont handicap mais peine à trouver sa place dans la jungle masculine de ce métier. Carla a évidemment vécu une enfance difficile peu entourée par sa famille, elle a manqué d’amour de la présence de sœurs ou de copines pour passer de jeune fille à femme. Elle rêve d’amour, seule, dans son studio… Son patron qui reconnait son professionnalisme et voit un jour sa fatigue lui autorise le recrutement d’un stagiaire…. Paul arrive dans sa vie tout à trac.
Jacques Audiard met en scène des anti-héros, des personnages ni beaux ni intelligents ni enviables. L’originalité c’est qu’il nous montre leurs hésitations, leurs peurs, leur évolution au contact l’un de l’autre. L’histoire d’amour si s’en est une (?) se construit très lentement.
Filmographie : Regarde les hommes tomber ; Un héros très discret ; Sur mes lèvres ; De battre mon cœur s'est arrêté ; Un prophète ; 
Avis : Un bon thriller, mais aussi une vision de la vie d’une jeune femme isolée dans un monde de brutes (les hommes avec qui elle travaille !) bien réalisé… surtout de la part d’un cinéaste masculin c’est agréablement surprenant.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

samedi 27 novembre 2010

Biutiful

dans l' introduction onirique : Javier Bardem (Uxbal)










Cannes 2010 Prix d’interprétation masculine 
Réalisateur : Alejandro Gonzàlez Inarritù : Réalisateur et producteur mexicain né en 1963. Démarre sa vie professionnelle comme animateur radio puis il se lance dans le cinéma, part aux US où il devient réalisateur. Ses premiers films sont des succès. Grand Prix de la Semaine de la critique lors du Festival de Cannes 2000 pour Amours chiennes. Prix de la mise en scène et Prix du Jury Œcuménique lors du Festival de Cannes 2006 pour Babel.
Pays :Mexique  Année : 2010
Acteurs : Maricel Álvarez (Maramba) Javier Bardem (Uxbal) Hanna Bouchaib (Ana) Guillermo Estrella (Mateo) Diaryatou Daff (Ige) Eduard Fernandez (Tito) Luo Jin (Liwei) Rubén Ochandiano (Zanc) Cheng Tai Shen (Hai) Dir. Photo : Rodrigo Prieto
Résumé : Inaritu, nous emmène dans mes bas fonds de Barcelone (ou de n’importe quelle grande ville), il nous brosse un tableau au vitriol de la vie des petites gens marginaux. Les galères quotidiennes des sans papiers, leur difficultés à trouver les moyens de survivre traversent le film. Pas de gens démunis qui ne se prennent en mains pour accéder à une vie respectable. Notre héro, présenté comme ayant des dons de communication avec les morts, doit gérer et nourrir sa petite famille : ses deux enfants dont il a la charge car sa femme est une malade psychiatrique. Il fait des petits boulots certains pas glorieux, mais il essaye d’arranger ce qu’il peut…
« L’interprétation magistrale de Bardem (dont on n’aura pas dit beaucoup de bien pour rien) est l’une des évidentes attractions sur laquelle le film joue pour éviter de trahir le spectateur sur les ambitions humanistes qu’affiche son réalisateur. » Jean-Baptiste Doulcet dans Benzine
« Inarritu raconte aussi avec force le sort réservé aux immigrés clandestins, exploités, traqués comme des bêtes. Le réalisateur colle ses personnages au plus près, dans des plans urbains serrés. Il n’y a pas de pathos ici, ni de moralisation. Mais un amour profond pour l’humanité toute entière. »Yasmine Youssi
Filmographie : Amours chiennes, 21 grammes, Babel 
Avis : Un film envoutant et très fort où Bardem explose l’écran avec un talent d’adaptation au personnage incroyable. Le montage laisse suffisamment de « trous » pour nous donner à penser par nous même. Je ne comprends pas bien les critiques négatives à l’égard de ce film.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

samedi 20 novembre 2010

Empire de la Passion


Comme promis l'autre volet du coffret que je n'osais pas acheter... celui ci est encore très érotique mais pas aussi direct! et qu'elle beauté ce serait dommage de s'en passer par souci du "qu'en dira t on?".

Prix de la meilleure mise en scène Cannes 1978 
Réalisateur : Nagisa Oshima Né en 1932 à Tokyo est assistant réalisateur dès 1954. Vers les années 60 il fait partie avec Kiju Yoshida de la nouvelle vague qui critique les cinéastes précédents en se réclamant de Godard et de la nouvelle vague française. Plus tard triomphe mondial avec L’empire des sens.
Pays : Japon Année : 1978
Acteurs : Tatsuya Fuji (Toyoji), Takahiro Tamura (Gisaburo), Kazuko Yoshiyuri (Seki)
Dir. Photo :Yoshio Miyajima
Résumé : d’après un récit d’Itoko Nakamura. L’histoire relatée dans ce film est celle de deux amants Seki et Toyoji qui vont jusqu’à supprimer le mari gênant (Gisaburo) et continuent sur un glissement vers le conte fantastique où le fantôme du défunt vient les hanter, pendant ce temps l’enquête commence et les faits inexorables vont se découvrir petit à petit. Curieusement dans cette histoire passionnelle d’adultère, l’humour n’est pas absent. La présentation des personnages est très belle, le mari est conducteur de pousse-pousse et le réalisateur nous livre au passage des images symboliques de la future tragédie. Le film est superbe par ses plans, cadrage, éclairage, symbolisme des petites choses et c’est un régal d’un bout à l’autre. Cependant si les allusions ou symboles sont puissants Oshima laisse le spectateur interpréter lui-même ces balises, de même qu’il y a peu de dialogue.
« Si les deux amants vivent dans la peur, c’est qu’ils se sentent constamment menacés par la nature »… « les amants vous paraissent jetés en enfer par leur pulsion sexuelle, mais, selon moi, c’est le grondement de la terre, le bruissement du vent, le murmure des arbres, le chant des insectes, bref, c’est la nature entière qui guide le couple dans sa descente aux enfers » Oshima (entretien 1978).
Coffret DVD chez Arte. Analyse :  et de Virgile Dumez
Filmographie : La ville de l’amour et de l’espoir, Contes cruels de la jeunesse, Nuits et brouillard du Japon, L’empire des sens, Furyo. 
Avis : Film érotique, de toute beauté qui en fait un must de toute collection de films asiatiques.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie

mardi 16 novembre 2010

L'Empire des sens


Arte diffuse ce film culte Mercredi à 23 h 45 ce film et une émission sur ce thème à partir de 22 h 50.

Ce film fit scandale à sa parution et occasionna des procès au Japon pour son réalisateur Oshima. En cette période de fin d'année il faut connaitre l'existence d'un coffret Oshima qui comprend ses deux films érotiques L'Empire des sens et l'Empire de la passion (bientôt la fiche sur ce blog) films cultes indémodables .

Réalisateur : Nagisa Oshima : né en 1932 à Tokyo. Après un début comme assistant il écrit des scénarios et des critiques de cinéma dans lesquelles il vante la nouvelle vague française. En France, Dauman lui propose de faire un film érotique, Oshima prend la balle au bond et réalise le sulfureux Empire des sens qui fut visible en France et censuré au Japon. Oshima vit son métier comme un engagement de tous les jours. 
Pays : Japon France Année : 1976
Acteurs : Eiko Matsuda (Abe Sada), Tatsuya Fuji (Kichizo)
Dir. Photo : Hideo Ito
Résumé : Basé sur un fait divers bien connu au Japon, le film traite de la relation amoureuse extrême. Une jeune femme entre dans une maison… et s’éprend de son patron. Du libertinage du début de leurs relations on passe très vite à une relation passionnelle très forte. Ils ne peuvent plus se passer l’un de l’autre et après la scission en deux maisons où vit Kichi, la possession emprisonne Sada dans une relation de jalousie par rapport à la femme de Kichi. La spirale de « toujours plus » dans leurs relations amoureuse les amène à chercher leur plaisir dans des pratiques dangereuses.
Le tournage du film fut émaillé de différentes difficultés en dehors du casting et de la difficulté du moment propice pour les acteurs… De plus tout à été filmé puis développé en France, ce qui fait que les cinéastes japonais n’avaient pas de retour de ce qu’ils avaient produit ! Le montage également se fit en France. Le film fut un succès mais nécessita toute la maitrise et la diligence d’Oshima. Dès sa parution perquisitions et procès attendaient Oshima.
Filmographie : La Pendaison ; La Cérémonie ; Une petite sœur pour l’été ; L'Empire des sens ; L'Empire de la passion ; Furyo ; Max mon amour ; Tabou 
Avis : Très beau film érotique. L’amour fou dans un environnement japonais coloré et jamais vulgaire ni « dépravé » mais très en direct sur l’acte sexuel… il ne manque que le boléro de Ravel pour envouter le spectateur ! La tension dramatique est perçue depuis le début malgré les jeux de l’amour. A voir seul, ou avec un ami très proche pour éviter de se sentir mal à l’aise...
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie

dimanche 14 novembre 2010

Breaking the waves

Il pleut encore.. rien à la TV, c'est le moment de puiser dans les DVD des copains! Un chef d'oeuvre qui ne laisse pas indifférent!



Grand Prix du Jury Cannes 1996
César du meilleur film étranger 1997 
 
 
Réalisateur : Lars von Trier. Danois né en 1956. Acteur puis réalisateur dès 1984 avec un premier long métrage mais c’est avec « Breaking the waves » qu’il est internationalement reconnu, grâce au festival de Cannes en 1996. Cinéaste au style très particulier, très inspiré par les grands scandinaves tel que Bergman. Depuis 2009 il se tourne vers l’horreur ou la science fiction, et une autre façon (féminine ?) des films de sexe.
Pays : Danemark ; Suède ; France Année : 1996
Acteurs : Emily Watson (Bess) ; Stellan Skarsgård (Jan); Katrin Cartlidge (Dodo); Jean-Marc Barr (Terry) ; Adrian Rawlins (Dr Richardson); Sandra Voe (la mère) ; Jonathan Hackett (le pasteur)
Dir. Photo : Robby Müller
Résumé : En Ecosse, dans un village très religieux, le Pasteur et les offices sont très suivis et les prêches particulièrement axés sur le mal et les tentations, la pénitence, le courroux de Dieu. On se demande dans quelle époque se situe l’histoire, on se croirait au XIXe, et pourtant nous sommes au siècle suivant mais dans une communauté arrièrée. Dans cette ambiance rude la jeune Bess, jeune fille fragile, et très pieuse a l’habitude de converser avec Dieu. On la dit névrosée et son médecin la maintien sous tranquillisants. La jeune femme s’éprend d’un travailleur d’une plateforme pétrolière. Ils se marient et vivent un amour aussi simple que fou. Bien sûr, aux moments des retours de Jan sur la plateforme en mer la séparation est très dure pour Bess, qui ne vit que pour le retour de Jan. Elle va au temple pour prier ou pour se confier au Pasteur, et le déraillement de sa pensée est ressenti, infantile ou pure ? Sa belle sœur Dodo, infirmière à l’hôpital voisin, veille sur elle…
Lars von Trier nous livre un personnage aux frontières du sain, du religieux, de la folie, de l’amour fou. Bess poursuivra tout au long du film son amour pour Jan et pour Dieu, ces deux engagements sont sans limites et c’est réellement sa vie intérieure que nous développe le réalisateur grâce en particulier aux prières que Bess adresse à son Dieu. Ceci est présenté sous la forme de gros plans où la merveilleuse Emily Watson déploie tout son talent en jouant alternativement son rôle et la réponse de Dieu. Robby Müller, le maitre de l’image nous livre alors une version travaillée des couleurs qui identifie et fixe le fantastique de ces conversations, c’est envoutant !
Trier indique au sujet du scénario : « Breaking the waves est une simple histoire d’amour, quelque chose que je n’aurais jamais pu envisager il y a quelques années, mais récemment, j’ai eu envie de faire un film où toutes les forces en actions sont motivées par le « Bien ». Le « Bien » est partout dans le film, mais comme il est incompris ou mal interprété, des tensions jaillissent. »
Filmographie : Breaking the waves; Les Idiots; Dancer in the Dark; Dogville; Manderlay; Antichrist. 
Avis : Un des films qui m’ont le plus marquée, le scénario est incroyable et la dialectique inexorable ne laisse pas indifférent. Le climat de drame est constant et rendu avec peu de moyens, de la couleur, de bons acteurs, des paysages rudes.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie