samedi 10 juillet 2010

Les petits ruisseaux

 
Réalisateur : Pascal Rabaté mieux connu comme auteur de BD a mis en scène sa propre BD. Il a déjà fait quelques courts métrages auparavant. C’est son premier long métrage.
Pays : France Année : 2010
Acteurs : Daniel Prévost (Emile), Philippe Nahon (Edmond), Bulle Ogier (Lucie), Hélène Vincent(Lyse), Julie-Marie Parmentier, Bruno Lochet, Vincent Martin, Charles Schneider
Dir. Photo : Benoît Chamaillard
Résumé : A partir de son album de BD, pascal Rabaté a construit un scénario qui suis assez bien le livre. C’est l’histoire d’Emile qui justement vivait la fin de sa vie sans « histoires » en allant à la pêche avec son copain Edmond. Edmond moins rangé qu’Emile avait une vie « cachée » en dehors du village de Vendée… Il n’y a pas beaucoup de suspense… mais je préserve les découvertes.
Le film tourne autour de la vie des personnes âgées, leurs marottes, leurs espoirs, et leur sexualité. Le ton qu’on peut craindre grossier n’est en définitive pas cela, au contraire la finesse et la bonne humeur simple parcours le film. Ce film peut redonner du moral à ceux qui croient qu’il n’y a plus rien après la retraite… P.Rabaté nous donne des explications sur le casting et ce qu’il a voulu faire. « Je trouvais intéressant de faire le portrait d’un personnage qui n’attend plus rien, qui vit dans la répétition des gestes, des événements, pour qui aujourd’hui doit ressembler à hier et demain à aujourd’hui, puis qui se met à réapprendre l’instant, à aimer l’imprévu… Un homme qui se met à aimer le lendemain parce qu’il sera différent. » Le site du film :
Avis : Film sympathique et frais sur ce que nous pourrions être, l’âge venant.
Note : 7/10Rédigé par Jacquie

dimanche 27 juin 2010

Copie conforme








Cannes 2010 Prix d’interprétation féminine 

Réalisateur Abbas Kiarostami : né le 22 juin 1940 à Téhéran. En 1969, il crée le département cinéma de l’Institut pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes. C’est dans ce cadre qu’il réalise ses premiers courts-métrages. Close Up et Le gout de la cerise (Palme à Cannes 1997) sont les œuvres qui le font connaitre en Europe. Le vent nous emportera (Grand Prix Venise 1999) est une nouvelle consécration. A 70 ans il montre avec Marin Karmitz qu’il est encore un grand du cinéma d’art et d’essai même hors Iran.
Pays : Italie France Année : 2010
Acteurs : Juliette Binoche (La femme), William Shimell (James Miller), Gianna Giachetti (La patronne du café), Jean-Claude Carrière (L’homme de la place)  
Dir. Photo : Luca Bigazzi
Résumé : James Miller, viens à Arezzo présenter un livre qu’il a écrit sur l’art devant une communauté intellectuelle. Dans l’assistance, peu nombreuse, une jeune femme qui tient une galerie d’antiquités tente d’écouter la conférence pendant que son fils ne rêve que de manger un « fast food ». L’orateur se rend ensuite chez la galeriste dont le local professionnel est situé au sous sol d’un vieux bâtiment. Les deux personnages prennent ensuite la voiture pour faire un tour, c’est surtout à partir de là que tout commence avec la conversation conventionnelle qui s’installe… En fait je ne raconterai rien de plus pour n’influencer personne… j’ai vu le film s’en avoir rien lu et c’est très bien ainsi (d’après moi). Tout ce que vous allez voir et entendre aura un ou plusieurs sens !
Le film traite du couple, des différences homme –femme, du poids de l’éducation d’un enfant, de l’indépendance ou de la solitude et éventuellement de l’importance du regard porté sur une œuvre d’art.
Le film est découpé en deux périodes qui s’articulent par une charnière subtile et qui nous plonge dans des interrogations variées mais dont le suivi du film ne nous laisse pas le temps de les résoudre. De très beaux plans comportant des indices allégoriques ou du niveau « psychanalyse » ponctuent les échanges houleux entre les personnages en nous perdant un peu plus. Rien de ce qui se passe n’est attendu… les deux personnages sont originaux et « particuliers » mais la seule conclusion évidente quand la lumière se rallume c’est que « l’homme et la femme ne sont pas fabriqués de la même façon » ce que nous savions sans doute.
Dans les lectures de blogs j’ai noté : dans Inrock « L’atmosphère de villégiature culturelle chic, l’ombre portée de classiques comme L’Aventura ou Voyage en Italie ne sont évidemment pas désagréables, mais véhiculent une sensation de déjà-vu qui ne correspond pas à ce que l’on attend d’un cinéaste aussi innovateur qu’Abbas Kiarostami. Mais à seconde vue, Copie conforme s’avère plus complexe, retors, subtil qu’il en avait l’air. » Et à Caen chez  Jean Luc Lacuve « Après une première partie de comédie sophistiquée de haute volée, aux dialogues brillantissimes sur les rapports entre la saisie du réel au travers d'une œuvre originale ou de la copie de celle-ci, le film bascule pour incarner la théorie jusqu'alors développée. Il devient alors une comédie sentimentale bouleversante : le couple n'est qu'une copie de couple mais renvoie, mieux qu'un vrai, à ce qu'est la réalité d'une vie de couple. »
Filmographie : Close Up ; Le gout de la cerise ; Le vent nous emportera ; Shirin. 
Avis : Très dense ; beau film par ses balises subtiles ou allégoriques belle mise en scène et photographie, malheureusement mal servi par la critique, incompréhension du style Kiarostami ? A voir.
Note : 8/10rédigé par Jacquie

