vendredi 7 juin 2013

Le Passé



Réalisateur : Asghar Farhadi, scénariste et réalisateur iranien né en 1972. études de théâtre, séries télévisées documentaire. Puis premiers longs métrages avec le succès de Les enfants de Belle Ville. Ours d'argent du meilleur réalisateur à Berlin en 2009. Enfin, l'Ours d'or pour Une Séparation en 2011 suivi du César du meilleur film étranger, et du Golden Globe du meilleur film étranger.
Pays : France Année : 2013
Acteurs : Bérénice Bejo (Marie), Tahar Rahim (Samir), Ali Mosaffa (Ahmad); Pauline Burlet (Lucie); Sabrina Ouazani (Naïma) Dir. Photo : Mahmoud Kalari
Résumé : Ahmad arrive de Téheran à l’aéroport où son ex, qui l’a fait venir, l’attends derrière la vitre bien connue de l’aéroport de Roissy, commence aussitôt un dialogue de sourds qui se poursuivra jusqu’à la fin. On a du mal à comprendre pourquoi elle l’a fait venir… juste pour divorcer ? Ahmad sera poussé, (pourquoi ?) à loger quelques jours dans le pavillon qui abrite les filles de Marie et le fils de son amant. Ce dernier, Samir, a laissé la place et passe cette période chez lui. Tout pour Ahmad rappelle le passé, la maison les filles, son ex. Mais Marie, très orientée vers leur entrevue avec le juge, ne laisse pas Ahmad prendre pied ne serait-ce qu’avec leur histoire, elle est d’ailleurs à crans avec tous et complètement hystérique. Cependant elle profite des bonnes relations de confiance dont Ahmad bénéficie avec ses filles et elle lui demande s’il peut parler à Lucie et la faire sortir de son mutisme et de ses fuites/fugues. En aidant Lucie, il va mettre au jour des situations très alambiquées qui feront le fil du thriller.
La première partie qui se passe en banlieue est très banale et n’apporte rien. Il y a des familles recomposées où la vie n’est pas facile (c’est un scoop), une séparation ça dure souvent, ou bien les situations se reproduisent… autrement dit, une femme fait généralement tout ce qu’elle peut pour retrouver un compagnon ; En principal argument « deux chats écorchés » en relations amoureuses au milieu d’un pavillon délabré et d’enfants laissés en autarcie, c’est plutôt triste. Dès que le drame se noue en deuxième partie, l’intérêt s’aiguise et le film se déroule normalement ou presque.
Dans la première partie, je me suis demandée si le film allait s’étaler pareillement ennuyeux jusqu’au bout… il ne se passe rien qui ne soit minable. Bref le réalisateur abuse de notre temps ! Une fois les cris, les agitations, passés on découvre des personnages humains en prise avec leurs problèmes psychologiques, Ahmad est du fait de son expérience personnelle celui qui conseille, qui pointe du doigt là où ça fait mal. Je n’ai pas aimé le jeu de Bérénice Bejo dans la première partie qui me parait surjoué (sans doute sur la demande d’Asghar Farhadi). Tahar Rahim a un rôle effacé, ce qui est curieux dans le scénario. Malgré toutes mes critiques ce film m’a fortement émue (je n’ai pas pleuré non plus !) et habité pendant une bonne semaine avant de le décrypter… sans doute la violence psychologique latente d’un bout à l’autre m’a oppressée.
Filmographie : Les enfants de Belle Ville ; Une séparation ; A propos d’Elly ; 
Avis : C’est un grand film mais tout n’est pas bon, en particulier c’est très long et les situations sont très compliquées.
Note
: 8/10 Rédigé par Jacquie

Suite à incident technique.... ouf j'ai récupéré tout! Et puisque j'y suis j'ai trouvé (merci Imdb.com) le nom de l'actrice qui fait Lucie, la jeune ado avec un jeu très crédible et celui de l'employée de Samir qui a du mal avec sa carte de travail toutes deux apportent une bonne part au film, je suis d'accord avec Mathieu, voir plus bas, qui donne une explication de son commentaire du film sur son site: Cinéma dans la Lune lien à droite de la fenêtre... à lire!
D'autres commentaires sur le film rassemblés sur Lettres Persanes


1 commentaire:

Mathieu Tuffreau a dit…
Je te trouve dur avec certains aspects du film. En le revoyant, j'ai trouvé la jeune adolescente excellente, meilleure que Bérénice Bejo, plus émouvante.
Le passé me touche parce qu'il est le regard d'un oriental sur notre beau pays qui peine à reconnaître ses inégalités, la difficulté de l'accès au logement dans les grandes villes, la difficulté des immigrés à se faire reconnaître comme des citoyens à part entière...
C'est vrai que je jargonne de plus en plus. Le discord est un concept des psys pour évoquer le fait qu'il n'y a pas d'accord possible, pas de fusion entre hommes et femmes, "pas de rapport sexuel" (Lacan), mais des actes, certes. Et la douleur des enfants qui souffrent des déchirures de leurs parents me semble manifeste et bien cruelle.

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