vendredi 10 avril 2009

Le Vent nous emportera

Lion d'Or à Venise 1999

Réalisateur : Abbas Kiarostami : Poète, photographe, scénariste, réalisateur, né en 1940 en Iran. Fait partie des réalisateurs de la nouvelle vague iranienne, qui utilise en particulier la poésie et les allégories pour les sujets philosophiques ou politiques. De renommée mondiale, il a participé à beaucoup de festivals et reçu de nombreuses récompenses (Locarno, Cannes, Venise…). Voir la fiche très complète sur Wikipedia.org
Pays : Iran- France Année : 1999
Acteurs : Behzad Dorian Dir. Photo : Mahmoud Kalari
Résumé : Dans un grandiose paysage de montagnes dans le Kurdistan nous entendons la conversation de 3 hommes dans un 4X4. Nous savons qu’ils se rendent en lieu dont l’adresse est donnée avec des repères de lacets, d’arbres isolés ; la vue qui se propose à nous n’éclaire en rien la destination et semble même partout ou nulle part.
En arrivant au village un jeune garçon attend les visiteurs, et les guide pour pénétrer dans le village en prenant un raccourci à fleur de rochers. Arrivés en haut on découvre de très belles maisons blanches bien rangées les unes à côté des autres et communicant par une sorte de labyrinthe d’escaliers, de portes de toits. Les hommes prennent possession de leurs chambres louées pour quelques jours et le chef de l’expédition part aux informations et demande à voir la maison de la malade….. maison qui deviendra le sujet par la suite.
Une relation amicale s’établit entre "l'ingénieur" (Behzad) et le petit garçon (Farzad), l’un ne s’intéresse qu’à l’état de santé de la malade, et l’autre s’angoisse pour être à niveau à l’école. Tout un tas d’événements se passent dans le cours normal de la vie du petit village, dans un climat d’attente entrecoupé de coups de fils de la patronne qui sont reçus sur la colline (au cimetière local). Behzad un peu inoccupé observe et essaye de comprendre les relations entre les gens et leurs motivations.
En fait le film est sur la vie, ou la mort…. Et ce qu’on attend de l’une ou de l’autre, et si on doit attendre... la condition féminine dans les villages en Iran est également très présente. La visite du médecin très philosophe donnera l’explication tout en nous promenant dans les champs et leurs lacets. Tout est symbole et couleurs dans ce film à déguster sans être pressé. La poésie dans cette évocation est très présente avec le poéme de Forough Farrokhzad, poètesse iranienne, dit par Behzad dans l’étable qui établit un trouble chez la trayeuse et nous laisse dans l’émotion.
Le poéme de Forough Farrokhzad,
Dans ma nuit, si brève, hélas
Le vent a rendez-vous avec les feuilles.
Ma nuit si brève est remplie de l'angoisse dévastatrice
Écoute ! Entends-tu le souffle des ténèbres ?
De ce bonheur, je me sens étranger.
Au désespoir je suis accoutumée.
Écoute ! Entends-tu le souffle des ténèbres ?
Là, dans la nuit, quelque chose se passe
La lune est rouge et angoissée.
Et accrochée à ce toit
Qui risque de s'effondrer à tout moment,
Les nuages, comme une foule de pleureuses,
Attendent l'accouchement de la pluie,
Un instant, et puis rien.
Derrière cette fenêtre,
C'est la nuit qui tremble
Et c'est la terre qui s'arrête de tourner.
Derrière cette fenêtre, un inconnu s'inquiète pour moi et toi.
Toi, toute verdoyante,
Pose tes mains, ces souvenirs ardents,
Sur mes mains amoureuses
Et confie tes lèvres, repues de la chaleur de la vie,
Aux caresses de mes lèvres amoureuses
Le vent nous emportera !
Le vent nous emportera !

Filmographie : Le pain et la rue ; le costume de mariage ; Le gout de la cerise ; la trilogie de Koker ; Où est la maison de mon ami ; la vie continue ; Au travers des oliviers ; le vent nous emportera.
Avis : Très grand film, philosophique et poétique. Film culte connu pour tel car inscrit dans les classiques de l’enseignement du cinéma, donc pas de souci pour trouver des commentaires sur le net ! http://www.cndp.fr/Tice/Teledoc/dossiers/dossier_levent.htm
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire