dimanche 27 mars 2011

L'Ile Nue



1960 Grand Prix du Festival de Moscou. 
Réalisateur : Kaneto Shindo : (Hiroshima 1912) réalisateur scénariste contemporain de Kurosawa. Pour ce film il n’avait que 1/10 du budget d’un film normal …Il serait passé inaperçu sans l’attribution du grand prix du festival de Moscou. Shindo sort environ un film par an de 1951 à 1975 puis encore beaucoup jusqu’à 2003.Voir fiche Ciné Ressources
Pays : Japon   Année : 1960
Acteurs : Nobuko Otowa, Taiji Tonoyama, Shinji Tanaka, Masanori Horimoto
Résumé : Le film nous montre la vie difficile et la rudesse du climat sur une île minuscule. La caméra toujours bien placée pour la beauté de la photo et des expressions nous montre les efforts faits par un couple de paysans et leurs enfants pour simplement survivre. Les travaux des champs sont très préoccupants d’autant que la surface cultivable est petite et totalement escarpée. A la saison chaude des vas et viens entre une source d’eau située sur une autre île et leur petite exploitation est le quotidien du couple : godiller avec la barque et ramener des sceaux de bois remplis d’eau, les monter par un chemin difficile jusqu’au champ, puis arroser chaque plant avec un petit peu d’eau qui est bue en un clin d’œil par la terre est montré avec beaucoup de force et de poésie. Une journée des activités dans l’île est le principal sujet du film. C’est un film quasi muet, bien servi par une musique homogène, originale, agréable. Les deux acteurs principaux s’expriment dans le silence, ce qui donne une certaine originalité et une grandeur dramatique. Le reste du scénario sert à faire passer quelques idées sur la société moderne et son décalage par rapport à la nature. Voir détails et avis dans Sancho Does Asia
Filmographie : Okami 1955 ; Onibaba 1964 (les tueuses); Edo Porn 1981 
Mon avis : J’ai enfin vu ce film dont j’avais entendu les louanges quand j’étais ado. Certes il est beau, et c’est un prodige de captiver notre attention pendant 99 minutes sans dialogue et pratiquement sans scénario. A l’époque mis en avant par le festival de Moscou, il a attiré la sympathie de tous les intellectuels ou simplement esthètes par sa capacité à traduire « poétiquement » des finesses de choses simplissimes. La mise en scène photographique, avec la musique et le travail des 2 acteurs est admirable.
Note : 9/10 Rédigé par : Jacquie

samedi 26 mars 2011

Le Discours d'un Roi

Colin Firth dans le rôle du Roi
The King's Speech
Oscar du meilleur acteur : Colin Firth
Oscar du meilleur scénario original : David Seidler
Oscar du meilleur réalisateur : Tom Hooper
Oscar du meilleur film
Réalisateur : Tom Hooper jeune réalisateur britannique, né à Londres en 1972. Révélé en 2011, grâce aux Oscars pour le film historique, Le discours d'un roi, dont celui du meilleur film. Il a travaillé pour la TV de 1999 à 2008. Sur Wikipedia
Pays : UK Année : 2011
Acteurs : Colin Firth (le Roi) ; Geoffrey Rush (l’orthophoniste) ; Helena Bonham Carter (épouse du Roi) ; Guy Pearce (Edouard VIII, le frère) ; Michael Gambon (Georges V)
Dir. Photo : Danny Cohen
Résumé : C’est l'histoire vraie du père de la Reine Elizabeth, qui est devenu roi contre toute attente, à la suite de l'abdication de son frère Edouard VII qui fit le choix de sa vie privée en épousant la sulfureuse Wallis. Affligé d’un bégayement depuis l’enfance il ne peut donc s'exprimer en public. George VI doit faire appel à des médecins ; sans résultats il se résigne à suivre un thérapeute « original » que sa femme lui a trouvé. Tout le film raconte cette démarche difficile, le courage et la détermination que le futur Roi doit déployer avec le soutien de son épouse.
Le film raconte également les mois précédant le début de la 2 ème guerre mondiale et les relations « curieuses » de la couronne d’Angleterre avec les personnages proches d’Hitler, ainsi que les rôles de Chamberlain et de Churchill.
Le film parait simple, en fait il y a une grande recherche de vérité historique d’une part et de souci de clarté dans le récit d’autre part. La mise en scène privilégie dès le début un point de vue de l’intérieur de la cellule familiale du futur Roi et montre la proximité de celui-ci par rapport à ses enfants contrairement à la génération précédente.
Le spectateur assiste à la montée de l’état de guerre en même temps que le futur Roi progresse dans son rôle. Le film est servi par d’excellents acteurs (les oscars sont tombés sur Colin Firth) dont Geoffrey Rush que nous avions adoré dans Shine toujours très imprévisible et proche..
Filmographie : The Damned United ; The King's Speech.
Avis : Le film, sans prétention historique nous livre ce morceau d’histoire contemporaine en privilégiant l’aspect humain, familial. Il accroche notre émotion au passage et en fait un succès.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

mercredi 23 mars 2011

Water makes Money

On nous vend notre eau à prix d'or



Réalisateurs : Leslie Franke (cinéaste à Hambourg) et Herdolor Lorenz (cinéaste et producteur à Hambourg)
En coopération avec Jean Luc Jouly, Christiane Hansen, Marcus Henn et Aquattac. 
Pays : Allemagne Année : 2010
Intervenants : Christian Ude (Maire de Munch) Jean Luc Touly (ancien de Véolia) Whenonah Hauter (US) Adriana Marquisio (Uruguay) Raymond Avrillier (ex élu Grenoble) André Ollivro (géographe) Nicolas Tissot (ex élu de Toulouse) Séverine Tessier (commission anticorruption) Martin Pigeon (Europe Observatory) Hélène Mandroux (Maire de Montpellier) Anne Le Srtat (adjointe Mairie de Paris)
Résumé : Avec les privatisations et les partenariats public-privé, l’eau est entre les mains des multinationales. Pour réaliser ce film sur les pratiques de ces deux entreprises, il a fallu rassembler de l’argent. Water Makes Money a été financé grâce à l’aide de municipalités mais aussi grâce à des citoyens qui se battent pour leur eau. Mais, comme nous l’explique Herdolor Lorenz, cette réalisation citoyenne n’est pas au goût de tout le monde : « Suite au visionnage de Water Makes Money, Véolia a déposé une plainte  pour diffamation, dont le but est d’obtenir des dommages et intérêts" et surtout de faire interdire le film. 
Les groupes français Veolia et Suez sont les leaders incontestés du marché mondial de l’eau privatisée ; ils délivrent 80 % de l’eau que nous consommons. L'eau c'est notre richesse ?? Donc, au fur et à mesure de leur croissance ces deux industriels privés ont annexé un bien que nous croyions public depuis la révolution!! et où est le devoir fait à chaque commune de disposer un lieu d’approvisionnement d’eau potable gratuit pour tous? Ceci ne s’est pas fait tout seul, il a fallut la complicité des élus locaux, comment ça ? c’est le pot aux roses… Des maires et adjoints expliquent comment on en est venu là !!! 
Aux dernières nouvelles Paris, Bordeaux et Toulouse reprennent la distribution en mains ; et Paris aujourd’hui baisse le prix de l’eau !!!! du jamais vu, foi de consommateur….
Filmographie :Vente aux enchères des chemins de fer allemands . Eau publique à vendre. Les enfants de St. Georg - 1ère partie, premières années d’école. L’or bleu du paradis. 
Avis : Un devoir de regarder ce documentaire pour comprendre ce qui ne va plus dans la gestion de notre patrimoine, car l’eau en fait partie. Le citoyen doit s’indigner de cet état de fait. Les indications pour voir le film sur Arte dans l’article précédent, et sur le site du film.
Note : 7/10 rédigé par Jacquie

mardi 22 mars 2011

A LA TV CE SOIR

SI VOUS AVEZ MANQUE CE DOCUMENTAIRE ARTE LE REDIFFUSERA LES 24 MARS à 10 H 05 ET 31 MARS à 14 H45

Un documentaire sur le business de l'eau qui fait du bruit!!!
Veolia alias la Générale des Eaux et Suez alias la Lyonnaise  des Eaux ont fait des profits sur votre dos depuis des dizaines d'années en soudoyant bien souvent vos élus.... qui se sont faits aussi rouler..., mais pas autant que vous qui êtes trompés par les deux.... Toutes les magouilles ne sont pas pointées du doigt, le prix de l'eau à travers la France est un bel indicateur.... Mais bon, a leur décharge notre eau à bien meilleur gout que partout ailleurs Cocorico!

Arte le 22 Mars
Aller voir le site / http://www.watermakesmoney.com/fr/le-film.html
Critique Télérama

samedi 12 mars 2011

Barton Fink

Barton Fink devant la page blanche
Palme d’Or Cannes 1991 
Réalisateur : Joel Coen et Ethan (les frères Coen) pour le scénario. Les frères ont tout fait dans le cinéma : Réalisateurs, scénaristes, producteurs. Nés en 1954 et 1957 à Minneapolis, Joel étudie le cinéma à l'université de New York et Ethan la philosophie à Princeton. Se lancent dans le cinéma avec Sang pour Sang qui a du mal à trouver un distributeur. Leur notoriété est définitivement acquise avec la Palme d’Or à Cannes en 1991. Leur style est inclassable du rire au thriller voire les deux ensemble. voir med Argenteuil.
Pays : US Année : 1990
Acteurs : John Turturro (Barton); John Goodman (Charlie); Michael Lerner (Lipnick); Steve Buscemi; Judy Davis (Audrey); John Mahoney (W.P. Mayhew); Tony Shalhoub (Geisler); Jon Polito (Lou) Dir. Photo : Roger Deakins
Résumé : Barton Fink, jeune écrivain d’origine juive, vient de remporter un premier succès pour sa pièce de théâtre. Son ami le presse d’honorer un contrat avec un producteur de cinéma à Hollywood. Il s’installe à Los Angeles, dans un hôtel dont l’ambiance nous dirige déjà vers le para normal et le fantastique….
L’histoire raconte la bêtise du monde du cinéma des années 1940 (on peut toujours espérer que cela a changé !!). Il est aussi question d’un puceau ravagé par ses fantasmes sexuels. Un écrivain accepte pour de l’argent une charge de travail contraire à tous ses principes, philosophie, et valeurs et se trouve déboussolé et incapable d’écrire. Il s’affole pour un rien et rencontrera des personnages hauts en couleurs.
On dit que les personnages sont inspirés de la réalité : Barton Fink, de la vie du metteur en scène et auteur américain Clifford Odets, l'écrivain alcoolique W.P. M s'inspire de William Faulkner. La culture juive est souvent présente avec beaucoup d’humour et les railleries sur le monde intellectuel pétillent tout au long du film. Festival de Cannes 1991 : Palme d'or, Prix de la mise en scène (Joel Coen) et Prix d'interprétation masculine (John Turturro)
Filmographie : Sang pour sang ; Miller's Crossing ; Barton Fink; Fargo; The Big Lebowski; O'Brother; No Country for Old Men; Burn After Reading; A Serious Man 
Avis : Film très fin et très fort en émotions, nous ballade dans un monde mi-rêvé mi-réel, les « balises » ne sont pas toujours là pour nous annoncer quand on est dans le fantastique. Des grands moments avec des acteurs très haut de gamme, on les dirait tous sortis de la maison de santé pour le week-end.
Note : 9/10 rédigé par Jacquie

mercredi 9 février 2011

La Fin de la Pauvreté?


La vie dans la rue pauvreté des enfants...
Réalisateur: Philippe Diaz En 1980, il commence sa carrière dans le cinéma : produit et réalise plusieurs courts métrages, documentaires et films industriels. Devient surtout producteur avec plusieurs succès internationaux. En 2003, Diaz crée Cinema Libre Studio, fournissant une structure alternative, pour la production et la distribution de films indépendants aux US. Il continue à ce jour sa carrière aux Etats-Unis à Los Angeles.
Pays : US Année : 2009
Intervenants : Historiens, Prix Nobels, Economistes, agent de la CIA, membres du mvt populaire Sans Terre, banquiers.
Dir. Photo : Philippe Diaz.
Résumé : Avec les interventions d’historiens et d’économistes, nous recherchons les origines de la pauvreté dans le besoin de puissance et de possession de tout homme (côté sombre).
« Les conquistadors et les colonisateurs venus d'Espagne, du Portugal, du Royaume-Uni et de la Hollande se sont approprié les richesses des Incas et des Mayas ; d’abord l’or, l’argent, les objets d’art et les bijoux puis ils ont confisqué les terres. Une telle pratique avait commencé auparavant en Europe, où les classes aristocratiques avaient saisi les terres des familles les plus pauvres. Les terres ont ainsi été appropriées dans l'ensemble de l'Amérique du Sud, l'Asie et l'Afrique, privant les familles de leur moyen de subsistance. » De même plus près de nous une « autre vérité » sur la colonisation est décrite : « Les empires européens ont été bâtis sur les richesses volées aux colonies et le travail des esclaves. Les mines d'or du Brésil et les mines d’argent de la Bolivie, comme Potosi, leur ont permis de financer leurs révolutions industrielles. ». Actuellement la dépossession des plus faibles ne cache pas son nom, c’est le Libéralisme économique qui permet de remplacer la colonisation devenue politiquement non correcte. Ce système économique est presque devenu une « religion » sous le vocable de liberté se cache une volonté de puissance des pays riches dont les US incarnent les aspects les plus violents. On dit clairement devant les caméras, les raisons des interventions des services secrets et pour qui ils travaillent. Nous avons donc devant nous les raisons pour lesquelles le terrorisme existe, comme le diraient aussi Jean Ziegler et bien d’autres. De même que les subventions à l’agriculture européenne ou Américaine qui finissent par inonder les pays d’Afrique de produits à bas prix et privent ceux-ci d’une économie de subsistance locale.
Le titre du film pose la question : La fin de la pauvreté ? C’est un challenge à relever dès lors que chacun est conscient de ce qui se passe quand touriste il visite un pays défavorisé, où achète des produits originaires du Sud. La vraie question de chacun est : Pourquoi, avec autant de surplus alimentaires qui pourrissent dans nos entrepôts, y a-t-il autant de pauvres qui meurent de sous alimentation ? Pouvons-nous continuer à regarder cette situation sans rien faire (et non consciemment) porter aux pouvoirs de nos États les suppôts (volontaires ou non) de cet ordre mondial mortifère ? Site du film
Filmographie : Now & Later ; The End of Poverty?; The Empire in Africa ; Nouvel ordre mondial... quelque part en Afrique.
Avis : Un film documentaire engagé qui décrypte les origines de la pauvreté des pays du Sud, montre comment cette différence ne cesse de se développer et qu’en fait les pays industrialisés se développent aux dépens des populations du Sud. Très bien documenté, facile à comprendre.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie
la pauvreté est engendrée et augmente par le choix de notre système économique

vendredi 4 février 2011

We Feed the World


Un autre documentaire, déjà ancien mais disponible en DVD, sur la nourriture des uns et des autres... et l'industrie agroalimentaire


Réalisateur : Erwin Wagenhofer. Autrichien né en 1961 de formation d’ingénieur sciences de la communication et de l’information. Cameraman et assistant metteur en scène, cinéaste depuis 1987. Enseignant à Vienne.
Pays : Autriche Année : 2005
Intervenants : Jean Ziegler (ONU FAO) ; Peter Brabeck (Nestlé)
Dir. Photo : Erwin Wagenhofer
Résumé : Documentaire montrant quelques inepties modernes liées à l’économie libérale. Le réalisateur choisit quelques exemples pour nous montrer de quelle façon la globalisation mondiale appauvrit et désespère les plus pauvres et pourquoi on mange mal. Étayé par les démonstrations de Jean Ziegler, spécialiste de la nutrition FAO et ONU, il nous met « sous le nez » les côtés délétères d’acheter toujours moins cher sans même savoir quoi. Après la honte du pain jeté en masse à Vienne parce que la date d’expiration l’oblige, et celle du maïs ou des céréales destinés à brûler pour se chauffer ailleurs, Ziegler nous rappelle qu’1 enfant meurt de malnutrition chaque 5 secondes ONU. Erwin Wagenhofer a voulu nous réveiller de notre consommation « petit bout de la lorgnette », et nous laisse voir d’où viennent nos tomates espagnoles d’Almeria poussant sur de la laine de roche et employant les Africains qui sont spoliés de leur travail sur leur propre marché ! un cercle pour le moins vicieux… Enfin, l’agriculture Roumaine encore traditionnelle se voit piégée par les semenciers qui leur vendent des graines hybrides dont ils ne pourront pas prélever les graines pour la prochaine culture… et donc seront obligés de racheter sans arrêt. De plus, le spécialiste de la firme en cause Pioneer nous dit que les légumes et fruits ont moins de gout… et que c’est une tristesse pour les papilles. Après une séance de pêche en mer avec un Breton attentif à la nature, et les commentaires d’un spécialiste nordique sur une criée qui nous montre du poisson frais et du poisson pêché par de gros bateaux….. A ce point si vous n’êtes pas encore dégoutés, reste le chapitre sur les poulets qui voit naitre les jolis petits poussins puis passer sur des tapis roulants comme des billes de « flipper » jusqu’à leur emballage prêt à vendre… édifiant. Également lourd de sens, le PDG de Nestlé démontre combien il est une marionnette en récitant son discours bien propre… sur l’eau il est incroyable on dirait qu’il croit ce qu’il dit ! Sur le Mato Grosso un raccourci indique que nous « mangeons la forêt » à travers nos élevages et le soja… !
Pour aller plus loin, et de lecture facile : Jean Ziegler, La faim dans le monde expliquée à mon fils, éditions du Seuil,
Filmographie : We feed the World ;Let’s make Money 
Avis : Le film est destiné à une prise de conscience de chacun, sur la faim dans le monde et pourquoi nous, européens l’entretenons (Afrique Brésil). Il se penche aussi sur l’origine des produits et le business de l’agroalimentaire. À voir ; de plus, on reconnait l’artiste à de la belle photo !
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie