dimanche 26 juillet 2015

Médée

 
Maria Callas, incarne la noire magicienne
Réalisateur : Pier Paolo Pasolini, écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien, né en 1922 à Bologne, et assassiné en 1975, sur la plage d'Ostie, près de Rome. Il commence au cinéma par l’écriture de scénarios, qui avec son engagement politique pour le peuple et sa liberté d’expression, suscite de vives critiques. Il est sans cesse soumis à des procès… Les cinéastes français lui apportent un soutien extérieur qui l’aide à trouver sa voie et son public international. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pier_Paolo_Pasolini 
Pays : Italie France Année : 1969 
Acteurs : Maria Callas (Médée) Giuseppe Gentile (Jason) Massimo Girotti (le roi Crésus / Créon) Laurent Terzieff (Centaure) Dir. Photo : Ennio Guarnieri 
Résumé : Ce film est une adaptation de la mythologie grecque dans la version d’Euripide, par Pasolini qui en assure le scénario, la musique et la direction. Cette œuvre est très intellectuelle et rebutera ceux qui ne connaissent pas du tout l’héritage culturel de l’antiquité. La philosophie générale semble tourner autour de l’homme et de son évolution au cours des âges ; du « barbare » au civilisé. Le film montre que les valeurs, les croyances, les instincts et les règles de vie admises évoluent sans annuler les précédents, une synthèse se fait, mais des réminiscences et résurgences affleurent constamment. Ainsi de la violence des sentiments humains, du pouvoir de l’amour en bien ou en jalousie. Le personnage de Médée venu du fond des âges resurgit dans une culture policée dont les idéaux rejettent la violence au profit de la vie citoyenne. C’est aussi le passage de la période de civilisation agricole et de la magie à celle de l’intellect et de la vie politique. Médée personnifie les valeurs du soi inférieur qui peut faire capoter toute évolution du mental quand la violence n’a pas été maitrisée par le soi supérieur. C’est un des points qui fait que le mythe est toujours chargé de sens au présent.
Le film est porté par des images troublantes de villages troglodytes (turcs), des plans sur une nature aride et une population paysanne dans la première partie et avec des constructions de ville fortifiée pour la suite et des costumes colorés dans la partie construction de la « cité ». Le personnage de Médée joué très justement par Maria Callas est celui qui nous ramène à notre entité inférieure dont l’expression violente du sentiment de jalousie a conduit à l’anéantissement de ce qu’elle avait réalisé. La richesse des couleurs des vêtements, les images dépouillées à l’inverse, le sens symbolique donné aux choses et aux actions rituelles induit une profondeur qui donne à réfléchir sur ce qui se passe à l’intérieur de notre personnalité. Plus sur le film  Un article pertinent sur le fond et l'antique.
Filmographie : L'Évangile selon saint Matthieu, Des oiseaux, petits et gros, Œdipe roi, Théorème, Médée, Le Décaméron, Les Contes de Canterbury, Les Mille et Une Nuits, Salò  
Avis : film un peu difficile à saisir ; pour intellectuels un jour de déprime… bref un Pasolini. Donné pour un chef d’œuvre de Pasolini, il faut néanmoins se retourner vers nos études… mythologie ou Euripide… pour être touché par le sens de ses images. On s’attend à ce que Maria Callas chante…. Eh bien non ! 
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


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