dimanche 20 juin 2010

La tête en friche










Réalisateur : Jean Becker, né en 1933 à Paris dans une famille d’artistes tournés vers le cinéma, il débute avec son père Jacques Becker et deviendra son assistant réalisateur. Il prend la relève en 1961 à la mort de son père et obtient une très belle audience. Il devient plus célèbre avec son film L’été meurtrier.
Pays : France Année : 2010
Acteurs : Gérard Depardieu (Germain) Gisèle Casadesus (Margueritte); Claire Maurier (la mère de Germain) ; Maurane (la patronne du café)
Dir. Photo : Arthur Cloquet
Résumé : D’après le roman éponyme de Marie-Sabine Roger avec un scénario de Jean Loup Dabadie. Germain alias Depardieu est théoriquement un peu simplet (là si vous y croyez… je vous paye des cerises) car il a eu une enfance difficile : élevé par sa mère qui a un grain il a été de plus la risée des ses camarades de classe. Le sujet c’est de nul en culture (c’est fréquent) et nul dans la vie, un homme sur la cinquantaine va apprendre à lire grâce aux bons soins d’une vieille dame esseulée.
En arrière fond : la maltraitance d’un enfant et donc le manque d’amour (par une mère un peu dingue) et la rencontre hautement improbable d’une vieille dame cultivée qui sors de son isolement physique pour entreprendre des relations littéraires avec un être assez fruste mais visiblement sensible. Donc, vous l’avez compris, tout tournera autour de l’amour, mais pour mieux faire sentir l’extraordinaire de cette rencontre on vous noie sous des histoires d’amours banales ou comiques. Bien monté malgré une erreur de casting.. grosse… on doit sans doute à JL Dabadie de succulentes réparties, le film est très distrayant et fin.
Filmographie : Deux jours à tuer ; Dialogue avec mon jardinier ; Effroyables jardins ; Un crime au paradis ; Les enfants du Marais ; L’été meurtrier
Avis : belles images, des personnages truculents… mais fallait-il que Depardieu le soit ici ? histoire simple et clochemerlesque on s’amuse, mais je suis déçue ; la beauté de la relation Germain- Margueritte manque de crédibilité.
Note : 7/10 rédigé par Jacquie

jeudi 17 juin 2010

ORFEU NEGRO

Cette analyse de film culte pour mes amis qui planchent sur la guitare...



Palme d’Or Cannes 1959

Oscar Meilleur étranger 1960  
Réalisateur : Marcel Camus (1912-1982) étudie aux Beaux Arts à la faveur de sa captivité se prend de passion pour le théâtre, et choisit de faire carrière dans le cinéma à la libération. Il devient l’assistant de nombreux grands réalisateurs : Luis Bunuel, Jacques Becker.
Pays : France Brésil Italie Année : 1959
Acteurs : Breno Mello (Orfeo) ; Marpessa Dawn (Eurydice) ; Marcel Camus (Ernesto) ; Fausto Guerzoni (Fausto) ; Lourdes de Oliveira (Mira) ; Léa Garcia (Serafina)
Dir. Photo : Jean Bourgoin 
Musique : Antonio Carlos Jobim et Luis Bonfà
Résumé : C’est un film musical, dans lequel Antonio Carlo Jobim et Luis Bonfà ont fait connaitre la Bossa Nova et les rythmes de jazz sud américains. Le scénario est une transposition du mythe d’Orphée dans les favelas et le carnaval de Rio, d'après la pièce Orfeu da Conceição de Vinícius de Moraes.
Orphée un conducteur de tram à Rio, est fiancé à Mira dans une favela où ils habitent, les enfants le considèrent comme un Dieu car avec son chant et sa guitare il est supposé faire lever le soleil tous les matins. Il rencontre Eurydice à Rio qui est la proie d’un tueur et en tombe amoureux. Orphée essaye de s’interposer entre Eurydice et la mort… pendant que sa fiancée trépigne de jalousie… Tout au long du film se mêlent la légende par les paroles des personnages extérieurs, Hermès, la présence du chien Cerbère à la porte de l’église vaudou et les fêtes populaires contemporaines. Leur amour éclate et se poursuit comme une réminiscence d’un passé qui toujours se reforme avec les mêmes impossibilités. C’est très puissant.
La musique, la danse, le jeu des corps tiennent une place très importante dans ce film qui fait également connaitre en Europe le carnaval de Rio.
Un moment qui m’est cher : le lever de soleil, les enfants avec la guitare..
« Si Orphée reste l’incarnation du poète-musicien, il renvoie plus largement à la figure de l’artiste. » suite voir vogazette
Ce film qui a reçu la palme alors qu’il n’était même pas sous titré… a connu un grand succès auprès du public, à la fois en fonction de la transposition originale du mythe d’Orphée et par les vertus des rythmes de jazz brésiliens, les prises de vues superbes de Rio et du carnaval, le ballet des corps. Lire la très intéressante fiche HIDEC
Filmographie : Mort en fraude ; Orfeu negro ; Os bandeirantes ; Le chant du monde ; Le mur de l’Atlantique ; 
Avis : Quand j’ai vu ce film la première fois à 17 ans sur l’ écran géant du Kinopanorama, je ne suis pas sortie à la fin et je l’ai regardé une deuxième fois…. Je viens de le retrouver en DVD… et je le conseille à tous. 
Note : 9/10Rédigé par Jacquie

samedi 12 juin 2010

les Invités de mon père


Réalisateur: Anne le Ny. Actrice, scénariste et réalisatrice. C’est son deuxième long métrage.
Pays : France Année : 2010
Acteurs : Michel Aumont (le père) Fabrice Luccini (Arnaud le fils) ; Karin Viard (Babette) Valérie Benguigui (l’épouse d’Arnaud ) ; Veronika Novak (Tatiana)
Dir. Photo : Patrick Blossier
Résumé : A 80 ans un chef de famille à la retraite décide de continuer le travail qu’il fait pour aider les immigrants, et de faire un mariage « blanc » avec une réfugiée Moldave. Mais voilà… il s’éprend de la belle et sème le trouble dans sa propre famille…..
Anne le Ny brosse le portrait d’une famille d’intellectuels de gauche avec beaucoup d’humour et traite les rapports d’un père « sacralisé » et de ses enfants devenus adultes…. Mais ne s’étant pas détachés du mythe du pater familias, les circonstances cocasses les aideront à passer ce cap.
Néanmoins le film questionne beaucoup le spectateur sur les valeurs mises en cause et sur la justesse des actions proposées.
Le film est servi par d’excellents acteurs qui rendent infiniment crédible ce drame. Michel Aumont est touchant de vérité, Lucchini est toujours très fin dans ce registre, la Moldave est un peu trop… il faut bien.
Filmographie : Ceux qui restent 
Avis : Un film dramatique traité avec un humour de circonstances… le sujet les sans papiers et la famille..
Note : 8/10rédigé par Jacquie

jeudi 6 mai 2010

LOLA


Festival du film asiatique Deauville 2009
Festival de Venise 2009
Festival de Dubaï 2009 Primé.

Réalisateur : Brillante Mendoza, Philippin étudie les Beaux Arts à Manille. Décorateur pour le cinéma, la télévision, le théâtre. Son premier film date de 2005 et depuis surprend les publics et jurys des festivals. A Cannes reçoit le Prix de la Mise en Scène pour le film Kinatay.
Pays : Philippines Année : 2009
Acteurs : Anita Linda (Lola Sepa) ; Rustica carpio (Lola Puring) Tanya Gomez (Ditas) ; Jhong Hilario (Bebong) ; Ketchup Eusebio (Mateo)
Dir. Photo :Odyssey Flores
Résumé : Deux grand-mères (Lola en filipino) font face à l’adversité dans un faubourg pauvre de Manille. Au départ un crime est perpétré entre jeunes pour le vol d’un portable, ici symbole de réussite. La première Lola (Sepa) doit assurer des obsèques riches en mémoire de son petits fils malheureusement tué pour transcender cet événement. La deuxième Lola, se lamente du fait que son cher petit fils (Mateo) a été jeté en prison, elle fera tout pour l’en faire sortir. Mendoza nous propose donc deux points de vue de ce crime à travers les deux Lola, c’est le crime et les victimes dans un environnement de misère et de « débrouille ». Du crime, on en parle peu, mais des moyens de faire face et de « s’arranger » avec tout, c’est le sujet du film. A travers ce fait divers Mendoza montre la misère à Malabon, quartier de Manille constamment inondé qui garde ses habitations misérables (pas d’argent pour emménager ailleurs) que le film décrit au long des visites de Lola Sepia dans sa quête d’argent. Il n’y a pas d’espoir pour ces populations qui « survivent » tant bien que mal, l’administration est de peu de secours et la justice ou la police règlent les affaires courantes. Ce film est prétexte à montrer la vie sordide des populations défavorisées de Manille. Il pose également des problèmes éthiques tels que la justice s’occupe de quoi : régler les différends ou fond ou la forme est elle suffisante ? L’argent est aussi le flux omniprésent en quoi tout se transforme bon ou mauvais. Sur ce quartier et la vie aux Philippines voir ce qu’en dit Mendoza dans le site du film officiel.
« Notre humanité peut être pesée et mise en équilibre sur la balance de la justice. Dans LOLA, un crime va révéler les forces et les fragilités de deux vieilles dames. L’une s’avère être faible, l’autre forte. L’équilibre de l’humanité est sauvegardé, et comme dans la nature, c’est le plus fort qui survit. Mais la valeur humaine est régie par le statut social. Brillante Mendoza». Voir le commentaire des Inrockuptibles qui nous ont invité à une Avant Première à Pompidou. Merci à eux.
Où sont les Philippines?
Filmographie : Le Masseur; John John ; Serbis ; Kinatay ; Lola
Avis : Esthétiquement beau, malgré beaucoup de caméra à l’épaule qui fatiguent nos yeux. Beaucoup de plan et actions symboliques en particulier avec l’eau, les fleurs et la présence des enfants. Pose des questions sur nos échelles de valeurs, quelle est la place des anciens dans notre civilisation ?
Note : 8/10 rédigé par Jacquie

mercredi 5 mai 2010

Achille et la Tortue


Réalisateur : Takeshi Kitano : Acteur, puis réalisateur, beaucoup de TV au Japon. Une vie tourmentée pour un personnage hors normes qui passe du comique au tragique dans sa vie d’acteur ou de réalisateur. Ses films souvent violents dans l’univers des gangs. En ce moment voir la rétrospective sur lui à Pompidou et ses peintures à la Fond Cartier à Paris.
Pays : Japon Année : 2008
Acteurs : Takeshi Kitano (Machisu adulte) ; Kanako Higuchi (Sachiko femme de Machisu) ; Kumiko Aso (Sachiko jeune fille) ; Yûrei Yanagi (Machisu adolescent) ; Reikô Yoshioka (Machisu jeune).
Dir. Photo :Katsumi Yanagijima
Résumé : Machisu, fils d’un riche industriel de la soie est attiré par la peinture et ne fais que ça, grâce aux relatons de son père. A la suite du décès de son père il devient un orphelin balloté de tous côtés et sans avenir. Il prend son destin en charge, ce qui est déjà pour lui un accomplissement, et vit de petits boulots qui lui laissent du temps pour dessiner et peindre. Il économise et entre dans une école d’Art où il n’apprend pas grand-chose mais rencontre une bande de jeunes artistes qui se livrent à des expériences variées. Sa peinture n’a pas beaucoup de succès en particulier auprès d’un galeriste autrefois proche de son père. Au cours de sa vie d’adulte il rencontrera ce marchand d’art régulièrement qui le méprisera régulièrement en lui disant qu’il ya trop de… ou trop peu de… avec un discours pédant et creux. Malheureusement Machisu prend cet oracle pour la vérité et va toujours courir derrière la réalisation de « tableaux valables ». C’est ainsi que je rattache le paradoxe d’Achille et la tortue à notre film. Ce qui pourrait se traduire par se focaliser sur une chimère conduit au néant. Cependant chemin faisant Machisu épouse la belle Sachiko qui le comprend et l’aime jusqu’à partager son but.
Kitano nous offre un film très coloré, où on retrouvera bien des sujets de Kitano en filigrane. Amertume, désespoir, suicide aussi bien que non conformisme, joies, farces estudiantines et surtout désir de création prenant le pas sur le quotidien de la vie jusqu’à l’absurde. Voir dans Le Monde Isabelle Regnier
Filmographie : Sonatine ;Hana-Bi; Brothers ; Zatoichi ; Dolls ; Takeshi’s ; Glory to the filmmaker;
Avis : Beau film avec de très belles scènes, sans trop de paroles portés par de bons acteurs et un rythme de tourbillons ou de spirales qui fascine. De l’humour même noir, des gags beaucoup de couleurs. Nous montre la puissance du besoin de création quand il tient un artiste. Un des films sur l’art qui en parle le mieux.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie