samedi 22 février 2020

Les invisibles

des acteurs et des figurants ayant connu le SDF
Réalisateur : Louis-Julien Petit ; réalisateur et scénariste français né en 1983. Assitant pendant une dizaine d’années, Son premier film remarquable Discount, où des salariés maltraités et témoins de gâchis, décident de créer une « épicerie équitable »
Pays : France Année : 2018
Acteurs : Audrey Lamy (Audrey, travailleuse sociale de l'Envol) ; Corinne Masiero (directrice de l’envol) ; Noémie Lvovsky (bénévole) ; Déborah Lukumuena (bénévole)
Dir. Photo : Davis Chambille
Résumé : Une comédie, avec un sujet grave : la grande précarité des femmes SDF. Les faits se passent dans la région Nord, particulièrement touchée par la récession. Quatre travailleuses sociales, dont deux bénévoles vont tenter le tout pour le tout alors que le refuge dont elles s’occupent va fermer faute d’argent. Un excellent film qui montre qu’avec mes moyens du bord on peut faire beaucoup. Egalement que ces femmes ont des problèmes psychologiques, ou des caractères qu’il ne faut pas ignorer si on veut les aider. Montre aussi les faiblesses d’une action hors réglementation, pour laquelle une mauvaise langue peut tout faire échouer. Optimiste le film ne laisse pas le spectateur dans la tristesse, avec des bonnes volontés tout peut arriver.
« « Je suis quelqu’un qui doute en permanence. Le jour où j’aurai des certitudes n’est pas près d’arriver. Mais on a senti dès le tournage qu’il y avait quelque chose en plus. Je suis très fier de mon équipe et de l’unité très forte qui régnait sur le plateau. Ces femmes – celles qui jouent les SDF dans le film ont toutes réellement connu la grande précarité – m’ont beaucoup appris. Plus que j’ai pu leur apprendre. Elles m’ont donné tout leur amour et leur humour, et cela se ressent dans le film. » Caroline Besse Telerama
Filmographie Discount ; Les invisibles 
Avis : Excellent film sur une catégorie défavorisée à plus d’un titre, les femmes SDF. Ce n’est pas un documentaire, mais le film dénonce l’aveuglement (non empathie) de l’administration, qui pourrait mieux faire.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie
Photo à habitat-humanisme.org



mercredi 5 février 2020

Doute

Doubt
Comme deux corbeaux en observation.

Réalisateur John Patrick Shanley né en 1950, américain Scénariste, producteur, dramaturge. D’abord connu comme dramaturge, puis scénariste puis réalisateur au cinéma. Il navigue entre ses envies. Plus  
Pays : US Année : 2008
Acteurs : Meryl Streep (Mère supérieure Aloysius) ; Philip Seymour Hoffman ( le père Brendan Flynn) ; Amy Adams (sœur James prof histoire) ; Viola Davis (Mme Miller la mère du jeune élève)
Dir. Photo : Roger Deakins
Résumé : Basé sur une pièce de théâtre du même auteur. Passage à la TV par Arte en pleine période du jugement du cardinal Barbarin sur la non dénonciation d’un prêtre pédophile (au cinéma : Grâce à Dieu). Ici le sujet est le doute qui conduit d’abord la mère supérieure (superbe Meryl Streep) à épier les faits et gestes du prêtre Lynn, donc plutôt suspicion. Elle monte un plan avec les autres sœurs pour être vigilantes et tout rapporter. C’est aussi l’affrontement entre deux époques : la modernité décontractée de Flynn et le fondamentalisme coincé d’Aloysius. Puis comme dans un policier on voit arriver « des balises » de suspicion qui sont exploitées à fond par l’intellect de la mère supérieure, et la peur de la jeune James. Puis nous avons la peur du suspect qui quoi qu’il en soit ne peut pas s’en sortir sans dommage. Ceci se termine par la demande du prêtre de démissionner et de muter sur un autre poste. Aloysius triomphe donc, mais elle dit à James qu’elle doute ! relançant notre réflexion.
Un vrai film sur le doute, mais pas sur les abus des prêtres auprès des enfants. Des acteurs qui semblent justes et réels, jouent la responsabilité embarrassée de celui qui doit juger. La mère du petit, donne un autre son de cloche à notre jugement, la vérité fait-elle du bien ? ou peut-elle aller à l’encontre de ce qu’on recherche ?
J’ai bien aimé le jeu des acteurs et la problématique du jugement. Pour un film US on est dans la finesse.
« En l’occurrence, deux forces s’affrontent : Flynn, un prêtre progressiste au passé trouble. Et la soeur Aloysius irréprochable mais dont le conservatisme moral est également suspect. » basile saint verraut
Filmographie Éclair de lune ; Les Survivants ; Doute 
Avis : Film sobre sur le doute dans une école catho, un peu trop guindée.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie






dimanche 2 février 2020

Le casse du siècle

The Big Short
Hallucinant
Oscar du meilleur scenario adapté 
Réalisateur Adam McKay : réalisateur, scénariste et acteur américain né en 1968. 
Pays : US Année : 2015 
Acteurs : Christian Bale (Michael) ; Ryan Gosling (Jared Vennett); Brad Pitt (Ben Rickert); Steve Carell (Mark Baum); 
Résumé : Inspiré du livre éponyme de Michael Lewis, The Big Short En 2005, à Wall Street, des hommes de banque s’aperçoivent que le marché immobilier est loin d’être sain. Ces hommes sont un peu non conventionnels, comme Michael, en short dans son bureau écoutant du hard rock, c’est un mathématicien., En étudiant certains fonds en vogue il s’aperçoit que ça cloche, et que ce marché risque de s’effondrer. Il en parle à ses supérieurs qui le croient fou. Le courtier de la Deutch Bank entend cela, il se rend compte que Michael a raison, et se prépare à cette éventualité qui consiste à parier sur le fait que les prêts ne seront pas remboursés. On suit l’enquête faite par ce petit groupe, et on en apprend de belles sur les habitudes de la bourse, les agences de notation qui tournent entre eux, les actions des agents immobiliers, les habitudes de certains de leurs clients américains qui rendent extrêmement fragiles certains fonds. 
« Ces cinq-là ont supposé qu'avec leurs emprunts, proposés pour acheter une maison sans apport ni garantie de solvabilité, et les subprimes, trop d'Américains n'auraient plus les moyens de payer leurs hypothèques et perdraient leurs maisons. Ruinant au passage les banques, à la base de ces produits financiers trafiqués. Pour gagner de l'argent, ils ont donc misé sur une catastrophe économique, mais surtout humaine. » Véronique Trouillet L’express
Filmographie Présentateur vedette : La Légende de Ron Burgundy ; Ricky Bobby : roi du circuit ; Frangins malgré eux; Very Bad Cops; The Big Short: Le Casse du siècle 
Avis : Film qui évoque une actualité récente dans le domaine de la crise de la bourse dite des subprimes aux US. Pas facile à comprendre, mais éclairant. 
Note : 9/10 
Redigé par Jacquie

samedi 18 janvier 2020

Terminal

Face a l'administration.
Réalisateur : Steven Spielberg né en 1946 est un réalisateur, scénariste et producteur américain. Issu du Nouvel Hollywood dans les années 1970, il réalise le premier blockbuster de l'histoire du cinéma, Les Dents de la mer (1975). Il enchaîne ensuite les succès internationaux. Il est cité comme le meilleur représentant de l'industrie cinématographique hollywoodienne dont il a promu, sur le plan mondial, l'efficacité technique, Wiki 
Pays : US Année : 2004 
Acteurs : Tom Hanks (Viktor Navorski) ; Catherine Zeta-Jones (Amelia Warren) ; Stanley Tucci (Frank Dixon le dir aéroport) ; Chi McBride (Joe Mulroy) ; Diego Luna (Enrique Cruz) Zoë Saldana (l'officier Dolores) 
Dir. Photo : Janusz Kamiński 
Résumé : Le film s'inspire de l'histoire vraie de Mehran Karimi Nasseri, réfugié iranien sans papiers et déchu de sa nationalité, bloqué à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle de 1988 à 2006. Surnommé Sir Alfred, il a depuis écrit sa biographie, The Terminal Man. 
Spielberg nous montre un terminal, comme nous ne le voyons pas d’habitude, avec ses personnages incroyables dont un jouant le rôle du Directeur qui attend une promotion, un employé de surface amoureux d’une policière, un immigré indien qui fait le nettoyage des sols et poubelles, une hôtesse de l’air dont l’amant est toujours en retard. Des gags sur sol mouillé à répétition, mais il faut bien que le spectateur ait des repères. Tom Hanks joue le naïf parfaitement et devient ensuite un homme amoureux tout aussi crédible. L’humour déployé passe du burlesque à l’ironie critique, voire à la critique de la société. L’intérêt se renouvelle sans arrêt grâce à la multitude de personnages suivis de près. 
« Par la simple force de ses mimiques et de son jeu, il parvient à faire croire en l’invraisemblance de cette histoire qui possède plusieurs fictions qui tournent en même temps.» Romain Le Vern 
Filmographie Les Dents de la mer ; Indiana Jones (saga) ; ET., l'extra-terrestre ; Jurassic Park ; La Liste de Schindler ; Arrête-moi si tu peux ; Il faut sauver le soldat Ryan 
Avis : Une bonne comédie style Hollywood pour tout public. 
Note : 8/10  Redige par Jacquie

vendredi 17 janvier 2020

Woman at war

Activiste ou chef de choeur?
Réalisateur Benedikt Erlingsson : réalisateur, scénariste et acteur islandais né en 1969. Wikipedia  
Pays : Islande France Ukraine Année : 2018 
Acteurs : Halldóra Geirharðsdóttir (Halla) ; Jóhann Sigurðarson (Sveinbjörn) ; Juan Camillo Roman Estrada (Juan Camillo) ; Jörundur Ragnarsson (Baldvin) 
Dir. Photo : Bergsteinn Björgúlfsson Musique : Davíð Þór Jónsson 
Résumé : Une activiste de l’écologie et de la protection de la nature, décide de passer à l’action directe. Elle sabote une ligne à haute tension qui alimente une usine d’aluminium d’une puissance étrangère. Cette industrie, en plus de consommer énormément d’électricité, génère des toxiques dans l’environnement. « Pour une tonne d’aluminium, on provoque jusqu’à quatre tonnes de boues rouges nocives. » Sauvons la foret Les toxiques passent éventuellement dans les eaux et l’air, provoquant des maladies de peau ou la mort des poissons dans les rivières. Halla, sait tout ça et voudrait protéger des pollutions son pays, sa belle nature, et sa population. Le metteur en scène nous propose une femme, la cinquantaine déterminée à faire changer les choses, alors que les discours ne servent à rien devant les intérêts financiers. Il montre le combat d’une seule femme, que rien n’arrête, qui aime trop son pays et sa montagne, pour plier devant les prédateurs. Néanmoins c’est une femme qui agit, devant la passivité de tous. 
« Avec cette manière à la fois très réfléchie et très joueuse de faire du cinéma et de parler du monde d’aujourd’hui, Benedikt Erlingsson s’affirme définitivement comme un drôle de zèbre, talentueux et décomplexé. » Frederic Strauss 
« Le cinéma de Benedikt Erlingsson est à l’image de son pays, grandiose, sauvage, revigorant, riche en histoires décoiffantes et tempéraments déterminés. A voir absolument et jusqu’au point final magistral. » Fernand Denis 
 Avis : Film original qui tient en haleine, montre la riche nature qui sera polluée si rien ne s’arrête. 
Note : 10/10  
Rédigé par Jacquie



vendredi 10 janvier 2020

Parasite

Palme d’or Cannes 2019
Plier des boites de pizzas, un job?
Réalisateur : Bong Joon-ho, réalisateur, scénariste Corréen né en 1969. études en sociologie à l'université puis Korean Academy of Film Arts. Il démarre avec une comédie noire sur la société Coréenne. Puis adaptation de la BD le Transperceneige. En 2019 Cannes le couronne à l’unanimité. 
Pays: Corée du sud Année : 2019 
Acteurs : Les pauvres : Song Kang-ho (Ki-taek, le père) Jang Hye-jin (Chung-sook, la mère) Choi Woo-sik (Ki-woo, le fils) Park So-dam (Ki-jung, la fille); 
Les riches : Lee Sun-kyun (Dong-ik, le père) Cho Yeo-jeong (Yeon-gyo, la mère) Jung Ziso (Da-hye, la fille) Dir. Photo : Hong Kyeong-pyo 
Résumé : Deux familles vont interagir dans ce film : La famille Kim, pauvre à la recherche de moyens de subsistance pour avoir au moins le minimum, et la famille Park, riches et cultivés avec les soucis des nantis. L’histoire démarre avec la description du mode de vie débrouillard des Kim (les pauvres) avec beaucoup d’humour. L’élément de liaison est un ami du fils qui cherche un remplaçant pour ses cours particuliers à une riche jeune fille, ce qui fait l’introduction dans la villa des Park. Très belle villa moderne toute en verrières et vastes plans, ou un peu vide. Tout se passe admirablement bien et on peut rire des stratagèmes de la famille Kim pour travailler. Je ne dis pas la suite, mais on la sent vite arriver. 
« Bong Joon-ho réinvente le classique "film de maison", avec ses relations vénéneuses entre servants et employeurs, et fabrique un thriller au rythme fou, sans rien perdre de son regard attentif sur la société coréenne. Un coup de génie. » Julien Dugois 
« Car, en effet, un peu à la manière d’Hitchcock ou de Chabrol, à qui le cinéaste sud-coréen a eu le bon goût de rendre hommage en recevant son prix, Bong Joon-ho réussit avec Parasite une sorte de tour de force : un film totalement limpide et, en même temps, complexe et mystérieux. » Thierry Jousse  
Filmographie Memories of Murder; The Host; Mother; Snowpiercer, le Transperceneige; Okja; Parasite; 
Avis : Un film “gouteux” plein de découvertes d’humour et de suspenses. Fameux dirait Gaston. 
Note : 10/10 

Green Book

Meilleur film musical Golden Globes 2019
Une belle Cadillac De Ville
Meilleur film Oscars 2019 

Réalisateur Peter Farrelly, réalisateur, scénariste, producteur et romancier américain, né en 1956. 
Pays : US Année : 2018 
Acteurs : Viggo Mortensen (Tony Vallelonga) ; Mahershala (Ali Doc Shirley, le pianiste) ; Linda Cardellini (Dolores Vallelonga) ; Dimiter Marinov (Oleg, le violoncelliste) ; Mike Hatton (George Dyer, le contrebassiste) 
Dir. Photo : Sean Porter 
Résumé : Film biographique sur une tournée réalisée dans les États du Sud en 1962 par le pianiste noir Don Shirley  et son chauffeur et garde du corps blanc Tony Vallelonga. Un road trip dans le sud des Etats unis, à la découverte du racisme des américains. Nous suivrons un personnage curieux, un pianiste imbu de sa personne, avec ses rituels et manies. Pour que l’histoire ait un sens dramatique, il ne conduit pas et embauche un « blanc » d’origine italienne qui était videur d’une boite de nuit. Ceci posé, le film risque d’être assez chaud en actions. Ce n’est pas faux, mais la transformation de la façon de penser du chauffeur et du virtuose vaut le drame. Les caractères sont un peu poussés, mais on regarde sans ennui le triomphe des idées progressistes. Viggo Mortensen joue un rôle surprenant, soit un immigré italien, gentil mais sans trop de cerveau, on ne l’attendait pas ici. 
« Évidemment, il s’agit aussi, par le biais du film d’époque, de tendre un miroir à l’Amérique trumpienne, qui se crispe de plus en plus sur toutes ces questions de société que l’on aurait pu penser définitivement réglées. 
Mais il le fait sans marteler le discours, préférant la mélancolie et la poésie d’un voyage jamais déconnecté d’une réalité plus dure et, surtout, sans oublier le rire qui affleure souvent. » Franck Lalieux 
Un « acteur secondaire » : la somptueuse Cadillac De Ville, et un exploit de Viggo Mortensen : grossir de près de 20kg… 
La critique US a souvent émis un jugement négatif, en disant que c’était un film vu du point de vue des blancs. J’aurais tendance à dire, c’est vrai, mais pas de film du tout serait mieux ? 
Filmographie : Mary à tout prix ; L'Amour extra-large ; Les Trois Corniauds 
Avis : Film bien fait, parfois hilarant sur le drame raciste des US. Se passe 1965, mais est-on au bout du changement de mentalité commencé ? 
Note : 10/10 
Redigé par Jacquie