jeudi 20 octobre 2011

Woman without men

Film soutenu par Amnesty International 
Le jardin labyrinthe
Venise - 2009 :Lion d'argent - Meilleur Réalisateur 
Réalisateur : Shirin Neshat est née en 1957 en Iran ; elle a émigré aux États-Unis en 1976 et vit à New York. Elle a acquis une notoriété internationale, de photographe et pour sa production de séries d’installations vidéo lyriques sur la vie sociale et religieuse des femmes musulmanes. Whoman without men est son premier long métrage.
Pays : US Année : 2009
Acteurs : Shabnam Toloui (Munis) ; Pegah Ferydoni (Faezeh) ; Orsolya Tóth (Zarin) ; Arita Shahrzad (Fakhri) ; Shahrnoush Parsipour (la tenancière) ;Dir. Photo :Martin Gschlacht
Résumé : Adapté d’un roman d’une femme également iranienne : Sharhnush Parsipur, expulsée en 1990 pour ses convictions et défense des droits des femmes. La réalisatrice et l’auteur ont travaillé ensemble à cette adaptation. Le film est un réquisitoire contre l’oppression…déclinée en plusieurs tableaux. Le premier sur un plan politique, l’oppression touche la population générale avec les événements d’ingérence des US au niveau du gouvernement de l’Iran. En effet, l’histoire se passe à Téhéran dans les années 1953. Le Parlement iranien avait approuvé la nationalisation de l'industrie pétrolière iranienne, sous la houlette du premier Ministre progressiste Mossadegh. Les Britanniques qui étaient les exploitants ne voyant pas cela d’un très bon œil, bloquent les exportations de pétroles en fermant le passage du golfe Persique. La politique de Mossadegh se radicalise et la population prend parti et se mobilise. En 1953 un coup d'État monté par la CIA renverse le gouvernement légitime de Mossadegh et installe le shah Pahlavi au pouvoir. Le film insiste sur la répression cruelle des mouvements de rue ou celle plus insidieuse des commandos contre les opposants. Le deuxième tableau : les élites intellectuelles ne sont pas gênantes pour le pouvoir, oppressées ou non elles ne se préoccupent que d’elles-mêmes et feignent de ne pas voir. Pour la troisième partie, l’oppression touche les femmes à travers la vie de quatre femmes d’origines différentes. Munis est une jeune femme de 30 ans recluse chez elle par les soins attentionnés de son frère, très religieux mais violent pour sa sœur à travers ce qu’il comprend de la religion. Zarin est une jeune prostituée dans un bordel, qui dérape psychologiquement. Fakhri, la mieux lotie, est à la mi-temps de sa vie, elle est mariée avec un militaire dont elle ne supporte plus la présence. Elle craque et se sépare de lui lorsqu’elle aperçoit par hasard un intellectuel, amour de sa jeunesse, récemment rentré au Pays. Faerzeh, jeune fille assez libre et amie de Munis est amoureuse du frère de celle-ci elle est surtout opprimée par la tradition qui ne lui laisse aucune chance de se redresser après un viol dans la rue. Les quatre femmes se retrouvent dans une propriété close et vivent ensemble en profitant de la nature du jardin un peu extraordinaire qui fait plonger chacune dans son inconscient et soigne les blessures de la vie.
Le film est très chargé en référence à des coutumes et à l’imaginaire iranien basé sur la nature, la prémonition, les apparitions ou le renouveau après la mort. Il n’est pas toujours aisé pour les européens de s’y retrouver. Cependant, le film est riche en merveilleux plans suggestif comme celui du début ou ceux du jardin un peu plus complexes. Les images sont fortes et permettent de sentir les sentiments ou idées sous jacentes qui animent les scènes.Bande annonce :

Avis : Film engagé pour la cause des femmes au Moyen Orient. Montre quatre femmes aux prises avec leur besoin de liberté dans un monde inattentif, endormi. Esthétiquement réussi, mêlant le réel et l’imaginaire. 
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

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